Un constat pour une
meilleure prévention
« Environnement
chimique, obésité, diabète : un constat pour une meilleure
prévention », c’est le thème du colloque, organisé à Paris le 4 avril
dernier par la
Mutualité Française et le Réseau Environnement Santé, qui a
rassemblé 300 personnes à l’Assemblée Nationale.
« Nous
sommes aujourd’hui face à une épidémie de maladies chroniques et c’est à cet
enjeu que nous devons répondre dès à présent » ont rappelé Etienne Caniard,
président de la
Mutualité Française et André Cicolella, président du Réseau
Environnement Santé, en introduction de ce colloque.
Ce colloque
s’est articulé autour de deux temps forts. La matinée a été consacrée aux
travaux de recherche sur les maladies métaboliques et les perturbateurs
endocriniens pour dresser un premier constat. En effet, sans remettre en cause
les rôles de l’excès énergétique et de la sédentarité dans la progression de
l’obésité par exemple, d’autres facteurs comme diverses molécules de synthèse
présentes dans notre environnement interviennent dans l’évolution de ce type de
maladie métabolique. La compréhension des mécanismes d'action de ces substances
chimiques, dit perturbateurs endocriniens, est aujourd'hui décisive pour agir
en matière de santé publique. Pour en parler : le Pr Arnaud Basdevant,
Responsable du pôle
« Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition-Prévention » à l'hôpital de la
Pitié Salpêtrière, le Pr Anne Dutour-Meyer, chef
de service « Endocrinologie, nutrition et maladies métaboliques » à l’hôpital
Nord de Marseille, le Pr Serge Hercberg,
directeur de recherche Inserm, président du comité de pilotage permanent du
programme national « Nutrition santé », le Dr Gilles Nalbone,
directeur de recherche émérite Inserm, le Pr Claudine Junien,
professeur de génétique à l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines,
le Pr Robert
Barouki, directeur de recherche Inserm et le Dr Rémy Slama, président
du conseil scientifique du Programme National de Recherche sur les
Perturbateurs Endocriniens (PNRPE).
L’après-midi
a tout d’abord été axée sur les aspects réglementaires et économiques avec les
interventions du Dr
Jean-Martin Cohen
Solal, directeur général de la
Mutualité Française, du Dr Pierre Mignen,
chef du département d’information médicale au Clinipôle de Montpellier et de
Yannick Vicaire, chargé de mission au Réseau Environnement Santé. Une
table ronde a ensuite suivi, dédiée aux nombreuses actions de promotion de la
santé environnementale déjà menées par des acteurs de la société civile pour
sensibiliser le grand public et former les professionnels des secteurs
sanitaire et médico-social à la réduction des risques environnementaux. Elle a
réuni : Monique
Augé, présidente de la
Mutualité Française Bourgogne, le Dr Olivier Toma,
président du Comité pour le Développement Durable en Santé, Claire Escriva,
directrice de l’Atelier méditerranéen de l’environnement, Philippe Perrin,
éco-infirmier, le Dr
Philippe Richard, pneumologue et président de l’Association Protection
Santé des Habitants de Saint-Omer, le Dr Laurent
Chevallier, médecin nutritionniste au CHU de Montpellier et Camille Geay,
chargée de prévention à la
Mutualité Française Nord-Pas de Calais. Cette table ronde a
aussi mis en lumière différentes actions mises en place pour protéger la santé
des plus fragiles.
La
conclusion de cette journée a porté sur la place des maladies métaboliques dans
la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. Catherine Mir,
adjointe au chef de service de la prévention des nuisances et de la qualité de
l’environnement au sein de la
Direction générale de la prévention des risques du Ministère
de l’écologie ainsi que Gérard Bapt,
député de Haute-Garonne et Jean-Louis Roumégas,
député de l’Hérault, respectivement ancien et nouveau président du groupe santé
environnement à l’Assemblée nationale, sont intervenus dans le débat.
Catherine
Mir a évoqué les enjeux autour de la
Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. Puis
Jean-Louis Roumegas a rappelé qu’ « une stratégie globale en matière de
perturbateurs endocriniens est nécessaire si l’on veut répondre à l’enjeu de
santé publique ». Gérard Bapt a précisé qu’ « il y a nécessité
d’une prévention primaire, c’est une bataille nationale et européenne à mener ».
Au-delà de
la réglementation, André Cicolella a invité la
Haute Autorité de Santé à se saisir de la question et à
formuler au plus vite des recommandations pour réduire l’exposition aux
substances diabétogènes et obésogènes. Il n’est plus possible de se contenter
de la médecine curative. La prévention et la protection des malades doivent
venir compléter le processus de prise en charge.
« Il
faut que les plans et stratégies se croisent» a rappelé Serge Hercberg
insistant sur la nécessité d’examiner de façon commune la pollution chimique
par les perturbateurs endocriniens dans les différents plans nationaux PNSE,
PNNS, Plan Obésité et Plan Alimentation.
Rémy Slama
et Robert Barouki ont quant à eux souligné les besoins de recherche sur cette
thématique ajoutant qu’il n’est pas nécessaire de connaitre toutes les réponses
pour commencer dès à présent à agir. Robert Barouki a rappelé que « La
recherche d’aujourd’hui va aider la prévention et les décisions de demain ».
Après cette
journée d’échanges et de discussions, André Cicolella a conclu : « l’impact
des perturbateurs endocriniens dans l’épidémie de maladies chroniques ne peut
plus être ignoré. Les maladies métaboliques comme le diabète et l’obésité
doivent ainsi être prises en compte dans la
Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. La
France et l’Europe doivent se doter de stratégies ambitieuses
pour répondre à cet enjeu ».
A propos de la
Mutualité Française
Présidée par
Etienne Caniard, la
Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles
santé en France, soit près de 500. Six Français sur dix sont protégés par une
mutuelle de la
Mutualité Française, soit près de 38 millions de personnes et
quelque 18 millions d’adhérents.
Les mutuelles
interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la
Sécurité sociale. Ce sont des organismes à but non lucratif,
des sociétés de personnes : elles ne versent pas de dividende. Régies par le
code la
Mutualité, elles ne pratiquent pas la sélection des risques.
Les mutuelles
disposent également d’un réel savoir-faire médical et exercent une action de
régulation des dépenses de santé et d’innovation sociale à travers près de 2
500 services de soins et d’accompagnement mutualistes : établissements
hospitaliers, centres de santé médicaux, centres dentaires et d’optique,
établissements pour la petite enfance, services aux personnes âgées et aux
personnes en situation de handicap, etc. Pour accompagner leurs adhérents tout
au long de leur vie pour tous leurs problèmes de santé, elles mettent à leur
disposition Priorité Santé Mutualiste, le service d’information, d’aide à
l’orientation et de soutien sur des questions de santé.
La Mutualité Française
contribue aussi à la prévention et à la promotion de la santé à travers son
réseau d’unions régionales et ses services de soins et d’accompagnement.
A propos du RES
Présidé par
André Cicolella, le Réseau Environnement Santé (association loi 1901) a été
créé en 2009 pour mettre les questions d’environnement et de santé au cœur des
politiques publiques. Il regroupe 4 groupes d’associations : ONG,
scientifiques, professionnels de santé et malades.
Nous agissons
pour une meilleure prise en compte du principe de précaution sur une base
scientifique solide, qui s’appuie sur des études validées et indépendantes des
intérêts privés.
La 1ère
campagne lancée par le RES a abouti, tout d’abord à l’interdiction dans les
biberons puis dans tous les contenants alimentaires du Bisphénol A, une
molécule employée par l’industrie chimique malgré les nombreux risques
sanitaires associés : cancer, diabète, obésité, troubles de la reproduction et
du système nerveux.
Comme
l’illustre cette campagne, le RES cherche à mettre dans le débat public les
connaissances scientifiques disponibles et faire en sorte que les acteurs
institutionnels et économiques mettent en œuvre le principe de précaution pour
établir les réglementations et transformer les procédés industriels.
A propos du
partenariat entre la
Mutualité Française et le RES
Partenaires
depuis 2010, la
Mutualité Française et le RES agissent pour le développement
d’une culture et d’une approche commune sur la santé environnementale et le
renforcement d’actions
d’information, de sensibilisation, de prévention et de promotion de la santé. Cette
volonté partagée se décline autour de 4 axes de coopération :
-
construire des actions d’information, de sensibilisation et de formation à
destination des mutualistes sur la santé environnementale,
-
développer des actions d’information et de sensibilisation à destination du
grand public,
-
réaliser des états des lieux de publications sur des thèmes pour lesquels il
est important de faire avancer la connaissance,
-
contribuer à des projets de recherche sur les risques émergents.
NDLR : MGEFI et
Pr Robert Barouki,
Le professeur Barouki
sera l’un des intervenants de la table ronde « SANTE ET ENVIROMENT »
qui clôturera les travaux de l’assemblée MGEFI de Paris le 4 juin prochain de
11h30 à 13h à l’Espace Charenton.
Cette table ronde
fera l’objet d’une couverture presse
Pour en savoir plus
contacter :
nansellsalles@mgefi.fr