Nora ANSELL-SALLES

samedi 30 décembre 2023

PropTech en Afrique : Vers une année 2024 d'innovation, de durabilité et de collaboration


Pour les spécialistes du secteur de l'immobilier à jour dans les tendances, il n'est plus un secret que la PropTech s'impose de plus en plus aux constructeurs en Afrique ; tant la demande en logements modernes devient forte.

En cette fin d'année 2023, je vous livre quelques conseils qui vous permettront de vous préparer à embrasser une nouvelle ère d'innovation, de durabilité et de collaboration.

Personnalisation et adaptabilité 

L'avenir de la PropTech en Afrique réside dans la personnalisation et l'adaptabilité. Encouragez-vous et vos collègues à penser de manière créative, à concevoir des solutions qui répondent spécifiquement aux besoins variés des marchés locaux. Les technologies flexibles et adaptables auront un impact plus profond dans un continent aux multiples facettes.

Énergie durable 

Particulièrement en Afrique, il y a d'énormes opportunités à explorer dans le domaine de l'énergie durable. Nous sommes sur un continent riche en ressources naturelles qui offre un terrain propice au développement de solutions immobilières respectueuses de l'environnement. Investir dans des initiatives écologiques non seulement favorise la durabilité, mais ouvre également la voie à une croissance économique durable.

Collaboration fructueuse 

Je ne cesserai jamais de le répéter. La collaboration est la clé du succès. Tissez des liens solides avec des acteurs variés du secteur, des start-ups locales aux entreprises établies, en passant par les organismes gouvernementaux. Ces forces fusionnées peuvent relever les défis et exploiter les opportunités, façonnant ainsi l'avenir de la PropTech en Afrique de manière plus holistique.

Je suis convaincu que 2024 offrira des perspectives énormes pour la PropTech en Afrique. Restons donc ouverts à l'innovation, engagés envers la durabilité et unis dans notre quête de progrès.

En cette période festive, je souhaite à tous mes abonnés une année 2024 prospère, pleine de succès et d'opportunités. Que vos projets immobiliers soient couronnés de réussite, et que la collaboration et l'innovation continuent de guider notre chemin vers un avenir radieux.

Ariel Dossa
PDG ARMAG AFRIQUE

jeudi 28 décembre 2023

Le regard de Kulmie Samantar sur l'ADOM

Kulmie Samantar 
IMT Partners - Management de transition

En charge des questions assurance, santé, private equity et Italie


👉Comment avez-vous connu l'Adom ?

Nous suivons régulièrement le fil d’actualités de l’ADOM sur les réseaux sociaux car au sein d’IMT Partners nous nous intéressons beaucoup au monde de l’assurance, de la Mutualité et de la protection sociale. Par ailleurs, lorsque je travaillais à la Mutualité je connaissais cette structure et lorsque j’en suis parti c’était pour moi un moyen de suivre l’actualité et les évolutions du secteur mutualiste. Nous nous réjouissons que les autres acteurs d’assurance et de réassurance en sont également membres.

 

👉 A quel titre étiez-vous  présent à la matinée  ADOM du 14/12/23 ?

Nous avons naturellement rejoint l’ADOM en tant que Partenaire et avec Alexandre LECHERF
 nous assistons aux différents évènements proposés en attendant de pouvoir venir présenter notre activité spécifique du Management de transition et comment nous intervenons dans le monde de l’assurance en générale.

 
👉Est-ce votre première  participation?

Non, Bruno HUSS m’avait gentiment invité à assister au printemps dernier à une matinée évènement. Cela a été l’occasion de croiser à nouveau d’anciens collègues et de rencontrer de nouveaux intervenants.


 
👉 Que retenez-vous de la matinée du 14 décembre ?

La thématique traitée de la fraude en santé est un sujet majeur de préoccupation de tous les intervenants dans la gestion des prestations et des services. J’ai trouvé la matinée très riche d’exemples et surtout ceux de vouloir améliorer la relation avec les clients tout en limitant autant que possible des comportements négatifs.

L’augmentation des services offerts rend le contrôle indispensable et dans le cas présent les équipes d’ACTIL gèrent cela avec un très grand professionnalisme.

 
👉 Dans quelle mesure l'ADOM vous apporte des clés ou des contacts  pour votre propre structure ?

C’est avant tout un moyen de se plonger dans l’actualité de l’assurance, de la mutualité et de la protection sociale avec des exemples très concrets. Cela est certainement dû à la capacité des partenaires à présenter leurs activités au travers du prisme des adhérents de l’ADOM.

La possibilité ouverte aux partenaires d’assister à toutes les réunions publiques permet en effet de créer des contacts et de nouer des relations professionnelles intéressantes.

 

👉 Si vous aviez une suggestion à faire à  Bruno HUSS sur l'organisation et/ou une thématique à traiter l'an prochain ?

S’il y a une thématique intéressante, elle tournerait autour des nouveaux métiers et comment les attirer dans les structures mutualistes. Nous aurons je l’espère le plaisir d’en parler avec Bruno HUSS dans le courant de l’année 2024. 
D’ici là, meilleurs vœux à tous.


A PROPOS DE :
IMT Partners

IMT Partners est un cabinet spécialisé dans le management de transition qui repose sur l’expertise de ses 40 collaborateurs. Présente sur son marché depuis 2013 à Paris, Lyon, Lille, Nantes, Rennes et Milan, notre équipe anime un réseau de dirigeants opérationnels pour accompagner les entreprises à travers 3 typologies de missions : • L’Interim Management, pour assurer un relais managérial dans les plus brefs délais ; • Le Mentoring, pour accompagner les profils à haut potentiel dans leurs évolutions internes ; • La Transformation, pour s’adapter et répondre aux défis de nos clients. Pure Player du secteur, nous avons une approche sur-mesure axée sur la compréhension de vos enjeux et de vos problématiques. Notre priorité, proposer en quelques jours les meilleures compétences pour relever vos défis. Depuis 2013, nous avons piloté plus de 800 missions de management de transition, de 3 à 36 mois, pour toute taille d’entreprise, en France et à l’international. Couvrant toutes les fonctions et tous les secteurs d’activités, notre pépinière rassemble des femmes et des hommes hautement qualifiés et spécialistes de leurs domaines. Ils sont prêts à intervenir immédiatement aux côtés des comités de direction. 

 

IMT Partners
3, avenue Bugeaud
75116 Paris
Std : +33 (0) 1 77 35 97 

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles auprès de Kulmie Samantar 


👉Vœux 2024 de Bruno HUSS sur

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Les membres du Conseil d'Administration de l'ADOM se joignent à moi pour vous souhaiter une bonne année 2024. Prenez soin de vous.

Bruno Huss

Président de l'ADOM



🔷️ INTERVIEW

👉Lien vers l'interview :

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Bruno HUSS au micro de Nora Ansell-Salles en direct de la matinée ADOM du 14 décembre 2023


Le président de l'ADOM revient pour nous sur le bilan de 2023 de son association.


Association qui a désormais pris son rythme de croisière (11 événements organisés en 2023 et autant prévues pour 2024). 


Les thématiques de 2023 ont toutes rencontré un vif succès.  

A tel point qu'il est vivement conseillé de s'inscrire dès l'annonce des #MatinéeAdom☕️ pour être certain de pouvoir y participer. 

"Vraiment si l'ADOM n'existait pas il faudrait, sans aucun doute l'inventer" 


lundi 25 décembre 2023

🟥 EXCUSIF: LA VÉRITÉ SUR LES ÉLECTIONS EN CÔTE D’IVOIRE...


On observe une grande tolérance, et souvent une grande 
méconnaissance, de la part des observateurs étrangers quant à la validité des « élections » en Afrique subsaharienne, particulièrement en Côte d'Ivoire. 
C'est pourtant l'étude minutieuse de ces processus qui détermine la nature des régimes et devrait fonder les alliances à établir pour assurer à terme la 
démocratie et non son contraire..
 🎬 VidéoTiktok


La Côte d'Ivoire est un cas bien particulier : on y dénombre environ 23% 
d’étrangers, ce qui parfois ne favorise pas une démocratie apaisée. Leur coexistence avec les Ivoiriens, résiliente dans la quotidienneté, découle historiquement de la volonté de Félix Houphouët-Boigny, le « père fondateur », de faire des différentes communautés présentes sur le sol ivoirien une « poussière d’ethnies » parfaitement maillée.

Cependant, en réponse aux « Chartes du Nord », documents propagandistes et apocryphes attribués à certains intellectuels issus du nord 
en 1989 et 1991, puis réactualisés en 2002 (et qui ne sont pas sans rappeler la « charte Hutu »), la politique de 
« l'ivoirité » du PDCI-RDA, appuyant dès 1994 une vision suprématiste du pouvoir en faveur d’un sud animiste et chrétien, a fragilisé cette harmonie. Après la guerre civile internationalisée 
de 2010-2011, suivie d’une politique de réconciliation indécise, l’approche dite du 
« rattrapage ethnique » d’Alassane Ouattara, l’actuel président, a 
utilisé le même type de ressorts identitaires en faveur cette fois des 
populations musulmanes issues du Nord. Celui-ci n’a cependant, jamais de 
façon explicite, inscrit ce lexème comme fondement d’une 
« idéologie politique ». 

Sur le plan économique, la monnaie du pays est le Franc CFA. Là s’arrête la ressemblances avec les ex-colonies francophones. Car le pays, premier exportateur mondial de cacao et de noix de cajou, enregistre une 
croissance moyenne du PIB réel de 8,2 % sur la période 2012-2019. En 2022, malgré des tourbillons militaro-politiques tant mondiaux que sous-régionaux, cette croissance s’est maintenue à 6,7 %, avec 5.2% de taux d’inflation.

L’ambiance qui environne la dynamique économie libérale ivoirienne 
dégage cependant un venteux parfum de corruption : souventes fois en effet demeurent impunis des 
« spécialistes en intermédiation » ou d’indélicats agents étatiques. Et si d’importantes réformes ont vu le jour (réduction des délais de paiement des créances de l’État, création d’une Plateforme 
nationale du Système de Détection et de Prévention des Actes de Corruption 
et Infractions assimilées, le SPACIA.CI, création d’un Tribunal du 
commerce, d’un ministère de la Promotion de la Bonne Gouvernance et de 
la Lutte contre
la Corruption…), force est de constater une certaine inefficacité de ces structures. 

Inscrites dans un pseudo conformisme aux dispositions internationales, 
elles n’aboutissent trop souvent qu’à prolonger la corruption dans un dédale de procédures administratives additionnelles. La pensée du « père fondateur » selon laquelle « On ne regarde pas dans la bouche de celui qui 
grille les arachides » a ainsi conservé toute sa vigueur dans les habitus du pays, 38e pays le plus corrompu d'Afrique en 2022, selon l’Indice de 
Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International. Et 159° 
selon son Indice de Développement Humain (IDH). 

Comme nous le confirmait un ministre en exercice : 
« La démocratie serait un luxe pour l’Afrique. » Et la corruption, au contraire, son élément de stabilité? Sur le plan politique justement, aucun incident de forte intensité ne s’est plus produit depuis une décennie, les scories de la guerre civile étant 
suffisamment catalyseurs. Sauf en 2020, où briguant un troisième mandat 
présidentiel très discutable, Alassane Ouattara, répondant aux violentes manifestations, conduit une répression occasionnant un peu plus d’une cinquantaine de morts civils. Il est important de souligner que la tragédie en question n’est pas mentionnée dans le Rapport annuel 2021 des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire. 

Le Gouvernement ivoirien a quelques difficultés avec les libertés civiles. En témoignent les dernières élections locales et nationales 
organisées en septembre 2023 : l’opulente « vague orange » constatée, 
trahit, pour l’observateur « d’en bas », une problématique de légitimité. 

Dans une véritable démocratie, il est pratiquement impossible qu'un seul parti politique remporte près de 90% des voix à chaque élection. Un tel scénario indiquerait généralement un manque de pluralisme politique, ce qui est contraire aux principes démocratiques de libre choix et de concurrence 
équitable. Cependant, il existe des exceptions notables, comme en Corée du Nord, où un seul parti domine largement le paysage politique. Néanmoins,
la situation en Corée du Nord est généralement considérée comme une 
anomalie plutôt que comme la norme dans le monde entier.

Même en Finlande, où vivent les « personnes les plus heureuses du 
monde », on ne peut observer dans une démocratie libérale de tels plébiscites. Ce recul démocratique est assumé et non condamné par la 
« communauté internationale », comme l’étaient en leur temps les partis uniques. 

Dans un même mouvement, on peut dire qu'il existe unecontinuité 
structurée dans la défense d'un parti unique au nom de la lutte contre le communisme et l'acceptation d'une absence de démocratie en raison d'une recherche de stabilité. En effet, dans les deux cas, les libertés sont bafouées, le fruit de la croissance est inégalement réparti, la corruption est une 
institution de la gouvernance et l'exploitation ignominieuse des êtres 
humains se poursuit. Cette situation entraîne une diminution constante des libertés et une augmentation du risque de violences. Ainsi, malgré les différences apparentes, ces deux situations partagent une structure commune basée sur la restriction des libertés individuelles et la perpétuation de l'inégalité.

La démocratie est fondée sur le pluralisme politique et la liberté de 
choix, qui sont tous deux compromis dans un système à parti unique. On a ainsi simplement remplacé depuis 1990 le Parti unique par un quasi parti unique aujourd’hui en Côte d’Ivoire. De plus, bien que la stabilité puisse être une préoccupation légitime, il est important de noter que la stabilité obtenue 
au détriment des libertés fondamentales peut conduire à des tensions sociales et politiques. Ainsi, il y a un paradoxe à soutenir un régime autocratique au nom de la stabilité et des libertés, paradoxe qui souligne la complexité et les défis inhérents à la gouvernance politique.

Si on comprend qu’un tel soutien décidé au ommet d’États commerçants provient du statut de stabilité conféré au pays dans la sous-région, le classement des pays africains les plus démocratiques établi par Economist Intelligence Unit (EIU) qui positionne la Côte d’Ivoire comme 
« régime hybride », à mi-chemin entre une démocratie « imparfaite » et un régime autoritaire, doit aussi attirer l’attention. Comme cela aurait dû être le cas pour les situations du Mali, du Burkina-Faso, de la Guinée et du Niger. 

L’indépendance de la justice en Côte d’Ivoire est d’ailleurs un sujet 
d’intérêt. L’indépendance du pouvoir judiciaires dans les affaires pénales ordinaires et les affaires civiles est assurée par la Constitution ivoirienne, 
mais les magistrats ont-ils réellement le moyen d’éviter la séduction 
perverse de l’argent et le diktat de l’exécutif ? On se rappellera comment le
Conseil Constitutionnel, assimilant une modification constitutionnelle 
survenue en 2016 à la création d’une nouvelle Loi fondamentale, permettait à Alassane Ouattara de demander un troisième mandat en 2021, après deux mandats consécutifs. Et un quatrième mandat en 2025, tout comme 
l’indéboulonnable Poutine ? Le Président sortant remportera au premier tour ce « premier mandat de la Troisième République », avec 95 % des voix...

De manière plus générale, la progression sociale verticale des cadres de justice s’accommode trop souvent de tensions propres à un système 
judiciaire qui ne soutient plus l’inamovibilité du magistrat du siège, accentue la tutelle exercée par la chancellerie sur le Procureur Général et le Procureur de la République et engendre une division de la classe politique sur la perception de son intégrité.

La CEI, Commission Electorale 
« Indépendante », organe des élections, présente également un inventaire peu élogieux de ses activités. 

En septembre 2023, le calendrier politique de l’exécutif ivoirien l’a 
amené à coupler élections locales et élections sénatoriales nationales. Afin 
de renforcer sa main mise sur le Sénat, cet exécutif va user de deux leviers : 
la dissolution du Gouvernement juste avant l’élection sénatoriale, puis la 
nomination de Madame Kandia Camara, Député, Maire et tout juste ex-
Ministre, comme sénateur – un tiers des Sénateurs étant nommé par le Président de la République -, enfin l’élection de cette dernière comme 
présidente du Sénat. 

La question soulevée est celle-ci : la CEI pouvait-elle organiser les élections sénatoriales en ce moment ? En principe non. Ces élections 
sénatoriales se sont en effet tenues à cette date uniquement du fait du prince, alors même que les conseillers municipaux et régionaux nouvellement élus 
(et chargés en principe d’élire les candidats aux sénatoriales) n’avaient point encore effectué leur entrée en fonction. Quelle aura alors été la légitimité de ces grands électeurs, et partant, de celle des membres élus du Sénat ?

Une nouvelle question émerge : Mme le Député Kandia Camara 
pouvait-elle être nommée Sénateur ? En théorie la réponse est négative. En 
effet, celle-ci détient un mandat de député, suspendu en raison de 
l’incompatibilité avec sa fonction de membre du gouvernement. Elle est 
aujourd’hui nommée Sénateur, une autre fonction incompatible avec son poste de Député, une personne ne pouvant en même temps siéger dans les deux Chambres. Institution bruyamment silencieuse, la CEI a vu Mme Kandia détenir désormais deux mandats parlementaires, exerçant par elle-même celui de Présidente du Sénat, et via son suppléant, celui de Député. Il 
aurait fallu à cette dernière formellement démissionner au préalable de son 
poste de Député. Ainsi, en 1980, Monsieur Philippe Grégoire Yacé 
démissionnait de l’Assemblée nationale, avant d’être nommé Président du Conseil Economique et Social (CES) par Félix Houphouët Boigny. Mme 
Kandia, par sa position, attire donc le regard sur une double violation de la constitution : d’abord un exercice incompatible de deux mandats 
parlementaires. Et de surcroit la continuation par un tiers d’un mandat de député éteint, puisque l’arrivée au Sénat équivaut de fait à une démission de 
l’Assemblée nationale. 

L’exécutif dispose de moyens opérationnels considérables dans ce 
système où le pouvoir est concentré. De fait, malgré des irrégularités 
persistantes et décriées de toutes parts, la CEI a entériné les résultats des élections municipales du 2 septembre 2023 remportées par le RHDP, parti au pouvoir. 

En Côte d'Ivoire, une élection libre, démocratique, inclusive et pacifique se caractérise en résumé par les éléments suivants : des obstacles au vote, des actes de violence et de fraude, l'incapacité pour les candidats ou leurs 
représentants d'accéder à certains centres ou bureaux de vote, des attaques perpétrées par des voyous, l'expulsion d'électeurs des centres de vote, des intimidations, l'enrôlement et le vote de demandeurs non-inscrits, la falsification des listes électorales, l'absence d'affichage des listes électorales, le déplacement d'électeurs, la destruction de procès-verbaux, le non-respect 
des heures d'ouverture et de fermeture des bureaux de vote, et la compilation des résultats en l'absence des représentants de l'opposition.

S’il existe plusieurs techniques qui peuvent être utilisées pour truquer une élection, la plupart figurent dans cette nomenclature, ce qui permet d’interroger la légitimité du processus démocratique ivoirien. 

La majorité des conflits politiques en Afrique débutent comme 
affrontements post-électoraux avant de devenir tribaux/religieux (le 25 août 
2020 par exemple, des manifestations ont dégénéré en violences 
interethniques, pendant trois jours, faisant six morts, une centaine de blessés et 1.500 déplacés, au cours des manifestations contre le troisième mandat 
d’Alassane Ouattara). On est donc surpris par la difficulté à appréhender la notion d’État démocratique chez maints dirigeants africains.

Il y a, en Occident, ceux qui prétendent que la démocratie serait un luxe en Afrique et que l’on devrait se contenter de dictateurs corrompus sous contrôle. Contre ceux-là je prétends que le temps passé en débats 
démocratiques est davantage prometteur que celui dédié à la reconstruction après-coup de pays déchirés par des guerres atroces.

Et je rappelle la fragilité de leur approche. Les exaltations flatteuses de 
populations en faveur de certains putschistes et les énoncés subits de 
ressentiments à l’encontre de partenaires traditionnels de l’Afrique, 
démontrent le risque de fragmentation rapide de ces pays en cas de crise 
institutionnelle inattendue.

Pourquoi donc ne pas voir la démocratie comme une qualité ? Pourquoi ne pas recommander une approche innovante ? On pourrait commencer, 
simplement, par favoriser le développement d’une réelle société civile, à la 
manière du Sénégal, par renforcer l’État de droit, confondre les trafiquants 
de drogue et combattre l’enrichissement illégal, la mauvaise gouvernance et le déni de liberté. La démocratie nous paraît être une des conditions 
atmosphériques objectives pour la continuité des pays africains et leur 
intégration au monde moderne. 

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles  auprès de  Michel Gbagbo

🔎ZOOM SUR
Michel GBAGBO

Michel GBAGBO, Maitre de Conférences en Psychopathologie, Université FHB de Côte d’Ivoire, Député à 
l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire (PPA-CI)

dimanche 24 décembre 2023

Meilleurs vœux 2024


L'ensemble des rédacteurs & collaborateurs [réguliers & occasionnels] du blogspot & des Veilles "Mine d'Infos", se joignent à moi, pour vous souhaiter bonne année.
Nora ANSELL-SALLES

🟥PALMARÈS  DES  20 ARTICLES LES PLUS LUS EN 2023🟥

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