L’assemblée nationale a accueilli le 26 avril dernier le colloque ASTREES
LAB. Plus de 400 participants ont suivis les résultats des travaux du
laboratoire social. Synthèses. Débats et vidéos ont animés cette année le
colloque consacré aux nouveaux périmètres sociaux de l’entreprise, sur
l’expression des salariés au travail et sur l‘entreprise « étendue ». Parmi les
intervenants : Claude Bartolone président de l’Assemblée, Muriel Pénicaud
(Danone), Agnès Naton (CGT), Jean Auroux (ancien ministre) et Jean-Paul
Delevoye (CESE) venus débattre du renouveau de la démocratie
sociale.
Antoine Catinchi directeur général de la MGEFI, est pour sa part
intervenu sur la thématique "Réorganisation, conduite du changement,
RPS…L’expression directe des salariés comme levier" lors de la 1ère
table ronde « Ce qu’en disent et ce qu’en font les acteurs dans l’entreprise ».
Crédit photo: ASTREES
Cette matinée qui a conclu le 1er cycle du Lab 2012-2013, a donné le coup
d’envoi du Lab 2013-2014 dont les thèmes sont :
- Diversité et faits communautaires: quel(s) modèle(s) d'intégration pour
l'entreprise ?
- Jeunes: quels engagements dans la société, quels engagements au
travail ?
- Restructurations, transitions et gestion des mobilités
professionnelles: quelles pratiques novatrices après l'ANI ?
3
questions à Antoine CATINCHI Directeur Général de la MGEFI
A
l'occasion de son intervention le 26 avril 2013 au colloque ASTREES :
«
L’Entreprise et ses nouveaux périmètres sociaux : vers un nouvel âge de la
performance ? »
Crédit photo: ASTREES
Quel regard portez-vous
sur l’utilisation du droit d’expression directe des salariés dans l’entreprise ?
Tel que nous l’avons mis en
œuvre à la MGEFI, et tel qu’il fonctionne depuis presque 5 ans, il répond à
plusieurs finalités :
Offrir aux
collaborateurs un espace
pour partager et exprimer les difficultés rencontrées dans l’activité
professionnelle, qui ne s’expriment pas toujours face à l’encadrement,
Reconnaître et légitimer cette parole,
la Direction s’engageant à y apporter réponse,
Etre un facteur
d’amélioration des process professionnels par les modifications d’organisation
ou d’activités qui sont mis en place à l’issue de ces échanges,
Se situer en complément des missions
des IRP, DP, CHCT et Comité d'entreprise pour que sur l’ensemble des sujets de
la vie dans l’entreprise le salarié ait la certitude d’être écouté et entendu.
Vous avez dans votre
parcours professionnel exercé dans plusieurs types de structures. Diriez- vous
que le management des collaborateurs d’une structure mutualiste présente des
singularités ?
Pour avoir essentiellement
exercé dans la sphère publique, administrations d’Etat et collectivités
territoriales, j’ai retrouvé dans le monde mutualiste cet attachement fort des
collaborateurs à la mission sociale liée à l’activité de l’entreprise.
De la satisfaction de
l’usager à l’adhérent, il n’y a pas grande différence. Ce moteur de la
mobilisation des équipes fonctionne peut-être plus encore dans une mutuelle que
dans la fonction publique, et le collaborateur « militant » n’est pas une
caricature.
Il ne faut cependant pas
oublier que ces structures évoluent dans le monde concurrentiel et que, dans un
contexte de fortes mutations, leurs salariés savent leur entreprise et leurs
emplois exposés aux risques de restructuration compétitive (la MGEFI est
elle-même issue d’une fusion de 7 mutuelles il y a cinq ans).
C’est la raison pour
laquelle, s’il est important de maintenir le « sens » de l’engagement
professionnel, il est tout aussi important de délivrer aux collaborateurs une
vision de la stratégie et des enjeux de l’entreprise.
Ce n’est que dans ce rapport
de partage de l’information, d’écoute et de confiance que peut être attendue la
contribution des collaborateurs pour avancer sur les projets vitaux de
l’entreprise mutualiste.
En ce sens, le droit
d’expression et la reconnaissance qu’il traduit, est un facteur important de
cohésion au sein de l’entreprise.
J’ai la conviction que ce
n’est pas là une singularité du management mutualiste mais un principe que
doivent mettre en œuvre toutes les entreprises…
Quels enseignements
tirez-vous de votre participation au colloque ASTREES LAB ?
Ce colloque a permis de
mesurer que les acteurs de la vie économique, que ce soit dans les PME ou les
grands groupes, mesurent aujourd’hui que l’impératif de faire adhérer les
équipes au projet de l’entreprise, de donner à tous une lisibilité sur
les enjeux, est une condition essentielle de la réussite.
Il me semble que cette
résurgence des initiatives pour écouter et prendre en compte la parole des salariés
correspond à une prise de conscience partagée que les modes de management «
autoritaires » ne sont plus de mise.
On assiste à une évolution
culturelle forte.
Si les lois Auroux avaient 30
ans d’avance, c’est aujourd’hui, peut-être en lien avec la crise à laquelle
nous sommes confrontés, que de plus en plus chez les partenaires sociaux on
s'accorde sur le fait qu’il faut changer les modèles.
Les acteurs semblent enfin
mûrs pour l’entendre et le mettre en œuvre. C’est pour moi la confirmation que
ce que nous avons mis en place à la MGEFI est bien en phase avec notre époque.
"L’expression
directe des salariés au travail" et "L'entreprise étendue" et
vidéos dans la suite du colloque :
NDLR :
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