AU DELA DE KERVIEL, IL EST TEMPS QUE TOUTE LA LUMIERE SOIT FAITE
SUR LA SOCIETE GENERALE
La Cour de Cassation a validé la peine de prison de l'ancien
trader mais cassé la partie ayant traits aux dommages et intérêts soit la somme
grotesque de 4,9 milliards d'euros..La Cour pointe également, et c'est décisif
pour l'avenir, des carences dans le contrôle opéré par la banque.
C'est une bonne nouvelle pour l'ancien trader; c'est aussi une
bonne nouvelle pour le citoyen. Car demain s'ouvrira peut être
un nouveau procès, celui de la Société Générale. Pour la première fois en
effet, au delà de sa stratégie de communication bien huilée, la banque devra prouver le montant de ses
pertes. Pour mémoire, il faut se souvenir qu’aux Etats-Unis, le procès de la
"baleine de Londres" avait tourné au procès de son employeur JP
Morgan, condamné à une amende record pour négligence.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, la justice française
s'était jusqu'ici contentée des déclarations de la banque pour établir le préjudice
subi.
Il est grand temps qu'une enquête indépendante puisse éclairer
la justice sur la réalité des pertes survenues lors du débouclage des positions
de Jerôme Kerviel.
Le temps qui s’ouvre sera peut être aussi enfin respectueux du
contribuable. Jusqu’ici le Trésor s'est - lui aussi - contenté des déclarations
de la banque pour valider sa demande de déduction d'impôts, ouvrant droit à un
remboursement hallucinant de 1,7 milliard d'euros, le tout en complète
contradiction avec la jurisprudence du Conseil d'Etat.
Pierre Moscovici s'était engagé à faire le point sur le dossier.
A ce jour, il n’en a rien fait. Faute de réponse aux demandes
de divulgation des enquêtes internes menées sur le sujet, j'ai donc déposé hier
18 mars un recours devant le Tribunal Administratif (plus d'infos ici)
Maintenant que l'arrêt a été cassé, toute la lumière doit être
faite sur les conditions de ce remboursement.
Si les cinq milliards sont annulés, qu'advient-il des 1,7 milliard
remboursés?
Les citoyens doivent pouvoir savoir qui a pris la décision
d'octroyer cette somme équivalente à l'affaire Tapie alors que la jurisprudence
ne le permettait pas.
Et tout devra être mis en œuvre pour récupérer les sommes trop perçues si ce remboursement était illégal et/ou si les jugements à venir réduisaient le préjudice.
Et tout devra être mis en œuvre pour récupérer les sommes trop perçues si ce remboursement était illégal et/ou si les jugements à venir réduisaient le préjudice.
Julien Bayou
Point d'actualité
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Point d'actualité
Culture RP | 20 mai 2014 07:53 | URL : http://culture-rp.com/2014/05/20/laffaire-kerviel-illisible-innocent-mediatique-coupable-victime-incomprise/
Du
syndrome de l’innocent-condamné à l’effet paradoxal de la crise médiatique par Florian Silnicki, Expert en communication de
crise.
A trop vouloir mettre en scène l’innocence de
Jérôme Kerviel, ses communicants l’ont transformé en un parfait manipulateur
aux yeux de la presse et en un parfait coupable aux yeux de l’opinion.
Ses
spindoctors ont réussi à mobiliser les médias, c’est vrai. Mais ils n’auront
pour autant pas réussi à faire l’essentiel : faire adopter par les médias un «
spin » favorable à Jérôme Kerviel. Jamais, ils ne réussiront à faire des médias
un bouclier utile pour l’image ou la réputation de Jérôme Kerviel. Pire, ils perdront
en un weekend une partie de l’opinion publique qui leur était acquise par l’overdose
médiatique qu’ils lui ont imposé.
Lui
qui pendant toute la phase judiciaire a affirmé qu’il accepterait sa
peine est venu expliquer à l’opinion qu’il n’est plus sûr de vouloir répondre à
la convocation de la police.
Lui
qui pendant toute la phase de sa « marche » a expliqué vouloir retrouver les
valeurs de son enfance, a publiquement tenté de mettre en place un chantage
public au Chef de l’Etat.
Jérôme
Kerviel est le symbole d’une communication inefficace parce que dévoyée. Elle n’aura
cessé de vouloir lui faire jouer des rôles au lieu de tenter à faire sens.
Coupable naïf, innocent incompris, victime expiatoire puis repenti croyant,
jamais ses communicants ne se fixeront sur une posture. Sans doute parce que
jamais ils n’en trouveront une efficace. Ils finiront pas médiatiser cet homme
en oubliant leur rôle essentiel: influencer les médias.
L’affaire
démontre bien que pour ses communicants, communiquer c’était bien évidemment
diffuser de l’information pour construire la posture de Jérôme Kerviel. Mais en
le poussant à dire aux Français ce qu’il convient d’adorer et ce qu’il convient
d’abhorrer, ils ont commis une faute en ne réfléchissant plus à la légitimité
qui était la sienne pour ce faire.
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