Les deux académies alertent encore une
fois sur
les dangers de l’alcoolisation |
Les Académies nationales de médecine
et de pharmacie ont déjà souligné à de multiples reprises que l'abus d'alcool
représentait dans notre pays un problème majeur de santé publique avec quatre
millions de sujets alcool-dépendants et 50 000 décès par an. Cet abus, également responsable d'un accident de travail sur
cinq est aussi en cause dans 30% des accidents de la circulation. Il favorise
en outre le développement d'autres addictions (tabac, cannabis...).
Les Académies insistent
particulièrement sur le phénomène d'alcoolisation aiguë ("binge
drinking") pouvant aller parfois jusqu'au coma éthylique, touchant une
population de plus en plus jeune encore en période de vulnérabilité cérébrale,
et sur le danger de la consommation d'alcool chez la femme enceinte, surtout en
début de grossesse, susceptible de conduire à un syndrome d'alcoolisation fœtale (1% des naissances), première cause de retard mental non génétique.
Les Académies insistent sur la
nécessité :
1) d'une application stricte de la loi Evin, notamment de
l'interdiction de toute publicité (audio-visuelle ou écrite) pour les boissons
contenant de l'alcool et de leur consommation en milieu scolaire ;
2) d'une mobilisation des professionnels de santé pour
souligner les dangers de la consommation d'alcool par les femmes enceintes ou
allaitantes ;
3) d'un enseignement
obligatoire dans les établissements scolaires sur les nombreux dangers de
l'alcool en attirant notamment l’attention sur les conséquences de
l’alcoolisation aiguë (« binge drinking ») ;
4) d'une
information des sujets alcoolo-dépendants sur l'existence d'associations
d'entraide ;
5) d’un recours aux bio-marqueurs de consommation d’alcool dans
les procédures de restitution du permis de conduire ;
6) d’une promotion des
recherches des mécanismes biologiques de la dépendance alcoolique et des
nouvelles molécules susceptibles de s'y opposer.
Ces
recommandations font suite à la réunion bi académique du 19 novembre 2014