Nora ANSELL-SALLES

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lundi 19 mai 2014

polémique autour de la piscine MOLITOR

Seul le prononcé fait foi
Comment comptez-vous peser sur les nouveaux gestionnaires de Molitor pour que les tarifs proposés ne la transforment pas immédiatement en ghetto de riches ?
 
Julien Bargeton, adjoint en charge des Finances, des Sociétés d’économie mixte, des Marchés publics et des Concessions - Vous évoquez l’ouverture de la piscine Molitor. Je tiens à vous rappeler en préambule que la gestion de cette piscine n’a jamais été un équipement en gestion municipale.

De sa création en 1933 à sa fermeture en 1989, l’exploitation a toujours été confiée à un organisme privé.

Je me réjouis aujourd’hui de sa réouverture, après quelque 25 années d’abandon durant lesquelles cet équipement  emblématique de la Ville de Paris, à forte valeur patrimoniale et historique, a été livré aux déprédations et à l’usure du temps.

Je voudrais insister sur le fait que le recours aux capitaux privés, pour restaurer ce monument classé de grande valeur, a été rendu nécessaire eu égard aux coûts des travaux pour rendre l’état originel de sa décoration Art Déco. Ils se sont élevés à plus de 65 M€, que la Ville n’était pas en mesure de supporter, d’où sa si longue fermeture de plus de 20 ans. Ce que nous pouvons surtout regretter sur Molitor, c’est l’absence d’intervention de la Ville à la fermeture de l’équipement en 1989 et son manque d’anticipation les années précédant cette fermeture : cela aurait certainement permis une opération de rénovation bien moins coûteuse.

Par comparaison, avec une somme de cet ordre, la Ville a pu enregistrer l’ouverture de 6 piscines municipales au grand public entre 2001 et 2014. Vous noterez, d’ailleurs, que cet effort sera amplifié au cours de cette mandature avec la création de nouvelles piscines et l’aménagement de baignades extérieures. En termes de priorité de politique publique et d’accessibilité des Parisiens aux équipements publics, notre majorité doit être fière de son bilan et doit continuer à être exigeante pour la réalisation de ses engagements.

Je vous rappellerais par ailleurs que l’exploitation de la piscine ne permet pas de rentabiliser ces investissements colossaux ; c’est pourquoi il a fallu l’adosser à un complexe de sport, de santé et du bien-être, comprenant un hôtel et un spa, qui puisse viabiliser le projet sur le long terme, et garantir l’ouverture et la préservation architecturale de ce temple de la pratique sportive. Ce projet, seul un opérateur privé pouvait le réaliser.

La priorité de cette opération était donc avant tout la sauvegarde d’un monument en danger de mort ; nous sommes fiers d’y être parvenus sans avoir mis à contribution les  Parisiennes et les Parisiens.

Cela étant dit, nous sommes d’accord sur le fait que les tarifs proposés par l’occupant sont actuellement très élevés et ne permettent pas d’envisager un usage familial de cette piscine.

Comme vous le savez, les termes du contrat conclu, un bail emphytéotique administratif, n’autorise pas l’intervention de la Ville dans la fixation des tarifs. Le titulaire du bail, la société COLPSA, avait néanmoins marqué en 2008 sa volonté de prendre en compte les besoins exprimés par la Ville, en manifestant son intention de soumettre des propositions pour l’accès des scolaires.

COLPSA et la Ville sont d’ores et déjà en négociation pour établir une convention en vue d’attribuer des créneaux scolaires à différentes écoles, en concertation avec les services de la Ville et le Rectorat.

Il ne s’agit pas là d’une « mesurette ». En tout cas, je ne considère pas la natation scolaire et le « savoir nager » comme une
 « mesurette ». Il s’agit d’une priorité de la politique sportive de la Ville.

Pour compléter ces efforts, je vous propose que la Maire de Paris interpelle le titulaire du BEA en lui demandant d’étudier sans délai une tarification qui ouvre l’accès de l’équipement à un public plus large.


Pouvez-vous nous assurer que les tarifs d’entrée dans les équipements publics de la Ville demeureront stables sur l’ensemble de la mandature ?

Êtes-vous favorable à la création d’une tranche supplémentaire de revenu pour la grille tarifaire commune relative aux centres d’animations, aux restaurants scolaires et aux conservatoires municipaux, qui s’appliquerait aux ménages parisiens les plus aisés, comme nous vous l’avions demandé à plusieurs reprises lors de la précédente mandature ?

Julien Bargeton, adjoint en charge des Finances, des Sociétés d’économie mixte, des Marchés publics et des Concessions - Concernant les équipements publics, je tiens à préciser qu’en 2012, la révision de la grille tarifaire des équipements sportifs municipaux s’expliquait par le fait que les tarifs appliqués étaient excessivement bas, une fois rapportés au coût d’entretien de ces équipements ; à titre d’exemple, les participations versées par les associations sportives, principaux usagers des équipements, subventionnées par ailleurs, s’élevaient à 1% de leurs charges de fonctionnement. Ce relèvement faisait d’ailleurs suite à différentes  recommandations de la Chambre Régionale des Comptes et de l’Inspection Générale. De plus, les tarifs mis en oeuvre étaient extrêmement bas comparés à ceux pratiqués par les autres municipalités. Les tarifs découlant de la revalorisation opérée en 2012 demeurent comparativement très modérés, et la gratuité a même été maintenue pour certains utilisateurs.

D’une manière plus générale, la tarification des équipements publics de la Ville n’est pas figée par principe : elle doit être constamment réétudiée, ne serait-ce qu’à des fins de mise en cohérence de tarifs différents pour des situations similaires, mais aussi en lien avec le programme d’ouverture de nouveaux équipements, avec leur schéma de financement, et en lien avec les projets d’amélioration de la qualité de l’offre. C’est un sujet qui dépasse le seul cas des équipements sportifs, et qui a un impact important sur les ressources du budget de la collectivité parisienne : il sera débattu notamment lors des discussions sur le prochain budget ainsi que sur le financement du programme d’investissements de la mandature.

Nous pouvons cependant affirmer à ce stade que les tarifs appliqués resteront raisonnables, et proportionnés au regard des différentes situations de ressources des Parisiens.



 

mercredi 22 mai 2013

Optic 2000 : un modèle coopératif au service du consommateur


Fort de la solidité et de la stabilité de son modèle économique coopératif, Optic 2000 revendique et développe depuis longtemps un positionnement articulé autour d'un axe fort : l'accès aux soins de qualité pour tous.

 

Depuis sa création en 1969 l'enseigne n'a cessé de croître pour devenir leader de la distribution optique en France, 1ère enseigne non-alimentaire du pays par nombre de point de vente : avec 1 200 points de vente au 1er janvier 2013, 80 % d'entre nous se trouvent à moins de 15 minutes en voiture d'un magasin Optic 2000...

 

Bien plus que des commerçants les opticiens du groupe s'affichent comme de véritables professionnels de la santé, conscients du rôle qu'ils ont à jouer dans le fonctionnement du système de santé français.

 
  

Coup de projecteur sur l'engagement en direction des professionnels de santé.

 
 
L’opticien partenaire et professionnel de la santé

 
  

Optic 2ooo, premier partenaire des complémentaires santé

 

Les opticiens Optic 2ooo ont passé des accords de partenariat avec de nombreuses complémentaires santé pour permettre aux clients de bénéficier de réels avantages. Au sein du groupement, une Direction des Partenariats santé a été créée : des outils informatiques et des process ont été créés afin de normaliser et de réguler les pratiques en magasin. En fonction de ces accords, les clients peuvent bénéficier :

 

®    De tarifs appropriés à chaque type de correction et de verre,

®    D’une réduction de la participation financière restant à charge (voire une dispense totale d’avance sur frais grâce au tiers-payant),

®    D’un équipement qui correspond à leurs besoins,

®    D’accords spécifiques avec les plus grands verriers (Essilor, BBGR, Carl Zeiss Vision, Novisia…).

 

L’enseigne lutte ainsi contre la marchandisation de la santé, pour défendre une consommation raisonnée.

 

Quelques chiffres :

 

®    Optic 2ooo est partenaire de près de 400 complémentaires santé.

 

Le permis européen

 

La position de leader et de précurseur du groupe conduit à toujours plus de transparence et d’exemplarité. Le permis de conduire européen en est un exemple : entré en vigueur le 19 janvier 2013, il précise, en application de la directive européenne sur le permis de conduire : « Tout candidat à un permis de conduire devra subir les examens appropriés pour s’assurer qu’il a une acuité visuelle compatible avec la conduite des véhicules à moteur. »

 

Dans le cadre de sa mise en place, Optic 2ooo et OptissimO ont lancé une expérimentation inédite en Alsace, permettant aux candidats au permis de conduire de faire tester gratuitement leur aptitude visuelle à la conduite chez les 54 opticiens partenaires. Depuis le lancement de « Mon permis à portée de vue », en avril 2012, ce sont plus de 1 000 personnes qui ont pu bénéficier de ces tests gratuits. Véritable enjeu pour la France en matière de sécurité routière et de prévention, cette expérimentation est prolongée en 2013 en Alsace. En effet, 90% des informations nécessaires à la conduite passent par la vue et 8 millions de conducteurs ont un défaut visuel non ou mal corrigé.

 

L’expérimentation « Mon permis à portée de vue » s’inscrit, en 2012 et 2013, au Plan d’actions de sécurité routière (PDASR) du Bas-Rhin.

 

Quelques chiffres :

 

®    Près de 1 400 candidats au permis de conduire ont bénéficié des tests gratuits.

®    1/3 des candidats testés, dont l’âge moyen est de 21 ans, sont déjà porteurs d’un équipement optique (lunettes et/ou lentilles de contact).

®    Moins de 2% ont une acuité visuelle binoculaire inférieure à 5/10ème (seuil fixé pour une conduite en toute sécurité).

®    20% ont néanmoins été orientés vers un ophtalmologiste.

®    Plus de 98% des candidats testés estiment que la démarche est utile.

®    90% d’entre eux pensent qu’un contrôle de vue devrait être systématique.

 

La certification AFNOR

 

L’enseigne Optic 2ooo s’est engagée dans une démarche de certification AFNOR pour l’ensemble de son réseau. Lancée en mars 2011, cette mise en place s’inscrit dans la volonté de garantir toujours plus de service à ses clients.

 

La certification AFNOR implique un engagement très fort de chaque magasin : pour pouvoir prendre soin de la santé visuelle de tous, chaque membre de l’équipe se doit d’être irréprochable en matière de qualité de service client. Une organisation optimale du magasin et la formation régulière des collaborateurs constituent des éléments-clefs. L’obtention de la certification n’est possible que si le magasin répond à une quinzaine de critères très complets, répartis sous six grands thèmes : déontologie et éthique, accueil du client, relations avec les partenaires santé et les prescripteurs, prestation de service, suivi et satisfaction du client. Ils permettent de mesurer la qualité des conseils, des prestations et des services qui sont fournis en magasin, de valider la cohérence entre l’ordonnance et le produit proposé dans le respect du cadre légal, et enfin de tester l’engagement de loyauté, de confiance et de transparence vis-à-vis des complémentaires santé.

 

Quelques chiffres :

 

®    Au 15 avril 2013, 240 opticiens Optic 2ooo sont certifiés, soit près de 67% de l’ensemble des magasins d’optique certifiés en France.

®    50% du réseau devrait être certifié d’ici fin 2013.

®    Objectif : 100% du réseau certifié d’ici fin 2015.



Optic 2ooo, spécialiste de la Basse Vision

 

En France, 3 millions de personnes sont concernées par des déficiences visuelles. Partant de ce constat, Optic 2ooo s’implique depuis plusieurs années dans la Basse Vision, avec un double engagement :

 

®    Le développement de Centres agréés spécialistes Basse Vision sur l’ensemble de son réseau (111 centres à ce jour, objectif de 150 centres d’ici à fin 2013),

®    L’ouverture du Centre Basse Vision CECOM (Centre d’essais et de conseils en optique pour les personnes malvoyantes) avec la Fondation Groupe Optic 2ooo.

 

Ouvert en octobre 2010, le Centre Basse Vision CECOM a pour vocation d’informer les malvoyants, de leur faire essayer et de leur conseiller les aides visuelles les mieux adaptées à leurs besoins. Ce service gratuit permet aux personnes parfois sous-informées d’envisager une amélioration de confort de vue et donc de vie. Situé à proximité de l’Institut de la Vision, à Paris, le Centre Basse Vision CECOM est un service informatif, neutre et personnalisé, à but non lucratif, ni commercial, ni médical.

 

 

 

 

Créé en 1962 par cinq opticiens de l’ouest de la France, le Groupement d’achats des opticiens lunetiers (Gadol) a donné naissance, sept ans plus tard, à l’enseigne
Optic 2ooo. Depuis 1969, celle-ci n’a cessé de croître pour devenir leader de la distribution optique en France, première enseigne non-alimentaire du pays par nombre de points de vente.

 

Le Groupe Optic 2ooo est aujourd’hui composé de :

 

®      Optic 2ooo : 1 200 points de vente,

®      Gadol : 225 points de vente,

®      Optic 2ooo Suisse (création en 1999) : 53 points de vente,

®      Lissac (rachat en 2005) : 208 points de vente,

®      AUDIO 2OOO (création en 2009) : 258 points de vente,

®      Audioptic Trade Services, GIE qui fournit produits et services aux différentes enseignes.

 

Toutes ces sociétés ont contribué à dégager en 2012 un chiffre d’affaires magasins de 1 182 millions d’euros TTC.

 

 

NDLR : MGEFI et OPTIC 2000

Dans le cadre de la convention  Optistya les adhérents de la MGEFI bénéficient de la charte signée avec  enseignes Optic 2000 signataires de la convention soit environ 1/3 du réseau Optic 2000

Rendez-vous sur le site mgefi.fr

mercredi 14 novembre 2012

Complémentaire santé : Istya crée son réseau audio


 

Après avoir fait leurs armes dans I’ optique les Ocam investissent le secteur de l‘audition Jusqu’ au 26 novembre, les centres audio peuvent postuler pour intégrer le futur réseau Audistya exigeant sur la qualité moins sur les tarifs.

 

Suite de l’article dans le supplément de novembre de « Bien vu ».

 

Nota : Audistya sera ouvert aux adhérents MGEN MGET MCDef et MAEE Les adhérents de la MGEFI et de la MCF en bénéficieront également sous réserve d approbation par leur assemblées générales respectives courant 2013.

mardi 6 novembre 2012

Accord sur les dépassements de tarifs des médecins : Rien pour les patients et de multiples paradoxes


Aux termes de l’accord signé entre les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie, les patients ne paieront pas moins chers, ils ne connaitront pas plus qu’auparavant le montant de leur consultation et seront remboursés en fonction de leurs cotisations volontaires par un assureur complémentaire comme avant.

Pour autant, les paradoxes surgissent à chaque ligne de l’accord :

Paradoxe d’un accord négocié pied à pied par un Directeur de l’Assurance-maladie nommé par le précédent gouvernement pour tenir une promesse électorale de François Hollande. Alors que ce Directeur a porté avec conviction et efficacité une politique de libéralisme, réduisant les remboursements et augmentant les inégalités de santé, la presse le qualifie, à bon escient au vu des événements, de vice-ministre de la santé.

Paradoxe d’un accord censé encadrer les dépassements voir même les plafonner, qui au contraire donne comme objectif validé par tous les acteurs, à tous les médecins spécialistes d’augmenter leurs tarifs à 150% au-dessus des tarifs de l’Assurance maladie. Or 50% des médecins spécialistes ne pratiquaient pas de dépassements de tarifs.

Paradoxe d’un accord qui devait encadrer les dépassements et qui en lieu et place d’un plafond des dépassements, met en place un plancher pour les tarifs, sans processus réellement opérationnel, pour limiter les abus tant les exceptions sont nombreuses et les contrôles inapplicables.

Paradoxe d’un accord qui a été précédé de dénonciations médiatiques des dépassements exorbitants d’une minorité de médecins, notamment hospitaliers, et qui encourage désormais ces dérives. Parmi les critères de l’accord permettant d’échapper à tout plafonnement, nous voyons revenir la « notoriété », garantie de dépassements à 6 ou 7 fois les tarifs de l’Assurance maladie pour certains praticiens des CHU parisiens.

Paradoxe d’un accord qui devait en priorité résoudre la question épineuse des dépassements du secteur chirurgical, et qui n’est pas signé par l’acteur essentiel Le Bloc, syndicat  qui représente plus des deux tiers des Anesthésistes, Obstétriciens, Chirurgiens.

Paradoxe d’un accord qui n’a pas abordé une seule fois le sujet majeur de l’origine des dépassements tarifaires du secteur chirurgical. Cette origine est pourtant connue : l’attribution des moyens financiers disponibles depuis des décennies à certaines spécialités contre d’autres -le secteur chirurgical ou la médecine générale-. Certains actes chirurgicaux voient leurs tarifs bloqués depuis vingt ans, du fait de ce retard tarifaire organisé. Confortant cette situation, le syndicat historique des médecins a introduit dans l’accord une disposition qui renforce ce mécanisme de mise à l’écart des spécialités perdantes, chirurgie et médecine générale : l’acte majoré de consultation des médecins spécialistes à 46 euros est désormais autorisé trois fois par an au lieu de deux fois pour chaque malade. Encore une fois un groupe favorisé contre les autres.

Paradoxe d’un accord où l’on demande à l’Assurance maladie et au syndicat historique qui ont créé la situation actuelle de porter désormais une politique de correction et de rééquilibrage des déséquilibres qu’ils ont eux-mêmes conçus entre spécialités médicales.

Paradoxe d’un accord qui accroît le différentiel entre les médecins spécialistes et les médecins généralistes alors que la puissance publique entend promouvoir la médecine générale et les soins de premier recours. Une nouvelle fois, nous voyons des augmentations immédiates pour les médecins spécialistes et l’annonce de futures mesures financières pour les médecins généralistes. Mesures pour 2013 ou 2015 selon les déclarations, ce flou en dit long sur le peu d’estime pour les généralistes et ne peut que renforcer la crise démographique et les déserts médicaux.

Paradoxe d’un accord défendu bruyamment par le syndicat des médecins généralistes créé pour défendre l’accès aux soins et les tarifs opposables. Par son accord enthousiaste, il légitime contre son acte fondateur la généralisation des dépassements de tarifs pour la promesse d’un plat de lentilles. Gageons que le réveil sera douloureux et les lentilles amères. 

Paradoxe enfin des complémentaires santé pétitionnant contre les taxes et qui retrouvent subitement une enveloppe financière pour rembourser une partie des tarifs opposables. Cette rupture profonde des positionnements respectifs de l’Assurance maladie solidaire et des assureurs complémentaires santé est obtenue au détour d’un avenant conventionnel sans réflexions ou débats sur les conséquences envisageables et surtout sans vote parlementaire. Alors que l’objectif revendiqué des assureurs complémentaires santé est de conventionner les médecins et les professionnels de santé pour peser sur les prix, les syndicats, fascinés par l’enveloppe financière annoncée, se félicitent de cette évolution. Il ne manque que le champagne et beaucoup, beaucoup d’aspirine pour la gueule de bois qui suivra au réveil.

Seul Christian Saout et les associations de patients ont émis des réserves sur cet accord entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins. Au vu du résultat, chacun comprend pourquoi les patients et leurs représentants ne sont pas associés aux négociations conventionnelles qui les concernent pourtant au premier chef.

jeudi 18 octobre 2012

Dépassements de tarifs: grande embrouille et déconstruction de notre système de santé


Coup de théâtre dans la négociation conventionnelle: les mutuelles annoncent qu’elles vont financer l’augmentation de certains actes opposables. Pour être précis, cette proposition ne vise pas les dépassements de tarifs (qui font l’objet d’une autre discussion). Elle concerne bel et bien les actes opposables.

En clair, les Mutuelles vont se substituer à l’Assurance Maladie pour rémunérer certains médecins spécialistes. Il s’agit donc d’une modification essentielle des fondements de la Sécurité sociale, de notre système de santé et de son financement solidaire sans débat ni prospective. Le syndicat historique des médecins, tout heureux des quelques euros que les médecins récupèreront, se félicite bruyamment de ce changement.

Dans le même temps, les mutuelles entendent obtenir la possibilité de conventionner les professionnels de santé, dont les médecins en échange de cet effort. Une proposition de loi* vient opportunément d’être déposée pour permettre ce conventionnement par voie législative.

L’effort consenti par les mutuelles est d’abord celui de leurs adhérents qui vont cotiser davantage. Contrairement aux cotisations à l’Assurance Maladie qui sont proportionnelles aux revenus, les cotisations des complémentaires sont les mêmes quel que soit le revenu. Ce qui modifie le niveau de cotisations, ce sont les prestations prises en charge, plus importantes pour une cotisation plus chère. Au final, à moins d’une investigation poussée auprès de la mutuelle concernée, rares sont ceux qui savent vraiment comment leurs dépenses de santé sont couvertes ni non plus quels sont les frais de gestion de ladite mutuelle.

La promesse de la FNMF s’élève à 150 millions d’euros sur les actes de quelques spécialités médicales. Ce n’est pas cher payé pour acquérir les clés du conventionnement des professionnels. Tempérons l’engouement des syndicats médicaux pour ce « plat de lentilles » en rappelant que ni l’UNOCAM ni la FNMF, n’engagent leurs membres. Surtout, si une telle mesure arrive à son terme, il n’est sans doute pas inutile de rappeler à leurs mandants et, de manière générale à l’ensemble des professionnels de santé, qu’ils se trouveront très vite face à des milliers d’assureurs qui discuteront pied à pied les prix de chacun de leurs actes. Bienvenue dans le monde des carrossiers agrées face aux voitures accidentées.

Du point de vue des usagers, dont personne ne semble se soucier, ils seront réduits à une clientèle captive des assureurs privés ou mutualistes et devront se faire soigner dans le réseau de leur assureur en échange d’un meilleur remboursement. Les malades deviennent ainsi eux-mêmes captifs et impacteront indirectement sur les tarifs des médecins. Ils devront baisser leurs tarifs pour être choisis et conserver leur patientèle. Les 150 millions seront donc un investissement particulièrement rentable et avec une rapidité sans égale pour les assureurs.

Avant qu’il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer, il reste à en appeler à nos élus, les parlementaires nouveaux et anciens, auxquels nous avons en confiance donné mandat pour protéger l’accès aux soins, la transparence des comptes et l’égalité devant l’impôt.

 

* Proposition de loi n° 296 visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins, enregistrée à la présidence de l'Assemblée nationale le 16 octobre 2012.

Dépassements de tarifs: grande embrouille et déconstruction de notre système de santé


Coup de théâtre dans la négociation conventionnelle : les mutuelles annoncent qu’elles vont financer l’augmentation de certains actes opposables. Pour être précis, cette proposition ne vise pas les dépassements de tarifs (qui font l’objet d’une autre discussion). Elle concerne bel et bien les actes opposables.

En clair, les Mutuelles vont se substituer à l’Assurance Maladie pour rémunérer certains médecins spécialistes. Il s’agit donc d’une modification essentielle des fondements de la Sécurité sociale, de notre système de santé et de son financement solidaire sans débat ni prospective.

Le syndicat historique des médecins, tout heureux des quelques euros que les médecins récupèreront, se félicite bruyamment de ce changement.
Dans le même temps, les mutuelles entendent obtenir la possibilité de conventionner les professionnels de santé, dont les médecins en échange de cet effort. Une proposition de loi[1] vient opportunément d’être déposée pour permettre ce conventionnement par voie législative.

L’effort consenti par les mutuelles est d’abord celui de leurs adhérents qui vont cotiser davantage. Contrairement aux cotisations à l’Assurance Maladie qui sont proportionnelles aux revenus, les cotisations des complémentaires sont les mêmes quel que soit le revenu. Ce qui modifie le niveau de cotisations, ce sont les prestations prises en charge, plus importantes pour une cotisation plus chère. Au final, à moins d’une investigation poussée auprès de la mutuelle concernée, rares sont ceux qui savent vraiment comment leurs dépenses de santé sont couvertes ni non plus quels sont les frais de gestion de ladite mutuelle.

La promesse de la FNMF s’élève à 150 millions d’euros sur les actes de quelques spécialités médicales. Ce n’est pas cher payé pour acquérir les clés du conventionnement des professionnels. Tempérons l’engouement des syndicats médicaux pour ce « plat de lentilles »  en rappelant que ni l’UNOCAM ni la FNMF, n’engagent leurs membres. Surtout, si une telle mesure arrive à son terme, il n’est sans doute pas inutile de rappeler à leurs mandants et, de manière générale à l’ensemble des  professionnels de santé, qu’ils se trouveront très vite face à des milliers d’assureurs qui discuteront pied à pied les prix de chacun de leurs actes. Bienvenue dans le monde des carrossiers agrées face aux voitures accidentées.

Du point de vue des usagers dont personne ne semble se soucier, ils sont réduits à devenir une clientèle captive des assureurs privés ou mutualistes et devront se faire soigner dans le réseau de leur assureur en échange d’un meilleur remboursement. Les malades deviennent ainsi eux-mêmes captifs et impacteront indirectement sur les tarifs des médecins. Ils devront baisser leurs tarifs pour être choisis et conserver leur patientèle. Les 150 millions seront donc un investissement particulièrement rentable et avec une rapidité sans égale pour les assureurs.

Avant qu’il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer, il reste à en appeler à nos élus, les parlementaires nouveaux et anciens, auxquels nous avons en confiance donné mandat pour protéger  l’accès aux soins, la transparence des comptes et l’égalité devant l’impôt. Mesdames et Messieurs les Parlementaires, à vous de jouer pour donner une chance à notre système de santé en refusant cette proposition de loi.


[1] Proposition de loi n°296 visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins, enregistrée à la présidence de l’assemblée nationale le 16 octobre 2012.
Ce texte est également paru sur le blog :  www.martialolivierkoehret.net
Pour plus de renseignement, vous pouvez aussi vous rendre sur le site de l'association Soins Coordonnés: www.soinscoordonnes.fr