Nora ANSELL-SALLES

mardi 11 avril 2023

La Griffe Santé de Jacques DRAUSSIN


Infolettre n° 512
mardi 11 avril 2023

« L’alcool non, l’eau ferrugineuse... non plus »*

La question se pose avec gravité dans les media et les bistrots à l’heure du pastis : l’eau potable est-elle potable ? Depuis que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a révélé la semaine dernière que près d’un tiers de l’aqua simplex municipale est contaminée par les métabolites du chlorothalonil, on regarde son verre de travers.

Nous ne vous ferons pas l’injure de vous expliquer ce que sont les métabolites du chlorothalonil, sans doute parce que les subtilités chimiques du produit de dégradation de ce pesticide [interdit depuis 2019] nous échappent quelque peu. Ce qui est clair en revanche, c’est qu’aucune filière de traitement n’est en mesure de s’en débarrasser et que coule au robinet d’une bonne partie des foyers français une eau non conforme aux critères réglementaires de qualité, loin s’en faut.

Les esprits simples s’interrogent alors : pourquoi diable ne s’est-on donc pas aperçu plus tôt de la présence de ce R 471811 sournois dans les eaux de surface et souterraines de notre beau pays menacé par ailleurs d’aridité? Tout simplement parce que si on ne le détectait pas, c’est qu’on ne le recherchait pas, répondent avec à-propos et logique les autorités sanitaires.

Les mêmes esprits simples [décidément !] renchérissent : qu’attend-on, maintenant que l’on sait de quoi il retourne, pour dépolluer l’eau dont on se désaltérait jusqu’ici en pleine confiance ? Réponse tout aussi spontanée des régies délégataires du service public : le coût de l’opération pourrait se chiffrer en milliards d’euros et la probabilité que l’usager soit in fine mis à contribution serait alors très forte. Pas vraiment le moment de mettre en place un nouveau bouclier tarifaire, version aquatique...

Le président de la République avait-il été mis au courant de la situation lorsqu’il a dévoilé son « Plan eau » le 30 mars ? Que les esprits simples cessent donc de poser les questions qui fâchent ! Elles sont d’autant plus mal venues que, le jour de l’annonce du plan présidentiel, le ministre de l’agriculture annonçait le maintien en usage du S-métolachlore dont les métabolites, c’est ballot, sont également responsables d’une pollution à grande échelle des nappes phréatiques...

Contact 
Jacques DRAUSSIN jacques.draussin@biensur-sante.com

* www.facebook.com/watch/?v=1650848824961530





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