Nora ANSELL-SALLES

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lundi 2 février 2015

Déclaration des maladies professionnelles: quid en Europe...

problématique et bonnes pratiques dans quatre pays européens

Il est admis qu'un certain nombre de maladies professionnelles (MP) échappe à la déclaration dans les pays de l'UE. EUROGIP1 publie aujourd'hui un rapport2 sur quatre pays - le Danemark, l’Espagne, la France et l’Italie - représentatifs de modèles d’assurance “accidents du travail / maladies professionnelles” (AT/MP) divers mais matures, qui ont analysé les défaillances de leur système et expérimenté des solutions avec succès pour améliorer la déclaration des MP.

Si vous avez des difficultés pour visualiser ce message, "cliquez ici"


Le phénomène de sous-déclaration a fait l'objet de rapports ad hoc au Danemark
3 et en France4 ; il est formalisé de façon plus sporadique en Espagne et en Italie.

Les principaux obstacles à la déclaration des MP sont bien connues et citées par tous les pays concernés : les difficultés techniques à repérer l’origine professionnelle de certaines pathologies (à cause d’une longue période de latence entre le moment de l’exposition au risque et la manifestation de la maladie, ou à cause d’interactions avec des facteurs extraprofessionnels), une connaissance insuffisante des pathologies professionnelles de la part du personnel médical à qui il incombe de les diagnostiquer, mais aussi d’autres motifs liés à l’intérêt relatif pour la victime de voir reconnaître le caractère professionnel de sa pathologie.

Ces causes déterminent les initiatives développées pour favoriser la déclaration des MP. Les exemples présentés dans le rapport ont été choisis en fonction de leur originalité et de leur aspect documenté, mais aussi des évaluations réalisées. Ils portent le plus souvent sur les cancers professionnels.

Au Danemark, l'initiative consiste à croiser les fichiers informatiques issus du Registre des cancers et de l'assureur AT/MP. On a ainsi constaté une augmentation de 50 % des demandes de reconnaissance de certains cancers, suite à la mise en oeuvre du dispositif.
En France, une expérimentation en région vise à rechercher de façon proactive des personnes atteintes de tumeurs de la vessie d'origine professionnelle grâce aux données de l'assurance maladie. Les demandes de reconnaissance ont été multipliées par 4,6 dans les 2 ans suivant le début du programme et les reconnaissances en maladies professionnelles ont également augmenté.
En Italie (département de Brescia), il s'agit d'un hôpital qui recherche les cas de tumeurs pulmonaires d'origine professionnelle à partir des cas qu'il diagnostique et soigne. Le taux de reconnaissance est passé à 38 % dans ce département, contre 23 % si l'on se réfère au niveau national.
En Espagne (région de Valence), le logiciel SISVEL permet d'alerter les médecins confrontés à un patient présentant un diagnostic correspondant à l'une des 75 catégories de pathologies possiblement professionnelles qu'il compte aujourd'hui. Le logiciel est à l'origine d'environ 30% des cas reconnus de MP dans la région.

Pour éclairer la question, EUROGIP décrit d'abord les procédures de déclaration des maladies professionnelles, puis analyse les données chiffrées (2011) en termes de déclaration et de reconnaissance des mêmes principales pathologies : troubles musculo-squelettiques (TMS), hypoacousies, dermatoses et cancers dans les quatre pays étudiés ainsi qu'en Allemagne.

Ce rapport s'inscrit dans la collection d'une dizaine de rapports qu'EUROGIP
5 a déjà publié sur les conditions de reconnaissance des maladies professionnelles et l'indemnisation des victimes en Europe, de façon générale ou concernant des pathologies en particulier : maladies liées à l'amiante, cancers professionnels, pathologies psychiques liées au travail…

Pièces jointes :

jeudi 12 juin 2014

Les politiques familiales en France et en Europe :

évolutions récentes et effets de la crise Les pays européens ont tous une politique familiale, mais elle varie sensiblement d'un pays à l'autre. Olivier Thévenon, de l'Institut national d'études démographiques, et Willem Adema et Nabil Ali, de l'OCDE, nous décrivent les différents choix effectués en Europe afin de soutenir les familles avec enfants, leur importance en part du PIB, leurs modalités, et ils s'interrogent sur leurs évolutions récentes sous l'effet de la crise.
Les politiques familiales ont connu des évolutions importantes au cours des 15 dernières années dans une majorité de pays européens. Mais les disparités de structures des aides aux familles demeurent importantes, liées à des différences d'approche politique. Face à ces disparités, la crise financière a induit une réaction en deux temps, comme pour l'ensemble des dépenses sociales : une hausse importante des dépenses réalisées au titre des familles a d'abord eu lieu, soulignant ainsi le rôle d'amortisseur des effets de la crise auquel les politiques familiales ont pu participer ; le deuxième temps est, en revanche, dominé par la maîtrise de dépenses et/ou les mesures d'austérité. Pour certains pays, cela produit une rupture par rapport aux évolutions récentes. Les auteurs l'illustrent en examinant de façon détaillée quatre pays : les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France. Dans ce dernier pays, la baisse programmée des dépenses à l'horizon de 2017 s'articule sur un recentrage des aides vers les familles modestes et une priorité redonnée aux services d'accueil.



Population & Sociétés n° 512  intitulé "Les politiques familiales en France et en Europe : évolutions récentes et effets de la crise".


Auteurs : Olivier THÉVENON, Willem ADEMA, Nabil ALI
 
 
 




 



 

 



 
 
 
 






mardi 25 mars 2014

Troc Europe : un groupe engagé pour l’emploi

La franchise est un modèle gagnant-gagnant où le franchisé peut réaliser son rêve d’entrepreneuriat avec des risques minimisés… En apportant son expérience et son savoir-faire, le franchiseur l’accompagne dans sa réussite individuelle. Pour un groupe comme Troc Europe, présent dans 6 pays européens, ce modèle est bien plus qu’une réalité : il est l’ADN du réseau.
 
La franchise, un modèle en toute franchise !
 
La franchise est un modèle qui est loin de connaitre la crise en France, pays leader européen en la matière avec 1719 réseaux et plus de 47 milliards d’euros de chiffre d'affaires… En effet, le nombre de réseaux a doublé en 10 ans avec un nombre de points de vente et un chiffre d’affaire qui ont suivi cette tendance. Mais pourquoi ce modèle d’entreprenariat fonctionne aussi bien ? Peut être parce que c’est un modèle basé sur l’humain qui se veut un démultiplicateur de réussite avec un objectif clair : le profit réciproque.

En effet, le succès d’un réseau réside avant tout dans la place accordée à l’humain et à l’adéquation entre le franchiseur et les franchisés. Car si 70% des jeunes réseaux disparaissent dans les 3 ans, certains réseaux sont synonymes de réussite comme Troc Europe. Né de la fusion entre Troc.com, anciennement Troc de l’Ile, et de la Trocante, le groupe jouit de 35 ans d’expérience, compte 165 points de vente en France, 300 villes à pourvoir, avec de 2 à 4 emplois par magasin, et une présence dans 6 pays européens.

Un modèle de réussite qui semble fonctionner puisque en 2013 90% des franchisés ont reconduit leur contrat ! Une belle marque de confiance !


La franchise, entreprendre à moindre risque…

Quand on se lance dans l’aventure entrepreneuriale, c’est avec autant d’appréhension que d’excitation… L’avantage de la franchise ? Permettre aux jeunes entrepreneurs de laisser plus de place à l’excitation ! Un Accompagnement tout au long de l’aventure, des prises de décisions collégiales, un réseau de professionnels connaissant parfaitement le métier et le secteur,… les 35 ans d’existence de Troc Europe et les hommes et femmes qui en sont la principale composante sont un véritable atout pour les nouveaux venus !

Conscient de cette opportunité proposée à ceux qui veulent entreprendre, le groupe met en œuvre de nombreuses actions pour dénicher les perles rares et permettre au plus grand nombre de se lancer dans cette merveilleuse aventure. Ainsi, Troc.com a été à l’initiative du concours Tremplin Franchise 2013 qui a permis à de futurs jeunes entrepreneurs de mettre le pied à l’étrier. Il y a quelques mois, le groupe a également renforcé son accompagnement tant au niveau de la formation que de la recherche de financement.

Ainsi, Troc Europe s’est lancé dans la franchise participative en 2013, se basant sur un véritable partenariat permettant de débuter l’entreprise sans pour autant perdre en liberté de mouvement, puisque la participation financière n’a pas vocation à se pérenniser sur le long terme.
 
A propos de Troc Europe
En 1982, Jean-Pierre Boudier créé son premier dépôt vente sur l’île de Piot en Avignon. Troc de l’île est né. En 1987, Troc de l’île accélère son développement par la franchise et prend alors une envergure nationale avec l’ouverture de plus de onze magasins la première année. En 1996, Troc de l’île développe son implantation en Europe sous l’enseigne Troc International, qui deviendra Troc Europe. En 1997, la société fait son entrée en bourse, au marché libre. En 2008, face à l’avènement du web, Troc de l’île devient Troc.com. En 2010, le groupe Troc Europe acquiert La Trocante. En octobre 2011, le capital est cédé à Saphir Capital Partners.

Troc Europe, groupe leader européen du dépôt-vente d’articles d’occasion de la maison, des loisirs et du sport s'appuie sur un réseau de près de 200 points de vente en Europe répartis entre les enseignes Troc.com et La Trocante, présents dans 6 pays européens (France, Belgique, Suisse, Espagne, Luxembourg, Allemagne). Fort d’un concept novateur à la croisée du E-commerce et des magasins physiques, le groupe Troc Europe relie les points de vente au site web pour former un même réseau de distribution.



www.trocante.fr
 


 



 
 
 
 
 
 

 

mardi 11 mars 2014

Europe : La Mutualité salue l’adoption de la directive Omnibus II


La Mutualité Française salue l’adoption de la directive Omnibus II par le Parlement européen

 

La Mutualité Française salue l’adoption de la directive Omnibus II par le Parlement européen parce qu’avec son entrée en vigueur le 1er janvier 2016, elle marque la fin d’une étape importante dans le processus de mise en place de Solvabilité II, et qu’elle confirme le principe de proportionnalité.

 

 

Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française déclare à ce sujet : « La Mutualité Française qui s’est engagée depuis le début de ce processus il y a plusieurs années, reste entièrement mobilisée pour que toutes les mutuelles puissent mettre cette réforme en ouvre de façon proportionnée aux enjeux financiers et à la taille de leurs entreprises ».

 

Consciente des ressources importantes nécessitées par Solvabilité II, la Mutualité Française s’est fortement mobilisée sur le respect du principe de proportionnalité, sur  accompagnement de ses membres pour passer le cap du déploiement de Solvabilité II, et sur la reconnaissance de son modèle de gouvernance démocratique et son adaptation au nouveau contexte prudentiel.

 

Sur toutes ces questions et notamment sur celle de la proportionnalité, les demandes répétées de la Mutualité Française ont été entendues par la Commission Européenne : le texte Omnibus II intègre un dispositif laissant aux superviseurs nationaux la latitude de décliner localement l’application de la proportionnalité et ses allégements éventuels. A ce stade, l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) compte adapter les exigences de reporting au regard de la taille et du risque porté par les mutuelles.

 

Ces adaptations et la possibilité d’utiliser des simplifications permettront ainsi aux plus petits acteurs d’aborder plus efficacement la phase de préparation avec les tests à blanc programmés par l’ACPR en 2014 et 2015.

 

La Mutualité Française et ses membres s’étaient déjà fortement mobilisés pour participer avec succès à un test à blanc en septembre 2013. Une réussite et un engagement salués par l’ACPR et qui sont le fruit d’un programme de formation à la carte et de mise à disposition d’outils pédagogiques de la Mutualité Française auprès de l’ensemble des mutuelles adhérentes. Ces actions se poursuivront et se renforceront jusqu’en 2016.

mardi 17 décembre 2013

Votre Europe, session de décembre


Comme chaque mois, la délégation française du groupe S&D vous propose de revenir sur l'actualité de la dernière session plénière du Parlement européen. Le webjournal "Votre Europe" vous permet de suivre le travail des eurodéputé-e-s socialistes.

 

Au sommaire de ce numéro, avec Sylvie Guillaume et Isabelle Thomas :

·         Les droits des femmes en Europe ;

·         La pêche de grands fonds.

 

En savoir plus
Compte-rendu de la délégation reprend les communiqués et les interventions de vos eurodéputé-e-s pendant cette session ; ce compte-rendu est également disponible sur notre site.
 
Pour reprendre ces informations sur votre site Internet via un code html, il suffit de cliquer ici pour le webjournal, et ici pour le compte-rendu.

lundi 2 décembre 2013

L'Ined publie son rapport d'activité 2012


Quel est l'impact des politiques familiales en Europe ? La prédominance de la pilule diminue-t-elle au profit d'autres méthodes contraceptives ? Quelles sont les conditions de la fin de vie en France ? Comment évoluent les migrations entre l'Afrique et l'Europe ? L'Ined fait le point sur ces questions en produisant des résultats et travaux de recherches en matière de démographie et publie aujourd'hui son rapport d'activité 2012.

 

En 2012, l'Ined a poursuivi son développement de partenariats tant en France qu'à l'étranger et s'est particulièrement investi dans la coopération internationale avec les centres de recherches étrangers au Nord comme au Sud. Il est, par ailleurs, porteur du laboratoire d'excellence « iPOPs » (Individus, Populations, Sociétés) qui a connu sa première année d'exercice permettant ainsi l'accueil de nombreux chercheurs et doctorants.

 

L'année aura été également marquée par le démarrage de grands projets de recherche et par la publication de nombreux résultats qui ont permis d'éclairer le débat social, à l'image de l'enquête « fin de vie » ou de travaux sur le vieillissement dans les DOM.

 

L'Ined est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la tutelle du ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social et du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il a pour mission de mener des recherches sur les différentes problématiques démographiques : fécondité, famille, vieillissement, santé, mortalité, migrations, genre, histoire, économie...Pluridisciplinaire, il assure également la diffusion de l'information sur la démographie en France comme à l'étranger et contribue à la « formation à la recherche et par la recherche ».

 

Près de 700 publications scientifiques, 33 thèses en cours, 34 nationalités représentées, 61 projets de recherche.

vendredi 29 novembre 2013

AGENDA: 5/12/2013 à 17H30 débat "Economie Sociale et Solidaire" organisé par la BFM Espace Centenaire - 189 rue de Bercy 75012 PARIS


Depuis 27 ans, la Banque Française Mutualiste, fidèle à son engament citoyen inscrit dans sa signature « Profession Banquier, Vocation Solidarité », soutient au quotidien de nombreux projets liés à l’Economie sociale et Solidaire.

 

Dans le cadre du « Mois de l’Economie Sociale et Solidaire », la BFM a soutenu cette année le Court   « Pour y voir plus clair ».réalisé par un groupe d’étudiants en master d’Economie Sociale de la faculté de Metz.

 

Le film qui illustre les difficultés rencontrées par les jeunes pour la prise en charge des frais d’optique, sera projeté en ouverture d’un grand débat « Economie sociale en Europe » suivi d’un buffet dinatoire. 

 

 

Le 5 décembre 2013

 à 17h30

Espace Centenaire – site RATP

189 rue de Bercy

75012 PARIS

   
Entrée libre

Inscription obligatoire Avant le 2/12/2013: ipausset@bfm.fr

 

vendredi 28 juin 2013

Coût des médicaments en France : la réponse au Leem


 
Paris, le 27 juin 2013

 

A la suite de la conférence de presse sur le coût des médicaments donnée le 24 juin par Michèle Rivasi (députée européenne), Serge Rader (pharmacien lanceur d'alerte) et Philippe Even (président de l'institut Necker), le Leem, qui fédère les entreprises du médicament présentes en France, a dénoncé "catégoriquement l'orientation, le contenu et les conclusions" du rapport présenté.

 

Pour les trois protagonistes à l'origine de la dénonciation de la gabegie qui sévit dans le secteur, il est important de rappeler au Leem qu'il faut prendre en compte la totalité des chiffres disponibles pour être exhaustif et fiable. Ainsi nous atteignons 35,6 Md€ en additionnant les 26,7 Md€ des médicaments de ville aux 6,3 Md€ de l'hôpital. Ce qui fait 33 Md€ auxquels il faut ajouter les 2,6 Md€ de LPP (liste des produits et prestations remboursables, dispositifs médicaux, tels aliments de nutrition, pansements, contention, incontinence, aérosols, kits de lecture, orthèses, fauteuils, prothèses…). A noter que ne rentrent pas en ligne de compte les 3 Md€ d’OTC, c’est-à-dire les médicaments conseils non remboursés (ce qui porterait le chiffre à 38,6 Md€).

 

Le Leem annonce 22,9Md€ pour l'assurance maladie, régime général. C'est très exactement 22,84 Md€ en 2011 et 22,66 Md€  en 2012 pour les médicaments de ville. A cela, il faut y ajouter la part des mutuelles et les restes à charge des assurés. Nous sommes donc bien en présence d'une baisse inédite de -0,8% en France, contre - 9,07% en Italie en 2012 et - 8,56% en 2011 pour les médicaments de ville.

 

 Le Leem indique donc un chiffre de 27 Md€ au total, mais en prix industriel : 19 Md€ en ville hors LPP, à l'Hôpital 6 Md€, et 2 pour l’automédication. C'est donc exact mais il faut garder à l'esprit que les organismes sociaux remboursent un PRIX VIGNETTE TVA 2,1% et non un prix industriel, soit: Médicaments de ville = 26,752 TTC pris en charge par les organismes sociaux = 26,2 HT auxquels on soustrait 7 Mds de coût distributeurs (1,5 grossistes + 5,5 pharmaciens ; LPP compris). Résultat = 19,2 Md€.

 

Si l'on sort du cadre des médicaments stricto sensu, en ajoutant les LPP -dispositifs médicaux- le chiffre monte de 2,6 Md€ prix public, avec une TVA à 19,6.

 

Il est également fait mention d'un important réseau de distribution, grossistes et pharmaciens qui représente un coût de 7 Md€, soit:

7 sur (26,2 HT TVA 2,1% médocs de ville + 2,176 HT TVA 19,6% de LPP/ DP) soit 7 sur 28,376 soit 24,67% du prix du médicament . La TVA mixte représente 3,33%. Reste 72%. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France annonce même 73% !

 

Quant aux prétendues études indépendantes et financées par l'industrie, nous accordons à ces dernières peu de crédit. La preuve en est, toutes les différences de prix de l'étude concernant les produits majeurs sont là pour le démontrer.

 

Les baisses annoncées par le Leem sont dérisoires: quand toute l'Europe est au pied de l'Everest, le Leem se situe au sommet et ce ne sont pas les quelques tentatives de glissements qui lui permettront de rejoindre les autres pays, d'autant plus que les baisses successives des projets de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) ne se sont jamais concrétisées car la sortie des faux nouveaux médicaments chers les ont toujours compensées.

 

En ce qui concerne les médicaments génériques, les allégations du Leem sont inexactes. L'étude publiée montre clairement deux douzaines d'exemples importants qui viennent les contredire. Aujourd'hui, il apparaît nettement que des pays comme la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas pratiquent des prix beaucoup plus abordables pour les citoyens. En comparaison des autres pays, les baisses françaises sont ridicules. Nous rappelons pour illustrer ce propos que le médicament antiagrégant Clopidogrel (5 millions boites/an) est passé de 26,09€ à 24,00€ TVA 2,1% le 1er Avril dernier contre 16€ TVA 10% en Italie ; l’antihypertenseur Amlodipine (3,75 millions boites/an), passée de 8,65€ à 7,67€ soit encore 2,3 fois plus chère qu’en Italie qui en utilise 5,5 fois plus. L’antithrombotique Lovenox 4000 (6inj) qui est passé de 43,25€ à 41,31€ TVA 2,1% pour 2,2 millions boites/an, contre 32,70€ TVA 10% en Italie, etc....

 

Le Leem annonce également 250 M€ d'économie pour l'assurance maladie (pour 6 Md€ de chiffre d'affaire génériques), soit 4% de baisse. Cela ne suffit pas à ramener les prix dans la moyenne européenne.

 

Pour le médicament générique, il faut garder à l'esprit que le pharmacien bénéficie de 17% de remise du prix industriel en plus, ceci afin de l'inciter à substituer le médicament princeps par le générique. C'est le seul encouragement dont il bénéficie, sinon il verrait encore baisser sa marge en substituant.

 

Comme il existe de nombreux génériqueurs sur le marché, nous avons pu noter des dérapages de ces remises qui ont été fixées à 17% : les surplus ont été remplacés par des remises arrières sous forme de contrats de collaborations. D'où l'anomalie de fonctionnement actuelle : un tiers de la marge du pharmacien est constituée par l’activité génériques (17% du CA total officine); en cause l’effondrement de sa marge sur les médicaments hors génériques au profit de l’industrie. Alors que la difficulté à génériquer a été levée par l’obligation du Tiers Payant contre générique prise Mi-2012 qui a porté la substitution à 84% du répertoire.

Cependant, les médecins prescrivent encore beaucoup trop hors répertoire, c'est à dire les médicaments de marque et récents. D'où l'insuffisance de prescription des génériques, deux fois moins en volume que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.

 

D'autre part, il n'y a pas en France de diminution des volumes à cause des grands conditionnements trimestriels en progression constante (15,7% des boites en 2012). Partout en Europe, le volume augmente même si faiblement mais la dépense diminue par un strict encadrement des prix, sauf en France qui n’a pas encore commencer à réguler et qui en plus surconsomme.

 

L'étude CNAM mentionnée par le Leem ne porte que sur 8 classes thérapeutiques. Pourquoi la CNAM ne donne-t-elle pas les résultats globaux qui restent secrets?

 

La faible évolution de la dépense de médicaments en France citée est tout à fait récente mais elle part de très haut. Entre 2002 et 2010 = +4% en moyenne annuelle de la dépense pharmaceutique.

 

L'étude ESSEC également citée dans le communiqué du Leem ne doit selon nous pas être considérée comme indépendante, au vu des liens existants entre l'Essec et le Leem (financement de colloques, formation des grands cadres commerciaux). Comment y accorder de la crédibilité lorsque l'on sait que rien que pour les antidiabétiques récents en comprimés à 44€ la boite ou injectables à 110€ la boite, les dépenses ont explosé à 378M€ quand ses voisins utilisent la Metformine à 2€ la boite?

 

En conclusion, le Leem utilise toujours les mêmes arguments fallacieux et trompeurs, qui ne peuvent suffire à rassurer une population inquiète sur le niveau de dépenses que l'on connait aujourd'hui, et sur son accès aux soins malgré sa participation financière en évolution constante.

Michèle Rivasi, Serge Rader et Philippe Even



 
 



mardi 25 juin 2013

PREMIER OBSERVATOIRE EUROPEEN SUR L’AUTOMEDICATION :


Une initiative inédite pour rendre compte de la situation francaise dans l’Europe de l’automédication

L’Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) vient de rendre public le premier observatoire européen sur l’automédication, réalisé par Celtipharm.[1] Cette étude totalement inédite s’intéresse à huit pays européens (EU8 : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) et compare différents indicateurs pour rendre compte de la situation française de l’automédication au regard des autres pays européens étudiés.

Une démarche novatrice et originale

L’observatoire européen sur l’automédication est une initiative nouvelle et fondatrice en Europe. Elle répond à la volonté de l’Afipa de développer une approche comparative à même de traduire au fur et à mesure des années les évolutions du marché français au regard des autres pays européens considérés. Les données de cette étude sont issues des informations fournies par l’Association européenne des spécialités grand public (AESGP) et les associations représentatives des industries de l’automédication dans les huit pays européens analysés. Les définitions de l’automédication n’étant pas identiques d’un pays à un autre, le périmètre considéré dans le cadre de l’observatoire a été défini de manière rigoureuse et répond à la diversité des situations observées au niveau européen.[2]

Un développement de l’automédication en France inférieur à la moyenne européenne

L’observatoire montre ainsi que la part de marché en volume de l’automédication en France reste inférieure à la moyenne des 8 pays étudiés (15,9% en France vs. 23,3% en Europe). La dépense moyenne annuelle en produits d’automédication par habitant suit également la même logique puisque celle-ci s’élève à 34,5 euros pour la France pour une moyenne européenne[3] légèrement supérieure à 39 euros.

Une situation indépendante du niveau des prix des spécialités d’automédication en France

Ces résultats interviennent alors même que le niveau des prix est relativement faible au regard des autres pays européens. Le prix moyen d’une spécialité en automédication atteint ainsi 4,5 euros en France contre 5.2 euros aux Pays-Bas ou 6 euros en Espagne (pour une moyenne de 5,2 euros dans l’ensemble des 8 pays concernés par l’analyse). De même, l’observatoire démontre que pour des spécialités de même présentation et de même posologie dans chacun des 8 pays, le prix en unité de prise est en général le plus bas en France.

 

Un potentiel de délistage encore important en France

Si 95 molécules sont actuellement commercialisées en automédication en France, un chiffre proche de la moyenne calculée pour les 8 pays européens (94), il existe encore un potentiel de développement important de l’automédication en France au vu des principes actifs déjà délistés dans au moins un des pays EU8 hors-France. Sur cette base d’analyse, l’observatoire conclut en effet que 53 molécules actuellement commercialisées en France seraient potentiellement éligibles pour une utilisation en automédication.

Un rattrapage progressif de la France sur la moyenne européenne ?

D’après cet observatoire, une consultation chez le médecin généraliste en France donne lieu dans 74% des cas à une prescription, soit le taux le plus élevé après la Belgique (80%). Pour Pascal Brossard, Président de l’Afipa : « le retard français en matière d’automédication s’explique donc notamment par l’organisation du système de soins et le recours encore trop fréquent au médecin généraliste pour les pathologies mineures. Avec le problème de la démographie médicale, les perspectives pour l’automédication sont cependant encourageantes et le marché français devrait connaitre une évolution positive pour s’aligner progressivement sur la moyenne européenne. Pour atteindre cet objectif, il faudra par contre garantir une offre adaptée et suffisante de médicaments d’automédication avec notamment une politique de délistage plus volontariste, une meilleure information des patients et un renforcement de la formation des professionnels de santé. »

 

 

L’AFIPA, acteur de Santé Publique, est l’association professionnelle qui représente les industriels du médicament d’automédication dont les membres sont :
 
ABBOTT, ALMIRALL, BAYER SANTE FAMILIALE, BOEHRINGER INGELHEIM, BOIRON, BOUCHARA-RECORDATI, BRISTOL MYERS SQUIBB – UPSA CONSEIL, DERMOPHIL INDIEN, DIEPHARMEX, EXPANSCIENCE, GALDERMA, GENEVRIER, GIFRER BARBEZAT, GSK SGP, HEPATOUM, JOHNSON&JOHNSON SBF, LABCATAL, LEHNING, MAYOLI SPINDLER, MERCK MEDICATION FAMILIALE, NEGMA LERADS, NOVARTIS SANTE FAMILIALE, NUTRITION ET SANTE, OMEGA PHARMA, PFIZER SANTE FAMILIALE, PROCTER & GAMBLE PHARMACEUTICALS FR, RECKITT BENCKISER, ROTTAPHARM MADAUS, SANOFI-AVENTIS FRANCE, SEMES S.A, TONIPHARM, URGO, WELEDA, ZAMBON FRANCE.
 
 
L’automédication consiste pour les individus à soigner leurs maladies grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces dans les conditions d’utilisation indiquées (définition OMS 2000), avec le conseil du pharmacien.

 


[1] Définition du marché source Afipa et Celtipharm : tous les médicaments  de prescription médicale facultative, remboursables ou non, vendus sans ordonnance avec le conseil du pharmacien.
[2] Les données et analyses ont par ailleurs été validées par un Comité scientifique composé d’économistes de la santé et de pharmaciens d’officines
[3] Moyenne des 8 pays européens étudiés