Dans le
cadre de sa politique de prévention des risques psychosociaux, la MGEFI a
organisé le 28 juin dernier, pour ses collaborateurs, en association avec le
CHSCT et la médecine du Travail une journée de sensibilisation. A l’occasion de
cette journée, la Direction des Ressources Humaines qui, dans le cadre de son
plan d’action, s’est engagée dans la promotion d’outils de prévention, a
présenté et remis à l’ensemble du personnel les supports réalisés en
collaboration avec le service communication : "Le stress au travail Savoir
l'identifier et réagir"; "Harcèlement et violence au travail";
"Manuel du mieux-être au travail".
Au programme
de la journée : Une table ronde : «Partager un vocabulaire commun, pour mieux
comprendre, et agir ensemble » dont l’objectif principal était de répondre aux
interrogations des collaborateurs. Et des « ateliers de sophrologie » Animés
par : Stéphanie Renaudin et Homeyra Kaniuk Sophrologues spécialisées en
Bien-être au travail.
COMPTE-RENDU DE LA JOURNÉE
Intervenants MGEFI:
- Serge Brichet, Président
- Antoine Catinchi, Directeur général
- Basma Déon, Directrice des Ressources
Humaines
- Noémie Top, Psychologue du travail chargée de
prévention
- Marie-Line Prosper, Secrétaire du CHSCT
Intervenants extérieurs:
- Fabien Gille, Animateur du Pôle Risques Psychosociaux CRAMIF
- Dr Véronique Poulet, Médecin du Travail
- Stéphanie Renaudin , Sophrologue spécialisée en Bien-être
au travail
- Homeyra Kaniuk , Sophrologue spécialisée en Bien-être au travail
I. Introduction
Antoine Catinchi, directeur général a introduit la
journée en mettant en avant un des rôles de l’employeur, qui est de protéger la
santé physique et mentale des travailleurs : « La Direction Générale de la
MGEFI a fait de la prévention des RPS un axe fort en intégrant le lien entre
bien-être au travail et efficacité professionnelle ».
Serge Brichet, président a rappelé l’implication de
la présidence également dans cette prévention, et ce, depuis la création de la
MGEFI : « A chaque étape du développement de la Mutuelle, la dimension
bien-être au travail a été prise en compte, et continuera de l’être ».
Basma Déon, directrice des ressources humaines a
présenté les objectifs de cette journée, qui étaient de sensibiliser aux
thématiques de RPS, pour comprendre ce que recouvre cette notion et partager un
langage commun : « Il est important d’être en capacité de mettre des mots
derrière ce que l’on ressent ou encore d’être en mesure d’identifier des
signaux d’alerte chez autrui ».
Noémie Top, Psychologue du travail chargée de prévention
a pour sa part insisté sur l’importance de l’intérêt porté aux RPS : « Si
l’on s’intéresse aux RPS aujourd’hui, c’est parce que les problèmes de santé au
travail se sont généralisés. De plus, on note une forte médiatisation de cette
problématique, mais aussi une évolution du contexte réglementaire rendant la
prévention des risques pour la santé mentale et physique obligatoire pour
l’employeur. Ces éléments sont appuyés par des discours d’experts mettant en
avant des effets avérés des RPS sur la santé des travailleurs mais également
sur l’efficacité professionnelle. Finalement, un lien est reconnu entre
bien-être au travail et performance, d’où une préoccupation grandissante pour
cette problématique. Soulignons que le travail est devenu plus exigeant au
regard de plusieurs critères : en termes de gestion du changement, de charge
mentale accrue, concernant les perspectives d’avenir ou encore par rapport à
l’absence de soutien social et à l’individualisation du travail ».
II. Prévention
des RPS et acteurs impliqués
Noémie Top a explicité le but des démarches de
prévention, qui permettent d’identifier les facteurs pouvant augmenter la
probabilité d’apparition de situations à risques pour la santé physique et
mentale des travailleurs, afin d’agir en conséquence : « La finalité est de
réduire les tensions, de les réguler en cherchant les causes dans
l’organisation du travail. Trois niveaux de prévention existent : La prévention
tertiaire, dans une logique de réparation, de prise en charge à court terme des
individus montrant des signes d’alerte. La prévention secondaire, pour doter
les salariés d’outils afin qu’ils puissent reconnaître les agents stressants,
notamment à leur présence, en formant à la reconnaissance des signaux et en
proposant des techniques pour y faire face. La prévention primaire, qui
consiste à éliminer ou à défaut réduire au maximum les sources de stress et
trouver des moyens à long terme pour remédier aux tensions ».
Au sein de
la MGEFI, plusieurs actions et dispositifs ont d’ailleurs été déployés, comme
l’a rappelé Basma Déon :
-
L’identification des risques par emploi-repère en 2008
- La
passation de deux questionnaires en 2010 et 2012 pour identifier les points emblématiques
- La mise en
place de deux plans de prévention
- La
formation des managers
-
L’intervention de deux psychologues du travail
- La
constitution d’une charte des bonnes relations humaines au travail
- Une
campagne de sensibilisation et d’information
- Une
réflexion sur l’organisation du travail et les impacts possibles suite aux
réorganisations en termes de QVT
- Des
actions de veille pour observer l’évolution de la santé mentale des salariés.
Un réseau
d’acteurs est impliqué dans la prévention des RPS : la Direction, les managers,
les acteurs RH, le CHSCT (avec une intervention de la secrétaire, Marie-Line
Prosper), le médecin du travail (le Dr Véronique Poulet), les autres
IRP, la CRAMIF. Afin de
repréciser leurs rôles, ces acteurs se sont présentés et ont explicité les
actions qu’ils pouvaient mener dans le cadre de la démarche de prévention des
RPS et de prise en charge des salariés.
III. Intervention
de la CRAMIF
Fabien Gille, Animateur du Pôle Risques Psychosociaux CRAMIF a
brossé une présentation théorique des RPS
Il a défini
les RPS et certains troubles psychosociaux (stress, harcèlement moral et pratiques
organisationnelles pathogènes), a explicité les mécanismes liés au stress : phase
d’alarme, de résistance et épuisement ; différenciation stress aigu/stress
chronique, et a rappelé les facteurs susceptibles d’entraîner l’apparition
de troubles psychosociaux (facteurs de RPS : intensité du travail,
exigences émotionnelles, autonomie, rapports sociaux au travail, conflits de
valeur, insécurité de la situation de travail).
Il a par
ailleurs cités quelques précautions à prendre lorsque l’on doit gérer un
individu en souffrance: « pas d’intervention publique, ne pas rechercher de responsable, aider
à faire exprimer la situation, recentrer la discussion sur le travail réel et
les difficultés, rassurer et aider à sortir de l’isolement, donner du temps et
de l’écoute ».
Fabien Gille a insisté sur l’importance de la
prise en charge urgente des individus montrant des signes alarmant. Dans
cette optique, un processus d’alerte a été proposé, notamment en envisageant de
former des « sauveteurs secouristes du travail » ; en appuyant
l’importance du médecin du travail, capable
de
réorienter vers un centre spécialisé ; en mettant en évidence la nécessité de
se tourner vers les représentants du personnel et plus particulièrement le
CHSCT ; en insistant sur les procédures d’alerte mises en place et à appliquer
; en soulignant le rôle de chacun, en tant que collègue ou supérieur,
concernant l’écoute et le repérage de personnes susceptibles d’être en souffrance.
Une partie
de la matinée a été consacrée au rôle de l’encadrant dans la prévention des RPS
et dans l’amélioration de la QVT, notamment en favorisant la remontée des informations
ou encore en prenant en compte l’impact social et humain des changements.
IV. Le
droit d’expression
Antoine Catinchi est intervenu afin de conforter la
place du droit d’expression au sein de la MGEFI. L’objectif ici était de
redéfinir les modalités du droit d’expression en mettant en avant son
importance dans le cadre de la prévention des RPS. C’est un dispositif
d’expression collective à mettre en oeuvre une fois par semestre (par service
ou fraction de service), sans la hiérarchie et dont le contenu est précis. En
effet, les sujets relevant du droit d’expression sont les conditions d’exercice
et l’organisation du travail. Une dimension qualité de vie au travail a été
ajoutée, afin de permettre la remontée d’informations et d’envisager des
actions à visée de préservation du bien-être des salariés. Ceux-ci peuvent
ainsi s’exprimer librement sans sanction, et la Direction s’engage à répondre
aux demandes ou propositions faites dans un délai d’un mois. Il a acté que
la prévention des RPS serait de manière systématique un thème à aborder lors
des groupes d’expression : « La priorité aujourd’hui est de redynamiser
ce dispositif puisque des difficultés d’animation et de centrage autour des
sujets relevant bien du droit d’expression ont été observées, la solution la
plus appropriée est de former des animateurs » Un appel à candidature a
été lancé. Ainsi, ceux-ci seront à même de recentrer le débat autour de sujets
pertinents, de solliciter l’expression de chacun afin d’aboutir à une réflexion
éclairée et à des pistes de solutions pertinentes.
V. Débat
La table
ronde s’est conclue par un débat ouvert à l’ensemble des participants qui ont
pu s’exprimer librement, en dehors de la présence des représentants de la
Direction, exception faite de la DRH : dont la présence illustrait le fruit d’un travail
avec le CHSCT, en effet les acteurs RH sont les relais de l’expression des
salariés auprès de la direction, sur cette thématique notamment.
Les
collaborateurs ont librement exprimés à « bâtons rompus » leurs attentes,
revendications, et ont fait un certains nombres de suggestions et demandes.
Les
principales interventions:
Fabien Gille a souligné qu’ « un éclatement
des collectifs de travail et une diminution des relations interpersonnelles
sont observés avec l’usage des NTIC : le droit d’expression, en permettant une expression
collective, est important pour réactiver cette dimension de collectif de
travail ».
Le Dr Véronique
Poulet a explicité certains indicateurs objectifs de mal-être
(nombre de visites spontanées chez le médecin du travail en augmentation). Elle
a rappelé qu’elle est soumise au secret médical.
Fabien Gille a enfin rappelé que les RPS, s’ils
dépendent d’une perception, d’un ressenti, ne doivent pourtant pas se situer
dans une sphère individuelle mais être mis en relation avec le travail même et
avec certaines situations objectives : « Avant de chercher des solutions,
il est important de poser concrètement le problème : une analyse du travail
et une mise en discussion de celui-ci est primordiale. De plus, il ne sert à
rien de chercher un responsable. Par ailleurs, le code du travail pousse à
travailler autour de la question de l’organisation et des conditions du travail
».
Ateliers de sophrologie
Animés par
deux sophrologues, ces ateliers de 30 minutes (6 groupes de 15 personnes),
particulièrement appréciés des participants, ont conclu la journée. Leur
objectif était de présenter aux collaborateurs de la mutuelle, intéressés des «
clés » pour lutter de façon simple et efficace contre les signes de stress : en
gérant sa respiration, son relâchement musculaire…
La MGEFI en faits et chiffres
■ Créée le 13 septembre 2007.
■ En 2009, la MGEFI remporte l'appel public à la
concurrence lancé par l'Administration de Bercy.
■ La MGEFI regroupe 280 000 adhérents et 360 000
personnes protégées.
■ 260 collaborateurs au service des adhérents.
■ Un réseau de 800 militants.
■ En 2012, la MGEFI rejoint le groupe Istya *
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Nora ANSELL-SALLES