65% de cas en moins grâce au traitement préventif
MSF met en œuvre une nouvelle
stratégie de traitement préventif du paludisme au Mali et au Tchad. Les
premiers résultats, qui montrent une baisse des cas de paludisme ainsi que du
nombre d’hospitalisations, sont très encourageants.
Paris/Bamako/Ndjamena, le 24
septembre 2012 – Pour la première fois à vaste échelle et en conditions réelles,
une stratégie de traitement préventif du paludisme, appelée chimioprévention du
paludisme saisonnier (CPS), a été menée par des équipes de Médecins Sans Frontières
(MSF) en collaboration avec du personnel médical local dans deux projets
pilote, au Tchad et au Mali. Des traitements antipaludiques ont été distribués à
environ 170 000 enfants âgés de 3 mois à 5 ans ; les premiers résultats sont très
encourageants puisqu’une baisse de 65% des cas de paludisme a été constatée
dans le projet de Koutiala, au sud du Mali.
« Nos équipes constatent des
effets spectaculaires en termes de diminution du nombre de cas, explique le
Dr. Estrella Lasry, spécialiste du paludisme à MSF. Bien sûr, il ne s’agit
que des premiers retours, et nous allons continuer d'évaluer l’impact de
ces stratégies de distributions ».
Pendant la période de haute
transmission de la maladie, qui dure habituellement de juillet à octobre, les
enfants ont reçu tous les mois un traitement à base d'amodiaquine et
sulphadoxine / pyriméthamine (Fansidar®). Les distributions concernent environ
161 000 enfants du district de Koutiala, au sud-est du Mali, et 10 000 enfants
de celui de Moïssala, au Tchad. Dans les deux cas, les enfants malades, déjà
atteints de paludisme ou d’autres pathologies, sont directement traités et
exclus de la distribution.
Dans le district de Koutiala, au
Mali, les équipes MSF ont constaté une baisse de 65% des cas de paludisme
simple au cours de la semaine qui a suivi la distribution du traitement. De même,
le nombre d’hospitalisations liées à la maladie est passé de 247 cas à 84 cas
par semaine. Dans le sud du Tchad, dans deux aires de santé à proximité de la
ville de Moïssala, les résultats sont également encourageants avec une baisse
oscillant entre 72% et 86% des cas de paludisme simple.
« La CPS pourrait représenter
un formidable outil de santé publique, notamment en protégeant les enfants,
parmi lesquels on compte la grande majorité des décès. Les interventions menées
au Tchad et au Mali vont également nous permettre d’évaluer la faisabilité de
ces stratégies à vaste échelle et dans d'autres contextes », continue le
Dr. Lasry.
En mars 2012, l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS) a recommandé l'utilisation de la CPS dans les zones
de forte transmission saisonnière du paludisme au Sahel.
On estime que 650 000 personnes (source : OMS)
meurent chaque année du paludisme. 90% de ces décès surviennent en Afrique
subsaharienne, pour la plupart chez des jeunes enfants.
Au Mali et au Tchad, MSF mène des projets de
traitement et prévention des maladies les plus meurtrières chez les jeunes
enfants. Depuis le début de l'année, plus de 12 000 cas de paludisme ont été
traités en ambulatoire et 3 500 enfants malades et/ou sévèrement malnutris ont été
hospitalisés dans le cercle de Koutiala, dans le sud du Mali. Au Tchad, à Moïssala,
plus de 18 000 cas de paludisme ont été pris en charge dans les structures
soutenues par MSF ainsi que par des agents de santé non-médicaux formés par MSF
dans les villages.