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Marisol TOURAINE, Ministre des
Affaires sociales et de la Santé,
honorera de sa présence a 14H la séance*
thématique consacrée à
LA VACCINATION
mardi 2 février prochain, de
14h30 à 17h
* séance
est publique
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Le thème et le contenu de cette séance, qui est programmée
depuis plusieurs mois, rejoignent des préoccupations d'actualité, à la fois sur
le plan médical, sanitaire et sociétal. C'est pourquoi,
Le Professeur Pierre BÉGUÉ, Président,
les organisateurs, les Professeurs
François BRICAIRE et Yves BUISSON,
et l'ensemble des intervenants
de la séance
répondront aux questions qui font débat en France sur la
vaccination comme l’impact épidémiologique des niveaux de couverture
vaccinale insuffisants en France ; les maladies auto-immunes par rapport aux
vaccins et la pharmacovigilance des vaccins en France, pour
s'interroger plus largement sur la question essentielle du rapport bénéfice/risque
de la vaccination.
ET SI L’ON CESSAIT DE VACCINER ?
Le vrai débat
ZOOM
SUR LE PROGRAMME
« Vaccinations »
Organisateurs : François BRICAIRE et Yves
BUISSON
Introduction par François
BRICAIRE (Membre de l’Académie nationale de médecine)
Communications
Les Français face à la vaccination par Jocelyn RAUDE (EHESP - Département SHSCS
Rennes et Montréal)
Et si l’on cessait de vacciner ? par François BRICAIRE (Membre de l’Académie
nationale
de médecine)
Sous divers prétextes la vaccination se voit contestée
notamment en France, et ce de façon croissante.
Ceci constitue un réel problème de santé publique. Le doute
qui s’installe dans la population devient
source de risque potentiel grave dans la lutte contre les
maladies infectieuses. Or, plus on tente de
combattre ce phénomène plus les anti-vaccinaux réagissent
aidés en cela par les moyens modernes de
communication. Aussi, dans un pays où le plaisir de
contester l’action publique est grand, pourquoi ne pas réagir de façon provocante sur le même registre et
poser la question d’un arrêt de vacciner pour en montrer les conséquences et ainsi tenter de sensibiliser
les citoyens pour les mettre en face de leurs responsabilités vis-à-vis de l’ensemble de la population
quant aux vaccinations.
Estimation de l’impact épidémiologique des niveaux de
couverture vaccinale insuffisants
en France par Daniel
LÉVY-BRUHL (Institut de Veille sanitaire)
La couverture vaccinale est très contrastée et parler de la
vaccination en général n’est pas très
pertinent. « Les gens se déterminent non pas sur le fait de
se vacciner ou non, mais sur des vaccins en
particulier », précise Daniel Lévy-Bruhl, médecin
épidémiologiste à l’Institut national de veille
sanitaire (INVS). Et certains vaccins cristallisent une
certaine réticence. C’est le cas en particulier du
vaccin contre la grippe. Cette année, moins de 50 % des
sujets à risque (+ de 65 ans et personnes
atteintes d’une maladie chronique) se sont vaccinés. Même
constat pour le papillomavirus : moins de
20% des jeunes filles se sont vaccinées contre ces
affections qui aboutissent parfois au cancer du col
de l’utérus.
Les maladies auto-immunes et les vaccinations par Thomas HANSLIK (Médecine Interne,
Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt)
La fréquence des infections à prévention vaccinale dans le
contexte des maladies systémiques n’est
pas quantifiée. Les données disponibles relatives à l’immunogénicité
et la tolérance de la vaccination
chez les sujets traités pour une maladie systémique sont
peu nombreuses, très parcellaires et
proviennent d’études de faible niveau de preuve, menées sur
de petits effectifs. En gardant à l’esprit
ces limites, ces études montrent que les vaccins administrés
dans le respect de leurs contre-indications et des recommandations du calendrier vaccinal, sont bien
tolérés et restent souvent immunogènes. Ces constatations sont un encouragement à vacciner correctement
les patients atteints de maladies systémiques.Des actions doivent être menées pour améliorer
la couverture vaccinale de ces patients et de leur entourage.
Pharmacovigilance des vaccins en France par Jean-Louis MONTASTRUC (Membre de
l’Académie nationale de médecine)
Les vaccins sont des médicaments. Comme tous les
médicaments, ils sont soumis à des tests précliniques puis à des essais cliniques. Ces essais cliniques,
indispensables, restent malheureusement
toujours insuffisants en raison, par exemple, d’un suivi
obligatoirement trop court, d’un nombre
insuffisant et d’une non représentativité obligatoire des
sujets inclus. C’est, encore une fois, souligner
l’intérêt, pour les malades et pour leurs médecins, d’un
suivi après l’AMM de PharmacoVigilance.
La sécurité des vaccins nécessite donc une évaluation
rigoureuse en vie réelle. La PharmacoVigilance
des vaccins repose d’abord, comme pour tous les autres
médicaments, sur la notification spontanée des effets indésirables médicaments aux Centres Régionaux de PharmacoVigilance. Leur analyse
pharmacologique et médicale permet de préciser leurs
caractéristiques cliniques, leur « gravité » et de
discuter leur causalité (imputabilité). Il faut insister
sur le fait que la notification spontanée reste,
encore et toujours, la seule méthode permettant une alerte
précoce avec la mise en évidence d’un
signal. En matière de PharmacoVigilance des vaccins, on a
aussi recours, à côté de la simple
déclaration spontanée, au suivi intensif avec notifications
encouragées et sollicitées, comme ce fut le
cas pour le vaccin H1N1.
Les méthodes de Pharmacoépidémiologie s’utilisent
secondairement pour confirmer ou infirmer un
signal de PharmacoVigilance soulevé par la notification
spontanée. Plus qu’ailleurs, ces études sont
aussi indispensables pour quantifier le risque à l’échelon
populationnel. Selon la question posée, il
peut s’agir de suivis de cohortes, d’enquêtes cas-témoin ou
d’analyses de type « data mining »
(« fouillage de données » dans les bases de données). L’application
de ces méthodes dans le champ des vaccins s’avère parfois délicate, notamment en ce qui
concerne le choix des sujets témoins non
vaccinés. On peut aussi utiliser les schémas auto-contrôlés
(études cas-propre témoins).
La question de la sécurité des vaccins reste primordiale :
il s’agit de médicaments tout-à-fait
particuliers car administrés à de grandes populations (et
parfois à toute la population) de sujets sains,
indemnes de toute plainte, symptôme ou maladie. Leur
balance bénéfices/risques doit donc
s’envisager, non seulement à l’échelon individuel, mais
aussi à l’étage populationnel. Leur efficacité
sur ces deux plans ne fait plus de doute puisqu’ils ont
permis, non seulement la régression, mais aussi
la disparition définitive de plusieurs maladies. Ce point,
trop souvent oublié, doit être largement
rappelé.
Contrairement à une idée trop répandue, la
PharmacoVigilance n’envisage pas les effets des
médicaments d'un point de vue négatif. Elle confronte, dans
le seul intérêt des patients et de leurs
médecins, les risques des médicaments, démontrés en vie
réelle, à leurs bénéfices validés dans les
essais cliniques. Pour les vaccins, les bénéfices sont
grands et les données de PharmacoVigilance
montrent essentiellement des effets indésirables non « graves
» et transitoires (réactions locales, fièvre, etc.), les effets « graves » établis des vaccins restant,
dans tous les cas, plus qu’exceptionnels. Les craintes formulées par rapport à l’utilisation des
adjuvants ne sont nullement étayées à ce jour.
Ainsi, l’analyse de ces données pharmacologiques sur les
vaccins permet de rappeler l’excellente
balance bénéfices risques de cette classe de médicaments,
balance bien supérieure à celle de beaucoup d’autres classes médicamenteuses largement utilisées. Ces
conclusions doivent être désormais rappelées sans relâche.
Conclusion par Yves BUISSON (Membre de l’Académie
nationale de médecine)
Textes des interventions
Discours de Mme Marisol Touraine, le 2 février 2016
Madame Marisol
Touraine ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des
femmes a ouvert la séance thématique consacrée aux vaccinations, le
mardi 2 février. Dans son allocution, elle a clairement indiqué son
désir de mettre en place en 2016 une série d’actions dont on attend une
amélioration de la couverture vaccinale en France.
Accueil de Madame Marisol Touraine, ministre de la santé
Madame la Ministre,
Votre venue en ce jour dans notre
Académie porte un symbole fort et nous honore. L’Académie de médecine
fut instituée en 1820 « pour répondre aux demandes du gouvernement sur
tout ce qui intéresse la santé publique et s’occuper de tous les objets
d’étude et de recherche qui peuvent contribuer aux progrès des
différentes branches de l’art de guérir ». Ces termes qui nous
définissent et qui sont repris dans nos récents statuts de 2013
expliquent l’importance de votre présence aujourd’hui en cette enceinte.
Mais le symbole se renforce encore par le thème de cette séance et
celui de votre action : la vaccination. Vous avez résolument porté cette
question au niveau national et vous voici dans cette académie dont une
des missions historiques est la vaccination. Que de moments importants
se déroulèrent ici, depuis la vaccination antivariolique pratiquée
longtemps en ces lieux jusqu’aux discussions sur le vaccin BCG ou sur la
vaccination antipoliomyélitique, sous cette coupole.
C’est avec un grand intérêt et avec
plaisir, Madame, que mes confrères et moi nous vous accueillons et que
nous sommes à l’écoute de vos propos.
Pierre Bégué
Président de l’académie nationale de médecine
Et si l'on arrêtait de vacciner! Intervention Pr
François Bricaire
L’hésitation vaccinale: une perspective
psychosociologique Intervention Jocelyn RAUDE*
LES ADJUVANTS VACCINAUX Rapport, 26 juin 2012
Pierre Bégué, Marc Girard, Hervé Bazin,
Jean-François Bach. Commission VII (maladies infectieuses et médecine
tropicale)
PHARMACOVIGILANCE DES VACCINS EN FRANCE
Intervention Jean-Louis MONTASTRUC Chef du service de pharmacologie médicale et
clinique du CHU de Toulouse
Estimation de l’impact épidémiologiquedes niveaux
de couverture vaccinale insuffisants en France Intervention Daniel Lévy-Bruhl Institut de Veille
sanitaire
Lien vers une précédente dépêche sur la même thématique:
http://pressentinelle2.blogspot.fr/2016/01/vaccins-7-propositions-pour-restaurer.html