Commission
des Lois
Communiqué
de presse
Paris, le 22 mars 2016
La commission mixte paritaire sur le projet de loi
relatif à l’information de l’administration et à la protection des mineurs a
abouti
Réunie le mardi 22 mars 2016
à l’Assemblée nationale, sous la présidence de M. Dominique Raimbourg (Socialiste, républicain et citoyen – Loire
Atlantique), président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, et la
vice‑présidence, pour le Sénat, de M. Philippe Bas (Les Républicains – Manche),
la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions
restant en discussion du projet de loi relatif à l’information de
l’administration et à la protection des mineurs est parvenue à un accord sur le
rapport du député M. Erwann Binet (Socialiste,
républicain et citoyen – Isère) et du sénateur M. François Zocchetto (UDI‑UC –
Mayenne).
Le texte adopté permet
d’améliorer les échanges d’informations entre le ministère de la justice et les
administrations publiques, en organisant la possibilité pour les parquets de
communiquer à l’administration certaines décisions prises par l’autorité
judiciaire, qu’il s’agisse d’une condamnation ou de l’existence de poursuites
pénales.
L’Assemblée nationale s’est
rangée à la position de principe du Sénat sur le respect de la présomption
d’innocence en renonçant à la possibilité de procéder à l’information à l’issue
de la garde à vue ou de l’audition libre. L’information suppose la mise en
examen ou le renvoi devant une juridiction de jugement. Le Sénat a toujours
considéré qu’une information à un stade aussi précoce de la procédure, alors que
la matérialité des faits reprochés à la personne n’a pas été suffisamment
établie pour justifier une mise en examen, serait prématurée, contreviendrait
gravement à la présomption d’innocence et constituerait un dispositif contraire
à la Constitution. Le Sénat et l’Assemblée nationale ont estimé qu’une telle
disposition risquerait de provoquer des conséquences dramatiques pour des
personnes injustement mises en cause.
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Cet accord entre les deux
assemblées permet de protéger les mineurs sans porter une atteinte
disproportionnée à la présomption d’innocence.
Enfin, la commission mixte
paritaire a relevé qu’en tout état de cause, les dispositifs prévus par le
projet de loi, qui confient à nouveau des missions supplémentaires au ministère
public, ne sauraient être pleinement applicables sans un renforcement conséquent
des moyens humains et matériels des parquets.
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