Infolettre n° 307
mardi 11 septembre 2018Contact : Jacques DRAUSSIN jacques.draussin@biensur-sante.com
Un Ricard-chichon, sinon rien
Alors qu’on s’interroge encore en haut lieu sanitaire français sur l’opportunité d’autoriser l’usage du cannabis thérapeutique, les firmes alcoolières internationales n’en sont plus à se poser la question et, en pariant sur la légalisation du récréatif, ont déjà pris un – bon - coup d’avance.
On peut dire que l’happy hour a sonné depuis un moment pour les géants du secteur : l’américain Constellation Brands [notamment propriétaire de Corona] vient de prendre le contrôle de Canopy Groth, spécialisé dans la production de cannabis thérapeutique et se dit fin prêt à tester la commercialisation d’une boisson enrichie au chanvre indien là où la consommation récréative est ou sera prochainement autorisée. Idem pour Heineken et quelques autres grands brasseurs de bière et de business qui flairent le vent nouveau du binge drinking.
Chez Pernod-Ricard, on n’a pas l’intention de rester les bras croisés sur le zinc pendant que la concurrence peaufine son entrée sur le futur marché de l’apéro-cannabinoïdé. Compte tenu de la législation hexagonale, l’avenir immédiat du rapprochement entre fumette et bibine n’est certes pas garanti ; en revanche, il l’est déjà outre-Atlantique dans 9 Etats américains et, dès la mi-octobre, il le sera au Canada.
La proximité du consommateur-type d’alcool avec celui de cannabis partout dans le monde occidental fait fantasmer le producteur du « petit jaune » qui sait mieux que quiconque utiliser les plantes et les marchés porteurs.
« Qui a fumé boira » promettent les prédicateurs du paradis psychotrope. « Un Ricard-chichon, sinon rien » répondent les amateurs anisés.
Jacques DRAUSSIN
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