LES RHUMATISMES ARTICULAIRES
Organisateur : Xavier
Mariette
Présentation par Charles-Joël MENKÈS
Les nouveautés
physiopathologiques à la base de la révolution thérapeutique des biothérapies
dans les rhumatismes inflammatoires par Xavier
MARIETTE (Rhumatologie, Hôpital Bicêtre, Inserm U1012 – Paris)
Des progrès
spectaculaires ont été faits dans la physiopathologie de la polyarthrite
rhumatoïde, des spondylarthrites et des connectivites ou maladies systémiques
auto-immunes, permettant l’utilisation de nouveaux traitements biologiques dans
ces trois groupes de maladies. Dans la polyarthrite rhumatoïde, la découverte
des anticorps anti-citrulline ou ACPA (anti-citrullinated peptide antibody),
dont la spécificité est de 95 à 98% et qui peuvent être présent avant le début
de la maladie, a permis un diagnostic plus précoce et une compréhension
nouvelle de la maladie. Les nouveautés physiopathologiques sur le rôle des
cytokines (TNF et IL-6), des lymphocytes B, de la co-stimulation des
lymphocytes T ont permis des avancées thérapeutiques majeures. Dans les
spondylarthrites, les inhibiteurs du TNF sont efficaces Dans le lupus et le
syndrome de Gougerot Sjögren, les gènes stimulés par l’interféron de type 1
sont hyper exprimés de même que la cytokine BAFF (ou BLyS) activant les
lymphocytes B. ces découvertes physiopathologiques sont à la base de nouveautés
thérapeutiques.
L’apport et les
indications des biothérapies dans les rhumatismes inflammatoires par Bernard COMBE (Rhumatologie, Hôpital Lapeyronie – CHU Montpellier)
L’amélioration très importante
des connaissances sur la pathogénie des rhumatismes inflammatoires au cours des
vingt dernières années et l’identification de cibles précises impliquées dans
l’inflammation articulaire, a permis de développer des thérapeutiques ciblées
pour le moment essentiellement d’origine biologique. Les anti TNF ont été les
premières biothérapies commercialisées dans la polyarthrite rhumatoïde puis
dans la spondylarthrite et le rhumatisme psoriasique. Secondairement, un
anticorps anti-CD20 du lymphocyte B, (rituximab), l’abatacept, inhibiteur des
voies de co-stimulation CD28-CD80/86 du lymphocyte T, et le tociluzimab,
inhibiteur du récepteur de l’interleukine-6 ont été également mis sur le marché
dans la polyarthrite rhumatoïde. Ces biothérapies ont transformé la prise en
charge et l’évolution des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et de
spondyloarthrite et l’évolution de la maladie à moyen et long terme. Les
stratégies de prise en charge des patients sont actuellement bien définies en
fonction des critères d’activité et de sévérité de la maladie. Les sociétés
internationales comme l’EULAR et l’ASAS ont émis des recommandations de
stratégies précises et utiles pour la pratique courante.
Aspects médico-économiques de la
polyarthrite rhumatoïde par Bruno FAUTREL, Cécile GAUJOUX-VIALA (GRC-O8
– Epidémiologie et évaluation des maladies ostéoarticulaires inflammatoires et
systémiques, Pitié-Salpêtrière – Paris)
La polyarthrite rhumatoïde est
une maladie chronique et invalidante. Sa prise en charge et son retentissement
socio-professionnel expliquent qu’elle engendre des coûts importants, en termes de consommation de soins (coûts
directs) et de perte de productivité (coûts indirects). Les principaux déterminants
des coûts ont pendant longtemps été le handicap engendré par la maladie ainsi
que les hospitalisations fréquentes (notamment pour le remplacement prothétique
des articulations détruites). Depuis quelques années, les thérapeutiques
médicamenteuses ont supplanté les hospitalisations et leur efficacité a permis de
réduire la consommation de soins globale des patients,notamment une diminution
du recours aux prothèses articulaires. On constate aussi moins d'arrêts de travail, mais pas encore de
réduction de la mise en invalidité des patients. De ce fait, le rapport coût –
efficacité reste élevé, ce qui soulève la question du prix des biothérapie.
Conclusion par Xavier MARIETTE