Nora ANSELL-SALLES

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mardi 31 mars 2015

#liste des signataires de la #Charte pour une santé solidaire



Lors de la conférence de presse de ce matin au CHU de la Pitié Salpêtrière la liste des signataires de la CharteSanteSolidaire a été communiqué à la presse


Des représentants des patients, des professionnels de santé libéraux, salariés ou hospitaliers, des responsables administratifs, des universitaires et des chercheurs se sont réunis pour élaborer un texte énonçant les principes qui doivent, selon eux, constituer les fondements du système de santé de demain. 


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« Charte pour une santé solidaire »
 Lire la Charte : 


Les signataires à ce jour

Jean Marc Baleyte médecin hospitalier, Marie Bazile orthophoniste, Alain Beaupin médecin généraliste, Nicolas Belorgey sociologue, Christian Bensimon médecin généraliste Henri Bergeron sociologue, Jean-François Bergmann médecin hospitalier, Jean-Pierre Boinet médecin hospitalier, Jean-Jacques Bourcart médecin généraliste, Marie Germaine Bousser médecin hospitalier, Pierre Henri Bréchat médecin hospitalier, Françoise Chauvel pédicure-podologue, Valérie Chigot médecin hospitalier, Théo Combe président du syndicat national des jeunes médecins généralistes, Edouard Couty conseiller maître honoraire à la Cour des comptes et ancien directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, Christophe Debout infirmier anesthésiste cadre de santé, Nathalie De Castro médecin hospitalier, Marie-José Del Volgo médecin hospitalier, Mady Denantes médecin généraliste, Bruno Devergie médecin spécialiste, Brigitte Dormont économiste de la santé, Gilles Duhamel, Gerard Escano médecin de santé publique, Anne Festa directrice réseau santé , Emilie Frelat vice-présidente du syndicat des jeunes médecins généralistes, Tobias Gauss médecin hospitalier, Brice Gayet médecin hospitalier, Maud Gelly médecin généraliste, Claire Geoges médecin hospitalier, Anne Gervais médecin hospitalier, Yves Gervais médecin généraliste, Roland Gori psychanalyste professeur des universités, Bernard Granger médecin hospitalier, Jules Grégory interne des hôpitaux, André Grimaldi médecin hospitalier, Isabelle Guéguen infirmière libérale MSP Pyrénées-Belleville, Agnès Hartemann médecin hospitalier, Gladys Ibanez médecin généraliste, Florence Jusot économiste de la santé, Joelle Laugier médecin hospitalier, Julien Lenglet Chef de clinique assistant, Dora Levy médecin généraliste MSP Pyrénées Belleville, Gérard Lévy médecin hospitalier ancien doyen, Dominique Maraninchi médecin hospitalier, Anne Marie Magnier médecin généraliste, Frank Martinez médecin hospitalier, Bertrand Mas médecin hospitalier, Denis Mechali médecin hospitalier, Didier Ménard médecin généraliste, Joël Ménard médecin hospitalier, Frédéric Nadolny chirurgien-dentiste, Thomas Papo médecin hospitalier, Antoine Pelissolo médecin hospitalier, Julie Peltier médecin hospitalier, Thierry Petelet médecin hospitalier, Georges Picherot médecin hospitalier, Frédéric Pierru sociologue, Claude Rambaud vice-présidente de l’association Le Lien, Gérard Raymond secrétaire général de la Fédération française des diabétiques, Rémi Salomon médecin hospitalier, Thomas Sannié représentant des patients , Laurent Sedel médecin hospitalier, Nicole Smolski médecin hospitalier, Pierre Suesser médecin PMI, Didier Tabuteau juriste-économiste de la santé, Jean-Paul Vernant médecin hospitalier, Patrick Zylberman professeur d’histoire de la santé 



 
NE PAS PERDRE LE FIL #chartesantesolidaire


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EN SAVOIR PLUS







Description : Bernard Granger

Parmi les signataires de la #chartesantesolidaire F Pierru S Beloucif N Smolski B Gayet J Grégory C Rambaud JP Vernant N Belorgey J Lenglet
Description : Bernard Granger

Parmi les signataires de la #chartesantesolidaire D Tabuteau C Saout A Grimaldi D Maraninchi T Sannié E Couty J Ménard B Dormont T Combes

lundi 30 mars 2015

CHARTE POUR UNE SANTE SOLIDAIRE mardi 31 mars 9 heures 30 Faculté Pitié-Salpêtrière

 
POUR NE PAS PERDRE LE FIL  DE LA CONFÉRENCE ET DE SES SUITES
#chartesantesolidaire



Des représentants des patients, des professionnels de santé libéraux, salariés ou hospitaliers, des responsables administratifs, des universitaires et des chercheurs se sont réunis pour élaborer un texte énonçant les principes qui doivent, selon eux, constituer les fondements du système de santé de demain. 

Les signataires, parmi lesquels Marie Bazille orthophoniste, Marie-Germaine Bousser, médecin hospitalier, Françoise Chauvel, pédicure-podologue, Edouard Couty, ancien directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, Christophe Debout, infirmier anesthésiste-cadre de santé, Mady Denantes, médecin généraliste, Brigitte Dormont, économiste, Claude Rambaud, vice-présidente de l’association Le Lien, Anne Gervais, médecin hospitalier, André Grimaldi, médecin hospitalier, Bernard Granger, médecin hospitalier, Anne-Marie Magnier, médecin généraliste, Frédéric Pierru, sociologue, Gérard Raymond, secrétaire général de la Fédération Française des Diabétiques, Thomas Sannié, représentant des patients, Pierre Suesser, médecin PMI, Didier Tabuteau, juriste-économiste de la santé, Jean-Paul Vernant, médecin hospitalier, ont le plaisir de vous inviter à la présentation de la :

Description : https://ssl.gstatic.com/ui/v1/icons/mail/images/cleardot.gif
« Charte pour une santé solidaire »
le 31 mars 2015 à 9h30
Salle des thèses
CHU Pitié-Salpêtrière
91, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris


Réponse à :chartesantésolidaire@gmail.com


 

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vendredi 13 mars 2015

le MDHP lance son site internet

La première réunion qui devait aboutir très rapidement à la création du Mouvement de défense de l'hôpital public s'est tenu le vendredi 13 mars 2009. C'est à l'occasion de ce sixième anniversaire que le MDHP rend public son site internet

Vous y trouverez nos propositions, nos communiqués, des tribunes, une revue de presse et du web. Ce site se veut surtout un  : vous pouvez laisser vos commentaires après chaque article, proposer vos contributions, vous abonner pour recevoir chaque nouvel article. 

Les événements actuels montrent plus que jamais l'importance de notre engagement pour la défense de l'hôpital public.
Bernard Granger.

mercredi 11 mars 2015

Libres propos : LETTRE OUVERTE AUX INTERNES ET AUX CHEFS DE CLINIQUE



Chers collègues,

Vous avez appelé à manifester le 15 mars contre le projet de loi de santé qui apporte des réponses insatisfaisantes, voire inquiétantes, aux questions soulevées par la « stratégie nationale de santé ». Vous avez été rejoints par l’ensemble des syndicats de médecins libéraux et par la Fédération de l’hospitalisation privée à but lucratif, qui sont en train de négocier les modifications de la loi avec la ministre. Ce « front » de circonstance risque fort d’aboutir à une loi de compromis autour du plus petit dénominateur commun, ce qui ne satisfera réellement personne mais qui permettra, hélas, au système de suivre sa plus grande pente : celle de la marchandisation de la médecine, d'un côté, et de sa bureaucratisation de l'autre, à la satisfaction des managers adeptes du « new public management », mais au détriment des professionnels, considérés comme des prestataires à l'autonomie de plus en plus réduite, et des patients, transformés en clients.

Ce mouvement témoigne de la souffrance de l’ensemble des professionnels, médecins hospitaliers (dont certains, à titre personnel, manifesteront avec vous par solidarité) comme médecins libéraux, en raison de la dégradation de leurs conditions de travail : toujours plus d’activités avec toujours moins de temps, toujours plus de contraintes et toujours plus de tâches administratives. Mais au-delà, il nous faut chercher à comprendre les origines du mal pour cesser de subir en protestant, mais pour être capable de proposer une réforme globale concernant aussi bien les modes d’exercice et de rémunération des professionnels que l’organisation, le financement et la gestion du système de santé. Le système de santé mixte dont nous avons hérité et qui a été encore consacré comme un des meilleurs en 2000, ne cesse de se dégrader. La multiplicité des acteurs institutionnels et commerciaux a rendu le système illisible pour nos concitoyens, et même pour les professionnels que nous sommes. On ne cesse de déplorer la coupure entre la ville et l’hôpital, l’insuffisance du travail d’équipe, le manque de coordination, la dévalorisation de la médecine générale, et plus globalement de l’acte intellectuel et du temps consacré au patient, la sous-valorisation de nombreux actes de chirurgie, le désengagement de l’assurance maladie obligatoire (Sécurité sociale), qui rembourse aujourd’hui moins de 50% du coût des soins courants, le poids grandissant des assureurs privés, mutuelles et compagnies d’assurances, qui manifestent leur volonté de piloter le système de santé en organisant des réseaux de soins contrôlés grâce à un conventionnement sélectif des professionnels.

Finalement, la gestion de ce système mixte est inefficiente avec des coûts de gestion double de la moyenne des pays de l’OCDE, soit plus de 16 milliards par an. Il faut en finir avec ce cofinancement, en distinguant d’une part un panier de soins solidaire financé par la Sécurité sociale et d’autre part des choix de santé personnels ne relevant pas de la solidarité mais d’assurances privées supplémentaires (mutualistes ou non). Il faut que la Sécurité sociale ne soit pas étatisée mais cogérée par l’Etat, les professionnels de santé et les représentants des usagers. Il faut qu’à côté de la tarification à l'activité et du paiement à l’acte pour des activités standardisées soient mis en place des modes de financement et de rémunération forfaitaires donnant la liberté aux professionnels d’adapter l’offre de soins aux besoins des patients.
Bref, un immense chantier est devant nous. La loi Hôpital, patients, santé et territoires de 2009 a été élaborée par des managers ralliés au concept d'« hôpital-entreprise », sans dialogue avec les médecins. La nouvelle loi ne règlera rien, mais il nous appartient, il vous appartient, de faire en sorte que toute nouvelle loi soit préparée avec les professionnels, même si nous savons d’expérience que le corps médical n'est jamais unanime.

Il est essentiel que soient proposés au pays des choix clairs après un débat argumenté opposant fondamentalement ceux qui pensent que la santé doit relever pour l’essentiel d’une prise en charge solidaire permettant de réduire les inégalités sociales de santé, et ceux qui estiment qu'elle relève de choix individuels du patient promu « consommateur éclairé ». Il serait temps que les questions de santé fassent partie du débat démocratique autrement qu’à travers des slogans ou à l’occasion de nièmes mesures de replâtrage du système de soins. C’est notre devoir de médecins d’impulser et de participer à ce débat, parce que nous continuons à penser que préserver la santé de tous est un objectif parmi les plus précieux, et que nous devons poursuivre avec détermination cet objectif qui donne un sens à notre vie. C’est avec cette conviction et sur cette base que nous vous proposons d’élaborer ensemble une nouvelle charte de la santé pour des temps nouveaux.

Pour le Mouvement de défense de l'hôpital public
Natahalie De Castro, Alain Faye, Noël Garabédian, Anne Gervais, Bernard Granger, André Grimaldi, Julie Peltier


FIL DE LA DISCUSSION

Résultats pour #manifestation du 15 mars


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lundi 13 octobre 2014

Libres propos signés Bernard Granger

 
 
L'Assistance publique - hôpitaux de Paris a décidé de créer une chaire d'économie de la santé en association avec l'Ecole d'économie de Paris, Hospinnomics, contraction des trois termes Hospital, Innovation et Economics. Il s'agit "de doter la France d’une structure répondant à ces ambitions: orienter la recherche académique en économie de la santé vers plus de pragmatisme (« Policy-oriented research ») et permettre aux acteurs de la santé d’appuyer leurs décisions sur des évaluations scientifiques (« Evidence-based policy »)". Cette initiative excellente dans son principe s'est concrétisée grâce à un investissement de 400 000 euros provenant du CHU francilien, mais avec la perspective d'un retour sur investissement grâce aux travaux qui seront commandés à Hospinnomics (l'AP-HP toucherait 20 % des factures émises par Hospinnomics : il va falloir beaucoup travailler !).
La nouvelle chaire doit s'installer à l'Hôtel-Dieu. Son lancement a eu lieu les 29 et 30 septembre derniers à l'Hôtel Scipion (qui devrait être bientôt vendu pour financer le nouvel nouvel nouvel Hôtel-Dieu), sous la forme d'un colloque international. Les premiers vagissements de ce nouveau-né, pour attendrissants qu'ils soient, suscitent tout de même quelques inquiétudes. Ainsi, le conseil scientifique d'Hospinnomics est composé exclusivement d'économistes, à l'exception notable de son président, notre collègue Pierre Corvol, choisi avant tout pour son prestige : en introduisant le colloque de lancement, il a confessé qu'il n'avait aucune compétence en matière d'économie. C'est une bien curieuse façon de vouloir rapprocher le monde des économistes de celui des hospitaliers en commençant par exclure ces derniers. Les médecins et responsables hospitaliers seraient-ils trop sots pour s'occuper d'économie ? Ou trop occupés à "produire" ou "manager" les soins pour se mêler de recherche "pragmatique" ? Il faut espérer que ce grave vice de fabrication sera vite réparé.
Parmi les communications les plus intéressantes de ce colloque, nous retiendrons celle du Pr Andrew Street, université de York, Royaume-Uni. Il a montré qu'en Angleterre, le surcroît de moyens obtenus par les hôpitaux spécialisés par comparaison avec les hôpitaux moins spécialisés était davantage lié au pouvoir d'influence des premiers qu'à une différence objective de coûts, même si celle-ci est réelle. De son côté,madame Marisa Miraldo, "Hospinnomics visiting Professor", a parlé du paiement à la performance (Payment for performance, P4P). Pour l'instant, la démonstration de son effet sur l'amélioration des pratiques professionnelles n'est guère concluante. Plutôt que de remettre en cause le P4P devant des études négatives ou peu probantes, certains économistes de la santé, comme semble-t-il madame M. Miraldo, préfèrent penser que si les caramels mous ou les sucettes en forme de cœur n'ont pas d'effet sur les acteurs de soins, il faut essayer la barbe à Papa. De plus, comme l'a fait remarquer le professeur Robert Launois, présent dans l'assistance et lui-même économiste de la santé, il reste à prouver que les indicateurs retenus pour le P4P ont un impact réel sur l'état de santé des malades. C'est quand on est train de démontrer l'échec de cette méthode de rémunération qu'elle connaît une grande vogue dans notre pays, que ce soit auprès de l'assurance maladie ou du de la direction générale de l'offre de soins du ministère de la santé.
Plus généralement, il est apparu aux médecins de l'AP-HP présents à ces journées que madame Lise Rochaix, la sympathique titulaire de la chaire Hospinnomics, aurait avantage à solliciter ceux qui non seulement ont une pratique réelle des soins et une connaissance approfondie du fonctionnement hospitalier, mais qui ont de plus mené une réflexion économique, même si c'est avec leurs petits moyens intellectuels de médecins. Plutôt que de rester dans l'entre-soi douillet de l'académisme bien-pensant, elle en tirerait quelques enseignements utiles, pour ne pas dire capitaux, et enrichirait à son tour notre réflexion, de façon sûrement captivante.
David Chinitz et Victor G. Rodwin seraient peut-être d'accord avec ces remarques. Voici le résumé de leur article récent "What passes and fails as health policy and management""The field of health policy and management (HPAM) faces a gap between theory, policy, and practice. Despite decades of efforts at reforming health policy and health care systems, prominent analysts state that the health system is “stuck” and that models for change remain “aspirational.” We discuss four reasons for the failure of current ideas and models for redesigning health care: (1) the dominance of microeconomic thinking; (2) the lack of comparative studies of health care organizations and the limits of health management theory in recognizing the importance of local contexts; (3) the separation of HPAM from the rank and file of health care, particularly physicians; and (4) the failure to expose medical students to issues of HPAM. We conclude with suggestions for rethinking how the field of HPAM might generate more-promising policies for health care providers and managers by abandoning the illusion of context-free theories and, instead, seeking to facilitate the processes by which organizations can learn to improve their own performance."
Les économistes de la santé se posent en effet souvent des questions sans grande portée, déconnectées des pratiques réelles et des enjeux prioritaires, sans prendre en compte le contexte ni impliquer les acteurs de soins.

Mais la cécité partielle et les errements de beaucoup d'économistes de la santé ne représentent pas le risque le plus redoutable pour nos établissements. La menace pesant sur les hôpitaux est surtout celle des économies dans la santé et de l'austérité. Le plan d'économie prévu pour 2015 va toucher l'assurance maladie à la hauteur de 3,2 milliards d'euros, l'hôpital devant supporter une bonne partie de la facture (voir projet de loi de finance 2015, p. 12-13). Comment dès lors continuer à assurer nos missions et répondre aux besoins de la population ? Le pouvoir ne le dit pas puisqu'il entretient le mythe selon lequel ces restrictions seront sans conséquences sur l'accès aux soins et leur qualité. L'exemple de l'Espagne ou celui du Royaume-Uni sont là pour montrer le contraire. Il apparaît surtout que les politiques d'austérité aggravent le mal qu'elles sont censées combattre et sont le prélude à des temps encore plus difficiles (voir par exemple ici, ici ou ).
Bernard Granger.
 
 
 
 
 
 

lundi 8 septembre 2014

Libres propos signés Bernard Granger


Une interview du consitutionnaliste Dominique Rousseau par Mediapart. Ses propos illustrent bien ce qui cloche avec les lois Bachelot et Touraine.

Extrait : " Un autre élément très important de cette crise de régime est que ceux qui nous gouvernent sont enfermés dans ce que j’appelle une « pensée d'État ». Ce sont des énarques très compétents, mais formatés à penser les choses de la société à partir d'un a priori sur ce qu'est l'intérêt général. Ils estiment que les citoyens sont incompétents pour définir ce qu'est l'intérêt général de la société et jugent donc normal de définir eux-mêmes ce qu’il est. C'est une pensée tragique pour la France qui a aujourd’hui besoin d'une « pensée de la société. »



Les « gens » sont capables, si on les laisse s’exprimer et délibérer, de produire des règles, de trouver l’intérêt général. Ce ne sera sans doute pas le même que celui produit par la promotion Voltaire, mais ce sera à hauteur des expériences vécues par les gens. La démocratie n'est pas une question d'arithmétique, mais une question d’expériences de vie. Or notre société raisonne à partir d'une pensée d'État abstraite, au moment où elle a besoin d'une pensée des expériences.

Dans les dernières années, toutes les questions importantes ont été sorties non par des députés, mais par les lanceurs d'alerte. La société est capable de mettre sur la place publique non seulement les questions qui font problème, comme la santé, l’alimentation, le logement, mais elle est aussi capable de produire des réponses, d’imaginer des règles nouvelles pour l’intérêt général."
Sources: Communiqué du Dr Bernard Granger

mercredi 26 février 2014

Libres propos signés Pf François CHAST et Bernard Granger

dnf - Avastin®/ Lucentis® : "Chaque jour c’est 1 million d’€ dépensés pour rien !"
Chers collègues,


Il faut trouver 50 Md€ d'économies (tiens, on n'a pas dit "efficience"), en partie sur le dos des hôpitaux, ces pelés, ces galeux d'où vient tout le mal. Face à ces approximations, François Chast dénonce une fois de plus le scandale Avastin®/Lucentis®, qui coûte chaque jour 1M€ pour rien à la collectivité (voir son texte ci-dessous). Même si loi européenne semble protéger les industriels (voir document ci-joint) au lieu de préserver les finances publiques des états membres de l'UE, un jugement de la Cour de justice européenne datant du 11 avril 2013 a tranché en faveur de l'utilisation du produit le moins cher à efficacité équivalente et a débouté Novartis de sa demande contre la société allemande Apozyt. Ce jugement devrait encourager les autorités française à agir pour le bien commun.



Amitiés et bon courage.


Bernard Granger.
 

Avastin®/ Lucentis® : "Chaque jour c’est 1 million d’€ dépensés pour rien !"
 
Il y a autour de cette ténébreuse histoire Avastin®/ Lucentis®, un silence pesant de la part des autorités françaises. Pourtant les médias se sont fait un large écho de ce qui est devenu un scandale économique car à un moment où l’Assurance maladie envisage un déficit de 6 milliards d’euros, 7% de ce déficit serait lié à l’emploi intempestif d’un de ces deux médicaments : Lucentis® : 40 fois plus coûteux que la préparation hospitalière d’Avastin®, interdite en France, par les services de Marisol Touraine en juillet 2012.


Aucun autre pays n’a interdit l’Avastin® en ophtalmologie. Et même mieux, en avril 2013, la Cour Européenne de Justice a donné tort à Novartis qui voulait faire interdire la fabrication des seringues d’Avastin® en Allemagne.


En effet six études internationales démontrent l’identité d’action de ces deux médicaments dans la DMLA, la rétinopathie diabétique, l’occlusion veineuse centrale de la rétine, etc. En France, une étude retenue dans le Programme Hospitalier de Recherche Clinique, financé par le Ministère de la santé, l’étude GEFAL a, une fois encore, démontré l’identité d’activité des deux médicaments pour le traitement de la DMLA : les ophtalmologistes français ont obtenu les mêmes résultats que leurs confrères américains ou britanniques.


Aux USA, selon une source Medicare cité par le Washington Post, 55% des malades sont traités par Avastin®, 34% par Lucentis® ; 11% par Eylea® (un nouveau venu).



Le problème est qu’à la base il y a eu en 2006, un véritable Yalta opéré par 3 industriels qui ont le monopole des Anti-VEGF, ces médicaments qui s’opposent à la prolifération des néo-vaisseaux tant dans les tumeurs cancéreuses que dans les rétinopathies :

· Genentech (petit génie des « biotech »acheté par Roche pour 43 milliards de $ il y a quelques années) découvreur d’Avastin® et de Lucentis® qui conserve le monopole de Lucentis® aux USA,

· Roche qui n’expérimente pas Avastin® en Ophtalmologie pour laisser le champ libre à Lucentis® et qui commercialise Avastin® en cancérologie partout dans le Monde. Ses bénéfices en 2012, 9.5 milliards de $, ont représenté presque autant que le déficit de l’assurance maladie en France.

· Novartis qui possède 33% des actions de de la firme Roche, et donc très proche de Genentech, et commercialise Lucentis® hors des Etats-Unis. Ses bénéfices en 2014 (14 milliards de $ représenteront 1,5 le déficit de l’assurance maladie en France.


Qu’il nous soit permis de nous interroger sur les raisons pour lesquelles 14 mois après la publication de l’article 57 de la loi n° 2012-1404 du 17 décembre 2012 (financement de la sécurité sociale pour 2013) qui prévoyait une recommandation temporaire d’utilisation possible pour raison économique, on attende encore une application de cette Loi. Chaque jour c’est 1 million d’€ dépensés pour rien ! C’est autant qui entre au quotidien dans la poche des actionnaires des deux firmes suisses. Chaque année c’est dix mille emplois d’infirmières qui partent en fumée !
 
Pr. François CHAST
 
 

Chef du service de pharmacie clinique

G.H. Hôpitaux Universitaires Paris Centre

Cochin - Hôtel-Dieu - Broca

Secrétariat +33 1 58 41 22 98

 

Professeur associé à l'Université Paris Descartes

Pharmacie Clinique et Pharmacocinétique

4 avenue de l'Observatoire - 75006 Paris
 
 





mercredi 6 novembre 2013

Hôtel-Dieu: le point du dossier


L’accueil des patients en urgence est maintenu à l’Hôtel-Dieu

Conformément aux engagements pris par  la ministre des Affaires sociales et de la Santé, l’Hôtel-Dieu continue et continuera d’accueillir les patients qui s’y présentent en urgence 24h/24, 7j/7.

 

La prise en charge de ces patients est assurée par des médecins urgentistes et par une équipe paramédicale dans un environnement technique sécurisé (plateau technique d’imagerie et de biologie, ambulance du Service Médical d’Urgences et de Réanimation (SMUR) disponible 24 h sur 24, lits d’hospitalisation complète en médecine).

 

L’Agence Régionale de Santé considère que cette organisation correspond aux dispositions réglementaires caractérisant une structure d’urgence telle que définie dans le code de la santé publique (art. R 6123-1 et R 6123-6). Elle n’envisage donc pas de lui retirer son autorisation d’activité d’accueil des urgences. 

 

Comme cela est déjà le cas depuis plusieurs années, les patients nécessitant une prise en charge lourde (accidents cardiaques, polytraumatologie, accident vasculaire cérébral, …) font l’objet d’une régulation médicale en lien avec le SAMU de Paris et sont directement orientés par les services de secours  vers les autres structures d’urgences et services spécialisés de Paris.

 

Par ailleurs, il faut rappeler que l’activité d’urgence ophtalmique et  le service d’urgence médico-judiciaire sont maintenus à l’Hôtel-Dieu.

 

Au  cours des 9 premiers mois de cette année, en dehors des patients amenés par les services de secours (environ 30 patients par jour), le Service des urgences de l’Hôtel-Dieu a accueilli en moyenne près de 70 patients par jour dont la quasi-totalité n’a pas nécessité d’hospitalisation. 

 

Enfin, il est créé un comité de suivi et d’évaluation pour assurer le suivi du dispositif, garantir une évaluation de la sécurité et de la qualité de la prise en charge des patients et prendre en compte le fonctionnement des urgences parisiennes. Ce comité,  présidé par le Directeur Général de l’ARS, associe l’AP-HP et la Ville de Paris et a vocation à se réunir mensuellement.

 

Accueil des patients en urgence à l’Hôtel-Dieu

Questions / Réponses

 

Qu’est-ce qui justifie l’évolution de l’Hôtel-Dieu ?

 

L’évolution de l’Hôtel-Dieu est préfigurée, puis inscrite, dans les plans stratégiques de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris depuis plusieurs années déjà (plans stratégiques 2005-2009, puis 2010-2014). Ce n’est donc pas une décision récente. Elle a été approuvée par le Conseil de surveillance, la communauté médicale de l’AP-HP, la collégiale des urgentistes, et ce à plusieurs reprises.

 

Cette évolution se justifie par :

 

La vétusté des locaux, incompatible avec la mise en œuvre d’activités techniques lourdes et avec la qualité et la sécurité des soins requises par les activités cliniques en hospitalisation conventionnelle.

 

L’élaboration d’un projet médical cohérent d’hôpital universitaire de santé publique, fonctionnant sur un mode entièrement ambulatoire, ouvert sur la ville, et comportant une consultation sans rendez-vous ouverte 24 h sur 24 (et à des tarifs opposables) et des consultations spécialisées.

 

La transition vers cet hôpital universitaire de santé publique a été planifiée. Plusieurs services ont été répartis dans d’autres hôpitaux parisiens :

 

Le service de nutrition à la Pitié Salpêtrière en 2008 

Le service d’hématologie à Saint Antoine en 2009

Le service de chirurgie digestive à Cochin en 2011

Le service de pneumologie au Val-de-Grâce, la chirurgie thoracique et la réanimation à Cochin au début de 2013.

 

Quelles sont les activités présentes aujourd’hui sur le site de l’Hôtel-Dieu ?

 

La médecine interne

Le service d’accueil des urgences (SAU)

La médecine physique et de réadaptation

L’ophtalmologie

La diabétologie

La cancérologie

L’hôpital de jour de cardiologie et hypertension artérielle

L’immunologie infectiologie (VIH)

La médecine nucléaire

La psychiatrie

Un centre de diagnostic, de consultations et de prélèvements

La pharmacie : cytotoxiques, collyres et pharmacie hospitalière, dont une activité importante de dispensation aux patients externes

La biologie : laboratoire de réponse rapide

L'imagerie

Les pathologies professionnelles et le sommeil

La médecine du sport (centre d’investigation de médecine du sport)

Espace Santé Jeunes

Unité médico-judiciaire (UMJ)

Salle CUSCO (hospitalisation de patients gardés à vue)

PASS (permanence d’accès aux soins de santé)

 

Concernant l’accueil des patients en urgence qu’en est-il ?

 

Le service des urgences de l’Hôtel-Dieu accueille environ 100 patients chaque jour. 7O de ces patients viennent à l’Hôtel-Dieu par leurs propres moyens. Ils continueront d’être pris en charge 24 h / 24 par des médecins urgentistes et une équipe paramédicale dans un environnement technique sécurisé (plateau technique d’imagerie et de biologie, ambulance SMUR, lits d’hospitalisation).

 

Ainsi, les Parisiens disposeront au centre de la ville d’un service d’accueil organisé pour les prendre en charge 24 h/ 24 dans de bien meilleures conditions qu’aujourd’hui.  

 

Ce service, qui disposera de lits de médecine en aval au cas où la situation d’un patient en nécessiterait l’utilisation, répond aux critères d’une structure d’urgence telle que définie dans le Code de la santé publique (art. R 6123-1 et 6123-6). L’Agence Régionale de Santé n’envisage donc pas de lui retirer son autorisation d’activité d’accueil des urgences. 

 

Comme cela est déjà le cas depuis plusieurs années pour certaines situations urgentes (accidents cardiaques, accident vasculaire cérébral, …) les patients nécessitant une prise en charge lourde sont directement orientés par les services de secours sur les autres établissements de l’Assistance publique qui disposent de services adéquats.

 

Le transfert des patients lourds vers les autres établissements parisiens ne va-t-il pas engorger ces établissements ? 

 

Ce sont environ 30 patients par jour qui seront répartis sur les autres établissements de Paris (Cochin, La Pitié Salpêtrière, Saint Antoine, Saint Louis, Lariboisière) en fonction des lieux où ils seront pris en charge dans la ville. Cela représente 5 à 6 patients supplémentaires par établissement, ce qui est tout à fait supportable par ces établissements dont les moyens ont été renforcés.

 

dnf - Hôtel-Dieu, le pire est l'ennemi du mauvais

Réaction de Bernard Granger

 

Vous vous souvenez de ce titre d’Alfred de Musset, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Cette formule ne s’applique pas aux urgences de l’Hôtel-Dieu, dont on a annoncé hier la fermeture tout en disant qu’elles restaient ouvertes.

 

Trois projets s’affrontent pour cet hôpital, et leur synthèse paraît improbable, malgré les aptitudes de nos autorités.

 

Le premier projet est rétrograde, le deuxième immobiliste et le troisième transformiste. Ils sont aussi mauvais les uns que les autres.

 

Le premier est défendu par l’axe CGT-parti de gauche-verts. Il consiste à refaire de l’Hôtel-Dieu un hôpital traditionnel, pour lutter contre le « désert médical au centre de Paris ». La densité médicale dans Paris est très faible, c’est bien connu. Les coûts de réhabilitation de ce vieil hôpital construit au 19e siècle sont prohibitifs et rendent ce projet inacceptable aux yeux de l’administration de l’AP-HP, de la Mairie de Paris, de l’ARS et du gouvernement.

 

Le deuxième projet consiste à ne pas bouger de la situation actuelle (avant mûre réflexion et au moins jusqu’aux élections municipales). C’est le projet défendu par l’axe Mairie de Paris-gouvernement-Elysée. On apprend par les documents de l’ARS ci-joints que la crispation autour du service d’accueil des urgences de l’Hôtel-Dieu concerne 70 malades par jour en moyenne : de quoi faire trembler la Capitale et la République !

 

Le troisième projet, celui de « l’hôpital universitaire de santé publique » (comprenne qui pourra), défendu par l’axe direction générale de l’AP-HP-présidence du conseil de surveillance de l’AP-HP, consiste dans un premier temps à utiliser les locaux de l’Hôtel-Dieu pour un dispensaire ouvert 7/24, ce qui est présenté comme le fin du fin de la modernité. Le reste du projet est une sorte de fourre-tout pour occuper les 58 000 m2 de cette vieille bâtisse.

 

La CME centrale de l’AP-HP a voté plusieurs motions sur l’Hôtel-Dieu et débattu de cette question à de nombreuses reprises. Elle a condamné les deux premiers projets et attend pour se prononcer sur le troisième, qui ne l’emballe guère, ni au plan médical, ni au plan financier.

 

Ces journées convulsionnaires (s’il y avait un neurologue à l’Elysée, il lui faudrait user d’un puissant antiépileptique) ponctuées de déclarations tonitruantes et de pantalonnades de plus ou moins bon goût lassent la communauté hospitalière, à la fois celle de l’Hôtel-Dieu, qui travaille dans des conditions matérielles et morales de plus en plus insupportables, et celle des autres hôpitaux, qui se débat dans des difficultés dont la résolution est occultée par le psycho-drame de l’Hôtel-Dieu.

 

Voici ce que m’écrivait un collègue marseillais : « « J'ai été externe aux urgences de notre Hôtel Dieu et sa démédicalisation a pris 20 ans et sa vente pour être transformé en hôtel (Intercontinental) a pris 10 ans de plus.

 

À Paris les restructurations ont 20 ans de retard sur la province et nous avons vécu tout cela avant vous. » Sachant que la fermeture de l’Hôtel-Dieu de Paris est évoquée en effet depuis 20 ans, nous en concluons que dans 10 ans nous assisterons au dernier épisode de cette lamentable histoire.