Paris le 17 septembre 2024
L'ORS îdF, département Santé de L'Institut Paris Region, publie aujourd'hui l'étude
La santé des enfants dans les territoires franciliens
Décryptage des indicateurs en île-de-france
Chiffres clés
21% d’enfants pauvres en Île-de-France
4,1‰ taux de mortalité infantile en 2022
Une augmentation jamais observée depuis 20 ans et un écart qui se creuse avec le taux national. Le surrisque de mortalité des 0-1 an est de quatre fois supérieur dans les territoires les plus pauvres.
15% Augmentation de la prévalence du diabète
Chez les moins de 14 ans (2015-2020). Un enfant sur cinq est en surpoids ou obèse dans les territoires pauvres. Neuf fois plus de déclarations en affection de longue durée (ALD) dans les territoires les plus pauvres. Un cas sur trois de saturnismes français est francilien mais des dépistages également plus fréquents dans la région.
14% Troubles visuels
C’est le pourcentage d’enfants présentant des troubles de la vision non-porteurs de lunettes dans les territoires pauvres.
50% Santé bucco-dentaire
Près d’un enfant sur deux scolarisé en zone urbaine sensible (niveau CM2) a au moins une dent cariée non soignée (versus 33 % hors- ZUS).
Principaux résultats
Plus d’un enfant francilien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté (soit 21%), un taux qui atteint un enfant sur trois dans certains territoires.
Une augmentation de la mortalité chez les enfants Depuis 10 ans la mortalité des enfants de 0-1 an augmente en Île-de-France particulièrement celle au cours de la première semaine de vie. On observe un surrisque de mortalité quatre fois plus important dans les territoires les plus pauvres comparativement aux territoires les plus riches. Ce surrisque de mortalité se poursuit jusqu’à l’âge de 5 ans.
Des inégalités territoriales de santé dès la naissance Avec une plus forte prévalence de la prématurité, des faibles poids de naissance et de nouveau-nés dépassant les 4 kg à la naissance, les enfants des territoires les plus défavorisés paraissent plus fragiles dès la naissance.
Des inégalités dans le recours aux soins préventifs A l’âge où ils doivent avoir reçu les 11 vaccins obligatoires, l’analyse des données de l’assurance maladie indique un moindre remboursement de ces vaccins dans les territoires défavorisés. L’activité de prévention en service de protection maternelle et infantile (PMI) continue de décliner dans la région de manière générale.
Les enfants les plus pauvres sont plus malades On observe une plus forte prévalence de l’obésité, de l’asthme et de certaines autres pathologies dans les territoires défavorisés. Dans les territoires défavorisés, les enfants ont une moins bonne santé buccodentaire, non traitée. Ils présentent plus de problèmes de vision mais ont moins de prescriptions de lunettes/lentilles. La prévalence de certaines maladies semble en augmentation continue, notamment le diabète. Le focus sur la santé mentale montre une prédominance des troubles de santé mentale chez les garçons et une prévalence particulièrement élevée de l’autisme dans le Val-d’Oise.
Un recours aux soins inégalitaires Les enfants des territoires pauvres recourent moins à la prévention et aux soins programmés mais davantage aux soins d’urgences et aux soins hospitaliers en général. Ils recourent moins aux soins spécialisés (ophtalmologie, pédiatres, dentistes etc.). On observe un contraste entre le besoin en soins qui paraît plus important dans les territoires défavorisés et un recours moins marqué aux soins.
Un recours aux soins proportionnel à l’offre disponible Lorsqu’une offre est moins disponible dans un territoire de vie, les cartographies montrent également un moindre recours. On observe une offre en soins médicaux très centrée à Paris et sa proche couronne particulièrement pour les soins spécialisés et dentaires. Beaucoup de ces médecins spécialistes exercent en secteur 2 avec dépassement d’honoraires, les rendant inaccessibles géographiquement et économiquement pour les familles précaires.
Un recul de l’offre en service de protection maternelle et infantile L’offre en service de PMI (très attractive pour les familles démunies en raison de l’absence de reste à charge) continue de reculer, notamment en termes d’équivalent temps plein (ETP) médecins.