Nora ANSELL-SALLES

Affichage des articles dont le libellé est Eyrolles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Eyrolles. Afficher tous les articles

mardi 3 décembre 2013

54% DES FRANÇAIS DECLARENT ETRE DE PLUS EN PLUS PREOCCUPES PAR LES QUESTIONS DE SANTE


Une étude Ifop/Capital Image « les Français et l’information santé »

Une étude Ifop/Capital Image*, réalisée à l'occasion des 25 ans de l’agence de Relations Publiques santé et divulguée au 24ème Festival de la Communication Santé, révèle que 54% des Français interrogés déclarent être de plus en plus préoccupés par les questions de santé. Malgré leur caractère souvent anxiogène, les multiples informations santé qu’ils reçoivent et consomment ont pourtant des effets bénéfiques pour 82% d’entre eux : approfondissement des connaissances, modification de certains de leurs comportements, échanges avec leur médecin. Cependant, parmi le flot d’informations diffusées, notamment sur Internet et les réseaux sociaux, il est difficile de s'y retrouver. D'où le rôle essentiel de pédagogie des médias, des émetteurs et transmetteurs d’informations santé, pour un public qui a de plus en plus besoin de repères.



PLUS D’UN FRANÇAIS SUR DEUX EST DE PLUS EN PLUS PRÉOCCUPÉ PAR LES QUESTIONS DE SANTÉ

Selon l’étude Ifop/Capital Image, 54% des Français indiquent considérer les questions de santé comme étant de plus en plus préoccupantes.


"Ce chiffre important répond à la multiplication des messages de santé avec la diffusion d'informations à la fois de plus en plus nombreuses, diversifiées et aussi parfois anxiogènes’’ commente Damien Philippot, Directeur des Études, Département Opinion, Ifop.


‘’Les campagnes de santé publique, les informations concernant la sécurité sanitaire, l’allongement de la durée de vie et le souhait de rester en bonne santé le plus longtemps possible expliquent et justifient l'intérêt croissant des Français pour l'information concernant leur santé" ajoute Stéphanie Chevrel, Co-fondatrice et DG de l'agence Capital Image


Damien Philippot

’Dans la crise, c’est le corps qui souffre. Santé et insécurité sont deux grands thèmes symptomatiques de la souffrance actuelle des Français. Alors que la santé revêt une importance plus forte pour les citoyens - l'étude le confirme - ils observent un recul du collectif et ne croient plus guère dans notre système étatique de protection sociale, pas plus que dans l’égalité des soins. Leur souffrance s’en trouve accrue. Les mots qui les inquiètent le plus ? Stress, précarité, maladie, perte d’autonomie. Leurs principaux espoirs : la recherche médicale, l’innovation’’ explique Denis Muzet**, Sociologue, Président de l’Institut Médiascopie.



* Source : étude Ifop/Capital Image (1/2). Interviews par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 19 juillet 2013 auprès d’un échantillon de 1007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

** Auteur de « Les mots de la crise », Editions Eyrolles, 2013



 LA TELEVISION RESTE LE CANAL LE PLUS UTILISÉ POUR SUIVRE L’INFORMATION SANTÉ


42% des personnes interrogées (contre 53% en 2003**) déclarent suivre l’information santé à la télévision ; 30% (contre 36% en 2003) la suivent dans la presse écrite et 19% à la radio (contre 26% en 2003).

36% se rendent sur les sites Internet d’information alors que 20% vont sur les blogs et forums.


"La consommation d'informations santé est plus forte chez les plus jeunes, ce qui peut paraître surprenant à un âge où on a moins de chance d'être atteint de maladies graves. On peut supposer que les personnes plus âgées vont préférer se renseigner directement auprès de leur médecin" constate Damien Philippot.



‘’Certains experts ont souvent annoncé la mort de la télévision. Si ce média est touché par la montée en puissance du web, il reste très apprécié des Français, et c’est encore plus vrai pour l’information santé qui fait appel à la raison, à la science et aussi beaucoup à l’émotion. Mais aucun média à lui seul ne suffit à alimenter l’appétit d’information santé ; les médias jouent tous ensemble. Les Français élaborent leur menu, ils apprécient leur grande liberté dans le choix de leur consommation‘’ précise Denis Muzet.



59% DES FRANÇAIS VONT MODIFIER CERTAINS DE LEURS COMPORTEMENTS


Après avoir entendu parler d’un sujet santé dans les médias, 82% des Français déclarent agir tandis que 18% ont le courage d’affirmer qu’ils ne vont rien faire du tout ! Plus précisément, 2/3 (66%) vont chercher à approfondir leurs connaissances et 59% vont modifier certains de leurs comportements.


35% VONT ALLER CONSULTER LEUR MEDECIN

Ils sont 55% à évoquer avec leur médecin les sujets abordés dans les médias lors d'une consultation déjà prévue alors que 35% iront le consulter délibérément après en avoir entendu parler dans les médias. "On peut noter que la relation plus forte des personnes les plus âgées avec leur médecin les conduit à davantage interagir avec celui-ci " ajoute Damien Philippot.


‘’Les Français vont chercher sur Internet un ensemble d’informations qui vont leur permettre de creuser tel ou tel sujet, de décider d’aller chez leur pharmacien ou chez leur médecin. Avec Internet, l’individu se sent libre d’explorer et de se faire en peu de temps un bagage d’information. Certaines informations sont d’intérêt inégal, plus ou moins fiables mais en même temps, les internautes ne sont pas dupes’’ indique Denis Muzet.
Denis Muzet


**Sondage A+A/Capital Image réalisé par téléphone du 12 au 13 décembre 2003 auprès d’un échantillon de 1004 personnes, représentative de la population française âgée de 18 ans et plus



MAIS DEUX FRANÇAIS SUR TROIS TROUVENT L’INFORMATION SANTÉ FLOUE ET CONTRADICTOIRE


Attentifs à l’information santé, les Français se montrent cependant particulièrement critiques sur la qualité perçue de cette information : 69% déclarent qu’elle est souvent floue et contradictoire ; une minorité seulement juge qu’elle est toujours compréhensible (39%) et toujours fiable (25%). D’autre part, 44% estiment que l’information santé est trop importante et ils sont 42% à juger qu’elle est souvent inutile.



En matière d’information santé comme d’ ‘’information tout court’’, les Français doutent de plus en plus. La responsabilité des communicants santé – et des médias – est grande. Donner la parole à l’ensemble des acteurs et adopter une relation de transparence est une bonne posture. On peut ensuite picorer l’information, écouter le point de vue des uns et des autres, puis se faire une opinion. Ce que les individus n’aiment pas, c’est une parole unique ; ou encore, derrière un semblant de diversité, des points de vue biaisés » réagit Denis Muzet.



« Chez Capital Image, nous communiquons sur des questions de santé depuis 25 ans. Nous sommes très attentifs au choix des sujets que nous médiatisons. Nous nous posons toujours la question de savoir s'il est opportun de communiquer ou pas, comment nous allons communiquer, quels messages nous allons transmettre. Nous nous attachons à ce que les informations transmises soient utiles au plus grand nombre. Nous donnons la parole à tous les acteurs de la santé, aux experts comme aux patients. Notre responsabilité est importante car, relayées par les médias et les réseaux sociaux, nos informations sont accessibles aux malades et à leur entourage. Nous ne pouvons donner de fausses promesses et susciter de faux espoirs » indique Stéphanie Chevrel.


Stéphanie Chevrel


« Les résultats de cette étude sont un message encourageant aux bonnes pratiques pour tous les émetteurs et transmetteurs d’informations santé dont leur rôle est essentiel - effort de pédagogie, utilité, simplicité et clarté de l'information, filtrage et indication des sources - pour un public qui a de plus en plus besoin de transparence mais aussi de repères " conclut Stéphanie Chevrel.



 

Retrouvez les résultats de l’étude, l’infographie, les slides et les itws vidéos sur


www.capitalimage.net - www.acteursdesante.fr

 

 

A propos de Capital Image :

« Marquer les esprits. Faire évoluer les comportements » est le credo de Capital Image, agence de Relations Publics et Relations Médias Santé, créée en 1988 par Stéphanie Chevrel (IFP) et Gaël de Vaumas (CFPJ). Cette agence santé engagée cherche à bousculer les idées reçues et marquer les esprits pour faire évoluer les perceptions et les comportements de santé des Français. A l’origine de nombreuses campagnes d’information, Capital Image est, avec plus de 25 récompenses en 10 ans, l’agence de Relations Publiques Santé la plus primée en France.


NDLR : MGEFI et Baromètre Santé des Fonctionnaires.



· 1er baromètre santé des fonctionnaires - synthèse de l'enquête

 L’analyse des réponses des adhérents de la MGEFI
 
Dans le but de prévenir et de gérer de manière globale les risques de santé, et, à terme, de créer un guichet de santé unique, la Mutualité Fonction Publique Services* (MFP Services) a mené en 2011 une étude auprès de 15 700 (2) agents de la fonction publique pour cerner la perception qu’ils ont de leur santé et d’identifier leurs attentes.
 
Cette étude est la 1ère pierre d’un projet plus ambitieux encore : « Prévention Horizon 2013 » qui va permettre dès 2013, de mettre en œuvre un ensemble de mesures destinées à anticiper et donc gérer le risque santé : la prévention comme démarche de santé publique.

 
Le succès du baromètre auprès des adhérents de la MGEFI

Sur un échantillon de 2 600 adhérents mutualistes MGEFI, sollicités de façon aléatoire, 1 199 personnes ont répondu, soit de plus de 45%. L’examen des questionnaires montre que la démarche de MFP Services répond à une véritable attente.

Une bonne attitude vis-à-vis de la santé

Les répondants MGEFI sont, à 87,2%, satisfaits de leur état de santé et neuf sur dix évaluent leur qualité de vie de manière positive, une perception sur ces 2 points meilleure que celle de la population française.
 
Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : Les adhérents ont une bonne attitude générale vis-à-vis de leur santé. Ils se déclarent  majoritairement à jour de leurs vaccins et disent accorder une confiance élevée aux professionnels (médecins et pharmaciens). Ils sont deux fois moins nombreux à prendre des médicaments non prescrits.

 Des comportements favorables au maintien d’une bonne santé : une grande majorité des répondants jugent leur alimentation équilibrée et ils s’inscriraient dans des comportements à risque de manière moins prononcée vis-à-vis du tabac, du jeu et des drogues. Ainsi, 42,9% n'ont jamais fumé de leur vie et 11,2% sont des fumeurs habituels. En France, ce pourcentage est généralement supérieur à 30%. En revanche, s'agissant de la dépendance à l'alcool, 10% semblent présenter une addiction (deux fois plus d'hommes que de femmes), soit autant que parmi la population française.

Des disparités importantes

Ce bon bilan d'ensemble, ne doit cependant pas occulter d'importantes disparités ainsi la perception de la maladie chronique (notamment cardiaque et métabolique) est beaucoup plus marquée chez les adhérents MGEFI que dans la population française. Le Baromètre Santé laisse aussi apparaître un nombre important de répondants concernés par la perte d'autonomie : 10,3% sont « aidés » et 12,9% sont « aidants ».

Par ailleurs, plus d'un tiers se sent fréquemment stressé (les femmes se révélant plus sujettes au stress), moins satisfait de son sommeil et de son travail que la moyenne nationale, et estime  que son travail a un impact sur sa santé.

Un besoin d'information et de prévention

Tout au long du questionnaire, les adhérents ont pu exprimer des attentes en matière d'informations et d'actions, parfois relatives à leur environnement professionnel. Parmi les personnes ayant déclaré avoir une maladie chronique, 49,8% souhaitent obtenir des informations précises sur leur problème de santé et leur médicament.

63,6% des actifs MGEFI sont également intéressés par la mise en place d'ateliers de prévention et de promotion de la santé sur leur lieu de travail, ce qui laisse penser que les fonctionnaires gérés par la MGEFI sont bien plus demandeurs que l'ensemble des actifs français.

Ce sont les thématiques du stress, du travail sur écran et des troubles musculo-squelettiques qui sont le plus souvent évoqués. Plus du tiers des personnes interrogées souhaitent, par ailleurs, obtenir des informations sur l'alimentation. Quant à la prévention, 87,8% souhaitent de l'information sur les dépistages, 61% sur la maladie d'Alzheimer, et 48,5% sur les risques cardiaques.


En conclusion

Ce premier Baromètre Santé – qui sera renouvelé tous les trois ans - a permis de recueillir des informations riches, diverses et de cerner une partie des attentes des adhérents.

En ce sens, la MGEFI, qui initie déjà un certain nombre d'actions de santé publique à destination de l'ensemble de ses adhérents, actifs et retraités, a mis en place courant 2013, des actions locales enrichies par les conclusions de cette enquête.

                                                                       

* MFP Services est délégataire de la gestion du régime obligatoire d'assurance maladie obligatoire pour 21 mutuelles de la Fonction publique, dont la MGEFI.

 2)    5 populations distinctes : MFP Services comprenant les agents des différents ministères (hors Education Nationale), les adhérents de la MGEFI, de la MMJ de la MCDEF et de la MGAS.

  
LA RETRAITE

Près de 8 actifs sur 10 pensent à leur retraite, principalement préoccupés par ses aspects financiers (80%) et l'organisation de nouvelles activités, culturelles ou associatives (69,4%). Un quart des retraités ont préparé leur retraite. Mais plus de 45% d'entre eux n'ont pas d'activité extérieure.

LE PROFIL DES RÉPONDANTS MGEFI

59,2% de femmes et 40,8% d'hommes. 

51,5% ont plus de 60 ans.

48,2% sont des actifs et 51,8% sont des retraités.

41% sont titulaires de catégorie B, 33,2% sont titulaires de catégorie C et 25,8% sont titulaires de catégorie A et A+.

73,1% déclarent avoir un accès facile à Internet.


mardi 15 octobre 2013

C'est à lire : le 1er livre de seflcoaching de la collection « Neurosciences & vie au travail », par Patrick Collignon et Chantal Vander Vorst de l'INC,

 
Harcèlement, intolérances, missions impossibles... Comment s'en sortir ?

 

Gérer Le management toxique, c'est possible !

 

Avec le 1er livre de seflcoaching de la collection « Neurosciences & vie au travail », par Patrick Collignon et Chantal Vander Vorst de l'INC, aux Editions Eyrolles

 

 Harcèlement, humiliations, vexations... Tels sont les premiers mots qui viennent à l'esprit quand on parle de management toxique. Pourtant, il ne se limite pas au harcèlement. Un management devient toxique lorsqu'il place une personne dans l'incapacité de réaliser ses tâches et ses missions ou qu'il la soumet à une pression émotionnelle supplémentaire.

 

En prenant appui sur les récentes découvertes en psychologie et neurosciences dont celles de l'IME, cet ouvrage élargit ainsi le spectre du management toxique à d'autres processus moins spectaculaires que le harcèlement mais tout aussi nocifs et sources de stress. Le lecteur du livre Le management toxique, conçu comme un parcours de selfcoaching, pourra comprendre comment se mettent en place les comportements toxiques, diagnostiquer la cause des problèmes qu'il subit, établir une stratégie efficace et passer à l'action pour ne plus en être la cible, grâce aux outils développés par l'IME et présentés ici par l'INC.

 

Identifier le type de management toxique pour mieux le gérer

 

« Si j'avais eu à ma disposition cet ouvrage il y a 33 ans quand j'ai commencé à travailler, j'aurais gagné du temps et évité les états par lesquels je suis passé. Tantôt furieux et impuissant, tantôt sidéré et toujours impuissant, tantôt évitant et désespéré... »

Note au début de la préface
Pierre Hurstel, Fondateur de «
Matière à réflexion,
pour le réenchantement des entreprises
»


après avoir assumé diverses responsabilités RH et communication pendant 20 ans chez Ernst & Young.

Dans un contexte de compétitivité exacerbée, de crise économique, de quête de sens et d'épanouissement mise à mal par le stress au travail, « beaucoup de managers ne sont pas ou peu préparés à la gestion des équipes et des situations complexes », constate le Docteur Jacques Fradin, directeur de l'Institut de Médecine Environnementale (IME, Paris) et co-fondateur de l'INC. « Ils ne sont pas formés au relationnel ou à la psychologie et sont rarement accompagnés en ce sens par l'entreprise ». Le manager se retrouve alors dans une situation inconfortable : soit il réussit ce challenge grâce à ses qualités/capacités propres, soit il se révèle incapable de relever ce défi et cela ouvre la voie au management toxique.

 

Le risque de management toxique est d'autant plus important que « bien souvent, l'organisation même n'intègre pas la dimension humaine, à savoir les capacités relationnelles et motivationnelles, les besoins des collaborateurs en termes d'autonomie et d'accès à l'information », poursuit Chantal Vander Vorst, Managing Director de l'INC et co-auteur du livre.

 

Mais, quelles que soient ses causes, individuelles, relationnelles et/ou organisationnelles, le management toxique mérite d'être géré efficacement car il est nocif non seulement pour les salariés mais aussi pour les entreprises « qui n'ont pas encore toutes perçu le coût du stress et de la toxicité », reconnaît Pierre Hurstel, dans la préface qui souligne « la bonne nouvelle » apportée par cet ouvrage, « c'est qu'apparemment on peut se désintoxiquer ».

En effet, à l'aide de grilles de lecture et mises en situations, le lecteur peut trouver et administrer l'antidote adéquat :

·         Déculpabiliser et diagnostiquer la source organisationnelle, relationnelle ou individuelle du management toxique ;

·         Développer une stratégie d'action pour supprimer la cause ou réduire l'effet du management toxique ;

·         Agir avec recul, pragmatisme et professionnalisme pour faire évoluer sa situation.

·          

Deux types de management toxique peuvent être différenciés : celui lié principalement à la personnalité propre du manager et celui, plus pernicieux, qui ne dépend pas que de la personnalité et des compétences managériales du supérieur hiérarchique.

 

Détoxifier la relation avec son manager

 

Pour le premier type, Patrick Collignon, co-auteur et directeur de la nouvelle collection Eyrolles « Neurosciences & vie au travail », distingue 3 cas : le management façon « antipathie », le management façon « 4x4 » et le management façon « hyper ». « Ils ne sont pas exclusifs et peuvent s'aggraver mutuellement », avertit Jacques Fradin, « mais ils relèvent de personnes normales mises dans des situations qui révèlent ou accentuent leurs propres limites. »

 

·         Antipathie : « Mon manager et moi, on ne se comprend pas », « Je ne le supporte plus » ou « Mon boss ne m'aime pas, ça tombe bien, moi non plus ». Il s'agit ici de problèmes d'agacement, voire d'agressivité qui surviennent essentiellement parce que les parties en présence défendent des valeurs divergentes. Selon Chantal Vander Vorst, « nous avons tous, consciemment ou non, des intolérances basées sur des certitudes et sur des valeurs. » L'intolérant n'a pas l'impression d'être intolérant. « Ses remarques visent selon lui à rétablir un ordre juste et nécessaire », précise Patrick Collignon.

·         4x4 : « Mon manager ne s'arrête jamais. Personne n'arrive à suivre son rythme. Il nous épuise ! » Doté d'une forte personnalité, ce manager dispose d'une énergie hors normes qu'il met au service de certaines valeurs, comme la créativité, la combativité... Sa motivation à toute épreuve (inconditionnelle) est doublée d'intolérances à l'échec et au manque de reconnaissance. « Très exigeant à leur égard », remarque Patrick Collignon, « le manager 4x4 ne comprend ni tolère que ses collaborateurs puissent avoir un fonctionnement différent du sien ». « S'il est constamment disponible, même le week-end, dans son idée, ses collaborateurs doivent l'être également », ajoute encore Chantal Vander Vorst.

·         Hyper : « Pour mon manager, tout doit toujours être hyper précis » (ou hyper ambitieux, hyper réfléchi, hyper cool...), « Certains sujets tournent à l'obsession... ou au drame » ou encore « Avec lui, c'est Je t'aime puis je ne t'aime plus, puis Je t'aime... moi, non plus ». Comme son nom l'indique, avec le management façon « hyper », on rentre dans le domaine du « trop ». « Le manager se trouve dans un cycle infernal, alternant entre obsession et rejet avec amertume. Il est dans l'hyperinvestissement émotionnel », explique Jacques Fradin. « Soit il en fait trop lui-même et attend une reconnaissance qui ne le satisfait jamais, soit il attend trop de ses collaborateurs et s'en trouve toujours déçu. »

·          

Dans ces trois cas, le management devient toxique bien que le manager ne soit pas forcément conscient de ses propres problèmes, ni de leur impact. « Pour qu'il y ait choc, il faut 2 rocs, » constate métaphoriquement Jacques Fradin. « En général, ces problèmes peuvent se résoudre assez facilement par le dialogue et en sortant des clivages binaires bien/mal, juste/injuste. »

 

Gérer la toxicité exacerbée ou générée par les dysfonctionnements organisationnels

Le second type de management toxique - façon « despote » et façon « mission impossible » - apparaît plus complexe à gérer car il n'est pas la simple conséquence de problèmes comportementaux personnels ou interpersonnels. « Il relève également de problèmes culturels et structurels plus profonds au sein de l'entreprise concernée », indique Patrick Collignon.

 

·         Despote : « Il se croit supérieur, humilie les plus faibles », « C'est un tyran ». « Dans les cas les plus extrêmes, certains comportements sont pathologiques et relèvent de la psychiatrie, » affirme le Dr Fradin. Il s'agit ici de postures de dominance à l'égard des collaborateurs ou des collègues qui aboutissent à des comportements de manipulation, de déstabilisation ou de harcèlement. Le manager est conscient de ce qu'il fait et y prend du plaisir. « Il est évident que cette attitude s'épanouit particulièrement quand la structure de l'organisation le permet. Lutter contre suppose d'agir aussi à ce niveau structurel. »

·         Mission Impossible : Ce dernier cas est plus lié à l'organisation même de l'entreprise qu'au manager. Une organisation efficace est construite selon le principe de win/win ; l'intérêt de toutes les parties concernées est censé être convergent. Or, avec la perte de sens et la complexification des processus, certaines missions au sein de l'entreprise deviennent « impossibles ». Chantal Vander Vorst donne ainsi l'exemple « d'un directeur marketing qui se ferait taper sur les doigts parce que les ventes de produits ne décollent mais qui n'a pas de responsabilité directe sur les équipes de commerciaux ou d'un chef de chantier qui a la responsabilité de couler des fondations mais qui n'a pas le pouvoir décisionnel de refuser des matériaux qu'il juge de qualité insuffisante. »

·          

Dans ces deux cas, les stratégies individuelles et relationnelles (travail sur soi-même et sur sa manière de communiquer) ne suffisent pas à améliorer la situation : des solutions organisationnelles doivent être mises en place pour rendre vivable son cadre de travail. Deux types de sorties de crise sont envisageables : basses et hautes. Les sorties basses sont accessibles à tous, quel que soit le niveau hiérarchique et sont non-conflictuelles. Elles s'appuient sur les « bonnes pratiques et politesses professionnelles » et sur la traçabilité des échanges sobres et factuels. Pour Patrick Collignon, l'avantage est qu'elles permettent d'éviter le rapport de force direct avec un « despote » mais aussi et surtout de montrer à la hiérarchie les dysfonctionnements organisationnels cachés, sans avoir besoin de les nommer ainsi (inadéquation entre responsabilité et pouvoir décisionnel, manque d'information, de délégation ou de moyens d'action, positions structurelles d'abus de pouvoir, de juge et partie...). Quant aux sorties hautes, « elles s'intègrent dans une stratégie proactive d'empowerment, si possible impulsée par la Direction », poursuit Chantal Vander Vorst, « pour le collaborateur, il s'agira d'une part de prendre la mesure de son poste et de l'occuper pleinement, assumant le risque de conflit avec sa hiérarchie ou ses collègues et, d'autre part, à modifier sa posture dans l'organisation et à développer son assertivité pour ne plus donner prise au despote ».

Et Jacques Fradin de conclure : « le manager n'est souvent pas le problème mais une solution. Il y a plus d'organisations troublantes  et de managers troublés en tant qu'individus que de managers intrinsèquement toxiques. »

 

A propos de...

Patrick Collignon, Products Development Manager de l'INC (Institute of NeuroCognitivism) et directeur de collection chez Eyrolles, est depuis 1994 expert en vulgarisation, concepteur-rédacteur et chef de projets innovants (édition, multimédia, pédagogie, web). Spécialisé dans l'Approche Neurocognitive et Comportementale (A.N.C.), il est Products Development Manager à l'INC.

Chantal Vander Vorst, Managing Director de l'INC, a exercé des fonctions de Project et Process Manager en entreprise pendant 12 ans. Depuis 1997, elle se passionne pour l'A.N.C. Managing Director de l'INC, elle est également Executive Coach et Formatrice.

L'Institute of NeuroCognitivism (INC : www.neurocognitivism.com), partenaire privilégié de l'IME, vulgarise et diffuse les applications concrètes de l'A.N.C. développée par l'IME sous la direction du Dr Jacques Fradin. Institut de formation d'experts en comportements certifiés A.N.C., l'INC propose également à tous des formations de développement personnel (« Gérer sereinement les situations difficiles », « Epanouir et éduquer ») et des questionnaires en ligne (Stress, Personnalités, Performance socio-organisationnelle...).