Vogalib, Voltarène, Smecta… : la revue « Prescrire » publie sa liste des médicaments « plus dangereux qu'utiles »
Cent cinq médicaments, dont 88 commercialisés en France, sont cités par la revue médicale, qui ont une balance bénéfices-risques « défavorable ». Elle recommande de se tourner vers d'autres options pour les cas où « un traitement médicamenteux » paraîtrait « souhaitable ».
« Prescrire » publie cette liste depuis plus de dix ans.
« Prescrire » publie cette liste depuis plus de dix ans. (Allili Mourad/SIPA)
Par Les Echos
Publié le 13 déc. 2023 à 11:02Mis à jour le 13 déc. 2023 à 11:03
Ils sont considérés comme inefficaces, voire dangereux par « Prescrire ». La revue médicale a publié mardi sa liste noire 2024. Au total, 105 médicaments - dont 88 commercialisés en France - sont cloués au pilori en raison d'une balance bénéfices-risques jugée « défavorable dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés ». Bon nombre d'entre eux sont pourtant en vente libre dans les pharmacies françaises.
« Il n'est pas justifié d'exposer les patients à des effets indésirables graves quand l'efficacité clinique n'est pas démontrée », précise le mensuel. En plus des faibles résultats obtenus après la prise des médicaments listés, ils provoquent en effet parfois des effets indésirables, toujours selon la revue. Qui recommande de les « écarter pour mieux soigner » et d'opter pour d'autres solutions « quand un traitement médicamenteux paraît souhaitable ».
Du plomb dans le Smecta
Parmi les remèdes à éviter, la revue cite ainsi le Diclofénac par voie orale, aussi appelé Voltarène - véritable succès en pharmacie. Le traitement expose « à un surcroît d'effets indésirables cardiovasculaires (dont infarctus du myocarde, insuffisances cardiaques) et de morts d'origine cardiovasculaire par rapport à d'autres anti-inflammatoires non stéroïdiens aussi efficaces », pointe « Prescrire ».
Autre traitement déconseillé, pourtant régulièrement prescrit en cas de troubles intestinaux : le Smecta . La présence naturelle de plomb dans le médicament est en cause. « Le plomb a des effets toxiques neurologiques, hématologiques, rénaux et cardiovasculaires, et des effets reprotoxiques, dont la plupart augmentent avec la dose d'exposition », souligne la revue.
Le Vogalène (ou métopimazine), utilisé lors de vomissements ou nausées, est également cité dans la liste des médicaments à éviter en raison de ses effets secondaires graves (troubles du rythme cardiaque, accidents vasculaires cérébraux et morts subites).
Le Maxilase, « un placebo »
Les sirops pour la toux ne sont pas en reste. La revue estime ainsi que le Toplexil (ou oxomémazine) ou encore le Maxilase (ou alpha-amylase) sont plus « dangereux qu'utiles ». Le Maxilase est en effet jugé « sans efficacité démontrée au-delà de celle d'un placebo ».
Enfin, pour ce qui est des traitements contre le rhume, la revue déconseille aussi la plupart des décongestionnants en vente libre. Actifed, Humex, Rhinadvil, Nurofen, Dolirhume… ils exposent à des troubles cardiovasculaires qui peuvent être graves voire mortels, selon « Prescrire ».
En octobre, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait publié de nouvelles recommandations quant à la consommation de certains médicaments contre le rhume. « Je veux dire aux Français : ne les utilisez plus ! », avait alors exhorté Christelle Ratignier-Carbonneil, la patronne de l'agence sanitaire.
Les Echos
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