Nora ANSELL-SALLES

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samedi 27 juillet 2024

Quid de la chirurgie esthétique et réparatrice chez l’enfant ?


Un cas récent illustre bien les difficultés de la chirurgie esthétique de l’enfant en milieu libéral ; en effet la chirurgie esthétique de l’enfant peut être pratiquée dans les hôpitaux ou dans des centres médicaux qui sont spécialement dédiés à cette chirurgie infantile, mais plus difficilement dans les cliniques qui sont seulement habilitées à endormir et opérer des adultes ; il n’y a pas d’accréditation officielle pour la chirurgie au-dessous de 15 ans, alors que tout serait possible sans cet oukase d’ultra précautions !
Ce cas récent est celui d’une jeune fille de 13 ans qui présente une hypertrophie mammaire très importante (il s’agit de trop gros seins qui handicapent la vie quotidienne) ; cette jeune fille est venue accompagnée par ses parents qui sont extrêmement désireux que leur fille subisse une réduction mammaire que l’enfant réclame, ce  de la part d’un chirurgien d’expérience afin que le résultat ne comporte pas de risque particulier et soit bien réussi dès le départ.
Oh il est devenu pratiquement impossible d’opérer une jeune fille de cet âge dans les cliniques parisiennes qui ne sont pas spécifiquement dédiées à la chirurgie de l’enfant. Il a donc fallu expliquer aux parents de cette jeune fille et  à elle-même qu’il faudrait qu’elle atteigne l’âge de sa majorité c’est-à-dire au moins 15 ans révolus, pour qu’elle puisse subir cette intervention libératrice.
La chirurgie de l’enfant et de l’adolescent est en pleine effervescence car du fait du développement des réseaux sociaux et notamment de TICTOK (dont la pénétration est considérable dans la génération Z), il est devenu patent que on ne peut guère opposer à des enfants presque adultes l’impossibilité de pouvoir se faire opérer quand ils ont un complexes qui les obsède.
C’est le cas notamment des enfants qui présentent des oreilles décollées, pour lesquels un geste chirurgical est possible dès l’âge de 7 ans ; En Chine et dans certains pays asiatiques il existe d’ailleurs des possibilités de remodeler les oreilles par des mises en place de pansements modelants dès la petite enfance ! Ces manœuvres recréent l’ourlet de l’anthélix mais cette habitude n’est pas encore pratiquée en France. La solution chirurgicale est de loin celle qui est préférée. 
C’est aussi le cas du problème des gynécomasties, c’est-à-dire de la présence d’une poitrine exagérée chez le jeune garçon ce qui entraîne un complexe énorme car ces jeunes hommes ne peuvent pas se mettre facilement torse nu sur la plage et refusent même d’aller dans des piscines où leurs copains vont se moquer d’eux et leur pourrir la vie.
Bien d’autres défauts malformations ou séquelles de traumatismes ou de brûlures frappent les jeunes enfants, ce qui explique l’impérieuse nécessité que des services de chirurgie plastique infantile soient régulièrement répartis sur le territoire français.
Actuellement la prise de conscience de défauts esthétiques chez l’enfant et l’adolescent est aussi un poids psychologique pour les parents, qui désirent au plus vite retrouver une forme de normalité de leur progéniture- ce qui se comprend très aisément dans une société hyper consommatrice de soins médicaux et chirurgicaux, confrontée à la dictature des normes qu’impose notre société, ce qui entraîne d’ailleurs pas mal de frictions technocratiques difficiles à résoudre.

Propos  recueillis  par  Nora  Ansell-Salles