Conférence parlementaire
« Quelles pistes pour le retour à l’équilibre ? »
Bref retour sur la conférence –présidée par Michel ISSINDOU Député de l’Isère
Rapporteur de la branche vieillesse du PLFSS 2013 et Arnaud
ROBINET Député de la Marne Conseiller politique de l’UMP qui c’est tenue le 13 juin dernier à
la Maison de la Chimie
Extraits choisis
Dans un sondage réalisé par Ipsos publié
le jeudi 2 mai 2013, les Français sont 66% à estimer nécessaire d’augmenter une
nouvelle fois la durée de cotisation et 63% pensent qu’il faut relever l’âge de
départ en retraite. En revanche, diminuer le montant des pensions ou taxer
davantage les retraites est jugé nécessaire par seulement 26% et 25% des
Français. Ce sondage est le signe que les retraites sont une préoccupation
importante pour les Français.
le système de retraite français est confronté
à de nombreuses évolutions liées à la démographie et à un taux de croissance
inférieur aux prévisions qui ne permettent plus de garantir son financement sur
le long terme.
Les dernières prévisions du Conseil
d’orientation des retraites annoncent un déficit du système par répartition en
2020 de 22 milliards d’euros.
La future réforme devra répondre à
plusieurs enjeux :
pérennité du système, équité entre générations, transparence ou encore justice
sociale.
De nombreuses questions se posent : quelles sont les nouvelles pistes de
la réforme pour maintenir ce système sur le long terme ? Pourra-t-on répondre à
son besoin de financement dans le contexte budgétaire contraint actuel ? Le
fonctionnement même du système sera-t-il obligatoirement remis en cause ?
Quelles seront les conséquences de la future réforme sur la santé économique de
nos entreprises et sur l’épargne des Français ?
Le rapport rendu par la Commission
d’experts présidée
par Yannick MOREAU sera le point de départ de la phase de concertation entre
les trois ministres porteurs de cette réforme : Marisol TOURAINE, ministre des
Affaires sociales et de la Santé, Pierre MOSCOVICI, ministre de l’Économie et
des Finances et Michel SAPIN, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation
professionnelle et du Dialogue social.
Les 3 objectifs du projet de loi présenté au Parlement: le financement à court terme, la
pérennité à long terme de notre système par répartition et des mesures de
justice.
« Le projet de loi n’aura pas
pour ambition de renverser les principes existants mais bien de « les
consolider » et les inscrire dans la durée » afin de conserver le socle du
système qu’est la retraite par répartition.» Marisol TOURAINE
Cette
Conférence parlementaire sur la Réforme des retraites, a été l’occasion pour les
intervenants de débattre de l’ensemble de ces mesures.de l’état des lieux du
système français, des conditions de l’équilibre du système ainsi que des
impacts de la future réforme sur la santé économique de la France.
Coups de projecteur sur
3 interventions
René Teulade
Ancien président de la FNMF
Ancien ministre
Sénateur de la Corrèze
Membre de la Commission des affaires
sociales
Le problème relatif aux retraites
n’est pas nouveau : en janvier 2000, les travaux du Conseil économique, social
et environnemental avaient abouti à un rapport qui avait fait l’unanimité des
partenaires (organisations
syndicales, économiques et sociales, le patronat s’étant abstenu).
L’avenir des
retraites est une question mouvante, qui appelle des adaptations progressives
en fonction des réalités économiques et des réalités démographiques
contemporaines des décisions qui sont prises.
Notre rapport tournait autour de cinq
axes de réflexion qui demeurent aujourd’hui d’actualité.
Le premier résidait dans une meilleure
articulation des différents temps de la vie grâce à une plus grande
progressivité de la retraite.
Le deuxième concernait la garantie d’un juste
remplacement du salaire par la retraite.
Le troisième plaidait
en faveur de la mise en place immédiate de financements complémentaires ne
pénalisant pas la compétitivité et l’emploi avec la création d’un fonds de
réserve alimenté par les recettes fiscales et parafiscales, par exemple en
provenance des cessions d’actifs des entreprises nationalisées (EDF, La Poste,
etc.). Ce fonds aurait relevé de la
solidarité nationale, et les cessions d’actifs des quinze dernières années
auraient largement compensé les 15 à 20 milliards d’euros qui manquent
actuellement à nos systèmes de retraites.
Le quatrième portait sur la recherche d’une
croissance créatrice d’emplois, et le cinquième axe visait l’institution d’un
centre national de vigilance et de garantie des retraites. Sa composition devrait refléter le caractère paritaire de la gestion
des retraites en associant les pouvoirs publics, des personnalités qualifiées
(économistes, démographes, sociologues), les organismes publics d’évaluation,
d’inspection et de recherche, ainsi que les représentants des organismes
représentant les actifs et les retraités. Les idées émises voici quinze ans
ne sont pas toutes obsolètes…
Les conflits (entre les
employeurs, les salariés, les actifs, les retraités) alimentés par le
matraquage médiatique devraient céder la place à une entente possible entre les
différents acteurs autour d’une solution économique provisoire et adaptable sur
les retraites. De ce point de vue, les colloques comme celui-ci, par leur
contribution au débat et à l’échange d’idées, sont indispensables pour apporter
une réponse qui devient urgente.
Michel ISSINDOU
Député de l’Isère
Membre de la Commission des affaires
sociales
La retraite par répartition était souhaitée
et espérée par tous. Il s’agit d’un bel acquis que tout le monde désire
conserver. Nous devrons peut-être mettre en place des mesures paramétriques
immédiates pour combler les déficits insupportables du système des retraites.
Il est dans l'intérêt de tous de réfléchir à une réforme systémique à l'exemple
des grandes transformations conduites dans d'autres pays.
Au-delà des changements de court
terme existe la nécessité de revisiter le cœur du mécanisme des retraites et de questionner les
sujets non traités dans les réformes précédentes, tels que l’inégalité entre
hommes et femmes ou la pénibilité par exemple.
280 milliards d’euros sont
actuellement versés pour le financement des retraites. Or, il ne manque qu’une vingtaine
de milliards pour combler le déficit. Il s’agit donc d’une période compliquée
d’ajustements nécessaires pour replacer au centre du système des éléments de
justice et d’égalité.
Arnaud ROBINET
Député de la Marne
Membre de la Commission des affaires sociales
Ce colloque doit se placer dans une
continuité et rester un lieu de concertation pour trouver la ou les solutions
qui nous permettront d’atteindre l’objectif que nous partageons tous : la
sauvegarde de notre système par répartition.
Nous devrons
éventuellement mettre en place une réflexion autour du régime unique, du
système par points et de l’épargne retraite. Il s’agit sans doute d’éduquer nos
concitoyens à cette dernière.
Partenaires de l’événement:
Klesia
Towers Watson Préfon Anacofi
En savoir plus :
L’organisation de cette Conférence parlementaire ainsi que la réalisation d’une synthèse électronique ont été assurées par : Rivington
contact@rivington.fr / www.rivington.fr