Dans le cadre de son plan
d’actions sur les contraceptifs oraux combinés (COC), l’ANSM publie une
nouvelle mise à jour des données sur l’évolution de l’utilisation de ces
contraceptifs en France. La tendance observée se poursuit fin mai, avec une
baisse de 43 % des prescriptions des COC de 3ème et de 4ème
génération et une hausse de 34 % des COC de 2ème génération. La part
des prescriptions de COC de 1ère et de 2ème génération
par rapport à celles des COC de 3ème et de 4ème génération
est actuellement de 73 % et de- 27 %.
Par ailleurs, les résultats
de l’étude réalisée par la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnamts) en
lien avec l’ANSM sur les risques des différentes générations de COC et portant
sur plus de 4 millions de femmes, sont rendus publics. Ils confirment l’existence
d’un doublement du risque d’embolie pulmonaire avec des COC de 3ème
génération par rapport à celui des 2ème génération et apportent des
données supplémentaires sur l’effet du dosage d’estrogène.
Le cinquième état des lieux de l’ANSM sur l’évolution
des prescriptions des COC en France, qui porte désormais sur 6 mois (de décembre
2012 à mai 2013), confirme la poursuite des tendances observées. En mai 2013,
la baisse des ventes des COC de 3ème et de 4ème génération
par rapport à mai 2012 est de 43 % et, dans le même temps, les ventes de COC de
1ère et de 2ème génération augmentent de 34 %. La
proportion des COC de 1ère et de 2ème génération est
actuellement de 73 % (contre 52 % un an plus tôt). La vente de COC de 2ème génération avec une teneur en estrogènes de
20 μg d'éthinylestradiol a augmenté de plus de 90 % sur la période décembre
2012-mai 2013 par rapport à la même période de l’année précédente.
Les ventes des
autres contraceptifs estroprogestatifs non oraux (les anneaux vaginaux
notamment) affichent une baisse de l’ordre de 11 %. Inversement, les ventes des
autres dispositifs (implants, stérilets) augmentent de 25 %. L’augmentation la
plus marquée concerne les dispositifs intra-utérins (DIU) au cuivre dont les
ventes progressent de 43 %. La diminution des ventes globales de contraceptifs
(hors préservatifs) sur la période est de 3,7 %.
Le suivi des IVG réalisé par la Direction de la
recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) jusqu’à février
2013 ne montre pas d’évolution particulière.
La tendance observée de la diminution du recours
aux COC de 3ème et de 4ème génération et le transfert des
prescriptions vers les COC de 2ème génération les plus faiblement
dosés en estrogènes prend un relief particulier au regard des conclusions de l’étude
conduite par la Cnamts, avec la collaboration de l’ANSM. Cette étude a évalué
le risque d’événements graves liés à la prise de COC en France, à partir d’une
cohorte de 4,3 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant eu au moins un COC
remboursé par l’Assurance Maladie entre le 1er juillet 2010 et le 31
décembre 2011 (base Système national d’information interrégimes de l’assurance
maladie – Sniiram). Ces données ont été chaînées[1]
avec celles du PMSI[2] qui portent sur les
hospitalisations.
Les résultats confirment ceux des récentes études
internationales, à savoir un doublement du risque d’embolie pulmonaire des COC
3ème génération par rapport aux COC 2ème génération. Ce
travail montre aussi que les COC de 2ème génération les plus
faiblement dosés en estrogènes sont associés à des risques moindres d’embolie
pulmonaire et d’infarctus du myocarde.
Une précédente étude
publiée en mars par l’ANSM montre un nombre annuel de décès par
accident thromboembolique veineux attribuables aux COC de 3ème et de
4ème génération plus important que celui attribuable aux COC de 1ère
et 2ème génération.
Des pratiques de prescription qui vont dans le bon
sens
Il convient de souligner la pertinence des
pratiques des prescripteurs depuis le mois de décembre dernier. En effet la
prescription de COC de 3ème
et de 4ème génération a diminué de façon très marquée et l’augmentation
importante de l’utilisation des COC de 2ème génération est presque
exclusivement le fait de prescriptions de pilules faiblement dosées en estrogènes
(20 μg). Les pratiques de prescripteurs vont donc largement dans le sens d’une
minimisation des risques liés aux COC.
L’ensemble de ces données, obtenues dans le cadre
du plan d’actions sur les COC mis en œuvre depuis le début de l’année, est intégré
au dossier présenté aux instances européennes par l’ANSM. Les conclusions de l’arbitrage
européen, dont la procédure a été déclenchée dès janvier 2013 par la France en
vue de restreindre l’utilisation des COC de 3ème et 4ème
génération en deuxième intention, sont attendues à l’automne, après une première
évaluation par le comité européen pour l’évaluation des risques en matière de
pharmacovigilance (PRAC) au cours du mois de juillet 2013.