Nora ANSELL-SALLES

mardi 5 octobre 2021

Pour l'annulation des sommets France-Afrique...

Montpellier : Colloque « pour l’annulation du Sommet France Afrique » et contre-sommet – Le Mouvement

A propos du colloque « Non au sommet France Afrique » (Montpellier/Grabels, 2 octobre 2021)

       Martine Boudet coordinatrice de Résistances africaines à la domination néocoloniale (Le Croquant, 2021)[1]

 

        Que l’équipe organisatrice de Montpellier, et spécialement Charlotte Géhin son animatrice, soit remerciée pour la remarquable préparation de cet événement, cela dans un climat rare de convivialité et d’efficacité conjuguées. C’est un exemple d’élaboration locale et autogérée. 

        Il s’agit bien d’un évènement qui réunit en ce jour trois anciens ministres de pays d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Mali, Togo), Clotilde Ohouochi, Aminata Dramane Traoré et Kako Nubukpo ainsi que des expert.es des problématiques néo et postcoloniales. A ce titre, et grâce également aux autres événements du contre-sommet (qui se tiendront du 7  au 9 octobre prochain)[2], le sommet officiel n’aura pas le monopole et l’honneur (seul) des « expertises » et des « préconisations» de qualité. L’avenir dira si la médiation d’intellectuel.les tel.les Achille Mbembe pour « réinventer la relation Afrique France » peut jouer un rôle pour réduire les clivages abyssaux existant entre ces deux mondes[3].

 

         L’équipe de l’ouvrage Résistances africaines à la domination néocoloniale, publié aux éditions du Croquant en mars dernier, est reconnaissante également de la part belle faite à notre publication. Nous partageons les un.es et les autres l’idée que des évolutions à l’échelle des relations Afrique France ne pourront se faire valablement et durablement sans des élaborations mixtes, qui fassent intervenir des spécialistes du Sud et du Nord, des coopérations Sud-Sud, du panafricanisme et de l’altermondialisme. Gus Massiah, Jacques Berthelot, Saïd Bouamama, entre autres auteur.es présent.es ce jour, pourront compléter le propos sur ce sujet.

         La photo de couverture du livre, qui est reprise sur l’affiche et les visuels du colloque, porte sur un groupe de femmes agricultrices du Nord Mali. Comme exemple des populations qui sont étrangères aux mécanismes de domination et qui promeuvent des formes de coopération locale et autogérée.

         L’objectif partagé ici, entre les différentes équipes, est bien sûr de contribuer à desserrer l’étau d’une françafrique, d’un système néocolonial unique en son genre, qui asphyxie toujours davantage les peuples du Sud, sans apporter pour autant au peuple français le bien-être moral qu’il serait en droit d’attendre d’une coopération mutuellement profitable, équitable. C’est à l’étude des mécanismes financiers, militaires, diplomatiques, linguistico-culturels… de ce verrou, et d’alternatives réalisables que s’est attelée l’équipe de Résistances africaines. C’est la médiatisation de cet enjeu géo-politique, encore trop méconnu et occulté, auprès des mouvements sociaux, de candidat.es à des responsabilités politiques…que cette publication se donne pour objectif, entre autres publications de ce champ. Avec, en complément, le désamorçage de l’idéologie sécuritaire, source d’extrémisme nationaliste ainsi que d’autoritarisme et de xénophobie d’Etat. Le pari commencera à être gagné quand, en réponse aux thèses dangereuses sur « la guerre sans fin au terrorisme » et sur « le grand remplacement », seront mises sur la place publique les responsabilités de l’Etat français et de dictatures africaines complices, dans l’insécurité globale et ses suites en matière de migrations notamment, ce que subissent les peuples au quotidien.    

 

       Heureusement, notre tâche a été facilitée par l’actualité, surtout du côté du Sud, ponctuée qu’elle est de débats toujours plus intenses, cela sur ces deux problématiques en particulier: l’abolition du franc CFA et le départ des troupes françaises du Mali et du Sahel. Notre livre s’est fait l’écho de ces campagnes d’opinion et le colloque d’aujourd’hui apportera sans aucun doute une pierre significative au débat.  

 

Bons débats et fructueux travaux !

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Table-ronde sur les réparations nécessaires en Afrique

Intervenante Clotilde Ohouochi, modératrice Martine Boudet

 Questions

Madame Ohouochi, vous êtes historienne de formation, écrivaine et conférencière. Vous avez été ministre de la Solidarité, de la Santé, de la Sécurité sociale et des Handicapés en Côte d'Ivoire, d'octobre 2000 à décembre 2005 et ancienne conseillère spéciale près de la présidence de la République en charge de l’Assurance maladie (de 2006 à 2011).[1] Cela sous la présidence du socialiste Laurent Gbagbo, qui, pour rappel, était le leader du FPI/Front populaire ivoirien.

  A ce titre, vous avez vécu de près la mobilisation démocratique dans votre pays et dans la région, ainsi que la crise politique qui a démarré avec le coup de force des rebelles du Nord avec l’aide d’alliés extérieurs (Burkina Faso, France) à partir du 19 septembre 2002, et qui a abouti à la partition du pays, et à une guerre civile de dix ans.

Pourriez-vous nous parler des conditions d’exercice des gouvernements de l’époque, des principaux mandats qui ont pu être mis en application (en matière de démocratie et de développement), des échecs, en somme de leur bilan politique?  

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Dans ce contexte, quel a été votre mandat ministériel personnel ? Votre bilan concernant la réforme du système de protection sociale nous intéresse particulièrement.  Vous avez publié un ouvrage, L'assurance maladie universelle (AMU) en Côte d'Ivoire - Enjeux, pertinence et stratégie de mise en œuvre (à L’harmattan en 2015).[2] Avec cette présentation par l’éditeur :

Le préambule de la Constitution de l'OMS affirme clairement que «La possession du meilleur état de santé qu'il est capable d'atteindre constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain.» La Constitution ivoirienne d'août 2000 emboîte le pas à cette disposition pertinente de l'Organisation mondiale de la santé en stipulant : «L'Etat garantit à tous l'égal accès à la santé.» Le gouvernement de la Deuxième République, dès son avènement en octobre 2000, accède à cette exigence constitutionnelle par la mise en oeuvre, à partir d'octobre 2001, d'un projet d'assurance maladie obligatoire comme moyen d'accessibilité des populations à des soins de santé de qualité.

« Véritable innovation en Afrique subsaharienne, principalement en matière de mécanisme d'extension de la couverture santé, l'Assurance Maladie Universelle devient l'un des grands chantiers de la politique sociale du gouvernement. L'urgence en la matière est réelle et incompressible, d'autant que le paiement direct des soins de santé instauré par l'Initiative de Bamako produit des effets pervers, notamment l'exclusion et l'éloignement des populations, surtout les plus démunies, des structures de soins avec, à la clé, la dégradation des indicateurs socio-sanitaires.
L'Etat doit, par conséquent, créer des conditions idoines pour se substituer aux mécanismes traditionnels d'aide et de soutien, en inventant une politique de solidarité nationale ambitieuse, audacieuse, moderne, et rationnelle. Cet essai participe avant tout de la volonté affirmée de montrer que l'Assurance Maladie Universelle est possible en Afrique. Les pays africains, et principalement la Côte d'Ivoire, ont la capacité de faire croître harmonieusement des mécanismes d'Assurance Maladie Universelle malgré leur relative pauvreté économique. »

        Comme vous l’écrivez, c’est un projet de service public d’avant-garde, à l’échelle de la région. Concernant la position de la France, votre article intitulé « L’AMU ou les leçons d’une expérience inachevée » indique :

Aux réunions statutaires de la Conférence interafricaine Prévoyance sociale (Cipres), les experts français faisaient, sournoisement, une contre-publicité de l’AMU pour empêcher les autres pays africains de suivre l’exemple ivoirien. Le but de cette « guerre » réside dans la volonté des responsables français de protéger les intérêts colossaux que génèrent les maisons d’assurance hexagonales établies en Côte d’Ivoire. La politique du tiers payant généralisé, couvert par les organismes de l’AMU, ne réservait en effet plus que la portion congrue de la couverture complémentaire à l’assurance privée. Mais les autorités françaises voulaient, aussi et surtout, continuer à avoir l’initiative de la décision pour tout ce qui concerne la vie de leurs anciennes colonies.[3]

Quel a été le suivi de l’AMU, sous le régime de Alassane Ouattara ?

 

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Pourriez-vous déterminer les différentes responsabilités du passif ivoirien ? Responsabilités nationales (des différents camps) et internationales? Quelle est la responsabilité spécifique de la France, à votre avis, sous les diverses présidences françaises depuis 2002 ? Un rendez-vous a t’il été manqué avec le premier ministre de la cohabitation, Lionel Jospin du PS, qui déclarait «ne pas vouloir intervenir dans les affaires intérieures de la RCI» ?

Quel bilan faire en particulier de l’opération Licorne pour laquelle le groupe parlementaire communiste a demandé vainement en 2011 et en 2012 (soit après la chute du gouvernement Gbagbo) une commission d’enquête parlementaire ? [4]

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L’actualité Afrique-France s’est traduite récemment par les demandes d’excuses de l’exécutif français, sous la présidence d’Emmanuel Macron, à l’égard des responsabilités dans le génocide des Hutus et dans les massacres et mauvais traitements de Harkis à la fin de la guerre d’Algérie. Des réparations morales ou matérielles sont à l’étude. Quelle analyse faites-vous de cette évolution ?  

Pensez-vous que des excuses et des réparations devraient être à l’étude également, concernant les relations franco-ivoiriennes ? Si tel est le cas, sous quelle forme et dans quels domaines devraient-elles intervenir, à votre avis ?     

 

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Quelle est votre analyse de la situation en Afrique francophone, d’une manière générale, depuis la chute de la présidence Gbagbo en 2011? Celle-ci est considérée par certains observateurs comme le pilier principal du processus de démocratisation qui a été initié dans les années 90, à la faveur de la fin de la guerre froide (de la chute du mur de Berlin). D’autres perspectives se dessinent-elles ? Quel renforcement stratégique (organisationnel, médiatique…) serait nécessaire ?

 

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Le sommet officiel Afrique-France peut-il apporter des perspectives d’avenir, selon vous ? La médiation d’Achille Mbembe « pour la refondation de ces relations» a-t-elle des chances d’aboutir en l’état?  



Table-ronde sur les réparations

 Je vous remercie de l’honneur que vous me faites en m’invitant à ces assises. Merci aux organisateurs, principalement à Martine Boudet que j’ai eu l’occasion de rencontrer à Grenoble, il y a environ deux ans. Merci de me permettre de prendre part à cette rencontre pour, ensemble, jeter un regard (critique) sur la pertinence et la justification de ces sommets, questionner les fondamentaux des relations entre le Continent africain et la France et esquisser quelques pistes de solutions. C’est la 2e fois que je participe à un contre-sommet en tant qu’intervenante. La première fois, c’était en 2017, plus précisément les 30 juin et 1er juillet 2017, dans le contexte du vaste mouvement d’opposition à la tenue du G20 à Hambourg en Allemagne. J’étais invitée par la Gauche allemande, notamment, Die Linke Partei, à traiter avec d’autres panélistes, le thème général de la liberté et la souveraineté des États africains face au « Plan Marshall pour le développement de l’Afrique » proposé par Mme Angela Merkel, et explorer la voie du changement de paradigme dans les relations entre le continent africain et les états occidentaux.

Intervenir en dernière position dans une rencontre de ce genre est une chance incroyable parce que tout a été dit et bien dit. Je n’ai plus qu’à…

Si je me réfère au sujet qui m’a été proposé par les organisateurs, il s’agit de traiter la question des réparations nécessaires en Afrique, les réparations pour tous les préjudices et traumatismes subis par notre peuple tout au long de l’Histoire, au cours de sa rencontre avec l'Occident. Mais avant d’aborder la question des réparations, j’aimerais partager avec vous mon expérience personnelle de la manifestation de la Françafrique. La Françafrique n’est pas une idéologie mais le produit du pragmatisme et de la raison d’État. Le dogme qui le sous-tend, c’est l’intérêt supérieur de la France. Cela a été bien démontré tout le long de nos échanges de ce jour. Et comme l’a si justement écrit le journaliste François Mattéi de regrettée mémoire dans son ouvrage « Côte d’Ivoire : révélations sur un scandale français », et je cite : «la Françafrique, c’est un triple cadenas : politique, militaire et financier ». Ce triptyque a toujours sous-tendu les relations entre la France et les pays de sa sphère d’influence en Afrique. Le mouvement impérialiste s’est structuré autour de 3 types d’acteurs qui ont marqué, dans l’ordre chronologique, les étapes de l’aventure coloniale : les Marchands (à partir de 1870), les Missionnaires avec la méthode de pénétration pacifique (1893-1908) et les Militaires qui ont imposé la gestion coloniale par la manière forte (1908-1915). C’est ce qu’on a appelé les 3M. Les époques changent, les méthodes, elles, restent immuables. Toutes ces stratégies savamment élaborées n’ont qu’un seul objectif :  conférer prestige et grandeur à la France et conserver son rang au niveau international.  

C'est dans ce contexte françafricain flamboyant qu’arrive au pouvoir le socialiste Laurent Gbagbo, en octobre 2000. Il faut dire qu’il n’avait pas le profil des chefs d’Etat africains estimés par Paris. Il est issu d’un moule non conventionnel et affiche à l’entame de sa gouvernance des ambitions indépendantistes et souverainistes évidentes. La diversification des partenaires commerciaux de la Côte d’Ivoire, les réformes structurelles, politiques, économiques et sociales entreprises indépendamment des injonctions françaises en sont quelques éléments d’illustration. Laurent Gbagbo, c’est le vilain petit canard dont la présence incongrue dans le système trouble la quiétude des gardiens du temple de la Françafrique qui redoutent de voir l’édifice s’effondrer. Dès lors, il n’a profité d’aucun délai de grâce, n’a eu aucun moment de répit. Vilipendé, haï, cerné de toutes parts, agressé il est renversé en avril 2011 par une coalition internationale dirigée par Paris.

L’une des réformes structurelles qui irritaient au plus haut point les autorités hexagonales étaient le projet d’instauration d’un système d’Assurance Maladie Universelle initié par le gouvernement ivoirien dans le cadre de sa politique de solidarité nationale. Cet important chantier novateur se présente comme une réponse adéquate aux problématiques de financement de la santé en Côte d’Ivoire. Les initiatives antérieures conçues et imposées de l’extérieur telles que l’Initiative de Bamako ou le choix de la mutualité ou encore la micro-assurance ayant montré leurs limites. Au moment de l’étude du projet en 2001, environ 6% de la population ivoirienne, seulement, bénéficiaient d’une couverture pour le risque maladie. Il s’agit notamment des travailleurs des secteurs modernes de l’économie et leurs familles ainsi que ceux des professions libérales. Étaient par conséquent exposés aux aléas de la maladie les populations en milieu rural, les travailleurs du secteur non structuré (informel) et les demandeurs sociaux. Soit 94% de la population globale. Les indicateurs socio-sanitaires situaient également l’espérance de vie autour de 46 ans. L’instauration d’un système d’assurance-maladie devait donc permettre d’offrir une plus grande accessibilité des populations à des soins de santé de qualité et de faire reculer, de façon significative, les frontières de la maladie et de la mort. Les études de faisabilité ont montré que le pays possédait sur le plan interne les capacités scientifiques et techniques de même que les potentialités financières pour mener à bien une telle entreprise. Mais ce projet qui se présentait comme une approche novatrice du financement de la santé en Afrique subsaharienne, une véritable réponse en matière de mécanisme d'extension de la couverture santé à tous, va évoluer dans un environnement réfractaire et se heurter à la réticence de la communauté internationale et l’hostilité de la France qui estime, à tort ou à raison, que cette réforme pourrait menacer ses intérêts politiques et économiques. Une guerre civile, venue du septentrion ivoirien, préparée depuis la base arrière du Burkina-Faso et au-dessus de laquelle plane l’ombre de la France, va mettre un coup d’arrêt à ce projet.

 Aujourd’hui, tirant enfin leçon de l’échec de l’Initiative de Bamako, les pays d’Afrique subsaharienne s’engagent sur la voie de l’Assurance Maladie Universelle comme réponse à la problématique cruciale du financement de la santé et de l'accessibilité des populations aux soins. Il a fallu pour cela que, dans la continuité des conclusions du G20 de Cannes en novembre 2011, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte, à l’initiative de la France, le 12 décembre 2012, une résolution en faveur de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) dans les pays du Sud. Ce que la Côte d'Ivoire depuis 2001 préconisait. Cependant, il faut relever que l’Assurance Maladie (de même que l’ensemble des régimes de systèmes de sécurité sociale), née en Europe au XIXe siècle avec la révolution industrielle et l’émergence du salariat, a été le fruit et l’aboutissement de nombreuses et longues conquêtes historiques du corps social. Or, dans le contexte africain, l’assurance maladie obligatoire est plutôt l’émanation d’une volonté politique affichée. Cette initiative qui, ailleurs, a permis d’apporter des progrès considérables au bien-être des populations, peut être envisagée pour les sociétés africaines en pleine mutation et au sein desquelles la promotion d’une culture proactive et préventive gagne de plus en plus de terrain. A condition que les États ne ratent pas le virage par manque de vision et de stratégie d'approche.

Concernant la responsabilité spécifique de la France, sous les diverses présidences françaises depuis 2002, la littérature en la matière est abondante. Depuis 2002, une politique de « rectification » et de « reprise en main » a été minutieusement élaborée par la France pour évincer Laurent Gbagbo du pouvoir. De l’accord de Marcoussis jusqu’au bombardement de la résidence présidentielle le 11 avril 2011, tout était mis en œuvre pour atteindre ce but. M. Nicolas Sarkozy disait sans ambages : on a sorti Gbagbo pour installer Ouattara. Les évènements survenus en Côte d’Ivoire et l’implication de la France dans une guerre civile interrogent. Auraient dû être défendues la neutralité quant aux enjeux internes ivoiriens et les valeurs intemporelles et universelles qui sont les fondements de l’État français. De plus, ce conflit dont le règlement relève du domaine exclusif du droit va connaître des dérapages dramatiques du fait de l’immixtion belliqueuse de la gouvernance mondiale. Il était impératif que la souveraineté du peuple ivoirien soit respectée, car au regard du droit international et particulièrement de l’article 2§4 de la Charte des Nations unies, il est inacceptable qu’une puissance étrangère s’immisce dans le déroulement des affaires internes d’un pays quel qu’il soit. Dès lors, le rôle joué par la présence militaire de la France en terre ivoirienne, ancienne colonie, peut être considéré comme ambigu et problématique. Selon les autorités françaises, soutenues par une résolution des Nations Unies, cette interposition aurait permis d’éviter une guerre civile et de nombreux massacres. De nombreuses zones d’ombre entourent cette intervention en Côte d’Ivoire et les allégations de graves violations des droits de l’homme planent sur les forces internationales. On se souvient qu’en 2011 et 2012, le groupe parlementaire communiste à l’Assemblée nationale française a vainement demandé la mise sur pied d’une enquête parlementaire sur le bilan de Licorne. En effet, il est important de savoir pourquoi et comment la force Licorne est intervenue en 2011, son rôle dans l’avancée des « forces républicaines » vers Abidjan, pourquoi n’a-t-elle pas protégé les populations civiles dans la partie nord de la Côte d’Ivoire et si des éléments des troupes françaises étaient à proximité de Duékoué.

 Par ailleurs, il est impératif de connaître le nombre de victimes imputables aux troupes françaises lors des bombardements visant à protéger les civils ivoiriens. Mais il est aussi important d’avoir une information sur le rôle précis des forces françaises dans la capture de M. Gbagbo et de son épouse et où étaient ces troupes lors des exactions commises par les forces républicaines à Abidjan après la capture et l’enlèvement du président constitutionnellement élu de République de Côte d’Ivoire.

On se souvient également que le 6 novembre 2004, l’aviation gouvernementale ivoirienne a effectué un raid aérien sur la position française de Bouaké. Acte délibéré ou involontaire ? L’enquête menée plus tard par les autorités françaises reste muette sur la question. 9 morts et 37 blessés parmi les soldats français (2e régiment d’infanterie de marine, régiment d’infanterie-chars de marine, 515e régiment du train) sont à déplorer. Les forces françaises ripostent, quinze minutes après l’attaque, en neutralisant l’ensemble des forces aériennes ivoiriennes présentes sur la base de Yamoussoukro et du GATL à Abidjan. Plus d’une soixantaine de civils ivoiriens qui protestaient pacifiquement contre cette intervention musclée de la France ont été tués devant l’Hôtel Ivoire à Abidjan. Des centaines d’autres ont été blessés. En 2020, les autorités françaises dont la responsabilité était engagée dans cette crise s’en sont tirées à bon compte. Du côté des victimes ivoiriennes aucune excuse, aucune action de réparation de la part de Paris. Tout est passé par pertes et profits. L’Etat français du haut de sa condescendance qui frise le mépris refuse d’aborder cette question. C’est dommage que le ou la collègue du Rwanda ne soit pas là pour nous partager l’expérience de son pays en termes de réparations.

La réparation pour moi est un principe de justice. Elle se situe à trois niveaux :

-reconnaître le mal fait et faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Pour qu’elle soit authentique, toute réparation doit se faire sur la base d’une reconnaissance équivalente de la gravité du préjudice subi et des torts infligés.

- s’en excuser

- apporter si possible une compensation pécuniaire aux victimes ou à leurs descendants.

Cette réparation concerne tous les faits historiques qui ont malheureusement causé de grands préjudices aux peuples d’Afrique.

Tout à l’heure, un collègue a traité la question des migrations. De l’opinion assez répandu fait croire que ces jeunes qui traversent le désert puis la Méditerranée viennent uniquement pour arracher le pain de la bouche des Français. Mais non. Ils viennent ici parce que les multinationales pillent les richesses de leurs pays. En juillet 2018, l’association Environnement, Santé et Développement dont je suis la présidente à Grenoble a été mise en mission par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) pour une enquête sur les migrants. C’était la première fois que la parole est directement donnée aux migrants pour parler de leurs motivations profondes, de leurs rêves, de leurs ressentis. La réparation pour moi serait d’amener les multinationales qui pillent les richesses de l’Afrique à investir sur place et à créer du travail pour une jeunesse qui constitue plus de la moitié de la population globale.

À l’occasion de la journée de commémoration de l’esclavage en France, l’historienne Myriam Cottias est revenue sur la question des réparations : celles que des associations réclament de nos jours pour les descendants d’esclaves d’Afrique subsaharienne qui ont été les victimes de la traite et réduits en esclavage. Le concept n'a jamais été concrétisé. En revanche, des propriétaires d'esclaves ont reçu une indemnisation financière à la suite de l’abolition de l'esclavage dans certains pays occidentaux afin de compenser la perte de cette main d’œuvre gratuite, considérée comme un bien faisant partie de leur patrimoine.

Chaque 10 mai, depuis la décision du président Chirac en 2006, on célèbre en France la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Depuis une dizaine d’années, la question des réparations, objet du projet « Repairs  » est devenue centrale dans ces questions de mémoire…
Que ce soit en Amérique du Nord et du Sud, aux Antilles, en Afrique ou dans l’océan Indien, la question des réparations est aujourd’hui au cœur des revendications des descendants des esclaves déportés depuis l’Afrique. En France, en 2005, le Mouvement international des réparations a par exemple réclamé 200 milliards d’euros à l’État français au titre de la compensation de la période de l’esclavage. Une demande jugée alors irrecevable car les juges ont estimé qu’il était impossible d’établir le montant des dommages pour des faits aussi anciens. Mais ces demandes de réparations ne sont pas seulement financières.

En France, la loi Taubira de 2001 reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité et demande que cette période de l’histoire nationale soit enseignée de l’école primaire au lycée. Sans pousser forcément dans le sens des compensations financières, il faut certainement aller plus loin dans le travail de mémoire collective, il faut être capable de sortir du seul aspect moralisateur et accusateur.

Pour les autres crimes commis par la France en Afrique, à savoir les guerres coloniales, le traumatisme de la politique d’assimilation, les conflits géostratégiques et de positionnement, la course effrénée vers les sources de matières premières, il revient aux Africains de s’organiser pour demander réparation.

Les Africains doivent être les auteurs de leur propre Histoire. Ils doivent agir pour infléchir l’axe d’inclinaison de leur destin dans la trajectoire souhaitée par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Ils ont l’obligation de restituer la vérité historique par rapport aux événements majeurs qui jalonnent la marche de notre temps car les risques de falsification sont bien réels. Rappelons-nous. Le philosophe allemand Georg W. Friedrich Hegel affirmait, péremptoire : « l’Afrique n’est pas une partie historique du monde. Elle n’a pas de mouvements, de développements à montrer, de mouvements historiques en elle (…). Ce que nous entendons par l’Afrique est l’esprit ahistorique, l’esprit non développé, encore enveloppé dans des conditions de naturel et qui doit être présenté ici, seulement, comme au seuil de l’histoire ». En clair, cela signifie que l’Afrique n’a rien accompli et ne peut rien accomplir de remarquable qui puisse sensiblement contribuer à l’évolution qualitative de l’Humanité. Ni savants, ni génies, ni créateurs de dogmes, d’idéologies et de technologies. Comme frappée d’une tare congénitale qui l’empêche de transcender les contingences de la nature, elle s’est présentée, les mains désespérément vides au rendez-vous de l’Universel. On dira trivialement que sa présence équivaut à son absence. Le drame de l’Afrique provient essentiellement de ces conceptions étriquées, de ces visions erronées qui, jadis, ont servi de substrat aux idéologies esclavagistes puis colonialistes et qui continuent de prospérer.

Fort heureusement, les excellents travaux de recherche de l’Egyptologue Cheick Anta Diop, entre autres, ont infligé un cinglant démenti aux thèses controversées et à caractère raciste du penseur allemand. Mais contre toute attente et comme pour faire un pied de nez à l’illustre scientifique sénégalais c’est à Dakar que, trois siècles plus tard, un certain Nicolas Sarkozy reprend, devant toute l’Afrique médusée, les idées « négationnistes » de Hegel.

Pour moi la meilleure réparation pour l’Afrique c’est de s’affranchir de toutes tutelles pesantes et handicapantes pour laisser éclore son génie propre. C’est aux Africains de s’organiser pour exiger le respect. Heureusement ce combat est en cours, porté par le courant néo-panafricaniste basé exclusivement sur la construction d’une Afrique libre, ouverte sur l’extérieur en tant que partenaire à part entière, respectée et considérée. Une Afrique qui sort définitivement du bourbier de la dégradation dans lequel elle est délibérément maintenue, pour s’élever vers la prospérité et l’estime humaine. Afin que les jeunes générations, prises dans la trappe infernale de la précarité, ne soient plus condamnées à aller mourir, par grappes entières, sur les rivages abrupts des espoirs brisés de l’eldorado européen. Ou dans les conflits fratricides qui endeuillent le continent. La meilleure réparation c’est que la France quitte l’Afrique ou change de paradigme dans ses rapports avec le continent. « Mais, pour que des liens nouveaux se tissent, la France doit honorer la vérité, car la vérité est l’institutrice de la responsabilité. Cette dette de vérité est par principe ineffaçable. Elle nous hantera jusqu’à la nuit des Temps. L’honorer passe par l’engagement à réparer le tissu et le visage du monde. » Pr Achille Mbembe

  

samedi 2 octobre 2021

C'est à lire : la leçon de résilience délivrée par Claude Emmanuel Triomphe blessé à la Bonne Bière

Claude Emmanuel Triomphe blessé à la  Bonne Bière, prêt à pardonné, a donné à la barre le 30 septembre dernier une formidable leçon de résilience.

"Je pense qu'on peut toujours pardonner mais c'est un processus long.
C'est pour ça que je suis prêt à aller leur parler, même en taule s'il le faut".


Témoignage de

Claude Emmanuel Triomphe

 Tout d’abord je voudrais dire qu’il y a encore quelques mois, ce procès m’indifférait. Je ne voyais pas ce qu’il pourrait m’apporter, encore moins réparer. Pour moi, pour toutes celles et ceux qui sont morts, ont souffert ou souffrent encore. Je ne voyais pas non plus ce qu’il allait pouvoir révéler ou en quoi je pourrai contribuer: j’ai déjà l’impression de savoir presque tout sur ce qui s’est passé, la préparation, l’exécution, en France, en Belgique, en Syrie et ailleurs. Me constituer partie civile ne me paraissait pas non plus évident. A quoi bon ?

Et puis j’ai changé d’avis. Surtout par solidarité avec toutes les personnes touchées, blessées, tuées. Ne pas être avec elles, détourner mes oreilles, mes yeux me semblait égoïste, limite odieux alors que j’étais moi aussi concerné. Nous ne nous connaissons pas pour la grande majorité mais, pour autant, notre destin a depuis ce fameux 13 novembre quelque chose de commun, de lié. C’est donc à cause de cela et parce que nous ne sommes pas qu’une somme d’individus, parce que sans justice il n’y pas de société, parce que sans justice c’est uniquement la loi du plus fort, que je suis là et que j’ai décidé de témoigner. 

Je pense d’abord à Chris, mon compagnon d’infortune, rencontré quelques minutes avant ce soir-là et à qui j’ai proposé d’aller prendre un verre à la Bonne Bière. Je voulais échapper au bruit de la place de la République, prendre le temps de causer dans un endroit tranquille. Lorsque nous sommes arrivés, le serveur m’a demandé :  « intérieur ou extérieur ? ». Comme il faisait assez doux, je lui ai dit extérieur puis, sans savoir pourquoi, je me suis ravisé pour l’intérieur. J’ai repensé mille fois à ce geste inconscient. Qui nous a sans doute permis de sauver notre peau. On nous passé la carte et on venait de se décider. Mais avant de pouvoir commander, les tirs ont soudainement éclaté. Je n’ai rien vu, seulement entendu, le bruit des balles, des cris, du verre brisé. 

Tout de suite j’ai pensé à me protéger et me suis vite réfugié derrière un fauteuil. Ma tête avait déjà compris qu’il s’agissait d’un attentat, je sentais depuis plusieurs mois sans savoir bien sûr, que les choses n’avaient pas pris fin avec Charlie. J’imaginais qu’un jour on tuerait, on mitraillerait en masse dans une gare, un aéroport, un marché. Mais pas un café. Et encore moins un endroit que je pourrai fréquenter.

J’ai senti quelque chose me toucher la jambe, mais cela semblait léger. J’étais allongé sur le sol. Attendant que les tirs cessent. J’ai entendu « ils reviennent » et puis peu de temps après, plus rien… De temps en temps des cris mais surtout un grand silence. Je me suis rendu compte alors que mon pantalon était mouillé, bientôt trempé. Et réalisé que c’était avec mon sang. Qui coulait abondamment. Puis la douleur s’est mise à monter. Dans la jambe, la hanche, le pied. C’est à partir de là seulement que je me suis inquiété. Et je me suis mis à dire, à crier comme certains me l'ont dit plus tard, « je veux vivre ». Pour me signaler aux secours mais qui n’étaient toujours pas arrivés.

Au bout de quelques temps, j’ai vu se pencher au-dessus de moi une femme habillée en blanc. Elle m’a regardé, examiné, parlé. Elle voyait que je saignais et a commencé à me poser un garrot, aidée par un autre client, Mathieu, dont j’ai fait la connaissance bien plus tard.. J‘ai  aussi réalisé que j’avais toujours mon portable et qu’il fallait que je prévienne quelqu'un.  Pas mes parents parce qu’ils étaient bien trop âgés et auraient paniqué. Il me fallait quelqu'un qui n’habite pas loin. J’ai alors pensé à Cécile, une amie proche et qui comme moi n’habitait pas très loin de République. Je l’ai appelé sans pouvoir vraiment lui expliquer ce qui s'était passé, juste que j'étais blessé et que j'étais dans un café. La dame en blanc, j’ai appris des mois après qu’elle s’appelait Giovanna et qu’elle était médecin, cliente comme moi du café, a pris le relais et lui a expliqué.

Pendant ce temps-là, toujours pas de secours, ni police, ni pompiers. Ça m‘a paru long. Et puis j’ai senti mes forces m’abandonner et la douleur qui devenait vraiment brûlante. Je me suis vu mourir. J’ai été révolté bien plus qu’apeuré. J’ai trouvé ça injuste, je n’avais pas choisi ce moment-là.  Et c’est là qu’ils sont enfin arrivés, je les ai entendus parler, dire pour ce qui me concernait qq chose comme "pas très grave". J’ai pensé qu’iIs allaient m’oublier, ou tarder. Mais très vite ils se sont approchés. Je me rappelle leur avoir donné 20 fois, 100 fois mon nom, prénom, date de naissance. Je ne comprenais pas cette répétition et ses raisons. Ils prenaient aussi mes constantes et j’ai compris à leurs commentaires qu’elles n’étaient pas bonnes. Malgré leurs efforts et l’oxygène qui je crois m’a été donné, je me suis alors senti glisser, comme sur un toboggan qui m’appelait. Inconsciemment j’ai compris qu’il fallait que je résiste à cette tentation de la glissade. Et me suis cramponné à la vie.

Pendant ce temps Cécile est arrivée. Elle m’a vu, parlé, pu me tenir un peu la main, découvrir l’horreur que moi je ne voyais pas, allongé dans l’obscurité. Puis on m’a emmené, on lui a refusé de m’accompagner, sans lui dire où j’allais.

Arrivé aux urgences, j’ai vu des tas de gens affairés. J’ai compris assez vite que j’étais à St Antoine. Puis on m’a transfusé. J’avais perdu près de deux litres de sang. Et une fois la transfusion passée, j’ai pensé que j’allais m’en tirer. Je ne savais pourtant encore rien de précis de mes blessures, de leur nombre, de leur gravité. J’avais très soif, n'ayant pu boire quoi que ce soit au café. De plus en plus soif. Je suppliais qu'on me donne à boire mais Ariel, l’infirmier qui veillait sur moi, m’expliqua qu’on ne pouvait pas, qu’on allait m’opérer. Seul soulagement, un gant mouillé pour m’humecter. Mais ça ne changeait rien et ce dont je me souviens c’est qu’à un moment j’ai mangé les peaux de ma bouche.

Plusieurs médecins se sont relayés surtout pour m’expliquer qu’ils étaient en train de voir quand et dans quel ordre m’opérer. Pendant ce temps-là, un policier est passé et m’a confisqué mon portable, m’occupant du reste du monde. J’ai pu grâce à Ariel retrouver le numéro de téléphone de Cécile et de ma sœur pour leur expliquer où j’étais, ce que je devenais et leur demander de prévenir mes parents et quelques amis en minimisant le plus possible la gravité de mon état pour qu’ils ne paniquent pas. Après plusieurs heures, où pour essayer de m’occuper j’essayais de faire l’analyse de ce que faisaient les gens en blanc, en bleu, en vert, on m’a emmené dans une drôle de chambre. Je me souviens d’avoir très vite, et, ça peut paraître incroyable, bien dormi.

Quelques heures après, on m'a annoncé que j'allais à Tenon pour une opération digestive : c’est là que j’ai appris qu’une balle m’avait brûlé l’intestin et qu’il fallait m’en couper une partie. Entre le transport, l’arrivée, l’accueil par le chirurgien, le passage au bloc tout est allé très vite. Lors du réveil, je me suis retrouvé dans une chambre où l’on m’a posé toutes sortes de tuyaux, pour respirer, boire, manger et uriné. J’ y ai passé moins de deux jours avant qu’on me ramène à St Antoine, pour une seconde opération, cette fois orthopédique. Je savais juste qu’une autre balle avait traversé la hanche et s’était arrêtée à quelques millimètres de la vessie. Nouveau bloc, nouveau réveil, cette fois beaucoup plus pénible et des douleurs terribles, avec en plus le sentiment d’être entravé : les médecins m’avaient posé une sorte d’attelle à la jambe droite pour l’empêcher de bouger. J’ai supplié qu’on me l’enlève tant elle était insupportable et promis de ne pas bouger. Et ils ont cédé. C’est là aussi qu’on m’a annoncé que j’en avais pour au moins  6 semaines d’immobilisation totale ! Et qu’on ne pouvait pas me dire si un jour je pourrai remarcher.

Dans les jours qui ont suivi, j’ai commencé à remonter petit à petit la pente, mon moral soutenu par les très nombreuses visites familiales et amicales. Il a fallu que j’accepte qu’on vienne me nettoyer régulièrement. Cela n’a pas été facile même si le personnel le faisait avec beaucoup d’humanité. Pourtant au bout de 10 jours, mon état a recommencé à se détériorer : mal à respirer, douleurs ventrales. Les soignants avaient l’air de trouver cela normal et ne faisaient rien de spécial. Puis une Elisabeth, amie d’enfance anesthésiste, m’a rendu visite. Elle est rentrée dans ma chambre, m'a parlé puis est ressortie très vite. Avant de revenir un quart d’heure plus tard avec toute l’équipe médicale. A partir de là tout s’est enchaîné : des brancardiers m’ont emmené en courant au scanner avant de me transporter dans une pièce très spéciale, pleine d’appareils, de lumières de toutes les couleurs, je me suis cru dans un vaisseau spatial. J’y ai passé près de 36h avant de me trouver en soins intensifs. Personne ne m ‘a dit ce qui s’était passé et comme au bout de 48h à peine je me suis senti beaucoup mieux je ne me suis pas trop posé de questions. il a fallu qu’Elisabeth revienne me voir à Percy, fin janvier ou début février, pour m’apprendre la vérité : j’avais fait une embolie pulmonaire et c’est elle qui l’avait décelée. J’ai compris que j’avais failli y passer une seconde fois. A la mi-décembre, mes soins étaient devenus routiniers, j’ai été hospitalisé à domicile chez Sylvie et Dominique, des amis qui se sont pliés en quatre pour moi. Je ne saurais jamais assez  les en remercier. Au bout de deux semaines, j’ai été transporté à Percy pour commencer une rééducation qui a duré près de 3 mois.  Je me souviens avoir pleuré le jour où j’ai pu commencer à remarcher. Il m’a fallu encore 8 mois de convalescence pour reprendre une vie professionnelle. Et une rencontre qui m’a permis d’entrer alors au service du haut-commissaire à l’engagement civique. Il devait monter une réserve civique et citoyenne, puisque selon le président de la République de l'époque, la réponse à ces chocs ne pouvait pas être seulement sécuritaire, elle devait être aussi citoyenne. Ça m'a tout de suite parlé;  je suis fier d'avoir contribué à ce qui a depuis pris le nom de #Jeveuxaider et qui a pu prouver son utilité avec la crise sanitaire.

Aujourd’hui je vis, j’ai quitté Paris. Mes blessures et mes handicaps sont devenus définitifs ; il m'a fallu du temps pour l’intégrer, pour l’accepter. Mais en dépit de tout cela,  je suis un homme debout, heureux, serein même si parfois fragile. Marseille, me fait du bien et j’y consacre une partie de ma vie à travailler, avec les jeunes  des quartiers, avec des personnes défavorisées, à une vie meilleure, à leur permettre d’exprimer ce qu’ils ont à dire, à se trouver un avenir, en dépit de tous les blocages dus à leur situation, à leur condition.  En un mot à être citoyen. Je ne voudrais pas que mes mésaventures n’aient servi à rien.

Je voudrais pour terminer m’adresser aux accusés. Je vous parle sans haine. Je n’en ai d’ailleurs jamais ressenti à votre égard, pas plus maintenant que tout au long de ces 6 ans. J’ai lu aussi que certains d’entre vous, notamment vous M. Abdeslam,  étiez désireux de dialoguer. Je veux donc vous parler parce que, de mon côté, et malgré tout ce que j’ai pu endurer, je vous vois d’abord comme des êtres humains. Des personnes qui au-delà des actes et des crimes qui vous sont imputés et reprochés, ont forcément une tête, un cœur, des sentiments, des sensations, des émotions.

Souvent je me suis demandé, pourquoi avez-vous fait ce que vous avez fait ? A Paris et parfois ailleurs ? Qu’est ce qui s’est passé pour qu’un jour vous vous disiez je vais tuer ou aider à tuer ? J’ai  connu dans ma vie des gens qui étaient prêts à faire des trucs incroyables au nom d’une idée, d’une croyance, des gens qui pensaient qu'au nom de cela on pouvait tout casser. Que la recherche de vérité, de pureté pouvait tout justifier. J’en ai connu d’autres à qui la vie n’avait pas fait de cadeau, une famille qui n’en était pas une, de petits boulots sans fin ou pas de boulot du tout, des problèmes pour tout et qui cherchaient n’importe quoi pour en sortir, se faire un nom, se faire, du moins le croyaient-ils, plaisir.  Est-ce que c’est cela qui s’est passé pour vous? Qui vous a animé ?

Quand j’entends certaines de vos déclarations, je suis plus que gêné. J’ai l’impression de justifications venues parfois tardivement. Censées vous expliquer, vous protéger. Et je me dis : Y croyez-vous vous -mêmes ? Est-ce qu’un jour vous sortirez de ces mots qui ne sont que des mots ? Est-ce qu’un jour vous nous parlerez vraiment de vous, de ce qui s’est passé, de ce qui vous a poussé J’ai lu aussi que vous n’aviez contre nous, contre moi,  rien de personnel. Mais si, bien sûr ! D’ailleurs vous avez dit M. Abdeslam que vous ne vouliez tuer que des mécréants : j’en suis un !  Que vous avez voulu vous venger d’un pays, d’une société mais ce sont des gens, des personnes,  des humains comme vous, comme nous, comme moi qui ont été tués, blessés, handicapés. Nous ne sommes  pas, je ne suis pas un numéro et vous n'êtes pas des robots ! Vous ne pouvez vraiment pas faire comme si on n’existait pas.

J’ai lu que vous vouliez venger ce qu’aurait fait la France, l’Occident en Lybie, en Syrie, en Irak, voir même en Afghanistan. Mais quel que soit ce que l’on peut reprocher à mon pays, et je suis le premier à discuter de nombre de ses interventions, de ses alliances plus que douteuses notamment au Moyen Orient, comment avez-vous pu penser que la mort de centaines de gens ici allait compenser celles qui ont eu lieu là-bas ? La vengeance c’est qq chose d’infernal dont personne ne sort gagnant en général. Vous pensez vraiment qu’on vit mieux en Syrie, en Irak, en Lybie aujourd’hui ? Vous pensez vraiment que nos pays ont appris de leurs erreurs ? Qu’ils vont les réparer ? Je vois moi plutôt l’état du monde empirer et malheureusement je crois aussi que vous y avez contribué.

C’est de tout cela que j’aimerais un jour vous entendre parler, au-delà de vos déclarations de principe. Je me doute aussi que ce n’est pas forcément devant ce tribunal que vous allez le faire. Que ce n’est pas ici le lieu du dialogue idéal. Mais sachez une chose, c’est que si vous êtes prêt à dialoguer, et j'espère à regretter, je suis prêt pour ce qui me concerne à pardonner. Ce pardon, encore faut-il le demander. Il n’a rien d’automatique et il a quelque chose de très exigeant. Des deux côtés. Pour vous, mais aussi pour moi. J’aimerais que vous y réfléchissiez. Au-delà ce  qui peut se passer ici, devant la justice.

Certains d’entre vous seront vraisemblablement condamnés. Cela ne m’apaisera pas. Ne me réparera pas. Ne me rendra ni mon pied, ni mon intestin. Mais cela ne m'empêchera pas un jour, si vous le désirez, et en prison s’il le faut, d’aller vous parler. Encore faut-il que vous le vouliez. Que vous ayez le courage d’être un homme et d’arrêter de vous retrancher derrière Dieu.

Je ne peux pas terminer sans penser à toutes celles et tous ceux qui m’ont accompagné, soigné, durant ce long parcours hospitalier et jusqu’à aujourd’hui, médecins, infirmières et infirmiers, aide soignantes, psys et kinés, et bien sûr famille, amis et collègues : je n’ai pas assez de mots pour leur dire merci.

 

vendredi 1 octobre 2021

L’impact de la covid-19 sur les mutuelles : témoignages de participants

REGARDS CROISÉS D' INTERVENANTS ET PARTICIPANTS  
👀REGARDS
 D' INTERVENANTS...

👉 Bruno HUSS président de l'ADOM
🎬 Ouverture de la Journée: https://youtu.be/h5m-OEw3_vI

Un thème qui s'imposait...

La crise sanitaire que nous vivons a profondément impacté le fonctionnement des mutuelles, aussi bien au niveau de l’organisation du travail des collaborateurs, avec, entre-autres, la généralisation du télétravail, qu’au niveau la gestion des adhérents avec le renforcement des relations à distance. La digitalisation des activités a été accélérée avec les conséquences induites sur l’ensemble des activités. La gestion de cette crise méritait de confronter les approches et de rechercher les meilleures pratiques, tant techniques, organisationnelles, qu’humaines, en particulier pour des acteurs de santé comme les mutuelles.

Un grand pas vers un retour à la normale...

Après le report, puis l’annulation de notre Journée Annuelle 2020, le passage de nos évènements en distancié depuis février 2020, il était important de se retrouver pour cette Journée Annuelle 2021 en présentiel. L’ADOM, le réseau des directeurs inter-livres et inter-codes, repose sur des contacts, des partages, des échanges, des rencontres et il était primordial de permettre à nos membres de se retrouver physiquement sur une journée entière dans un cadre convivial et de pouvoir renouer avec des relations directes et de se retrouver entre pairs. Permettre également à nos partenaires de reprendre contact directement avec nos membres après les webinaires de ces derniers mois.
3 objectifs s'imposaient...

D’abord de pouvoir organiser cette Journée Annuelle après la non tenue de celle de 2020 et les incertitudes qui pouvaient peser sur sa tenue.

Et surtout de permettre à nos membres de se retrouver dans le strict respect des conditions sanitaires et de pouvoir partager avec nos intervenants les impacts et les modalités de gestion de cette crise sanitaire, en conservant la convivialité et le relationnel chers aux évènements ADOM. De pouvoir réfléchir sur les bonnes pratiques. 

Une édition qui restera dans les annales...

Nous tirons un bilan très positif de cette Journée Annuelle 2021. Des intervenants de hauts niveaux, des débats de qualité, une très forte participation, même si nous avons le regret d’avoir dû refuser des inscriptions, une ambiance studieuse et détendue, un déjeuner très convivial et tout cela dans le respect des contraintes sanitaires. Cette édition restera dans les annales comme un 1er évènement mutualiste en présentiel réussi après des mois de relations distanciées.

Un grand merci aux intervenants pour leurs apports, aux participants pour leur présence, aux équipes de l’ADOM et de la FNMF pour leurs implications.

👉 Emmanuelle CAILLE Présidente Mutualité Française Pays-de- Loire - Animatrice de la journée
J’ai connu l’ADOM lors d’une présentation effectuée en 2016 pendant une réunion des directeurs et directrices des Unions Régionales Mutualistes.

Membre depuis 2015, je suis actuellement vice-présidente de l’ADOM à la suite de Marion LELOUVIER qui occupait cette fonction avant moi. A ce titre je participe à l’ensemble des Conseils d’Administration et essai d’apporter ma contribution aux réflexions et actions de l’ADOM. Je suis avec plus d’attention les actions à l’international et j’ai notamment représenté l’ADOM à la IXème Conférences des Organisations Internationales non gouvernementales d’Erevan en 2018, puisque que l’ADOM fait partie des organisations accréditées depuis cette année. Ces actions participent pleinement au souhait de l’ADOM d’étendre son réseau auprès des dirigeants mutualistes francophones.

1ère participation en tant qu'animatrice...

Et oui première participation en tant qu’animatrice et j’en profite pour remercier Bruno HUSS, le président, pour sa confiance. J’ai trouvé cette journée très riche avec des rencontres intéressantes et des intervenants passionnants. Une édition 2021 en présentiel qui a permis de renouer avec la dimension relationnelle, essentielle pour l’ADOM dans la constitution de son réseau, et qui est au cœur de la mission de l’ADOM.

Et si l’on décentralisait certaines rencontres de l’ADOM...

En tant que provinciale (je suis nantaise), les participations aux rencontres ADOM qui sont souvent parisiennes ne sont pas toujours facilitées mais je ne doute pas que la période que nous venons de traverser nous permettra d’expérimenter des modèles et des formats nouveaux et pourquoi pas de décentraliser certaines rencontres à l’occasion.


👉 Nicolas GOMART directeur général du Groupe MATMUT
Bruno HUSS m’a présenté cette association en 2016 et j’y ai volontiers adhéré.

Mon agenda ne me permet malheureusement pas d’assister à ces matinées, toutefois mon Directeur de cabinet, membre du CA de l’association, y participe assez régulièrement.

J’ai eu le plaisir d’intervenir lors de la journée 2017.

Confronté à la crise sanitaire du Covid le Groupe Matmut a su réagir et  s’adapter...

Après avoir témoigné quant à la façon dont le groupe Matmut a traversé les différents phases de la  crise sanitaire tant sur le plan des enjeux opérationnel, économique, social, et solidaire, 3 enseignements de cette expérience majeure ont été proposés :

- Nous sommes passées d’une situation où la recherche de la performance est moins importante que la résilience et l’adaptabilité, avec nécessité de réviser le schéma décisionnel centralisé pour laisser davantage de place à la co-construction permanente

- La crise a tout à la fois induit un accélération foudroyante de la digitalisation  et mis en évidence l’importance des liens  humains au sein de l’entreprise et avec ses sociétaires

- Même si sa contribution à la solidarité nationale a été très importante, l’image de la profession a pour partie été dégradée pendant la crise, du fait d’ambiguïtés dans la rédaction des garanties. Des efforts doivent être faits sur la lisibilité de nos contrats, afin de faire cesser la suspicion permanente à l’égard des assureurs.

Je souhaite longue vie à l’association et pleins succès dans la conduite de ses activités, dont la réussite de cette journée annuelle constitue un beau témoignage.

 

👉 Marion LELOUVIER présidente du directoir de la FONDATION DE L’AVENIR 

J’ai découvert l’ADOM par ses événements, et son partenariat avec la Mutualité Française, comme salariée de la fédération.

Je participe à certaines matinées ADOM mais manque de disponibilité et les sujets intrinsèques à la mécanique ou à la réglementation d’assurance me concernent moins désormais.

J’étais déjà intervenue à une matinée ou à une journée ADOM, en tant que Directrice du Réseau national des centres de santé mutualistes (entre 2015 

La crise du Covid a accéléré l'innovation médicale...

L’innovation médicale a été en grande partie accélérée par la crise du COVID-19, tant par l’émergence de nouvelles collaborations entre acteurs, que dans des domaines qui étaient restés inexplorés. Le prisme ayant été largement orienté sur la pandémie elle-même ces derniers 18 mois, il est maintenant fondamental que l’ensemble des domaines de santé bénéficie de nouveau des soutiens, que ce soient les autres maladies infectieuses ou l’ensemble des autres champs, maladies chroniques, santé mentale, dépendance, interventions chirurgicales...

C’est le cœur même de l’engagement de la Fondation de l’Avenir pour la Recherche médicale appliquée, née de la Mutualité il y a près de 35 ans et construite comme son prolongement.

Ce type d’investissement est attendu par les Français, les médecins et l’ensemble des soignants qui classent continument la santé parmi les tout premiers sujets de préoccupation dans les enquêtes d’opinion. Pour l’éthique, la pertinence et la diffusion de la recherche, les partenariats public-privé sont plébiscités.

Quelles suggestions pour les prochaines éditions...

Cette édition 2021 était très réussie, merci.

Pour faciliter la venue, la variation des formats et des horaires des événements reste importante.

Pour ceux qui n’ont pas pu y participer, la restitution / le résumé sur le site Internet (et en push mail) aussi.

Et, enfin, il pourrait être utile (au moins pour les intervenants, mais peut-être pour tous, sous réserve d’acceptation) de partager la liste des participants (pour adapter son intervention et préparer des rdv).

  

👉 Séverine SALGADO directrice générale de la FNMF

Je pense avoir été intégrée dans la mailing list de l’ADOM à mon arrivée à la FNMF et je rencontre régulièrement son Président, au moins lors des instances de la FNMF.

J'ai assisté à quelles matinées, mais c'était ma 1ère intervention à l'une de leurs manifestations.

J’ai clôturé la matinée de la journée annuelle en abordant tous sujets d’actualité des mutuelles.


👉Serge BIZOUERNE président de DOMPLUS GROUPE

J’ai connu l’ADOM par le réseau des directeurs mutualistes.

Cette journée n'est ma pas ma 1ère participation à un évènement de l'ADOM: le 12 juin 2019,  je suis intervenu sur « La détection des fragilités au service de la prévention et de la santé globale » sujet porté par DOMPLUS avec Fil social et K&L GATES.

J’ai représenté le Président de l’ADOM au Maroc et suis intervenu sur la thématique des datas au service de la détection des fragilités dans une approche éthique au bénéfice de l’amélioration de la situation d’une personne (adhérents, clients etc).

 "Accompagner" les bénéficiaires fragilisés... 

Je suis intervenue sur la manière dont la crise COVID a mis en exergue l’impérieuse nécessité d’accompagner les personnes de manière globale dans leur parcours de vie.

En effet, chaque parcours de vie est ponctué de fragilités, de ruptures. Pour y remédier, y pallier et permettre d’en anticiper les conséquences en amont, Domplus Groupe utilise, sa méthode d’accompagnement qu’est l’intermédiation : un savoir-faire et une technicité qui repose sur un diagnostic complet des situations de vie de chacune des personnes qui nous sollicitent. Ainsi, pendant la crise COVID nous avons pu « apaiser » nos bénéficiaires en leur permettant de continuer à avoir accès à leurs droits et à nos solutions sans rupture malgré la fermeture des services publics et sociaux. 

Création du Tableau de Bord des « Galères » et difficultés des Français... 

Cette période a également connu la création du Tableau de Bord des « Galères » et difficultés des Français, outil d’innovation qui nous a permis d’être au plus près de l’évolution des besoins de nos publics. Enfin, cette séquence inédite a permis à Domplus Groupe de porter son ambition de pouvoir donner accès à l’intermédiation au plus grand nombre en créant son Fonds de Dotation « Priorité à la Personne ».


🎬 L'accompagnement de terrain Fatima Tricoire, Fondatrice de Rns Coaching Marie-Noëlle Tinas-Canin, Dirigeante fondatrice Rés'Alliances Cathy Picot, Coach professionnel

https://youtu.be/m8NmBIr5EiM

👉Fatima TRICOIRE fondatrice de Rns coaching
J’ai connu l’ADOM lors du premier confinement. J’avais le temps de lire et je regardais presque tous les sujets relayés par LinkedIn en lien avec la Covid et les mesures prises pour accompagner les Français dans cette situation de crise inédite. J’ai alors trouvé que les articles et posts diffusés par l’ADOM étaient très pertinents sur le sujet de la santé et plus précisément, sur celui de la santé globale. Notre partenariat est né avant tout de valeurs partagées et d’une vocation commune. Nous sommes mus par le besoin impérieux de faire vivre les valeurs mutualistes et nous avons la conviction que c’est en tissant des liens entre tous les acteurs que nous aurons une société plus résiliente. Cela nécessite donc la collaboration d’équipes pluridisciplinaires pour une protection sociale durable et responsable en réponse aux ruptures de nos grands équilibres.
Une première fois, qui pourrait bien se reproduire...
C’était la 1ère  fois que je participais à la journée annuelle de l'ADOM en tant qu'intervenante, mais si l’occasion se représente, et qu’à mon petit niveau, je peux faire évoluer la vision de notre société sur ces sujets de société je suis partante...
Des lieux de rencontres, d’échanges et de partages
J’assiste aux matinées de l’ADOM, en fonction des thématiques abordées. Il faut se le dire, ça reste des moments agréables, des lieux de rencontre, d'échange et de partage. Et cela me permet de mieux appréhender les problématiques mutualistes et de pouvoir contribuer à y apporter des réponses pragmatiques.
L’ accompagnement de terrain
Nous avons tous compris que les mécanismes sociétaux ont été bouleversés, que la crise sanitaire a accéléré les mutations des modes de vie et a modifié notre façon de voir notre monde. Pour une protection sociale durable et responsable, il fallait ouvrir les champs des possibles pour trouver des solutions en réponse aux ruptures de nos grands équilibres.
Le sujet que nous avons choisi d’aborder est celui du « Retour au travail en presentiel ou en distanciel ? »
Il est aujourd’hui devenu difficile de s’adapter aux injonctions paradoxales relatives au travail. Tantôt il est demandé de télétravailler, tantôt l'ordre est donné de revenir et de privilégier le présentiel. 
L’ADOM a souhaité savoir en quoi le coaching peut être une solution et/ou une nécessité pour accompagner les adhérents, les collaborateurs, managers...à sortir du télétravail confiné subi et aller vers un modèle construit et choisi qui permettra de pérenniser leurs emplois et surtout de préserver leur santé mentale.
Il nous a semblé intéressant de rappeler dans quelle mesure le coaching peut agir comme vecteur facilitateur de la résilience et de la réappropriation de soi.
Nous avons fait le choix d’analyser et présenter de manière spécifique une demande récurrente formulée par nos clients afin de démontrer un processus de coaching et les outils à utiliser. Cette étude de cas a permis de traduire les bénéfices qui découlent d’un coaching bien mené. Cette démonstration, qui a parlé à tous, a permis de voir que l’accompagnement par le coaching et la psychologie peuvent être tout à fait complémentaires.


👉 Marion Noëlle TINAS - CANIN dirigeante fondatrice Rés' Alliance
J'ai connu l'ADOM par l'intermédiaire de Fatima Tricoire, coach professionnelle avec laquelle je travaille au sein de l'association "La Maison du Second Souffle". J'ai également rencontré Bruno Huss il y a quelques semaines alors que j'intervenais comme coach professionnelle lors de l'inauguration de cette dernière. C'était donc la première fois que j'assistais à la journée annuelle de l'ADOM.

Fatima Tricoire, Caty Picot et moi-même avons voulu lever une partie du voile sur ce qu'est le coaching, pour ce groupe de Dirigeants. 
Le sujet était le retour au travail post-covid, et nous sommes parties d'un exemple très concret de demande de nos clients à l'heure actuelle. 
Même si le terme de coaching est maintenant bien connu du grand public, peu savent véritablement que c'est un processus très cadré, avec un contrat dès le début, ce qui est très différent d'une thérapie. En effet, un coaching dure de 8 à 12 séances, étalés sur 6 mois généralement. 
Le fil rouge de notre intervention était donc une étude de cas pratique, en particulier la demande d'un client, et nous avons partagé un résumé de 8 sessions de coaching avec celui-ci.
Il nous paraissait indispensable de dévoiler aux dirigeants le plus clairement possible ce qu'était un coaching, quels étaient les sujets abordés et travaillés en séance, quels outils nous étions susceptibles d'utiliser, quelles étaient les différentes étapes de la découverte de soi, nos freins, nos talents, nos peurs, nos valeurs, nos besoins, nos croyances etc. Saviez-vous que le coach demande généralement du "travail" à faire à la maison, entre chaque séance? 
Nous avions à cœur de partager notre expérience de transformation de notre clientèle, tant sur le plan professionnel que personnel. Nous avons toutes les 3 assisté à l'éclosion et à la mise en œuvre de très beaux projets, qui sont devenus réalité grâce au coaching et à la volonté et l'acceptation de remise en question du coaché.
J'ai été touchée de réaliser combien certains de nos grands dirigeants avaient l'être humain au centre de leurs pensées. Mr Gomart, Directeur général du groupe MATMUT a mentionné l'exigence d'adaptabilité et la transformation profonde de notre modèle de travail. Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir évoluer dans ce parcours de changement, en restant seul, sans un accompagnement professionnel. J'ai aussi noté l'importance du lien et le besoin que ce lien soit incarné. C'est l'essence même du coaching, avec une alliance de travail entre un coach et son client, établir un lien fort qui permet au coaché de découvrir des forces et des ressources qu'il ne soupçonnait pas posséder.
Quel belle reconnaissance que la conclusion de Bruno Huss reprenant une de nos idées fortes, c'est à dire de se focaliser à travailler sur nos forces plutôt que de s'épuiser à combler nos faiblesses...
Merci à l'ADOM pour cette journée de qualité, et l'espoir que cela procure de constater que l'évolution de nos comportements passe par la sauvegarde, la protection et la sécurisation du lien.


👉 Caty PICOT coach professionnel
J’ai connu l’ADOM par le biais de Bruno Huss et parce que je travaillais en mutuelle auparavant. C'était ma première participation  à une manifestation de l'ADOM.
Mon intervention, conjointe avec Fatima et Marie-Noëlle, concernait le retour au travail post Covid.
L’objectif était de présenter le coaching comme  méthode d’accompagnement au retour au travail, et plus globalement "comment le coaching peut-être une solution d’accompagnement des entreprises et de leurs collaborateurs à (re)trouver un environnement équilibré, entre vie professionnelle et vie personnelle et à (re)donner du sens et de la motivation au travail".
Mon coup de coeur...
L'intervention marquante de Serge Bizouerne Domplus (et le retour sur le tableau de bord des émotions).
Si j'avais une suggestion à faire à Bruno HUSS...
Ce serait de poursuivre cette journée avec toujours autant de bienveillance et de sujets d’actualité basé sur la santé des hommes ! Je recommande vivement la participation aux matinées ADOM toujours très enrichissantes.

🎬 CLÔTURE DE LA JOURNÉE 


👀REGARDS
 DE PARTICIPANTS...

La rédaction de "Mine d'Infos" a contacté quelques participants pour recueillir leurs réactions et commentaires.
📍D'autres témoignages seront mis en ligne sur cette page prochainement.

🎙Bonjour Erick Maville,
comment avez-vous connu l'ADOM ?
J'avais  entendu parler de l'ADOM pour la première fois par le blog Mines Infos. Nora Ansel-Salles qui est engagée de manière bénévole auprès de notre association depuis 2017 et a contribué à l'animation de nos réseaux sociaux, a accompagné notre entrée dans le  monde des mutuelles. Elle  m'a souvent conseillé de participer aux journées de l'ADOM.  A SEE, nous suivons assez régulièrement les activités du réseau mais je n'avais réussi jusqu'ici à organiser mon agenda pour participer à la Journée Annuelle.

A quel titre avez-vous participé à cette journée ?
C'est  la première fois que j'y participe en tant qu'invité. Je représentais Santé En Entreprise (SEE) en ma qualité de Directeur Général de l'association.

Que vous apporte les manifestations de l'ADOM dans votre pratique professionnelle ?
Nous voyons L'ADOM comme un centre de ressources unique en termes d'expertise dans le domaine de la gestion d'organisations mutualistes ouvert sur l'international, qui dispose par ailleurs d'un réseau impressionnant de partenaires. L'accueil est convivial. Les interventions sont de qualité et d'un haut niveau.  On ressort de ces réunions avec des exemples d'actions inspirantes, des contacts  intéressants et l'envie de revenir à  la prochaine éditions.

Quelle intervention vous a le plus apporté au regard de votre pratique?
Ayant assisté aux sessions de la matinée uniquement, je retiens deux interventions :
Bruno Huss m'a éclairé sur les activités  et le périmètre d'intervention de l'ADOM qui couvre la France métropolitaine, l'Outre-Mer et l'Afrique Francophone, Je vois des synergies et opportunités de collaboration avec l'ADOM pour promouvoir auprès des mutuelles les journées de prévention et les  Caravane santé que SEE déploie dans les mêmes territoires 
Séverine Salgado a souligné dans son intervention l'urgence d'investir, dans la lutte contre le diabète et les maladies cardiovasculaires, notamment après la crise sanitaire du COVID qui a aggravé la sédentarité, Elle a mentionné des projets portés par la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) en matière de  dépistage précoce du diabète et de suivi des personnes prédiabétiques. C'est un enjeu majeur de santé publique sur lequel notre association est mobilisée depuis sa creation en 2011. SEE a dans ce sens organisé le premier colloque sur le thème "diabète en milieu de travail" et lancé une charte d'engagement en 2017. Déployant de nombreux programmes avec MFP Services dans les Administrations, mais également des institutions de prévoyance, des assurances, entreprises et collectivités  dans ce domaine en  Métropole, dans les DROM et en Afrique de l'Ouest, nous sommes très intéressés pour échanger nos expériences avec la FNMF et l'ADOM à ce sujet. Nous avons besoin à ce niveau à la fois  de capitaliser et de mutualiser en poussant des projets collaboratifs et innovants à fort impact.

Une suggestion ou remarque au  président de l'ADOM pour une prochaine édition?
Un format  avec une session sous forme de table-ronde  thématique serait intéressant pour présenter réalisations et favoriser l'échange d'expériences. 

Recommanderiez-vous  les manifestations de l'ADOM?
Définitivement oui. SEE envisage d'ailleurs de se rapprocher très prochainement de l'ADOM pour étudier les possibilités de rejoindre son réseau de partenaires.


🎙Bonjour Stéphane GAUDU, comment avez-vous connu l'ADOM ?
A  ma prise de fonction d
en 2011, j'ai constaté que mon prédécesseur avait adhéré à l'ADOM mais ne s'y rendait pas.
J'ai décidé de m'y rendre , le conseil d'administration étant renouvelé sous la présidence d'Anne Marie Cozien, j'ai postulé et ma candidature a été retenue.
J’assiste aux rencontres
en tant que Directeur général d’IDENTITÉS MUTUELLE et
d'administrateur de l'ADOM mais aussi parce que les thèmes m'intéressent.

Que vous apporte les manifestations de l'ADOM dans votre pratique professionnelle ?
Indépendamment des thèmes traités c'est un lieu de rencontre privilégié entre directeurs.

Quelle intervention vous a le plus apporté au regard de votre pratique ?
J'apprécie toujours les interventions de dirigeants d'entités significatives comme la MATMUT, ils ont en général une vision intéressante et complémentaire à la nôtre.

Une suggestion ou remarque au  président de l'ADOM pour une prochaine édition?
Il serait intéressant de faire davantage participer la salle, peut-être en préparant lors d'un conseil d'administration de l'ADOM des interventions pour nourrir les échanges avec l'intervenant. Les administrateurs de l'ADOM interrogeraient aussi leurs relations quelques semaines avant pour alimenter le débat.
Il serait également possible de proposer systématiquement à un membre de l'ADOM (hors conseil d'administration) d'intervenir dans les débats pour leur permettre de s'exprimer et valoriser leur adhésion.

Recommanderiez-vous  les manifestations de l'ADOM?
Bien sûr, c'est toujours intéressant et enrichissant. 

Prochaines manifestations ADOM 


A lire sur le même thème 
L'impact de la Covid sur les mutuelles | Miroir Social
https://www.miroirsocial.com/participatif/limpact-de-la-covid-sur-les-mutuelles

mercredi 29 septembre 2021

SEE Santé en Entreprise : coup de projecteur sur les actions en Afrique

      INVITATION

Mardi 12 octobre 2021 de 09:30 à 11:30
Tour Coeur Défense
Paris - La Défense

Actualités des solutions digitales et des projets déployés par SEE dans le cadre des Caravanes santé en Afrique 



Présentation interactive et échanges autour des solutions digitales et projets d'innovation portés par l'association Santé en Entreprise en Afrique (SEE) en Afrique.

Au programme : DiagnoseMe, SeeL@b, Start'R by SEE, SeeTr@ining.. 

Avec : Adama Sy Traoré, Chef de Projet Digital SEE, et Président de l’association Faso Civic basée à Ouagadougou, de passage en France à l'occasion du Sommet Afrique France (Montpellier, 8 octobre 2021).

Invitation personnelle. Nombre de places limité. Confirmation en ligne obligatoire.

Le Pass sanitaire et le port du masque seront demandés pour accéder à la salle. 

Confirmez dès à présent votre présence :  https://site.evenium.net/70aqcda0

lundi 27 septembre 2021

Une bonne nouvelle pour les douaniers tunisiens...


Le matériel médical offert par l'association internationale des douaniers francophones AIDF au centre médical des douanes de Tunis. 
Prêt à partir de l'aéroport de Genève,  il sera livré vendredi soir à nos collègues douaniers tunisiens.
Luc Doumont 
Président AIDF

dimanche 26 septembre 2021

Clip souvenir de la Journée annuelle ADOM du 22 septembre 2021

En attendant la mise en ligne prochaine, de  l'article revenant sur les travaux de la  journée annuelle de l' ADOM, a travers le regard croisé de
 👉Bruno Huss Pdt. de l'ADOM,
👉d'intervenants & participants...

Voici l'album souvenir d'une journée réussie aux dires des participants interviewés!


Nota: le compte-rendu des travaux de la journée annuelle de l'ADOM du 22 septembre 2021 sera mis en ligne sur le site de l'ADOM ainsi que de nombreuses photos et vidéos.

Bon dimanche à tous
Nora Ansell-Salles
📞06 70 74 15 42 Pressentinelle2@gmail.com

samedi 25 septembre 2021

Sortir à Paris...

L' ART DANS LA RUE :

Bassam GOSSAIN, Pdt. de l'association "Village Niel" récidive* cette année avec une expo Marc Chagall.

L'association " Village Niel" vous invite à redécouvrir Marc Chagall, à travers une exposition gratuite, de plusieurs des oeuvres de l'artiste, dans un écrin original: celui du célèbre kiosque de la placette.


             RDV
Mardi 28 septembre - 18H autour du kiosque à journaux de Bassam GOSSAIN
Place Aimée Maillart Paris 17ème (face au 31 rue Pierre Demours).
👨‍💼👩‍💼Dress Code : tenue de cocktail 

Cette manifestation  "d'Art dans la rue" vous permettra de découvrir ou redécouvrir cet immense artiste qui aura comme Pablo Picasso excellé en de nombreux domaines :
peinture, gravure, sculpture, vitraux, émail...

Cette expo, sera une belle occasion d'échanger, autour d'un buffet, vos impressions sur l'artiste** avec notamment:

👉 des spécialistes & amateurs d'Art,
👉des personnalités du 17ème,
👉 et de nombreux autres invités...

**Dans le respect des gestes barrières. 
Port du masque obligatoire 😷.

En savoir plus:
Bassam GOSSAIN
Kiosque de la place Aimé Maillart Paris 17ème
Présent sur Facebook
* Le kiosquier parisien à déjà exposé Soulages

dimanche 19 septembre 2021

PARCOURS ATYPIQUE : celui du Dr Olivier Mariotte



Bonjour Olivier Mariotte, quels sont les principales étapes de votre parcours professionnel ?

J’ai fait des études de médecine à Dijon (thèse en 1984) pendant lesquelles je me suis surtout intéressé à la médecine d’urgence, au Samu et également à la médecine tropicale (7ème année au Gabon). Je me suis orienté vers des fonctions marketing dans l’industrie pharmaceutique pendant les années 80, puis dans la communication dans les années 90 pour retourner ensuite dans l’industrie en charge des affaires publiques et des affaires économiques dans les années 2000. En 2007, j’ai décidé de créer ma propre entreprise, nile, qui est une agence conseil en affaires publiques dédiées aux acteurs de santé.

Vous avez de multiples facettes... laquelle vous rend le plus fière ?

Très certainement mon engagement en tant qu’élu local dans mon village du Nord Côte d’Or. J’ai appris beaucoup de choses et j’en apprends encore sur la façon de gérer une commune, de prendre en charge des situations particulières, de résoudre également des problématiques complexes auxquelles on n’est ppas préparé dans la vie personnelle ou professionnelle.

Pourquoi avoir abandonné l'exercice médical ?

Je n’ai pas abandonné l’exercice médical. Je le pratique autrement. Cette question est intéressante et on me l’a posée à de nombreuses occasions. Il est vrai que je ne dispense plus de soins aux malades, mais, comme un médecin qui a une orientation de santé publique, je reste fondamentalement enraciné dans le système de santé, au sein des différents acteurs. Ma passion se porte sur l’organisation du système de santé et les améliorations qu’il est nécessaire d’y apporter. C’est, je le pense, un vrai mode d’exercice.


Comment est né le concept des cafés nile ?

D’un constat très banal : l’organisation du système est malheureusement bâtie sur des silos (professionnels, public/privé, sanitaire/médicosocial, etc.). Ces silos sont, consciemment ou non, encouragés par les corporatismes et l’hyperadministration du système de santé. Ils engendrent (au moins) deux effets négatifs majeurs : l’absence de transversalité dans l’information et le manque de curiosité dans les problématiques qui ne touchent pas directement le contenu professionnel. Ainsi, l’industrie a ses experts, ses intervenants, ses communicants qui parlent surtout… aux industriels. Il en est de même pour les médecins, ou les pharmaciens. Il fallait donc créer un espace ouvert à tous les acteurs de santé qui permette à un expert d’intervenir devant tout le monde. Et il fallait que cet espace soit « ouvert » dans le sens où il devait être dédié au questionnement de ces experts et non pas à la façon traditionnelle de procéder qui se base sur une présentation magistrale ou descendante. Les cafés nile sont nés ainsi : 3 mercredis sur 4 nous recevons une personnalité du monde de la santé qui répond, sur un thème d’actualité aux questions de la société civile en santé. Cela a deux conséquences : la création d’un langage commun entre tous les acteurs et la perception de tout un chacun que la question posée par un médecin ou un industriel est la même que celle que se pose un responsable administratif ou associatif.


Quel regard l'élu que vous êtes porte-t-il sur la gestion de la crise sanitaire ?

Au final, plutôt un regard positif. D’abord parce que, sans expérience antérieure d’une crise d’une telle ampleur, on finit par avoir 80% de la population vaccinée et que l’économie est en forte croissance, bien soutenue qu’elle a été (240 milliards d’euros ont été injectés pour l’emploi et les entreprises) durant toute la période critique. Ensuite parce qu’elle a rebattu les cartes, permettant aux collectivités locales de trouver de nouvelles missions, de nouveaux objectifs et de donner un sens nouveau à leur actions. Elle a permis également de mesurer combien les modes opératoires de « l’ancien monde » (si tant est qu’il en émerge un nouveau) étaient peu efficaces et qu’il fallait en changer. Enfin, cette gestion de crise a obligé les autorités à plus de décentralisation (ou de déconcentration) et à travailler avec des acteurs qu’elles ignoraient jusqu’alors ou, du moins, considérait comme étant des acteurs de seconde zone. Je pense aux logisticiens par exemple.

Si vous étiez conseiller du futur président de la République, que lui souffleriez-vous à l'oreille ?

Trois choses.  Premièrement que la santé n’est pas une question technique qui requière un ministère, mais une préoccupation politique qui requière une mobilisation de tous dans tous les ministères. Deuxièmement qu’il faut travailler au plus près des territoires avec les acteurs de terrain et non pas décider du 14 avenue Duquesne comment on va monter une CPTS dans un territoire rural. Il y a une créativité et une envie de faire sur le terrain qu’il faut encourager et non pas normer. Enfin, que la pédagogie, l’information et la prévention sont trois mots-clés en santé et qu’il faut puissamment investir en moyens humains et budgétaires sur ces trois objectifs.


Il n'y a pas qu'une vie dans la vie... vous êtes très présent sur les réseaux sociaux où vous partager beaucoup autour des plaisirs de la table... vous définiriez-vous comme un bon vivant ?

Tout à fait. Je confesse avec plaisir que l’hédonisme fait partie intégrante de ma vie. La gastronomie, le vin, la cuisine sont, par essence, des outils de la convivialité et du partage. Et rien ne me fait plus plaisir que de voir les jeunes générations se passionner pour des émissions sur ces sujets, passer du temps ensemble pour préparer un plat ou un repas. C’est très certainement ce qui a le plus manqué aux français durant cette crise !


Propos recueillis par Nora Ansell-Salles

🔎ZOOM SUR UNE RENTRÉE CHARGÉE en octobre pour Olivier Mariotte...


👉Les prochains intervenants du café Nile ☕ :
Thomas Mesnier, Guillaume Icher, Jean-Carles Grelier
12 13 et 19 octobre.

👉Plus 3 colloques : - - Biosimilaires le 6 octobre,
 
- 1ères Assises du don d'organe le 14 octobre,

-  "l'Europe de la santé" les 20, 21 et 22 octobre.

samedi 18 septembre 2021

REGARD DE MILITANT celui de JEAN GATEL

La rédaction de Mine d'infos a sollicité cette semaine: Jean Gatel 


ZOOM SUR LE PARCOURS DE JEAN GATEL:
Jean Gatel, né le 10 février 1948 à Vienne, est un homme politique français. Il est secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense en 1983-1984 et député de Vaucluse entre 1981 et 1993. Wikipédia
Date/Lieu de naissance : 10 février 1948 (Âge: 73 ans), Vienne