Nora ANSELL-SALLES

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jeudi 17 janvier 2013

Sécurité des patients


Prévenir les erreurs médicales par l'accréditation des médecins

 

Renforcer la sécurité des patients est une des missions principales de la HAS. L'accréditation des spécialités à risque est un des exemples forts du travail accompli par la HAS et les professionnels de santé dans ce domaine. En effet, la gestion des risques dans certaines spécialités dites « à risques » permet aux professionnels, à partir de l'analyse des événements porteurs de risques (EPR), d'identifier des situations à risques et de travailler à des solutions pour éviter que ces erreurs médicales ne se reproduisent. Cette démarche s'appuie sur la participation des professionnels de santé concernés à un programme de réduction des risques de leur spécialité incluant la mise en œuvre de recommandations et la participation à des formations spécifiques.

 

Cette conférence de presse sera l'occasion de faire le bilan de la procédure d'accréditation pour les 18 spécialités médicales concernées (nombres de médecins accrédités, nombres d'EPR répertoriés...), de rappeler les principaux EPR par spécialité et de présenter les nouveaux outils élaborés pour améliorer la sécurité des patients.

 

 

 

Conférence de presse

Mercredi 23 janvier 2013 à 8h45

Faculté de médecine - Paris Descartes

Salle Bouin - salle des thèses - Entresol

15, rue de l'école de Médecine 75 006 Paris

(Métro Odéon ou St Michel)

lundi 14 janvier 2013

Garantir la sécurité de la contraception : une exigence de santé publique pour les femmes


COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE CATHERINE LEMORTON,

PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES

DÉPUTÉE DE LA HAUTE-GARONNE

 

 

Transparence, réassurance et action, ce sont les mots avec lesquels la Ministre des affaires sociales et de la santé a conclu sa conférence de presse ce matin sur les pilules de 3e et 4e génération, dont la prise a donné lieu à des effets secondaires indésirables très graves chez quelques femmes.

 

Le sujet est extrêmement important, c'est la confiance des femmes dans la contraception qui est en jeu mais aussi, une fois de plus, la confiance dans les médicaments mis sur le marché.

 

Cela nous rappelle que la prise d’un médicament quel qu’il soit n’est jamais anodine. Il y a toujours un rapport bénéfice/risque qu’il convient de pouvoir évaluer au mieux pour la sécurité des patients qui doit être optimale, ainsi que la transparence des informations. C’est ce que j’avais déjà souligné dans mon rapport parlementaire sur les médicaments en 2008.

 

Le prescripteur doit être en mesure de prescrire la bonne contraception pour la bonne personne, au bon moment et en toute indépendance.

 

Les pilules de 3e génération ne seront plus remboursées à partir du 1er mars, en raison d’un service médical rendu insuffisant, mais elles pourront continuer d’être prescrites uniquement en deuxième intention.

 

Parallèlement à cela, la Ministre a saisi l’Agence européenne du médicament (EMA) afin de réexaminer les autorisations de mise sur le marché (AMM) des pilules de 3ème et 4ème génération pour qu’elles ne soient plus prescrites aux femmes en première intention.

 

D’autre part, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) devra désormais rendre publiques les informations sur le suivi et la surveillance des effets indésirables. Ce dispositif de pharmacovigilance sera amélioré et simplifié, pour que les professionnels de santé et les patients puissent déclarer les effets indésirables plus facilement, afin de remédier à la sous-déclaration de ces dernières années.

 

L’ANSM devra aussi mener une campagne d’information auprès des professionnels de santé et procéder à une nouvelle évaluation du rapport bénéfices/risques des pilules de 3ème et 4ème génération.

 

La commission des affaires sociales restera vigilante et exercera son contrôle sur les décisions prises par l’exécutif concernant ce sujet majeur de santé publique.

 

Avec la mesure de prise en charge à 100 % des contraceptifs remboursables – et pas seulement la pilule – pour les mineures de 15 à 18 ans, les actions présentées ce matin par la Ministre montrent que notre Gouvernement prend ses responsabilités et travaille pour garantir l’accès à des moyens contraceptifs sûrs et adaptés pour toutes les femmes.

 

C’est un des moyens essentiels pour préserver le droit des femmes à disposer de leurs corps              

 

 

Vous pouvez consulter le site de l'Assemblée nationale à  l'adresse suivante : http://www.assemblee-nationale.fr

vendredi 11 janvier 2013

Pilules de 3ème et 4ème générations : Marisol Touraine réaffirme l'importance de la contraception dans les meilleures conditions de sécurité

Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales et de la Santé, a décidé de saisir l’Agence européenne du médicament (EMA) pour que les autorisations de mise sur le marché (AMM) des pilules contraceptives de 3ème et 4ème générations soient modifiées : l’objectif est que ces pilules ne soient plus prescrites aux femmes en premier choix. La France est ainsi le premier pays à saisir les instances européennes sur cette question.

La Ministre vient également de demander à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de rendre publiques les données de pharmacovigilance (suivi et surveillance des effets indésirables).

Elle souhaite enfin que le dispositif de pharmacovigilance soit amélioré et simplifié, afin que les professionnels de santé puissent plus facilement déclarer les effets indésirables des médicaments, et notamment de tous les contraceptifs oraux.

Marisol Touraine avait d’ores et déjà demandé :

- à l’ANSM de mener une campagne d’information auprès des professionnels de santé (médecins, sages-femmes, pharmaciens) afin que la pilule de 2ème génération soit systématiquement privilégiée. L’usage des pilules de 3ème et 4ème générations doit être l’exception, et non pas la règle.

- à l’ANSM également de procéder à une nouvelle évaluation du rapport bénéfices / risques des pilules de 3ème et 4ème générations.

- à la HAS d’élaborer un référentiel de bonnes pratiques pour les professionnels de santé, afin que la contraception soit adaptée à chaque situation particulière.

Ces décisions faisaient suite à l’avis de la HAS de septembre 2012, rappelant que le risque de complications thrombo-emboliques veineuses (phlébites et embolies pulmonaires) était deux fois plus élevé chez les femmes utilisant les pilules de 3ème  et 4ème générations que pour celles sous pilules de 1ère et 2ème générations.

Par ailleurs, la Ministre avait pris, dès le mois de septembre 2012, la décision de dérembourser les pilules de 3ème génération. Ce déremboursement n’était pas une réponse à un risque sanitaire. Il s’agissait de donner suite à l’avis de la HAS qui considérait que « le service médical rendu par ces spécialités doit être qualifié d’insuffisant pour une prise en charge par la solidarité nationale ».

La confiance des femmes dans la contraception est un enjeu majeur de santé publique. Le débat actuel ne doit en aucun cas jeter le discrédit sur les méthodes contraceptives.

Marisol Touraine rappelle que la pilule est avant tout ce qui permet à des millions de femmes d’exercer librement leur droit à la contraception, droit qui constitue une priorité pour le gouvernement.



NDLR : MGEFI et Contraception
Dans le cadre de l’offre Vita santé la mutuelle prévoit un forfait annuel de 60 euros annuel

jeudi 10 janvier 2013

Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale :

Audition ouverte à la presse de Mme Liliane Ropars
Sur « les arrêts de travail »

Jeudi 17 janvier 2013


 
La Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS), coprésidée par MM. Jean-Marc Germain (SRC, Hauts-de-Seine) et Pierre Morange (UMP, Yvelines), procédera à l’audition, ouverte à la presse, de Mme Liliane Ropars, directrice de la caisse primaire d’assurance maladie de la Marne et directrice coordinatrice gestion du risque pour la région Champagne-Ardenne, sur « les arrêts de travail » (Mme Bérengère Poletti, R-UMP, Ardennes, rapporteure).

 

 

Jeudi 17 janvier 2013
À 10 heures

Salle 6351
Palais Bourbon – 1er étage

(Entrée des journalistes munis de leur carte de presse :
33 Quai d’Orsay,
75007 Paris)



Retransmission en direct sur le site de l’Assemblée nationale :
http://www.assemblee-nationale.tv/direct.html

mercredi 28 novembre 2012

Les Français sont-ils fiers de leurs dents !!!


 
Le Congrès de l’ADF, est le rendez-vous annuel de toute la profession dentaire. Le thème du Congrès de l’ADF 2012 est  «Garder le sourire». C’est un clin d’œil qui concerne à la fois les patients et les praticiens. L’enquête réalisée par Opinionway pour l’ADF permettant d’évaluer le niveau de satisfaction des Français par rapport à leur sourire et de savoir si les Français osent sourire et découvrir leurs dents vous sera présentée, lors de la conférence inaugurale, mercredi 28 novembre à 12H  au Palais des Congrès – Salon Petite Etoile d’Or du Palais des Congrès (4ème niveau)

Parmi les sujets abordés lors de cette conférence de presse :

-       -                 L’odontologie durable : pour que prise en charge dans le temps rime avec « Garder le sourire ». Le docteur Giovannoli, Président du Congrès ADF 2012 expliquera que l’odontologie durable a comme principale mission de prévenir d’abord, de soigner ensuite et de maintenir surtout. C’est une prise en prise en charge dans le temps pour un résultat dans le temps.

-          La Sécurité des patients. La  profession dentaire est citée en exemple par les autorités de santé –DGS / HAS. A l’occasion de la 2e semaine de la sécurité des patients initiée par le Ministère des Affaires sociales et de la Santé, le  docteur Philippe Rocher - Président de la Commission des dispositifs médicaux de l’ADF expliquera ce que font les chirurgiens-dentistes pour garantir la sécurité de leurs patients. 

-          Parodontites : 1 Français sur 2 concerné. Le docteur Philippe Bouchard - Président du Conseil scientifique du Congrès ADF 2012 expliquera le lien sous-estimé entre les maladies parodontales,  l’obésité et les maladies cardiovasculaires.

-          Le docteur Paul Cattanéo, présentera les dernières avancées de la technologie dentaire: fini la fraise, fini les prises d’empreintes à l’aide de pâtes élastiques, et dans peu de temps,  des implants biologiques aussi vrais que la dent naturelle….

Une visite des deux expositions phares du Congrès 2012 sera organisée après la conférence de presse

-          l’espace innovation au niveau 4 : les 10 innovations de l’année seront présentées.

-       L’espace développement durable au niveau 2 illustré par un cube géant et transparent contenant les déchets d’un mois d’activités d’un cabinet dentaire (papiers, cartons, serviettes jetables, plateaux …). Ce cube symbolise l’engagement des  chirurgiens – dentistes en faveur du développement durable. L’exposition est constituée de panneaux d’information et de conseils pour mettre en pratique le Développement Durable au cabinet dentaire, d’animations interactives (calculateurs équivalents carbone des déchets produits, prix des traitements des déchets). Un Guide du chirurgien-dentiste éco-responsable sera largement diffusé.

mardi 27 novembre 2012

Bilan, nouveautés et perspectives des indicateurs de qualité et de sécurité des soins


Pour une politique de transparence dans les établissements de santé :  bilan, nouveautés et perspectives  des indicateurs de qualité et de sécurité des soins

 

Dans le cadre de la deuxième édition de semaine de la sécurité des patients, qui se tient du 26 au 30 novembre 2012, Jean Debeaupuis, directeur général de l'offre de soins et le professeur Jean-Luc Harousseau, président de la Haute Autorité de Santé (HAS), ont restitué ce jour les résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins 2011.

Tous deux saluent l'action des établissements de santé : depuis près de six ans, ceux-ci se sont engagés dans cette démarche en participant au déploiement de ces indicateurs, véritable outil de pilotage de la qualité et de la sécurité des soins pour les établissements et de transparence à destination des usagers.

 

Les résultats sont d'ores et déjà accessibles sur le site de diffusion publique Platines  : www.platines.sante.gouv.fr

 

A ce jour, 16 indicateurs existent : 7 pour la lutte contre les infections nosocomiales - généralisés par la DGOS - 9 pour la qualité et la sécurité de la prise en charge du patient - QUALHAS, généralisés par la HAS.

Chaque établissement a 2 mois à compter de ce jour pour mettre à la disposition du public ses résultats individuels assortis de données de comparaison, permettant ainsi une information au plus près de l'usager.

 

C'est précisément à destination des établissements - et plus globalement, de tous les acteurs qui diffusent des informations comparatives utilisant les indicateurs : journalistes, opérateurs de soins etc - que la HAS a élaboré un guide publié aujourd'hui. Ce guide méthodologique de diffusion publique des indicateurs doit les aider à améliorer la qualité de leur communication et son impact auprès du public.

 

La HAS et la DGOS entendent porter de manière forte l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.

Ainsi, en plus de l'extension des indicateurs QUALHAS aux secteurs de la psychiatrie et de l'hospitalisation à domicile, la HAS diffuse cette année un indicateur dans le domaine de la cancérologie sur une étape clé de la prise en charge au travers des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) et l'indicateur de pratique clinique sur l'évaluation du risque d'escarre en HAD.

 

Pour continuer à progresser sur le champ de la sécurité des patients, plusieurs changements marquent l'évolution du tableau de bord des infections nosocomiales, avec des indicateurs de 2ème génération :

-        plus exigeants sur les actions et les résultats,

-        plus spécifiques sur les grands risques graves et évitables avec de nouveaux indicateurs : l'indicateur composite de lutte contre les infections du site opératoire (ICA-LISO) et l'indicateur composite de maîtrise de la diffusion des bactéries multi-résistantes (ICA-BMR).

De la même façon, les indicateurs de qualité et de sécurité de la prise en charge de la HAS en cours de généralisation visent à mesurer la qualité et la sécurité des soins pour des prises en charge cliniques fréquentes afin de compléter un dispositif transversal aux pratiques hospitalières.

 

Le site Platines, plateforme de diffusion publique des indicateurs, connaît de nouvelles avancées telles que  l'introduction des secteurs de l'hospitalisation à domicile (HAD), de la santé mentale ainsi qu'une évolution de son ergonomie et la recherche d'établissement par géolocalisation.

 

Enfin, afin de prolonger la recherche sur le développement d'indicateurs, un appel à projet conjoint au ministère chargé de la santé et à la HAS est prévu, dans le but de financer des nouveaux projets de recherche pour les années 2013-2016.

 

Des thèmes prioritaires sont d'ores et déjà envisagés, tels que la satisfaction des patients, l'amélioration du parcours de soins, le management des ressources humaines,  l'évaluation de la qualité en psychiatrie et la sécurité des prises en charge.

Plus d'informations :


 


 

 

lundi 15 octobre 2012

Le progrès médical à la lumière de l’amélioration de la sécurité de l’angioplastie coronaire


Le progrès médical à la lumière de l’amélioration  de la sécurité  de l’angioplastie coronaire

Mots-clés : Angioplastie coronaire, progrès médical.

 

The medical progress according to the progress of coronary angioplasty safety

Key-words (index medicus) : Coronary Angioplasty. Medical Progress.

 

Jean-Philippe METZGER*

 

RESUME

 

La forte diminution des complications de la procédure d ’angioplastie coronaire constitue  un modèle permettant d’individualiser une typologie du progrès médical contemporain. Le progrès par rupture est dû à l’initiative individuelle. Le progrès incrémentiel est le produit d’améliorations ponctuelles et anonymes. Les deux formes de progrès sont complémentaires. Elles avaient été déjà décrites par Claude Bernard en 1864.

 

SUMMARY

 

Significant decrease of complications in the procedure of coronary angioplasty is a pattern that reveals a specific typology of contemporary medical progress. Breakthrough advance is induced by individual initiative whereas incremental progress is a result of occasional, one shot and anonymous improvements. Those two kinds of progress are complementary. They had already been described by Claude Bernard as early as 1864.

 

INTRODUCTION

…………

 

A la suite d’Andréas Gruentzig (1), en vingt cinq ans, une discipline médicale nouvelle, la Cardiologie Interventionnelle, est née ex nihilo, s’est développée et a démontré sa capacité à  fournir une prestation sûre et efficace dans un  domaine de Santé Publique essentiel, celui de la pathologie coronaire. Désormais, le concept de revascularisation myocardique repose sur deux techniques complémentaires, le pontage coronaire disponible depuis 1967 et l’angioplastie percutanée. A cette fin, de nombreux obstacles ont dû être surmontés, le principal étant l’occlusion coronaire aigue en cours de procédure, génératrice d’infarctus du myocarde  expérimental. La multiplicité de ces obstacles, leur caractère imprévisible au sein d’une entité thérapeutique entièrement nouvelle, autorisent  la description d’une typologie du progrès médical contemporain.

 

 

 

*Institut de Cardiologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47/83 Bd de l’Hôpital, 75013 PARIS

Tirés à part : Professeur Jean-Philippe METZGER, même adresse

 

 

 

 

 

Vaincre l’occlusion coronaire aigue

L’inflation d’un ballonnet endocoronaire destinée à réduire la masse de la plaque d’athérome obstructif réalise un  modèle expérimental susceptible de provoquer une occlusion coronaire aigue. L’arrêt du débit dans un tronc coronaire entraîne une douleur angineuse prolongée, un sus-décalage du segment ST à l’électrocardiogramme, avec troubles du rythme ventriculaire et un collapsus si le territoire myocardique concerné est important. Ces complications engagent le pronostic vital. Elles expliquent la nécessité de disposer au début de la technique d’angioplastie d’un stand-by chirurgical permettant un pontage en urgence. Le tableau (1) objective la gravité de cet  accident occlusif. Réalisé environ une fois sur deux, le pontage en urgence n’évite l’infarctus que dans moins de 50% des cas. La mortalité péri-opératoire y est élevée, atteignant environ 5%.

Eviter l’occlusion coronaire  aigue en cours d’angioplastie exige de comprendre son mécanisme. Celui-ci associe la dissection  coronaire avec « flap intimal » et la thrombose aigue.

La dissection est favorisée par le recours à de fortes pressions  d’inflation sur une sténose longue et éventuellement calcifiée. La lésion de bifurcation, l’occlusion coronaire chronique exposent particulièrement au phénomène. Une classification radiologique a été proposée au début des années 80 individualisant en particulier dissection spiroïde et dissection avec occlusion complète. Le traitement de cette dissection a d’abord fait appel  au ballon de perfusion autorisant une inflation endocoronaire prolongée, dans le but  de recoller les trois tuniques de l’artère. Cette technique a été rapidement supplantée par l’usage du stent. Car le déploiement de l’endoprothèse sur la fracture intimale est capable de restituer dans les meilleurs délais le flux coronaire. Mais l’endoprothèse permet en outre, par le « direct stenting », où la sténose est franchie par un stent  fixé sur le ballon en déflation, d’assurer la prévention de la dissection pariétale.

La thrombose est le second phénomène responsable d’occlusion coronaire aigue. Un thrombus endocoronaire refermant l’artère de façon itérative ou permanente est une éventualité banale en salle de cathétérisme  au début des années 80. La formation de ce thrombus est favorisée par le contexte général de syndrome coronaire aigu,  où le phénomène thrombotique préexiste au geste interventionnel, par la présence d’un diabète ou  d’une intoxication tabagique ou lorsque la fibrinémie est supérieure à 5g/l. Un résultat incomplet sur la lésion à traiter, une hypotension, peuvent également être en cause. L’amélioration de l’environnement pharmacologique a permis de limiter considérablement la thrombose coronaire en cours de procédure. Les progrès s’égrènent sur plus de vingt ans : 1986 héparine non fractionnée à fortes doses, 1987 prescription d’aspirine préalablement au geste, 1989 héparine de bas poids moléculaire, 2001 anti-agrégants plaquettaires de nouvelle génération  avec les anti GP2B3a et le Clopidogrel. L’étude Cure prouve sur plus de 2 600 patients l’efficacité de celui-ci (2) L’intérêt des doses élevées de Clopidogrel est démontré chez les patients résistants au traitement (3). 2009 voit l’apparition du Prasugrel. Parallèlement, l’agression endothéliale mécanique tend à se réduire avec l’usage de ballons de bas profil, de guides hydrophiles plus souples et avec l’apparition du système « monorail » en 1992. Ce système permet en cas d’occlusion aigue de maintenir la portion distale du guide en aval de la lésion ce qui permet son traitement sans recourir à un guide d’extension. Mais c’est

 

 

 

 

 

l’endoprothèse coronaire, le stent, qui va assurer le progrès le plus décisif. Aussi y a-t-il véritablement en Cardiologie Interventionnelle coronaire, une ère avant et une ère après le stent.

 

La révolution du stent

L’introduction de l’endoprothèse ou  stent par Jacques Puel et Ulrich Sigwart en 1987 (4) a le mérite de transformer l’angioplastie coronaire en une technique « prédictible ». Le stent  prévient la dissection par le « direct stenting », possible dans un cas sur deux.  Il la corrige si elle survient. Ultérieurement il réduit de 50% le taux de resténose, dont le chiffre est inférieur à 5% avec les stents à libération de  drogues anti-mitotiques. L’emploi du stent sera limité initialement par le risque de thrombose sub-aigue dans les heures suivant son implantation. Lutter contre cette  complication fait d’abord appel à l’augmentation des doses d’Héparine et d’anti-vitamines K, d’où des complications hémorragiques graves  au site de ponction artérielle fémorale.  Mais c’est à Paul Barragan, proposant l’administration d’une dose anti-agrégante simultanée d’Aspirine et de Ticlopidine que l’on doit la disparition de  la thrombose sub-aigue (5).  Publiée en 1996 dans le New England Journal of Medicine, l’étude de Schömig et collaborateurs (6) confirme la validité de l’intuition. Elle confère le sceau de la preuve randomisée aux données prometteuses des registres publiés antérieurement par les équipes françaises. Dés lors le recours au stent endocoronaire va se généraliser. Progressivement on osera l’utiliser dans le contexte  spontanément thrombotique de la phase aigue de l’infarctus comme le prouvent les études Admiral (7) et Cadillac (8). Celle-ci montre qu’assurer un résultat optimal en terme des surface  et donc de débit par un déploiement complet du stent est le facteur décisif  protégeant de la thrombose in situ. Ainsi le stent endocoronaire largement diffusé après 1992 permet-il de séparer deux périodes dans le développement de la revascularisation myocardique  percutanée avec réduction de moitié des évènements coronaires majeurs en cours de procédure interventionnelle  et disparition du pontage en urgence.

 

L’hypotension en cours d’angioplastie coronaire

Eventualité relativement fréquente durant la procédure, l’hypotension, détectée par le monitoring  continu de la pression sanglante, doit être immédiatement rapportée à sa cause et traitée car elle un est un facteur d’occlusion coronaire aigue. Outre l’hématome au point de ponction artériel fémoral, elle doit faire discuter quatre éventualités : l’occlusion aigue et le « no reflow », arrêt du flux coronaire sans lésion décelable à l’angiographie, affirmés par l’injection intra coronaire, la perforation coronaire avec tamponnade par l’échographie d’urgence, le syndrome vagal devant la nausée et la bradycardie, le choc allergique enfin. Celui-ci se manifeste par une urticaire, un érythème, le collapsus sans bradycardie. Evité par le traitement prophylactique il relève  de l’Adrénaline intra veineuse et sous cutanée associée aux corticoïdes intra veineux. Le rôle  d’un personnel infirmier entraîné à la détection et au traitement de ces complications  contribue de façon éminente à la sécurité de la procédure.

 

 

 

 

 

 

 

Enfin, la contre-pulsion par ballonnet intra-aortique ou l’assistance circulatoire peuvent permettre une évolution favorable si l’hypotension  est dûe à une insuffisance ventriculaire aigue.

 

Les complications de la voie d’abord artérielle

La ponction artérielle fémorale a été le seul accès possible au réseau coronaire jusqu’en 1999. Elle expose à des complications potentiellement létales par hématome rétro péritonéal dans le contexte des traitements anti-coagulants et anti-agrégants actuels. Moins exceptionnelle la correction chirurgicale d’un faux anévrysme peut s’avérer nécessaire. C’est dire l’intérêt d’une alternative dans l’abord artériel. Introduite par Keimeneij en 1997 (9), la voie radiale est utilisée aujourd’hui dans 80% des cas. A l’ère des traitements anti-agrégants puissants, cet

abord artériel raréfie à l’extrême les complications hémorragiques et le faux anévrysme. L’ischémie de la main initialement redoutée est exceptionnelle du fait de la suppléance de l’artère cubitale. La voie radiale est aujourd’hui  utilisée systématiquement de première intention sauf chez les femmes de petite taille où le vaso spasme est fréquent et lorsqu’une procédure antérieure a entraîné la disparition du pouls. Elle permet l’accès artériel  dans le contexte d’un traitement anti-coagulant au long cours (10). Elle est en partie responsable de la diminution des hémorragies chez les patients  traités pour syndrome coronaire aigu (11).

 

Les complications de l’angioplastie selon les données du registre  Cardio-Arsif  2001-2010

La meilleure gestion prophylactique et thérapeutique des complications de l’angioplastie coronaire permet d’observer aujourd’hui des chiffres de mortalité en forte diminution. En 2010 dans le Registre de  l’Ile-de-France (ARSIF) consacré à la Cardiologie Interventionnelle, sur une cohorte de 24 300 angioplasties  coronaires les résultats en terme de mortalité sont les suivants. Dans la population à faible risque : 0,6%, dans le syndrome coronaire aigu avec sus-décalage de ST ou sans sus-décalage de ST à Troponine positive : 2,4%. Le choc cardiogénique   avec un chiffre de 49% constitue une entité à part. Ces chiffres témoignent du bon contrôle actuel des complications en cours de procédure. Les progrès nécessaires concernent  le bon choix entre stents nus et stents à  élution, ainsi que la généralisation de l’abord radial dans les derniers sites encore réticents à cette pratique.

 

 

Une typologie du progrès médical

La remarquable maîtrise des complications  de l’angioplastie coronaire  constitue, parmi d’autres, un archétype du progrès médical contemporain. La technique constitue une entité bien définie. Son risque initial était élevé, attesté par la forte incidence  de décès et d’infarctus obligeant à la réalisation de pontages en urgence dans un contexte de risque opératoire accru malgré le recours à la contre-pulsion. 

La multiplicité des mesures adoptées pour améliorer le succès et la sécurité de la prestation peut autoriser une réflexion sur une typologie du progrès médical. A la lumière des améliorations successives des vingt cinq dernières années il nous semble possible de  distinguer deux grandes formes de  progrès, le progrès par rupture et le progrès incrémentiel.

 

 

 

 

 

 

L’introduction du stent, le recours aux anti-agrégants ou l’approche artérielle par la voie radiale constituent un saut  radical  de la stratégie thérapeutique  réalisant une véritable rupture. Cette nouveauté relève de l’initiative individuelle d’un clinicien identifiable, tel que A. Gruentzig, J. Puel, P. Barragan, F. Keimeneij. Il aura fallu convaincre la communauté  des cardiologues interventionnels, initialement sceptique voire hostile.

La seconde forme du progrès se démarque nettement de la première. Le progrès incrémentiel ne saurait être rapporté à un individu isolé. Il respecte l’anonymat de ses acteurs et se définit par une multitude d’initiatives, dont la somme a un impact cumulatif positif sur le résultat. Recours aux héparines de bas poids moléculaires, identification immédiate  des causes d’un collapsus par une équipe entraînée, amélioration du matériel avec cathéter « soft tip »,  introduction des guides hydrophiles, abandon du système coaxial au profit du type monorail, amélioration des caractéristiques mécaniques des stents.

Les deux types de progrès sont complémentaires. Leur impact respectif sur les résultats de la technique interventionnelle est difficile à évaluer.

Il est remarquable d’observer que Claude Bernard  en 1864 dans son ouvrage « Principes de la médecine expérimentale » avait pressenti la dualité des formes revêtues par le progrès en  médecine. Il écrit en effet : « dans les  sciences expérimentales, le respect mal entendu de l’autorité personnelle serait de la superstition  et serait un véritable obstacle au progrès de la science. En effet les grands hommes sont précisément ceux qui ont apporté des idées  nouvelles et détruit des erreurs. »   C’est le progrès par rupture.  Et plus loin : « dans l’investigation scientifique, les moindres procédés sont de la plus haute importance. Le choix heureux d’un animal, un instrument construit d’une certaine façon, l’emploi d’un  réactif ou bien d’un autre suffit souvent par résoudre les questions générales les plus élevées ». C’est là le progrès incrémentiel.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

(1)               GRUENTZIG A. – Results from coronary angioplasty and implications for the future.  Am J Cardiol, 1982,103,779-783.

 

(2)               THE CURE INVESTIGATORS. - Clopidogrel in unstable angina to prevent recurrent events : effects of Clopidogrel in addition to aspirin in patients with acute coronary syndroms without ST elevation. N Engl J Med, 2001,395, 494-497.

 

(3)               ANGIOLILLI D, COSTA M, SHOEMAKER S et al – Functionnal effects of high Clopidogrel maintenance  dosing in patients with inadequate platelet inhibition on standard dose treatment. Am J Cardiol, 2008,101, 440-445.

 

(4)               SIGWART U, PUEL J, MIRKOWITCH V et al – Intravascular stents to prevent occlusion and restenosis after transluminal  angioplasty. N Engl J Med, 1987, 316, 701-703.

 

(5)               BARRAGAN P, PIETRI P, VILLAIN P et al – Antiplatelet therapy during coronary  endoprothesis placement. Arch Mal Coeur Vaiss, 1996, 89, 1515-1520.

 

 

(6)               SCHÖMIG A, NEUMANN FJ, KASTRATI A et al. - A randomized comparison of antiplatelet and anticoagulant therapy after the placement of coronary-artery stents. N Engl J Med, 1996, 334, 1084-1089.

 

(7)               MONTALESCOT G, BARRAGAN P, WITTENBERG O. - Abciximab before direct stenting in myocardial infarction. N Engl J Med, 2001, 344, 1895.

 

(8)               STONES G W, GRINES C L, COX D A et al. - Comparison of angioplasty with  stenting in acute  myocardial  infarction. N Engl J Med, 2002, 346, 957-966.

 

(9)               KIEMENEIJ F.  - A randomized comparison of percutaneous transluminal coronary angioplasty by the radial, brachial, and femoral approach : the Access study. J Am Coll Cardiol, 1997, 29, 1269-1272.

 

(10)           HELFT G, DAMBRIN G,  ZAMAN A et al – Percutaneous coronary intervention  in anticoagulated patients via radial artery access. Catheter Cardiovasc Interv 2009, 73, 44-47.

 

(11)           FOX K, CARRUTHERS, STEG G et al – Has the frequency of bleeding changed over time for patients presenting with an acute coronary syndrome ? The Global Registry of Acute Coronary Events. Eur Heart J 2010, 31, 667-675

 

 

Tableau (1) : morbi-mortalité de l’occlusion coronaire aigue en cours de procédure d’angioplastie coronaire

 
Centres
 
Date
 
 
N
 
Occlusion
 
Décès
 
Infarctus
 
Pontage
EMORY
 
1982-86
4772
4,4 %
2,9 %
46 %
55%
NHLBI
 
1985-86
1801
6,8 %
4,9 %
40 %
40 %
THORAL
CENTER
1986-88
1423
7,3 %
6    %
36 %
31 %
SAN FRANCISCO
HEART CENTER
 
1990- 91
 
553
 
4,9 %
 
0    %
 
33 %
 
41 %