Paris, le 1er Février 2017
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Fernand
SIRÉ
Député
des Pyrénées-Orientales
Lors de la Séance des Questions au
Gouvernement de mardi dernier, j’ai alerté la Ministre des Affaires sociales et
de la Santé, Madame Marisol TOURAINE, sur le malaise du personnel soignant
hospitalier et notamment des infirmiers, qui s’aggrave en raison de la
surcharge de travail qui s’amplifie d’année en année et du manque de moyens
dont il dispose.
Je suis consterné par la réponse
apportée par la Ministre que j’estime
indécente dans la mesure où elle dit porter une grande attention aux conditions
des infirmiers alors qu’en cinq ans, elle n’a jamais rencontré un seul
représentant professionnel. En cinq ans, rien n’a changé ou presque pour les infirmiers
qui sont soumis, tous secteurs d’activité confondus, à des conditions de
travail de plus en plus dégradées.
Les avancées que la Ministre revendique
sont loin d’être suffisantes pour répondre à la forte dégradation des
conditions d’exercice qui impacte tous les secteurs d’activités et les annonces
d’annonces ne sont pas de nature à rassurer les professionnels, qui n’ont plus
les moyens de soigner correctement leurs patients et dont les conditions de
travail ont des répercussions lourdes sur leur propre santé.
Il faut briser l’omerta. Des vies sont en jeux,
aussi bien celles des infirmiers que des patients.
Veuillez trouver ci-après copie de la question et de
la réponse :
« M. Fernand
Siré. Madame la ministre des affaires sociales et de la santé, je tiens
à vous alerter sur le malaise du personnel soignant hospitalier, notamment des
infirmiers, que vous ne semblez pas vouloir entendre et qui se sentent
méprisés.
La semaine dernière encore, ils ont été obligés de manifester, de faire grève
pour faire entendre leur colère et leur malaise face aux cadences infernales
auxquelles ils sont soumis ainsi qu’au manque de personnels et de moyens.
Les conditions de travail sont de plus en plus dramatiques. Les cadences
deviennent insupportables et menacent directement les patients. Certains
professionnels, contraints de travailler la nuit à l’hôpital, travaillent
aujourd’hui à perte. Du jamais vu depuis plus de trente ans !
Cinq infirmiers se sont donné la mort depuis juin. Selon les syndicats, ces
suicides sont tous liés à la dégradation des conditions de travail. La liste
des maux est longue : rythmes de travail effrénés, demandes de polyvalence
absolue sans accompagnement, non prise en compte des compétences, surcharge de
travail s’amplifiant d’année en année.
Entre les abandons, les arrêts longue maladie pour
burn out et les
départs en retraite non remplacés, la profession souffre d’un manque
d’effectifs chronique.
En conséquence, ces dernières années, les erreurs de soins se multiplient, mais
l’administration renforce un cercle vicieux de surcharge qui épuise les
professionnels et désorganise les services.
Le monde hospitalier, à bout de souffle, souffre de la politique menée depuis
cinq ans et de l’absence totale de réforme structurelle qui aurait permis de
retrouver des économies et des marges de manœuvre.
La profession d’infirmier exige une reconnaissance des compétences, une
revalorisation des salaires conforme au niveau des responsabilités ainsi qu’une
amélioration des conditions de travail et un meilleur encadrement des
étudiants.
Le problème n’est pas seulement comptable, il est moral. La souffrance et la
grogne émanent aussi des infirmiers libéraux, solidaires de leurs collègues.
Mme Marisol
Touraine,
ministre des affaires sociales et de la santé.
Monsieur le député, je suis extrêmement attentive à la situation des personnels
soignants à l’hôpital, en particulier à celle des infirmières.
Les infirmières sont au cœur du dispositif hospitalier et depuis 2012 je leur
porte une grande attention. Je veux d’abord vous dire que des postes ont été
créés, contrairement à ce que vous indiquez : 26 000 postes
d’infirmières, sur un total de 31 000 postes de soignants à l’hôpital
public, ont été créés, et c’est un point important parce que c’était nécessaire
dans certains endroits.
Deuxième axe de la politique menée : les revalorisations salariales qui
ont concerné l’ensemble des infirmiers et infirmières de l’hôpital public, à
des niveaux différents selon le stade de leur carrière.
De plus, nous avons confirmé, il y a quelques jours, que les bourses étudiantes
pour les infirmiers seraient de même niveau que celles accordées aux étudiants
médecins, ce qui était l’une de leurs demandes récurrentes.
Par ailleurs, s’agissant des conditions de travail, vous avez raison de le
souligner, les infirmiers sont soumis à des réorganisations et à des
restructurations – pourtant vous niez la mise en place de réforme
structurelle. J’ai ainsi annoncé le lancement d’une stratégie d’amélioration
des conditions de travail. Dès demain sera engagée une concertation pour mieux
reconnaître les contraintes liées à la continuité des soins et au travail de
nuit.
Au-delà, puisque les infirmiers souhaitent évoluer sur le plan professionnel,
ce qui est légitime, une concertation a été engagée pour permettre de répondre
à leur aspiration de voir mieux reconnu l’ensemble de leurs compétences.
Vous le voyez, monsieur le député, nous sommes attentifs et nous travaillons à
la revalorisation des conditions de travail et de salaire des
infirmiers. »
Contact Presse : Savine Bénard-Bienvenu Attachée parlementaire
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