Une approche raisonnée des soins palliatifs
La
France a choisi d’organiser son offre de soins palliatifs au sein des
établissements de santé en trois niveaux :
§
les
unités de soins palliatifs (USP) qui sont des services dédiés,
§
les
équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) qui peuvent intervenir dans les
différents services en fonction des besoins,
§
et
les lits identifiés de soins palliatifs (LISP) répartis dans certains services.
Ce schéma a été obtenu de haute lutte par les associations de
patients et les soignants engagés dans l’accompagnement de la fin de vie des
malades, avec l’appui de responsables politiques comprenant les drames qui se
nouaient.
Rien ne va plus…
Si une série de
critères doivent être observés pour pouvoir bénéficier des financements
supplémentaires attachés aux LISP, une étude récente (Evaluation de l'activité
LISP et de l'implication de l'EMSP : Enquête ELISPE- Docteur Edouard Ferrand –
Juin 2016), après plusieurs
rapports faisant état des faiblesses de ce mécanisme, montre qu’il n’en est
rien. Les financements sont bien parvenus aux établissements de santé, mais les
critères de qualité des soins palliatifs (référent soins
palliatifs dans le service, formation adaptée du personnel, intervention d’un
psychologue, prise en charge de la douleur par une équipe formée, lien régulier
avec l’équipe mobile de soins palliatifs, collégialité des décisions)
ne sont
presque jamais complètement respectés.
§
De
quoi parlons-nous ? Non pas de quelques « histoires de chasse », mais d’un
problème structurel. L’étude porte sur 320 services dont seul 1 respecte tous
les critères des LISP. On n’est plus dans l’erreur de codage, mais dans la
grivèlerie consciente…
§
De
qui parlons-nous ? De 80 % des décès estampillés « soins palliatifs » dans notre
pays !
Action !
La loi du 9 juin 1999 inaugurait et consacrait une politique
volontariste de la France dans le domaine des soins palliatifs. Ce n’était
d’ailleurs qu’un rattrapage de notre retard par rapport à plusieurs de nos
voisins européens. Il ne faut pas surtout pas attendre un énième
rapport sur les LISP risquant d’aboutir à ce que soit demandée la suppression de
ce dispositif utile avec le respect des critères. On ne va tout de même pas
retourner en arrière ! Mais les LISP ne peuvent pas être des « objets variants
non identifiés », chacun faisant à sa façon dans chaque service, sans rendre
compte de l’argent perçu en plus ni de la qualité des soins que justifie
l’exigence éthique.
Le CISS est prêt à participer à la réflexion sur ce sujet majeur
afin que l’on s’oriente vers une amélioration de la qualité du service rendu par
ces lits par exemple en mettant en place une évaluation et un accompagnement
permanent des services bénéficiant de LISP en lien avec les équipes mobiles de
soins palliatifs et les commissions des usagers des établissements de
santé.
Contact presse :Marc Paris, mparis@leciss.org - 01 40 56 94 42
Le communiqué en pdf est disponible sur le site du CISS : www.leciss.org/espace-presse/communiqués-de-presse