Une
initiative inédite pour rendre compte de la situation francaise dans l’Europe
de l’automédication
L’Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une
automédication responsable) vient de rendre public le premier observatoire
européen sur l’automédication, réalisé par Celtipharm. Cette étude totalement inédite s’intéresse à huit pays européens (EU8 :
Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) et compare
différents indicateurs pour rendre compte de la situation française de
l’automédication au regard des autres pays européens étudiés.
Une démarche novatrice et originale
L’observatoire européen sur l’automédication est
une initiative nouvelle et fondatrice en Europe. Elle répond à la volonté de
l’Afipa de développer une approche comparative à même de traduire au fur et à
mesure des années les évolutions du marché français au regard des autres pays
européens considérés. Les données de cette étude sont issues des informations
fournies par l’Association européenne des spécialités grand public (AESGP) et
les associations représentatives des industries
de l’automédication dans les huit pays européens analysés. Les définitions de
l’automédication n’étant pas identiques d’un pays à un autre, le périmètre
considéré dans le cadre de l’observatoire a été défini de manière rigoureuse et
répond à la diversité des situations observées au niveau européen.
Un développement de l’automédication en France
inférieur à la moyenne européenne
L’observatoire montre ainsi que la part de marché
en volume de l’automédication en France reste inférieure à la moyenne des 8
pays étudiés (15,9% en France vs. 23,3% en Europe). La dépense moyenne annuelle
en produits d’automédication par habitant suit également la même logique
puisque celle-ci s’élève à 34,5 euros pour la France pour une moyenne
européenne
légèrement supérieure à 39 euros.
Une situation
indépendante du niveau des prix des spécialités d’automédication en France
Ces résultats interviennent alors même que le
niveau des prix est relativement faible au regard des autres pays européens. Le
prix moyen d’une spécialité en automédication atteint ainsi 4,5 euros en France
contre 5.2 euros aux Pays-Bas ou 6 euros en Espagne (pour une moyenne de 5,2
euros dans l’ensemble des 8 pays concernés par l’analyse). De même,
l’observatoire démontre que pour des spécialités de même présentation et de
même posologie dans chacun des 8 pays, le prix en unité de prise est en général
le plus bas en France.
Un potentiel de délistage encore important en
France
Si 95 molécules sont actuellement commercialisées
en automédication en France, un chiffre proche de la moyenne calculée pour les
8 pays européens (94), il existe encore un potentiel de développement important
de l’automédication en France au vu des principes actifs déjà délistés dans au
moins un des pays EU8 hors-France. Sur cette base d’analyse, l’observatoire
conclut en effet que 53 molécules
actuellement commercialisées en France seraient potentiellement éligibles pour
une utilisation en automédication.
Un rattrapage progressif de la France sur la
moyenne européenne ?
D’après
cet observatoire, une consultation chez le médecin généraliste en France donne
lieu dans 74% des cas à une prescription, soit le taux le plus élevé après la
Belgique (80%). Pour Pascal Brossard, Président de l’Afipa : « le retard français en matière
d’automédication s’explique donc notamment par l’organisation du système de
soins et le recours encore trop fréquent au médecin généraliste pour les
pathologies mineures. Avec le problème de la démographie médicale, les
perspectives pour l’automédication sont cependant encourageantes et le marché
français devrait connaitre une évolution positive pour s’aligner
progressivement sur la moyenne européenne. Pour atteindre cet objectif, il
faudra par contre garantir une offre adaptée et suffisante de médicaments
d’automédication avec notamment une politique de délistage plus volontariste,
une meilleure information des patients et un renforcement de la formation des
professionnels de santé. »
L’AFIPA,
acteur de Santé Publique, est l’association professionnelle qui représente les
industriels du médicament d’automédication dont les membres sont :
ABBOTT,
ALMIRALL, BAYER SANTE FAMILIALE, BOEHRINGER INGELHEIM, BOIRON,
BOUCHARA-RECORDATI, BRISTOL MYERS SQUIBB – UPSA CONSEIL, DERMOPHIL INDIEN, DIEPHARMEX, EXPANSCIENCE, GALDERMA, GENEVRIER, GIFRER BARBEZAT,
GSK SGP, HEPATOUM, JOHNSON&JOHNSON SBF, LABCATAL,
LEHNING, MAYOLI SPINDLER, MERCK MEDICATION FAMILIALE, NEGMA LERADS, NOVARTIS
SANTE FAMILIALE, NUTRITION ET SANTE, OMEGA PHARMA, PFIZER SANTE FAMILIALE, PROCTER
& GAMBLE PHARMACEUTICALS FR, RECKITT BENCKISER, ROTTAPHARM MADAUS,
SANOFI-AVENTIS FRANCE, SEMES S.A, TONIPHARM, URGO, WELEDA, ZAMBON FRANCE.
L’automédication consiste pour les
individus à soigner leurs maladies grâce à des médicaments autorisés,
accessibles sans ordonnance,
sûrs et efficaces dans les conditions d’utilisation indiquées (définition OMS
2000), avec le conseil du pharmacien.
[1] Définition
du marché source Afipa et Celtipharm : tous les médicaments de
prescription médicale facultative, remboursables ou non, vendus sans ordonnance
avec le conseil du pharmacien.