Nora ANSELL-SALLES

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jeudi 10 octobre 2024

Intelligence artificielle et médecine en France : entre promesses et préoccupations des professionnels de santé




 

Intelligence artificielle et médecine en France : entre promesses et préoccupations des professionnels de santé

 

 

À l’heure de la croissance accélérée de l’IA, tous secteurs confondus, Medscape 

s’intéresse au rapport qu’entretiennent les médecins français à l’intelligence artificielle dont l’usage reste encore limité.


 

Paris, le 2 octobre 2024 - 


Si l'intelligence artificielle s'invite au cœur de la pratique médicale, elle suscite à la fois espoirs et interrogations. Dans quelle mesure cette révolution technologique transformera-t-elle la médecine telle que nous la connaissons ? Pour y répondre, plus de 1 077 praticiens français ont partagé leurs points de vue dans une enquête exclusive conduite entre janvier et juin 2024 et qui apporte des réponses nuancées entre espoirs et inquiétudes.

 

L’IA, moteur d’efficacité dans la pratique médicale
 

Si son usage reste encore limité en France, l’IA est principalement employée pour des recherches sur des pathologies (20 %), des tâches administratives (12 %) ou pour établir des diagnostics (11 %), par les médecins ayant répondu au sondage Medcape. Les praticiens l’utilisent également pour lire des radiographies, effectuer des recherches approfondies sur des maladies rares, rédiger des synthèses ou transcrire des entretiens pour la recherche. L’étude Medscape confirme que, malgré une utilisation encore limitée, les médecins sont de plus en plus nombreux à reconnaître les avantages futurs de l'IA. Une majorité envisage de l'intégrer à leur pratique, notamment pour des tâches techniques et administratives chronophages, comme la gestion des rendez-vous, la recherche sur des pathologies ou la mise à jour des dossiers médicaux. Sur le plan médical, 57% des praticiens estiment que l'IA pourra également les aider à établir des diagnostics, un moteur d’efficacité donc et de gain de temps assuré.
 

Les craintes des professionnels face à l’IA (à peine 10% des médecins intérrogés estiment avoir une très bonne maitrise de l’IA)
 

Si l’apport est indéniable, les questions soulevées par ce nouvel allié des professionnels de santé sont nombreuses : fiabilité quant au diagnostic posé par l’homme ou la machine, rapport humain à la patientèle, sécurisation des précieuses données... L’enquête menée par Medscape montre qu’une large majorité des médecins français reconnaît l'importance de se tenir informés sur les apports potentiels de l'IA dans leur métier. Cependant, beaucoup estiment encore ne pas posséder les connaissances nécessaires pour en tirer pleinement parti. 
 

  • Près de la moitié des médecins interrogés admettent ne pas être familiers de l'IA, tandis que seulement 2 sur 5 déclarent se sentir « assez bien informés ». 
  • De manière plus frappante, à peine 10% des praticiens interrogés se considèrent comme ayant une très bonne maîtrise de cette technologie. 
  • Ce manque de familiarité varie selon plusieurs critères:

-          Ainsi, les hommes se jugent globalement mieux informés (13 % se disent bien informés) que leurs collègues féminines, dont deux tiers estiment avoir une connaissance limitée de l'IA. 

-          Les spécialistes semblent également mieux armés face à cette technologie : 43% d'entre eux affirment être relativement bien informés, contre seulement 57% des généralistes qui se disent « mal informés ». 

-          Enfin, les médecins plus âgés (plus de 45 ans) se déclarent plus au fait des avancées de l'IA que leurs confrères plus jeunes (51% contre 43%).

 

Les pour et les contre de l’IA pour le monde de la médecine

 

L'arrivée de l'IA en santé divise la profession médicale entre enthousiasmes et appréhensions. Si une partie des médecins, notamment 50% des hommes, voient en elle des avancées techniques majeures, 44% des femmes expriment des craintes, en particulier sur son impact potentiel sur la relation médecin-patient. Près de la moitié des praticiens sont ouverts à l'utilisation de l'IA pour améliorer diagnostics et traitements, mais 39% craignent qu'elle ne remplace leur expertise. La majorité insiste sur l'importance de préserver la décision médicale et s'inquiète de la déshumanisation de la médecine. En dépit des réserves émises toutefois, la majorité de médecins ne craint pas que l’IA soit à l’origine d’une faute professionnelle ou d’une erreur médicale. Un quart des répondants estime même que l’IA ne changera rien en la matière.

Les praticiens français sont partagés sur l'intégration de l'IA dans les établissements de santé. La moitié préfère attendre que ces outils fassent leurs preuves avant de les adopter, en raison de la rapidité de leur développement et des changements qu'ils pourraient imposer aux pratiques. Plus de la moitié des hommes (51%) sont en faveur d'une mise en œuvre rapide, tandis que 58% des femmes optent pour une approche plus prudente. Pendant ce temps, un « Agent Hospital » entièrement piloté par l'IA - pour le moment à vocation pédagogique - a été inauguré en Chine, où des agents intelligents gèrent de manière autonome médecins, infirmières et patients.

 

Pour un cadre éthique et règlementaire

 

Si les médecins français soutiennent l'intégration de l'IA dans le système de santé, ils appellent à une régulation stricte par l'État et à un cadre juridique. L'adoption du règlement européen IA Acten mars 2024, qui vise à gérer les risques liés à l'IA, va dans ce sens. Cette législation interdit certaines applications à risque élevé et impose des exigences de transparence pour les technologies intermédiaires. En ce qui concerne la tarification des actes réalisés avec l'IA, les praticiens sont divisés : 32% y sont favorables, 28% contre, et 40% restent indécis.

Autre point crucial, la cybersécurité constitue une préoccupation majeure pour les médecins face à l'utilisation de l'IA dans les systèmes de santé. Le piratage informatique de plusieurs hôpitaux a renforcé leur méfiance. Beaucoup craignent que l'IA mette en danger la confidentialité des données de santé, doutant de la capacité des autorités à garantir leur sécurité. Certains praticiens soulignent la vulnérabilité des réseaux informatiques français, redoutant à la fois les bugs et les risques de piratage informatique déjà rencontrés par plusieurs hôpitaux et organismes d’exploitation du tiers-payant en France notamment.

 

Qu’en pensent les patients...?

 

Enfin, il est intéressant de noter que du côté des patients, dans un contexte de crise du système de santé, ceux-ci semblent prioriser l'accès à un professionnel de santé plutôt que de s'intéresser aux outils utilisés, comme l'IA. Neuf médecins sur dix affirment que leurs patients ne se préoccupent pas de savoir si l'IA est impliquée dans leur prise en charge. Ce désintérêt pourrait découler d'un manque d'information. En réalité, lorsqu'on leur en parle, 53% des patients se disent favorables à l'usage de l'IA, tandis que seulement 15% s'y opposent, une proportion sans doute amenée à évoluer...

 

 

Méthodologie 

Cette enquête a été réalisée sur les réponses de 1077 médecins français, recueillies entre le 1erjanvier et le 14 juin 2024. 60% des répondants étaient des hommes, 40% exerçaient dans un établissement hospitalier, 53% étaient salariés. 

71,5% des praticiens travaillaient plus de 35 heures par semaine, 84% étaient âgés de plus de 45 ans et 23% exerçaient en Ile-de-France. 

Parmi les répondants, 22% étaient des médecins généralistes, 9% des psychiatres, 7% des urgentistes, 6% d’anesthésistes, 5% des cardiologues. Les autres spécialités étaient réparties de manière égale, en moyenne entre 1 et 4%.

 

À propos

Medscape est le premier site d’information pour les médecins et professionnels de santé dans le monde. Il fournit les dernières actualités médicales, opinions d'experts, actualités médicaments et cliniques ainsi que des sessions de formation médicale continue pertinentes pour la pratique au quotidien. 

Pour en savoir plus https://francais.medscape.com/ 

vendredi 18 février 2022

Think Tank Economie Santé BrefSanté - Elysée2022

Élysée 2022 – LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE : EXIGEANTS, NOVATEURS ET … CONFORMISTES

Ils s’interrogent sur l’avenir du système de santé. Quelle vision 

ont-ils, eux qui feront la médecine ce demain ?

Think Tank Economie santé - Blog - Ph Leduc

https://www.lesechos-events.fr/think-tank/blog/think-tank-economie-sante/elysee-2022-les-etudiants-en-medecine-exigeants-novateurs-et-conformistes/

mercredi 3 novembre 2021

Tribune libre : Vladimir Mitz


Le vieillissement inéluctable reste réparti d'une façon très variable d'un sujet à l'autre: 

Les caprices de la génétique, le mode de vie individuel avec exposition exagérée au soleil, ou l'abus du tabac, font ressurgir l'inégalité fondamentale des êtres humains face au programme
de détérioration des fibres élastiques de notre derme sous-cutané; 
On parle beaucoup actuellement de l'explosion de la demande en médecine et chirurgie esthétique chez les adolescents; 
Mais le phénomène est tout à fait similaire après 60 ans et même entre 70 et 80 ans! 

Pourquoi cela? 

Il y a 3 raisons essentielles: 
1) passé l'âge mûr, les moyens financiers autorisent  une approche réparatrice  puisque à cet âge on sait que des
opérations  esthétiques sont possibles, bien maitrisées si pratiquées dans de bonnes conditions techniques par un praticien d'expérience. 
2) les relations intrafamiliales avec les petits-enfants sont souvent une source de complexe car il est difficile de subir les moqueries
des petits garnements qui vous disent "tu as un cou de grand-mère, tu as les joues qui tombent!" 
3) la vie sociale et sexuelle ne sont pas terminées au troisième âge: Ni le désir de plaire ni celui de séduire et  de conclure ne se sont totalement évanouis; pour y parvenir, un minimum de confort narcissique (ou du moins sa restauration) a une influence très positive. 

Nous assistons donc à une augmentation de la demande de Médecine et de chirurgie esthétique au troisième
âge: la médecine esthétique permet d'améliorer le grain de la peau du visage, de corriger le vieillissement des paupières
(blépharoplastie), de repulper les lèvres et de supprimer les barres codes de la lèvre blanche(injjection d'acide hyaluronique), de diminuer les rides du front et de la patte d'oie(botox). 
La chirurgie esthétique corrige l'affaissement des traits(lifting cervico-facial); pour diminuer les soucis post-opératoire et le temps de récupération, les techniques ont fait de grand progrès:
Moins de decollements des structures, grande douceur des gestes chirurgicaux, caractéristiques des MICROLIFTS contemporains. 
Mais il n'y a pas que le visage qui constitue la cible des demandes: qu'il s'agisse de la poitrine, du ventre, de la silhouette, on assiste à une
augmentation du nombre des patients candidats âgés dont il faut parfois calmer l'appétit chirurgical, et mettre en balance le bénéfice risque d'une opération sous anesthésie générale avec le risque de phlébite, d'infection,
ou de suites compliquées. 
Enfin un dernier problème à signaler et celui des patientes porteuses de prothèses mammaires en silicone,très anciennes: Chaque cas est particulier, on a le choix entre les retirer purement et simplement, éventuellement les
entre les changer à la demande expresse de la patiente, ou de les remplacer par un lipofilling, qui est la greffe de sa propre graisse. 

En conclusion, il n'y a pas que les adolescents qui réclament l'amélioration de leur apparence, en cas de complexe; le 
troisième âge constitue actuellement un immense réservoir de patients potentiels, qui loin de se contenter d'un laisser-
aller vers l'issue inexorable, manifestent le  désir de se rajeunir: d'autant que, intellectuellement et psycholgiquement, ces personnes se sentent en décalage , nous répétant que leur état d'esprit est celui des 50-60 ans.
Le 3è âge n'est donc pas une condamnation à l'effrittement, ni un rêve d'éternelle jeunesse, mais une pulsion réaliste pour une sorte de mise au propre pour rendre l'esprit et l'apparence compatibles et heureux.

jeudi 28 octobre 2021

Disparition de l'étape "diagnostic" en médecine...

Dr Bernard Huynh - Gynécologue-obstétricien parisien
Président du syndicat des médecins de Paris.
Président des Spécialistes FMF 


Sommes-nous en marche vers 
la disparition de l’étape Diagnostic en médecine ?
"Mine d'infos" tend le micro au Dr Bernard Huyn qui livre son regard sur un danger bien réel qui se profile à l'horizon.


La principale qualité d’un médecin était, jusqu’à il y a peu, la compétence de son diagnostic. On disait : c’est un bon médecin, il a un bon diagnostic.

Longtemps, ce fut même l’essentiel de la compétence des médecins tant les ressources thérapeutiques étaient limitées.

Ce diagnostic médical s’est affiné au fil des siècles avec les progrès de l’examen clinique, la microbiologie, la radiologie et aujourd’hui la richesse des moyens spécialisés donne des résultats d’une précision étonnante.

L’essentiel des études de médecine restait braqué sur cette compétence : les signes et le diagnostic de la maladie sont le gros des apprentissages et les traitements découlent presque automatiquement de la reconnaissance de l’affection ou de l’accident et de son stade d’évolution.

La prise en charge thérapeutique médicale ou chirurgicale est, par définition, la résultante, un sous produit du diagnostic médical, du moins dans l’esprit des médecins.

Les thérapeutes, ceux qui ont la responsabilité de choisir le traitement, redoutent avant tout la mauvaise évaluation d’une pathologie. Cette mauvaise évaluation induit des solutions malheureuses, souvent fautive.

Cette préoccupation médicale de l’erreur diagnostique n’est actuellement plus partagée par les juges, les administratifs et, en général, de ceux qui veulent organiser les activités de soins à grande échelle.

Etonnament, aujourd’hui, le diagnostic, dès qu’il est écrit dans une dossier et éventuellement confirmé par un unique expert plus ou moins qualifié, est rarement remis en cause et servira de base à des édifices parfois très fragiles.

Les diagnostics à distance de COVID au début de la crise en furent l’illustration parfaite : sur des signes vaguement décrits par le patient lui-même, un « correspondant centre 15 », anonyme et gratuit, lui intimait le conseil pressant de ne pas aller voir son médecins, de s’isoler et d’attendre sans autre exploration complémentaire

une éventuelle aggravation pour rappeler …

De nos jours, on fait encore parfois le reproche d’un diagnostic erroné dans les instances ou on juge les médecins mais c’est peu fréquent le plus

souvent le traitement, sa date ou son exécution que mettent en cause les tribunaux. C’est plus facile et plus mécanique pour le déroulé juridique de construire sans vérifier que les fondations sont exactes.

On fait confiance au discernement des malades pour reconnaitre une cystite non compliquée et l’indiquer au pharmacien qui, hier

encore, lui vendait des médicaments pour une mycose avec les mêmes symptômes. Des administratifs qui n’ont jamais vu de métastase oculaire confient tous les troubles de la vision à des professionnels qui ne connaissent que les lunettes et certainement pas le

cancer.

Pourtant, si une maladie n’est le plus souvent pas compliquée, il faut, pour en affirmer le caractère non compliqué savoir qu’elles existent et les rechercher. C’est cet art là, le diagnostic médical. Si difficile à apprendre et à exercer mais si indispensable que les médecins ont consacré des siècles à le perfectionner pour le bénéfice des malades.


✒Propos recueillis par Nora Ansell-Salles



mercredi 11 janvier 2017

Augmentation du numerus claussus pour accès 2e année de médecine

Marisol TOURAINE et Thierry MANDON augmentent le numerus clausus pour l’accès à la 2ème année des études de médecine

Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Thierry MANDON, secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, confirment l’augmentation du numerus clausus de 478 places, comme annoncé par la ministre en novembre 2016, soit une hausse de 6 % du nombre total d’étudiants admis à l’issue du concours de fin de première année. 8 124 places seront ainsi ouvertes en 2017. Pour les régions déficitaires, cela correspond à une augmentation du numerus clausus de 11 %. Un arrêté publié ce jour fixe la liste des établissements et formations concernés. 

Cette nouvelle augmentation concerne 26 facultés de médecine, dans des régions déficitaires : les universités de Lyon, Saint-Etienne, Besançon, Rennes, Corte, Strasbourg, Lille, Amiens, Paris (VI, VII, XI, XII, XIII, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Bordeaux, Poitiers, Montpellier, Toulouse, Marseille, Nice, Angers, Nantes, des Antilles, de la Guyane, de la Nouvelle-Calédonie, mais également de Saint-Denis de la Réunion. 

Les Antilles et la Guyane, zones à la démographie médicale particulièrement faible, verront ainsi leur nombre de places progresser de 27 % au total entre 2015 et 2017.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la politique pragmatique et incitative menée par le Gouvernement pour que les jeunes médecins choisissent de s’installer dans des territoires en tension. Cette politique a, par ailleurs, conduit le Gouvernement dès 2012 à augmenter le nombre de postes d’internes de 42 % à Dijon et à la Réunion, de 39 % à Caen, de 37 % aux Antilles et en Guyane, de 34 % à Clermont-Ferrand. 

Cette augmentation correspond à la généralisation de la régionalisation du numerus clausus, expérimentée par le Gouvernement en 2015 avec la création de 131 places supplémentaires dans 10 territoires en tension (les Antilles-Guyane, l’Auvergne, la Basse-Normandie, la Bourgogne, le Centre-Val-de-Loire, la Haute-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, La Réunion, en Rhône-Alpes), et reprise comme 1ère mesure de la Grande conférence de santé.

« L’inégale répartition des médecins en zones rurales comme périurbaines est un véritable enjeu de santé publique. Aujourd’hui, avec la régionalisation du numerus clausus, nous renforçons l’adéquation de l’offre de formation des futurs médecins avec les besoins tels qu’évalués par les acteurs de chaque territoire. » a déclaré Marisol TOURAINE.

lundi 13 octobre 2014

NOUVEAUTES L'HARMATTAN


"LA MÉDECINE AU COEUR DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE" de Dominique Persoons- Editions L'Harmattan

Revendiquant le rôle incontournable et central des médecins au sein de l'économie sanitaire, l'auteur regrette qu'ils soient exclus du management de l'Assurance-Maladie. Probablement, la médicalisation du monde va s'accélérer, sans doute au détriment d'autres icônes de la société de consommation, comme la grosse voiture ou la belle maison.

Le 21e siècle, siècle de la médecine génomique et personnalisée va-t-il faire des progrès sans les médecins ? L'Economie de la Santé va bouleverser les idéologies en place.

(33 euros, 324 p., septembre 2014) EAN : 9782343041117
EAN PDF : 9782336356860 

 

"VAINCRE LA CORRUPTION EN AFRIQUE La solution patrimoniale" de Armand Salouo- Editions L'Harmattan


Comment rendre la lutte contre la corruption plus efficace dans les pays africains ? En prenant le cas du Cameroun pour illustration, l'auteur constate l'impasse des stratégies de lutte contre la corruption, traditionnellement basées sur la traque préventive ou répressive, à l'instar de la célèbre "Opération Epervier".

 

Sa Solution patrimoniale vise à mettre un terme à cette patrimonialisation illégitime des ressources publiques.

 

(Coll. Points de vue, 20 euros, 200 p., septembre 2014) EAN : 9782343040851 / EAN PDF : 9782336354149 

 

"LES MIGRANTS ET L'INVESTISSEMENT EN AFRIQUE" Sous la direction de Claude Sumata - Editions L'Harmattan


L'image négative de l'immigration est battue en brèche car les migrants constituent désormais des agents de Co-développement. Ils peuvent accumuler des ressources dont l'apport pour leur pays d'origine est considérable.

 

Cet ouvrage analyse le phénomène de la migration sous l'angle de l'entrepreunariat et de l'investissement pour permettre de voir comment cela peut stimuler les activités économiques et réduire la pauvreté.

 

(Coll. Sociétés africaines et diaspora, 20 euros, 208 p., septembre 2014) EAN : 9782343029214 / EAN PDF : 9782336354774 

  

vendredi 14 février 2014

Enquête Fondation de l’Avenir / Banque Française Mutualiste sur l'opinion des Français sur le transfert de compétences en médecine

Enquête Fondation de l’Avenir/Banque Française Mutualiste : « Près de 3 français sur 4 pensent que le transfert de compétences[1] en médecine est une bonne idée » Dans le cadre de sa mission sociale de soutien de l’innovation dans les pratiques de soins et d'accompagnement, la Fondation de l'Avenir, en partenariat avec la Banque Française Mutualiste, a souhaité connaître l’opinion et le comportement des Français au sujet du transfert de compétences entre professionnels de santé.




Depuis 2004, les professionnels de santé sans être médecins sont légalement autorisés sous certaines conditions à prendre en charge des examens ou des soins qui ne relèvent pas de leur formation initiale. Par exemple : un(e) infirmier(ière) peut être habilité(e) à vacciner, le manipulateur d’électroradiologie peut réaliser un doppler, une échographie abdominale de surveillance, un orthoptiste peut réaliser un bilan optique… S’il s’agit à l’heure actuelle d’un débat entre spécialistes, aux intérêts parfois divergents, la Fondation de l’Avenir a voulu, à travers cette enquête en ligne réalisée par Médiaprism, connaître la position du grand public, et donc des bénéficiaires potentiels.


Principaux enseignements de l’enquête


85% des Français ont déjà entendu parler du transfert de compétences.



Les Français ont majoritairement (85%) déjà entendu parler du transfert de compétences mais leur connaissance du sujet est incertaine. En effet, 25% ont eu besoin d’une explication pour se le rappeler car cela ne leur disait rien spontanément, 37% disent savoir vaguement ce que c’est et seulement 23% savent assez bien de quoi il s’agit. Un tiers des Français qui ont entendu parler de transfert de compétences ignorait que ce système existait en France.


74% des français estiment qu’il s’agit d’une bonne idée.



Le principe de transfert de compétences est plutôt bien accueilli : les trois-quarts des répondants estiment en effet que c’est une bonne idée. Ils semblent pourtant manquer de conviction puisque 16% seulement pensent que c’est une très bonne idée et 58% pensent que c’est une assez bonne idée. Les hommes, les jeunes et les professions intermédiaires considèrent plus encore que les autres publics que le transfert de compétences est une bonne idée (respectivement 77%, 80% et 83%)


71% des français sont prêts à recourir à ce système pour eux-mêmes.



Surtout pour eux-mêmes, plus que pour leurs enfants (pour ceux qui en ont). Les jeunes sont davantage prêts que leurs aînés (77% des moins de 35 ans et 69% des plus de 35 ans se disent prêts). Principal levier pour les personnes réticentes : le fait que le professionnel de santé soit encadré par un médecin (surtout si le médecin conserve la responsabilité de la démarche).

Les personnes ouvertes au transfert de compétences font confiance aux professionnels de santé auxquels ils reconnaissent une solide expérience (67%) et une formation sérieuse (54%). Ils perçoivent par ailleurs les avantages « pratiques » de la situation : pour 61% d’entre eux, cela réduirait les délais d’attente, et pour 52%, ce serait une solution pour éviter la pénurie médicale.


Méthodologie d’enquête



L’enquête a été réalisée online auprès de la communauté Email&Vous de Mediaprism, composée d’internautes âgés de 18 ans ou plus. L’échantillon de 1015 individus a été redressé sur les critères de genre, âge, CSP individu, lieu de résidence, taille d’agglomération et revenu net du foyer de manière à être représentatif de la population française de 18 ans ou plus. L’étude terrain a été menée du 8 au 15 novembre 2013.
 
 


Les résultats complets de l’enquête sont disponibles en téléchargement sur les sites


www.fondationdelavenir.org et www.bfm.fr.
 
 
EN SAVOIR PLUS : calameo.com/read/003152624
 
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La Fondation de l’Avenir a été créée en 1987 par la Mutualité et reconnue d’utilité publique en 1988. Au sein de l’économie sociale et solidaire, elle a pour mission de soutenir la recherche médicale appliquée et l’innovation dans les pratiques de soins et l’accompagnement au service de l’intérêt général. La recherche médicale appliquée est l’étape qui permet aux découvertes de la recherche fondamentale de trouver une application clinique destinée à guérir des milliers de malades.




Les projets de recherche soutenus concernent toutes les spécialités médico-chirurgicales et s’intéressent à tous les domaines d’application de la recherche médicale. Entièrement financée par des dons et subventions privés, la Fondation de l’Avenir a contribué à des découvertes majeures parmi lesquelles : la désintégration des calculs rénaux sans chirurgie, la stimulation cérébrale profonde pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson, la première greffe de cellules pour réparer le cœur après un infarctus, l’isolation de l’organe malade pour éliminer les cancers pelviens….



La Fondation de l’Avenir soutient également l’innovation dans les pratiques de soins, et a par exemple, coordonné l’expérimentation du premier grand Programme d’Assurance Qualité, sur la prise en charge de la douleur. En 25 ans, elle a financé près de 900 programmes et projets de recherche et d’innovation. Depuis 1992, la Fondation de l’Avenir accueille en son sein des fondation abritées pour des organismes qui s’assignent des buts comparables aux siens, qu’elle gère de manière individualisée. Soucieuse de garantir à ses donateurs une totale transparence de l’emploi des fonds recueillis, La Fondation de l’Avenir a reçu l’agrément du Comité de la Charte du don en confiance.

La Banque Française Mutualiste (BFM), la banque des agents du secteur public.




Créée en 1986 à l’initiative des mutuelles de la Fonction publique, son sociétariat est aujourd’hui composé de 26 mutuelles des secteurs publics.

Elle propose à leurs adhérents, et plus largement à l’ensemble des agents, une offre de prêts et d’épargne assortie de conditions attractives. Sans guichets et pourtant proche de ses clients, elle distribue son offre via les agences de son partenaire historique, la Société Générale. En région, elle s’appuie sur son réseau de délégués avec le soutien de responsables mutualistes qui entretiennent des relations de proximité avec les différentes Fonctions publiques.

Guidée par des valeurs mutualistes de solidarité et de responsabilité citoyenne, elle place l’intérêt de la personne avant l’intérêt financier. Ainsi, elle s’engage depuis plusieurs années dans la prévention des risques financiers et la lutte contre le mal-endettement et le surendettement.




Aujourd’hui, plus d’1 million d’agents du secteur public sont clients de la banque.

Mediaprism
, filiale du Groupe Mediapost/Groupe La Poste, est le 1er groupe de communication intégré au service des entreprises, des institutions, des marques et des associations.
La force de Mediaprism s’articule autour de deux savoir-faire : la maîtrise de la connaissance des publics et le conseil stratégique et créatif. Etre « L’éclaireur des publics », c’est justement combiner ces deux dimensions de façon originale : la communication et la relation justes reposent sur une démarche rigoureuse de connaissance des publics. Cette offre globale de communication basée sur la connaissance des publics est nourrie par une base de plus de 36 millions d’individus dont 20 millions d’internautes. Elle est déclinable en marketing relationnel, opérationnel, interactif, publicité, relations médias, études, enquêtes d’opinion... dans des secteurs aussi différents que le caritatif, l’institutionnel, la consommation ou le corporate. Mediaprism (19 millions d’euros de CA en 2011) est présent en France, en Belgique, en Espagne et au Royaume-Uni.

[1] Le droit français ne mentionne pas le transfert de compétences en tant que tel, mais la coopération entre professionnels de santé. Le choix d’aborder l’enquête par le biais « transfert de compétences » se justifie par une volonté de compréhension évidente par les participants, reprenant les expressions génériques entrevues dans les médias.



 
 
 



 
 
 
 
 







 

mercredi 5 février 2014

Marisol Touraine renforce la recherche clinique dans le domaine des soins primaires

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, élargit le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), aux enjeux de la recherche en soins primaires.

Cette priorité, annoncée dans le cadre de la stratégie nationale de santé (SNS), concerne les programmes de recherche clinique nationaux et interrégionaux, et pour l’ensemble des thématiques : soins, médico-économie, performance du système de santé et pratiques infirmière et paramédicale.

Cette recherche devant être conduite principalement hors de l’hôpital, Marisol Touraine introduit pour la première fois dans le cadre du PHRC, la possibilité aux maisons de santé et centres de santé de porter directement et indépendamment d’un établissement hospitalier, des projets de recherche.


Ainsi, les maisons de santé et centres de santé pourront assurer le rôle de promoteur d’études de recherche clinique. Les professionnels de ces structures pourront porter des projets en propre, ou être associés à des projets pilotés par d’autres.

La promotion d’une médecine de parcours de qualité exige le développement d’une recherche de haut niveau dans le domaine des soins de premier recours. Cette recherche devra contribuer à l’émergence et à la validation scientifique de pratiques et d’organisations innovantes au bénéfice des patients et de l’organisation de notre système de santé.

Il s’agit aussi de renforcer l’attractivité de la médecine de premier recours pour des professionnels engagés dans leur mission de soin, mais également motivés par les enjeux de la recherche clinique.
Cette mesure novatrice concourt à la mise en œuvre des engagements pris dans le « pacte territoire-santé » en faveur de la lutte contre les déserts médicaux notamment par l’amélioration de l’attractivité de l’exercice en soins primaires.

jeudi 30 janvier 2014

TOP 10 des produits de médecine douce les plus vendus sur le web

Trousse à pharmacie douce :





Les huiles sont essentielles pour les Français


TOP 10 des produits les plus vendus sur le web



1001Pharmacies.com, premier portail de vente en ligne de produits de santé, dévoile les résultats de son nouveau baromètre axé sur le classement des produits de médecine douce les plus recherchés par les Français sur Internet. Des résultats obtenus à partir des données recueillis sur plus de 12 000 références produits et 150 000 visiteurs uniques entre le mois de décembre 2013 et janvier 2014.


"Les acheteurs sur Internet sont de plus en plus intéressés par les produits dits de "médecine douce". Nous nous sommes aperçus que les ventes explosaient et qu'ils faisaient partis des top ventes sur 1001pharmacies. L'achat est à la fois synonyme de santé mais également de détente et de bien-être".



Cédric O'Neill, Pharmacien et co-fondateur de 1001Pharmacies


5 produits sur 10 à base d'huiles essentielles



Classement établi en fonction des 10 produits les plus vendus sur Internet.



Parmi les 10 produits les plus achetés par les internautes, les huiles essentielles prennent une place prépondérantes avec 5 produits sur 10.


Classement Référence Produit Marque
1 Assainissant spray au 41 huiles essentielles 200ml Puressentiel
2 Baies de goji premium de l'Himalaya 500g lycium barbarum Exopharm
3 Articulations patchs chauffants aux 14-huiles essentielles  Puressentiel
4 Aromaforce spray assainissant 150-ml Pranarôm
5 Huile essentielle thym vulgaire thujanol 5ml Pranarôm
6 Phytophanère, complément alimentaire anti chute de cheveux Phyto
7 Puressentiel diffuseur à chaleur douce blanc pour huiles essentielles Puressentiel
8 Acai extrait 60 softgels Solgar
9 Arko royal gelée royale 1500mg bio 10 ampoules Arkopharma
10 Jus et sirops jus d'argousier bio 200ml Weleda

Sans grande surprise, les femmes qui sont toujours plus attentives à leur santé et leur beauté que les hommes, sont les plus actives sur ces produits à plus de 70%. Elles sont représentatives des cyberacheteuses et donc comprises dans une tranche d'âge de 30 à 55 ans, CSP+.
 
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vendredi 24 janvier 2014

FIN DE VIE: la position de l'Académie de médecine


ACADEMIE  NATIONALE DE MEDECINE

Communiqué de presse / 20 janvier 2014

 

FIN DE VIE

l’Académie nationale de médecine réitère sa position

 

L’Académie nationale de médecine est très sensible à la situation de M. Vincent Lambert et à celle de sa famille, telle qu’elle a été rendue publique. Elle est aussi très attentive aux conclusions du Tribunal administratif de Châlons-sur-Marne, à l’encontre de la décision prise par les médecins hospitaliers. Cette décision des médecins avait été longuement précédée de toutes les procédures prescrites par la Loi de 2005, dite Loi Léonetti.

Coïncidence des faits, cette douloureuse affaire survient au moment où le Président de la République rappelle sa détermination à tenir son engagement électoral n° 21 visant à légaliser «une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Cela illustre combien serait réductrice et inadaptée une législation complémentaire à la Loi de 2005, dite Loi Léonetti. Votée à l’unanimité par le Parlement, elle a permis de préciser le droit des malades et le devoir des médecins dans ces circonstances.

L’Académie nationale de médecine, de longue date très impliquée dans cette réflexion, tient à rappeler la position qu'elle a rendue publique en décembre 2012, à l’occasion du rapport de la Commission Sicard relative à la Fin de vie. Elle tient à préciser qu’il convient de faire la distinction formelle entre « Fin de vie » et « Arrêt de vie ».

           

I- L’arrêt de vie, en réponse à une demande volontaire à mourir alors que la vie en elle-même n’est ni irrémédiablement parvenue à son terme ni immédiatement menacée, ne peut être assimilée à un acte médical. Sans équivoque, quand bien même il s’agirait « seulement » d’une aide au suicide, il s’agit d’une euthanasie active. Il n’est pas dans la mission du médecin de provoquer délibérément la mort. Aucun médecin ne saurait consentir à donner la mort. Aucun médecin ne saurait se voir imposer par la loi de transgresser cet interdit fondateur.

 

II- Le terme « fin de vie » recouvre des situations humaines bien distinctes qui n’autorisent aucun amalgame avec la situation précédente.

 

En toutes circonstances,au-delà des traitements devenus inefficaces, refusant tout acharnement thérapeutique, auquel doivent alors être substitués des soins palliatifs, les médecins et les personnels soignants doivent savoir refuser également toute obstination de soins et y substituer l’accompagnement de la fin de vie, désormais imminente et inévitable.  Cette démarche est du devoir du médecin, quelle que soit la diversité des situations individuelles, quel que soit l’âge auquel survient la fin de vie, du fait de la maladie où d’accident. Il en est de même dans toutes les circonstances de l’inéluctable fin de vie du grand âge. C’est là un problème de santé publique devenu majeur dans notre société du fait de l’accroissement de la longévité. La démarche médicale première de « l’accompagnement » est le soulagement de la douleur, la sédation. Elle doit également comporter un accompagnement humain, affectif et spirituel, tant de la personne que  de son entourage.

 

 

 

III- L’Académie nationale de médecine a déjà tenu clairement à faire apparaître les interrogations éthiques nouvelles qui ont surgi du fait des conséquences de certains échecs de techniques de plus en plus audacieuses, rendues possibles du fait des progrès de la médecine. Ces situations douloureuses peuvent être observées dans le cadre de la prise en charge de certaines pathologies vasculaires sévères (dont  les AVC) qui n’épargnent pas les jeunes, et qui furent longtemps rapidement suivies du décès. Elles sont aussi le fait des traumatismes cérébraux et médullaires, liés notamment aux accidents de la circulation, dont la fréquence et la gravité se sont trouvées amplifiées au sein des jeunes. C’est le cas de Vincent L. Dans ces circonstances, la personne devenue, de façon définitive, physiquement totalement dépendante, survit grâce à des soins constants et très lourds, dispensés dans un cadre institutionnel spécialisé ou dans leur entourage, avec générosité.

 

On ne peut confondre deux situations totalement différentes selon que la personne est ou non demeurée consciente et en capacité relationnelle lui permettant de faire valoir ses droits et d’exprimer sa volonté qui, en  toutes circonstances, doit être respectée.

 

L’Académie nationale de médecine rappelle qu’elle estime que dans l’une et l’autre de ces situations, la loi Léonetti de 2005, en l’état, définit clairement le cadre de la réflexion dont découlera la réponse :

Reconnaître le fait qu’il ne s’agissait  que d’une survie.

Accepter la décision de substituer aux soins prolongés, légitimement obstinés, mais sans doute devenus déraisonnables, le meilleur accompagnement possible du terme différé de cette survie.

 

Les modalités de cet accompagnement ne diffèrent pas de celles qui s’imposent au médecin dans l’accompagnement de toute fin de vie. Cette démarche ne saurait être qualifiée d’ « assistance médicale au suicide » ou de « suicide assisté ».

 

L’Académie nationale de médecine reconnaît que les questionnements les plus délicats surgissent des situations telles que celle de Vincent L. La dépendance physique est totale, mais, en l’absence de toute communication, l’incertitude demeure sur la persistance possible d’un certain niveau de conscience. Cette situation dite « pauci relationnelle » rend impossible le recueil de l’expression de la volonté de la personne.

 

L’Académie nationale de médecine tient ici à souligner que, sans qu’il soit besoin pour cela de légiférer à nouveau, il devient nécessaire de faire progresser dans notre société la notion et l’expression des directives anticipées. Dans les situations d’urgence, s’imposent la sincérité et la transparence des informations données d’emblée (au patient ou à sa personne de confiance, ou à sa famille) sur les traitements entrepris, leurs succès escomptés, mais aussi les échecs toujours possibles, et leurs conséquences probables.

 

L’Académie nationale de médecine souhaite ne pas être tenue à l’écart du débat annoncé par Madame la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé au soir du 16 janvier, dès après qu’a été rendu public le jugement du Tribunal administratif, accélérant de ce fait le débat plus général déjà en cours sur « la fin de vie ».

 

 

 

Références

-          - D. Pellerin. Contribution à la réflexion publique des citoyens sur l’accompagnement des personnes en fin de vie (Mission Sicard). Bull. Acad. Natle, Med. 2012, n° 9, 1843-1870, séance du 11 déc. 2012

-          - D. Pellerin et J.R. Le Gall. Ne pas confondre « fin de vie » et « arrêt de vie », Février 2013. http://www.academie-medecine.fr/communique-de-presse-ne-pas-confondre-fin-de-vie-et-arret-de-vie/

 

 

 

 

 

lundi 2 décembre 2013

ADF 2013 - Le désengagement de l’Assurance-Maladie dans le dentaire n’est-il pas l’avènement d’une médecine à deux vitesses ?


Les dents et la bouche sont des indicateurs de bonne santé. Et pourtant, les soins dentaires prothétiques sont de plus en plus sacrifiés. Ce renoncement concernerait près de 10 % des assurés sociaux, regrette Didier Tabuteau, responsable de la Chaire Santé de Sciences Po, dans son dernier ouvrage «Démocratie Sanitaire, Les nouveaux défis de la politique de santé » (Odile Jacob, sept.2013).

 

A l’occasion de son Congrès annuel, sur le thème "Affirmons nos compétences", l’ADF lance donc une alerte sur les conséquences de ce renoncement aux soins dentaires, désastreuses sur la santé des patients. La sphère bucco-dentaire représente, en effet, la porte d’entrée des bactéries et le signal de nombreuses maladies graves comme le cancer de la bouche, le diabète, les maladies cardiovasculaires. L’absence de ces soins peut donc s’avérer critique pour la santé générale des patients.

 

Le chirurgien-dentiste, un acteur essentiel dans le parcours de soin

Médecin de la bouche à part entière, le chirurgien-dentiste tient un rôle médical incontournable en santé publique. Ce docteur en chirurgie dentaire sait voir au-delà des caries. Il inspecte bien sûr les dents, mais également la bouche, les maxillaires, les tissus attenants,... pour détecter les maladies parodontales, les cancers bucco-dentaires, les troubles du comportement alimentaire, du stress, les interférences éventuelles avec les maladies cardiaques et le diabète,... Au même titre que les autres professions médicales, c’est un acteur essentiel du parcours de soins des patients.

 

L’ADF rappelle sa place au sein de la médecine de parcours, particulièrement ancrée dans l’actualité et qui constitue la pierre angulaire de la stratégie nationale de Santé du Ministre des Affaires sociales et de la santé. La médecine de parcours anticipe les prochaines années, où plusieurs millions de personnes vivront 30 ou 40 ans avec des maladies chroniques.

 

Le désengagement de l’Assurance-Maladie : l’avènement d’une médecine à deux vitesses

La question du remboursement des soins dentaires menacé par un désengagement progressif de l’Assurance Maladie alors que les assurances complémentaires sont appelées à prendre le relais, se place au coeur de la réflexion de la profession.

 

Outre les dangers sur la santé des patients, l’ADF s’interroge sur les coûts induits pour la collectivité, sur l’accroissement du reste à charge pour les patients, sur la sécurité et la qualité des soins alors que certains patients ont un accès désormais limité aux soins « high tech » et donc, sur les risques d’une médecine dentaire à deux vitesses.

 

CHIFFRES-CLES
Près de 41 000 chirurgiensdentistes en exercice
36 900 chirurgiens-dentistes en libéral soit 90 % (source CNO)
38,3 % des femmes (source CNO)

 

La démographie des chirurgiens-dentistes : un enjeu crucial pour la profession et la santé des Français

Des changements extrêmement pragmatiques doivent s’opérer : la répartition des professionnels de santé sur le territoire, la tarification des actes de prévention et d’éducation thérapeutique et l’apparition de nouveaux métiers ainsi que de nouvelles compétences. Les professions médicales sont engagées dans une réorganisation et une collaboration interprofessionnelle.  Le numerus clausus, l’installation des nouveaux diplômés venus de l’étranger, la formation au travail interdisciplinaire sont autant d’enjeux majeurs pour l’avenir des chirurgiens-dentistes.

 

A propos de l’Association dentaire française
Rassemblant 26 organismes professionnels, l’Association dentaire française (ADF) a su s’imposer depuis 40 ans comme le fédérateur de toute une profession. L’ADF constitue une force de représentation de tout premier plan, qui noue un dialogue permanent avec les principaux partenaires de la profession dentaire : pouvoirs publics, Conseil national de l’ordre des chirurgiensdentistes, responsables hospitaliers et universitaires, fabricants de matériels, médecins, pharmaciens. Terrain privilégié de rencontre et de concertation, l'ADF constitue un laboratoire d’idées, une force de proposition dans les domaines du progrès scientifique, de la qualité des produits et des équipements, du service et de la relation avec les patients, de la prévention et de la formation continue.
 
Grand rassemblement annuel dédié à la médecine bucco-dentaire, le Congrès annuel de l’ADF est devenu l‘une des plus importantes manifestations internationales, associant programme scientifique de haut niveau, exposition et formation. Dans l’édition 2013,115 séances, dispensées par 600 conférenciers, couvrent cette année tout le spectre de la discipline. Premier dans son domaine au niveau européen, le Congrès de l’ADF 2013 s’internationalise également. 14 séances seront traduites en simultané et de nombreux experts de renommée internationale seront invités à y présenter leurs travaux. Près de 25 000 praticiens sont attendus à l’édition 2013.

 

I- Les dernières données de la profession dentaire1

Une consommation des soins dentaires au ralenti

La crise conditionne les dépenses de soins, leur report ou leur renoncement. En 2012, la consommation de soins dentaires s’élève à 10,5 milliards d’euros, en hausse de 2,2 % en valeur par rapport à 2011, et de 1,3 % en volume. Après avoir fortement augmenté au début des années 2000, la croissance a tendance à ralentir depuis 20054. Si les dépenses de soins dentaires représentent 5,72 % de la consommation de soins et biens médicaux, elles ne pèsent que pour 2,38 % des dépenses de l’Assurance Maladie obligatoire2.

Un secteur innovant et performant qui n’hésite pas à investir

Le secteur dentaire s’illustre par sa recherche innovante, son savoir-faire dans la fabrication et l’utilisation des technologies de pointe, son adaptabilité aux contraintes techniques liées à la sphère buccale et aux exigences règlementaires de plus en plus drastiques. Il compte en France près de 41 000 chirurgiens-dentistes et un peu moins de 4 000 laboratoires de prothèses.

 

Au 1er janvier 2013, 21 981 chirurgiens-dentistes employaient 44 844 salariés3. 61,7 % des dentistes en activité sont des hommes mais la féminisation se poursuit avec une majorité de femmes parmi les nouveaux entrants dans la profession en France. On compte notamment chez les moins de 30 ans, 59,1 % de femmes4. Compte tenu de la performance des innovations dans ce secteur (matériels de plus en plus sophistiqués et de plus en plus onéreux) les dentistes actualisent régulièrement leurs connaissances et investissent leur capital.

 

Les chirurgiens-dentistes représentent en effet la profession médicale qui se forme le plus. Ainsi les praticiens libéraux ont-ils participé à 62 070 journées de formation (sources CNFCO – 2010), et près de 8 000 professionnels ont assisté aux 115 séances de formation proposées lors du congrès ADF 2012.

 

Docteurs en chirurgie dentaire, les dentistes doivent suivre une longue formation avant d’exercer en cabinet. Cette discipline comprend trois spécialités : l’orthopédie dento-faciale (ODF), la médecine bucco-dentaire (MBD) et la chirurgie orale (CO). Depuis la mise en place d’une année supplémentaire (en 1995-1996), leurs études d’odontologie s’étalent sur 6 ans pour les étudiants qui empruntent le cycle normal et sur 8 ans pour ceux qui accèdent, via l’internat, au cycle long. A la fin de leur cursus, tous ces étudiants doivent soutenir leur thèse pour obtenir le diplôme d’Etat de docteur en odontologie.

 

1 Les dernières données de la profession dentaire issues du rapport socio-économique de la branche dentaire (édition 2013 de la Confédération Nationale des Syndicats dentaires

2 Comptes Nationaux de la Santé (CNS))

3 AG2R-La Mondiale (2010)

4 DREES

 

Un numerus clausus qui doit s’adapter aux nouveaux besoins de la population

Contrepartie de l’importance de la qualité des soins dentaires dans le niveau de santé général de la population française, la profession s’avère très réglementée. Un numérus clausus spécifique, limitant le nombre de nouveaux diplômés en odontologie, est fixé chaque année par arrêt du Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et du Ministère de la santé. Il s’établit à 1200 pour l’année 20135 stable par rapport à 2012.

 

L'évolution du numérus clausus depuis 2007 (de 977 à 1200) (voir tableau en annexe 1) s’est conjuguée à une baisse notable des effectifs de la profession de chirurgiens-dentistes en 2011 (en dessous de ceux de l’année 2000)6 alors que de nouveaux besoins en soins dentaires apparaissent de par le vieillissement de la population française et l’augmentation des maladies chroniques comme le diabète et ce même si la prévention bucco-dentaire a permis une baisse considérable du nombre de caries (division par 3 en 30 ans).

 

Les conséquences de l’arrivée des praticiens étrangers et des praticiens français formés dans les pays de l'UE sur l’équilibre démographique de la profession

Dans l’Hexagone, 90 % des chirurgiens-dentistes français (Métropole + DOM) exercent leur activité en libéral7. Cette liberté d’exercice attire les chirurgiens-dentistes venant de l’étranger.

 

Sur les nouvelles inscriptions au tableau de l’ordre en 2012, 3,5 diplômés étrangers sont comptabilisés pour 10 diplômés français, selon le Conseil National de l’Ordre des chirurgiensdentistes. En effet, si 963 praticiens sont passés par le numerus clausus français, 364 diplômés étrangers venaient essentiellement de Roumanie (au nombre de 182, soit 3 fois plus qu’en 2010), d’Espagne, de Belgique et du Portugal. Des praticiens dont la formation diffère toutefois sensiblement de celles des diplômés français.

 

Selon le dernier rapport socio-économique de la branche dentaire (édition 2013 de la Confédération nationale des syndicats dentaires), l’apport des praticiens étrangers surtout européens, comblerait, semble-t-il, les besoins lié à la limitation du nombre de diplômes ainsi que l’allongement de la durée de leur exercice. L’ADF se demande toutefois jusqu’à quand se prolongera cet équilibre instable et quelles en sont les conséquences ?

 

Désert médical et accès aux soins dentaires

Leurs diplômes obtenus, les chirurgiens-dentistes s’implantent d’avantage dans les régions les plus peuplées. Dans un contexte de libre installation sur le territoire national, les écarts de densité entre le Nord et le Sud de l’Hexagone se creusent. Fin 2011, la densité moyenne de chirurgiens-dentistes est ressortie à 63,4 pour 100 000 habitants. Mais elle est supérieure à 73 pour 100 000 dans le sud de la France (PACA et Corse), en Île-de- France et en Alsace, tandis qu’elle n’atteint que 39 pour 100 000 en Haute-Normandie et en Picardie. De même, un chirurgien-dentiste sur deux est installé dans une agglomération de plus de 200 000 habitants ; a contrario, seuls 6,3 % des praticiens exercent dans les zones rurales.

 

5 Conseil National de l’Ordre des chirurgiens-dentistes (CNO)

6 Source : les dernières données de la profession dentaire issues du rapport socio-économique de la branche dentaire (édition 2013 de la Confédération Nationale des Syndicats dentaires

7 Source Conseil National de l’Ordre des chirurgiens-dentistes (CNO)

 8 Sources : Drees, Comptes de la santé 2011

 

Dans le domaine des soins dentaires, le désert médical semble être devenu une réalité. Tout en relativisant car 99% de la population est à moins de 10 kms d’un cabinet dentaire. L’ADF met en avant l’importance de la répartition géographique. Elle s’interroge : comment peut-il y avoir « continuité des soins » en dessous d’un certain nombre de chirurgiens-dentistes ?

 

 

II- Le remboursement des soins dentaires en question : les risques d’une privatisation des soins

Malgré sa contraction en 2012, le déficit de la branche maladie de la Sécurité Sociale reste abyssal. Ainsi est-il ressorti à 5,85 milliards d’euros, à comparer à un résultat négatif de 8,6 milliards en 2011. Malgré une progression modérée des prestations nettes (+3,3 %) l’an dernier, le système semble à bout de souffle. Pour le financer, les complémentaires santé sont de plus en plus sollicitées. Une contribution croissante qui devrait permettre de compenser les difficultés d’accès aux soins.

 

Les assurances santé viennent donc prendre le relais de l’Assurance Maladie. Mais l’ADF se demande si cette « privatisation » ne risque pas de nuire à la qualité des soins, en instaurant une médecine dentaire à deux vitesses.

 

Des soins dentaires parfois sacrifiés

La crise a creusé les inégalités dans l’accès aux soins. C'est ce que révèlent les résultats du septième Baromètre Santé & Société mené par Europ Assistance et le CSA. Ainsi, cette enquête montre que 33% des Français interrogés disent avoir renoncé ou reporté des soins médicaux pour des raisons financières en 2013. Une proportion en augmentation par rapport à l'année précédente (+6 points). La France se distingue d’ailleurs par son niveau élevé de renoncement. Les femmes sont particulièrement concernées (41%, contre 23% des hommes) de même que les 18-39 ans (40%, contre 22% des 60 ans et plus). Et ce sont les soins dentaires qui ont été les plus sacrifiés (25%) devant les lunettes (17 %) (Quand on parle soins dentaires, il s’agit évidemment de prothèse) Le non recours aux soins dentaires pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la santé des patients en général et augmenter le coût économique, à terme, pour la collectivité. La sphère buccodentaire représente, en effet, la porte d’entrée ou le signal de nombreuses maladies graves comme le cancer de la bouche, le diabète ou encore les maladies cardio-vasculaires. Son examen régulier peut contribuer à améliorer le diagnostic précoce de ces pathologies et ainsi, de sauver ou prolonger la vie de patients.

 

Le désengagement de la sécurité sociale et l’entrée en scène des complémentaires santé

Dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé, les prestations de la branche maladie de la Sécurité Sociale progressent lentement, à un rythme toutefois moins élevé que le coût de soins dentaires. En effet, la part de la sécurité sociale dans la prise en charge de l’ensemble des soins dentaires tombe de 35,5 % en 2000 à 32,14 % en 20119. Ainsi, les organismes complémentaires dont la contribution grimpe de 32,14 % à 38,3 % viennent prendre partiellement le relais. Cette évolution allège le reste à charge des ménages en venant combler le désengagement de l’Assurance Maladie, dont les organismes complémentaires viennent prendre le relais.

 

9 Comptes nationaux de Santé de 2000 à 2011


Dans ce contexte de désengagement progressif de l’Assurance Maladie, l’ADF se demande comment assurer des soins de qualité lorsque les cabinets dentaires sont en difficulté (investissement en matériel innovant, hausse des taxes, coût du personnel, contraintes administratives …). Alors même que la Sécurité sociale n'a pas augmenté ses tarifs de remboursement sur les actes dentaires de base (carie, dévitalisation, détartrage...) depuis plusieurs années et que les prises en charge des soins prothétiques et orthodontiques sont bloquées depuis 1988. Didier Tabuteau reconnaît d’ailleurs dans son dernier ouvrage «Démocratie Sanitaire, les nouveaux défis de la politique de santé » que « le retour à des tarifs opposables, c'est-à-dire fixés par la Sécurité sociale et respectée par les praticiens, ne peut toutefois être envisagé sans une revalorisation des tarifs obsolètes… ».

 

La règle des 1/3,1/3,1/3 (Assurance Maladie, assurances complémentaires santé, assurés) n’est donc plus à l’ordre du jour dans le secteur bucco-dentaire.

 

L’essor des complémentaires santé, la question du reste à charge et les répercussions pour le secteur dentaire

Les chirurgiens-dentistes se montrent particulièrement concernés par la réforme dédiée au financement complémentaire pour les salariés. En effet, l'accord sur la sécurisation de l'emploi, conclu le 11 janvier 2013, a institué une obligation pour les entreprises de mettre en place une complémentaire santé pour leur personnel avec des garanties minimales. Il s’agit de la création d’une sorte de service minimum de couverture complémentaire santé. Cet essor des complémentaires santé va toutefois aller de pair avec l’accroissement du reste à charge. Il sera, en effet, proposé aux quelques 25 % de salariés du privé qui ne disposent pas d'une mutuelle d'entreprise, une couverture correspondant à un panier de soins minimal. Son coût irait d'une vingtaine à une trentaine d'euros par salarié et par mois (hors couverture du conjoint et de la famille). Or, plus de 3 millions de salariés seraient concernés, dont 400.000 ne bénéficient aujourd'hui d'aucune mutuelle santé. L’Etat renforce donc son pouvoir de régulation tout en diminuant son effort financier. Il fixe par là même des règles au secteur assurantiel privé qui lui-même les répercutera aux praticiens.

 

L’évolution de la relation dentistes/assureurs et ses conséquences pour la qualité des soins

A nouveau contexte, nouvelles forces en présence. La montée en puissance des assurances complémentaires santé dans le financement des soins dentaires va modifier les relations avec les chirurgiens-dentistes. En effet, leur poids s’avère non négligeable : les organismes complémentaires d'Assurance Maladie ont couvert en 2011 13,7% de la consommation de soins et de biens médicaux, contre 13,5% en 201010. Leur financement a atteint 24,6 milliards d'euros en 2011. Or l’Assurance Maladie complémentaire couvre très partiellement les compléments d’honoraires et très rarement les actes ignorés par l’Assurance Maladie Obligatoire. Une meilleure connaissance des soins prodigués par les chirurgiens-dentistes s’avère crucial pour maintenir une haute qualité des soins.

 

L’accord conclu récemment entre l’Assurance maladie, l’UNOCAM qui regroupe les opérateurs en Assurance Maladie complémentaire, qu'il s'agisse des mutuelles, des entreprises d'assurances, des institutions de prévoyance ou du régime local d'Alsace-Moselle, et la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), va dans ce sens.

 

10 Comptes nationaux de la santé, Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, 14 décembre 2012.

 

En effet, le 17 juillet 2013, les trois parties ont signé l’avenant n° 3 à la convention nationale des chirurgiens-dentistes (conclue les 11 et 19 mai 2006 et publiée au Journal officiel du 18 juin 2006). Cet accord confirme l’entrée des assureurs complémentaires dans le cadre conventionnel tripartite. La mise en œuvre de cet avenant, prévue au cours de l’été 2014, va permettre l’entrée en vigueur de la classification commune des actes médicaux, le 1er juin de l’année prochaine, et donc la codification à la bonne nomenclature pour les dentistes.

En outre, l’UNOCAM et la CNSD se sont entendues sur une charte de bonnes pratiques régissant les relations entre les chirurgiens-dentistes et les organismes complémentaires d’Assurance Maladie. A la suite de cette entente, la première commission de suivi de la charte se réunira le 28 novembre prochain.

 

Enfin, l’Union nationale des caisses d’Assurance maladie et l’UNOCAM sont désormais d’accord pour soumettre à la CNIL une liste de 16 codes de regroupement d’actes pour la transmission par les caisses d’assurance maladie obligatoire des informations nécessaires à la liquidation des prestations par les organismes complémentaires d’assurance maladie. Il s’agit, en effet, de déterminer les données de remboursement transmises par les caisses d’assurance maladie aux organismes complémentaires d’assurance maladie dans les flux NOEMIE.

 

Cette amélioration de la connaissance à venir de l’activité des chirurgiens-dentistes représente, en effet, un préalable, à la réforme structurelle du secteur dentaire. L’avenant n°3 contribuera également à aider les organismes complémentaires à mieux connaître les actes et les soins, donc à mieux les rembourser. Dans l’ensemble, cet accord constitue une avancée pour le patient et pour l’ensemble de ceux qui participent à la rémunération des chirurgiens-dentistes.

 

Conclusion

Afin de soutenir la profession, l’ADF sollicite auprès des pouvoirs publics une revalorisation des soins en chirurgie dentaire - les moins chers d’Europe -, afin de prendre en compte les évolutions du métier, notamment la haute technologie des plateaux techniques et les exigences de qualité et de sécurité. Les frais de fonctionnement représentent aujourd'hui 70% du chiffre d'affaires d'un cabinet alors qu'ils ne ressortaient qu’à 30% il y a trente ans.

 

La mise en place de la future Classification commune des actes médicaux (CCAM), actée lors de la signature du dernier avenant conventionnel, permettra, en tous cas, de libeller tous les actes délivrés par le chirurgien-dentiste. Par la suite, une prise en compte financière par les pouvoirs publics s’avèrera indispensable.