« Hypertension artérielle et santé publique ; quel rôle pour le pharmacien ? »
Séance thématique
Sous la présidence de Joël MÉNARD et Michel SAFAR,
membres associés de l’Académie nationale de Pharmacie
Mercredi 31 mars 2021 / 14 h - à 17 h
Diffusion en direct sur : https://youtu.be/H1M1OwaK9WM
L’hypertension artérielle (HTA), maladie et facteur de risque, est imparfaitement contrôlée dans
l’ensemble des pays développés. Elle reste donc l’un des problèmes majeurs de santé publique de tous
les pays dans un environnement social et technique évolutif. À ce titre, elle implique déjà et devra
encore plus impliquer la profession pharmaceutique. L’objectif de ce projet est de préciser la situation
actuelle des connaissances sur le dépistage et le traitement des multiples formes d’hypertension
artérielle et d’envisager la nouvelle place que le pharmacien d’officine doit avoir, dans un contexte
d’informatisation accrue de la medecine et de la recherche d’une complémentaritéplus ́ étroite entre les
professions de santé
́. À cet égard, les expériences suisse et canadienne pourront être utilisées comme
exemple.
14 h 05 Introduction par Joël MÉNARD, Professeur émérite de santé publique, Université de Paris
14 h 15 « Pourquoi une pression artérielle ? » par Jean SASSARD, membre de l’Académie nationale
de Pharmacie (20 min +10 Q/R)
La pression artérielle (PA) est générée par le travail du cœur qui envoie un débit sanguin dont
l’écoulement rencontre des résistances au niveau des petites artères périphériques. À court terme
(minutes, heures) la PA permet d’assurer à chaque organe un apport sanguin adapté aux besoins du
moment. Comme ces besoins changent rapidement la PA montre de grandes variations rapides. Ces
dernières sont réduites par le baro réflexe qui module par voie nerveuse le niveau des résistances
périphériques. Ces variations rapides sont à prendre en compte lorsqu’on mesure la PA.
À long terme (jours) la PA assure la stabilité du volume des liquides de l’organisme. Cette stabilité,
essentielle pour la survie, dépends d’une fonction rénale : la natriurèse de pression . Cette dernière
explique que quand la PA augmente, l’excrétion urinaire de sodium et d’eau augmente aussi. Il s’en
suit une diminution du volume des liquides extracellulaires donc du débit cardiaque donc de la PA qui
revient à son niveau normal. Ce mécanisme qui détermine à terme la valeur de la PA est
essentiellement régulé par le système rénine- angiotensine -aldostérone. En conséquence, il ne peut
y avoir d’hypertension artérielle stable sans altération de cette fonction. Ceci explique les liens étroits
qui existent entre hypertension, fonction rénale et sodium et permet de comprendre que les
antihypertenseurs les plus utilisés sont des diurétiques et des inhibiteurs du système rénine-
angiotensine.
14 h 45 « Génétique de l’hypertension artérielle : quel rôle dans sa prise en charge » (20 min +10
Q/R) Xavier JEUNEMAÎTRE, Service de Génétique – Hôpital Européen Georges Pompidou
Les outils permettant l’exploration de notre génome ont fait des progrès majeurs au cours des dix
dernières années et ont permis une nouvelle compréhension moléculaire de nombreuses pathologies.
L’HTA n’a pas échappé à cette révolution technologique, même si la complexité des mécanismes qui
sous-tendent la régulation de la pression artérielle se reflète par l’extrême complexité et diversité des
facteurs génétiques de susceptibilité associés. Dès lors, quelle peut être l’influence de ces nouvelles
connaissances dans la prise en charge des patients hypertendus ? Schématiquement, plusieurs
situations se présentent :