« Tout ça pour une gifle » de Maurice Boisart – Editions
Jacob Duvernet
« J’ai entendu non sans plaisir que l’avocat du jeune a également
jugé le réquisitoire satisfaisant, puisqu’il tient compte « à la fois de l’infraction
et de (ma) respectabilité » ; il a assuré ne pas avoir « d’esprit de revanche ».
Tant mieux !
Aujourd’hui encore, je continue à penser que j’ai payé pour
une gifle que les parents du jeune n’ont pas su donner avant moi. Je n’ai aucun
regret à avoir pour ma réaction : un jour, qui sait, le jeune m’en saura gré. »
En août 2010, dans le nord de la France, le maire d’une
petite ville gifle un jeune qui le menace et l’insulte. Deux ans plus tard, en
février 2012, le maire est condamné à 1 000 euros d’amende. « L’affaire de la
gifle » commence. Des centaines de lettres de soutien affluent à la mairie,
envoyées par des Français choqués par cette condamnation bientôt rejoints par
des
élus locaux. « On n’a pas à tirer le canon de 380 contre un
maire qui agit selon le bon sens ! » « Quel scandale de punir un simple geste
de bon sens ! »
Des quatre coins du pays, toute une France proteste contre
une évolution de la société dont ce psychodrame constitue la cristallisation.
Cette masse de lettres offre un éclairage rare, et d’une richesse remarquable,
sur les opinions des Français sur ces questions essentielles que sont l’éducation,
l’école, la société moderne, la justice. Faut-il interdire la gifle ? Les
valeurs auxquelles se réfère notre société sont-elles à la dérive ? Quelle
signification doit-on donner au mot «
respect » ?
Maurice Boisart, l’auteur de la gifle et maire de Cousolre,
nous livre son regard sur cette France qu’il ne reconnaît plus.
Ce livre paraît après que la Cour d’appel de Douai a rendu
son jugement le 10 octobre 2012 : Maurice Boisart, maire de Cousolre a obtenu
une relaxe totale.