Organisateurs :
Jean-Paul BOUNHOURE et Jean-Etienne TOUZE
Communications
La réadaptation cardiaque : bases
physiologiques, effets bénéfiques, indications par Jean-Paul BOUNHOURE
(Membre de l’Académie nationale de médecine)
La réadaptation cardiaque peut réduire de façon
significative la morbidité et la mortalité chez les sujets atteints de
nombreuses cardiopathies mais elle est encore sous utilisée. Cette technique
est utile non seulement pour les patients atteints d’infarctus du myocarde mais
aussi pour les patients souffrant d’angor stable, d’insuffisance cardiaque,
ayant subi une transplantation cardiaque ou une intervention de chirurgie
cardiaque pour des lésions valvulaires ou coronaires. Les effets bénéfiques de
la réadaptation sont les suivants : réduction du taux de morbidité et de
mortalité cardiovasculaire, amélioration de la tolérance à l’effort, réduction
des symptômes cardiaques. Cette technique permet une meilleure prise en charge
des facteurs de risque, une meilleure observance thérapeutique, l’amélioration
du bien-être psychologique et favorise le retour au travail. Elle doit être
dirigée par une équipe multidisciplinaire qui met l’accent sur l’éducation
thérapeutique, le suivi d’un exercice personnalisé, la réduction des facteurs
de risque et l’optimisation de l’état fonctionnel du patient.
Indications et résultats de la réadaptation
dans l’insuffisance cardiaque par Stéphane HATEM (UMR S 956 INSERM/UPMC,
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière - E-mail : stephane.hatem@upmc.fr) et Michel
KOMAJDA (Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine. Cardiologie,
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière - E-mail : michel.komajda@psl.aphp.fr).
Intérêt et indications de la réadaptation
chez le malade coronarien par Jean-Etienne TOUZE (Membre de l’Académie
nationale de médecine – E-mail : jetouze@aol.com)
La réadaptation cardiovasculaire (RCV) est essentielle
dans le traitement de la maladie coronaire. Réalisée dans le cadre d’une
hospitalisation complète ou ambulatoire au sein d’un établissement dédié, elle
comporte un ré-entraînement à l’effort et l’intégration du patient dans un
programme d’éducation thérapeutique (ETP). Ces deux composantes de la
réadaptation sont complémentaires et permettent de réduire la survenue
d'événements graves à distance, de mieux contrôler les facteurs de risque
cardiovasculaires et d'améliorer la qualité de vie du patient. Toutes les
enquêtes épidémiologiques montrent le bien fondé de cette approche intégrant
une prise en charge pluridisciplinaire dans la réduction de la mortalité après
un infarctus du myocarde. Les centres de RCV sont les seules structures
susceptibles au cours d'un séjour de 3 à 4 semaines de conduire un programme de
ré-entraînement et d'ETP. Malheureusement le nombre de patients qui pourraient
en bénéficier est encore trop faible avec une sous-utilisation des centres de
RCV (32 % dans la cohorte française de l'étude EUROASPIRE III et près de
15 % de patients coronariens). Ce constat est regrettable alors que tous
les registres et enquêtes épidémiologiques ont confirmé l'intérêt de la RCV
dans l'amélioration de la tolérance à l’effort, sur le seuil ischémique et dans
la prévention secondaire.