Données du Baromètre santé jeunes Inpes 2010
Sommeil,
addictions, recours aux soins, … la bonne santé des adultes de demain se joue
aujourd’hui.
Les
15-30 ans se trouvent, en effet, dans une période charnière où les perceptions,
les comportements, mais aussi les inégalités sociales de santé, apparaissent et
s’ancrent durablement à l’âge adulte.
Quelles
sont les habitudes de santé des jeunes ?
Quels sont leurs comportements à risques ?
Quels sont leurs comportements à risques ?
Quelle
perception les 15-30 ans ont-ils de leur bien-être ?
Se
sentent-ils bien informés sur les grandes questions de santé ?
Pour
répondre à toutes ces questions, et à l’occasion des Journées de la Prévention,
l’Inpes publie le nouveau Baromètre santé jeunes Inpes 2010 qui dresse un
portrait de la jeunesse et de sa santé dans toute sa diversité. Mettre les
jeunes à l’honneur à l’occasion des Journées de la Prévention du 5 au 7 juin, c’est
pour l’Inpes rappeler que l’adoption des habitudes favorables à la santé le
plus tôt possible est l’investissement nécessaire pour améliorer durablement la
santé de toute la population.
La santé de la Génération « Y »
La jeunesse est souvent une
période synonyme de nouveaux comportements et de prise de risques en matière
de santé, à un âge où l’influence des parents se fait moins présente. Alors qu’entre
11 et 15 ans, les adolescents restent au stade de l’expérimentation, entre 15
et 30 ans, de nombreuses habitudes - bonnes ou mauvaises - peuvent s’ancrer et
perdurer à l’âge adulte. Le Baromètre santé jeunes Inpes permet de mettre en
évidence leurs perceptions et comportements de santé. En analysant la santé des
jeunes d’aujourd’hui, c’est la santé des adultes de demain que l’on peut
anticiper et, plus globalement, la santé de l’ensemble de la population que l’on
peut mieux comprendre.
Parmi
les principaux constats à retenir :
Des différences nettes entre les deux sexes, les jeunes
femmes ayant une appréciation plus négative de leur santé que les hommes du
même âge, alors qu'elles sont plus nombreuses à adopter des comportements
favorables à leur santé (moins nombreuses à fumer et boire, plus soucieuses de
leur équilibre alimentaire…).
Des évolutions notables entre les 15/25 ans et les 25/30
ans, l’avancée dans l’âge étant accompagnée d’un sentiment de bien-être moins
important, en parallèle d’une hausse de plusieurs habitudes défavorables à la
santé (consommation plus élevée de tabac, temps consacré au sommeil moins long…).
Jeune et en bonne santé : un sentiment plus masculin que féminin
chez les 15-30 ans
Globalement chez
les jeunes de 15 à 30 ans, 96 % se déclarent en bonne santé. La moitié d’entre
eux considère même que leur santé est excellente (48 %). Ces perceptions
tendent à diminuer avec l’avancée dans les années : 59,5 % des 15-19 ans se
disent en bonne santé, alors que les 20-25 ans ne sont plus que 45 % à avoir
cette opinion et les 26-30 ans sont encore moins nombreux, soit 38 %.
Si l’âge joue sur le sentiment d’être
en bonne santé, le sexe aussi. Les jeunes femmes présentent toujours une appréciation
plus négative de leur santé que les hommes du même âge. Elles obtiennent
un score en matière de qualité de vie inférieur de plus de 10 points sur les
indicateurs de santé physique : 70 % pour les femmes et 80 % pour les hommes. Elles s’avèrent
aussi plus sujettes aux problèmes d’anxiété (36 % vs 28 %) et de dépression (34
% vs 24 %).
Des différences sont également à
noter en fonction de la catégorie socio-professionnelle de l’individu. Ce sont ainsi
les jeunes chômeurs qui se considèrent le plus en mauvaise santé (9 %) parmi l’ensemble
des groupes de jeunes.
Le médecin généraliste, professionnel de santé le plus consulté
par les jeunes
Le généraliste
demeure le professionnel de santé le plus consulté puisque près de 80% des
15-30 ans l’ont consulté au moins une fois dans l’année, devant le
gynécologue pour les femmes (53%), le dentiste (49%), le médecin ou l’infirmière
scolaire pour les jeunes scolarisés (40%)…
Si le tabac n’est pas une
motivation pour consulter, la consommation d’alcool peut l’être. Les hommes à l’inverse
des femmes ont tendance à davantage consulter un médecin si leur consommation d’alcool,
évaluée par l’Audit- C, est à risque. Lors de leur dernière visite chez le généraliste, 4% des ommes de 15-30 ans et 0,6% des femmes ont
parlé de leur consommation d’alcool. Dans 4 cas sur 10, parler de leur consommation d’alcool venait
de leur propre initiative. Par ailleurs, 5% des 15/30 ans ont consulté un
médecin généraliste dans l’année pour des questions de tristesse, déprime.
Si les jeunes peuvent paraître
éloignés des problématiques de santé, près de la moitié des 15-30 ans (49%) déclarent avoir
consulté leur généraliste pour une visite de routine, il y a moins d’un
an. Il est probable qu’une partie de ces visites s’explique par un motif
administratif : certificat d’aptitude au sport, certificat de vaccination…
Alors que la HAS recommande une
visite annuelle chez le dentiste, moins d’un jeune sur deux a vu un dentiste dans l’année.
Internet, un réflexe fréquent pour les questions de santé
La quasi-totalité des 15-30 ans
(93%) sont des internautes et 48% d’entre eux ont cherché au cours des douze derniers
mois des informations ou des conseils sur la santé sur la toile. Les 15-30 ans sont
parmi la population générale, les premiers utilisateurs d’internet pour des
questions précises de santé : 45% des 15-30 ans, 43% des 31-45 ans
et 34% des 46-60 ans.
Parmi les 15-30 ans qui
utilisent Internet pour des informations sur la santé : les trois quart
déclarent l’avoir fait
en lien avec une consultation
dont 45% juste avant ou après. Près de 15% des 15-30 ans vs 10% en
population
générale déclarent un changement dans la façon de s’occuper de sa santé du fait
de l’usage d’Internet.
Des jeunes plutôt bien informés en matière de santé
Le sentiment d’information
en matière de santé apparaît souvent élevé et en hausse à l’échelle de la décennie.
Ce constat se vérifie à la fois parmi les 15-30 ans et le reste de la
population. Les jeunes se distinguent du reste de la population pour un certain
nombre de thèmes : ils se sentent plus souvent mieux informés que les 31-75
ans sur le tabac, et beaucoup plus informés sur le cannabis que leurs aînés
(+15 points). Les jeunes expriment un niveau d’information globalement
très élevé sur le tabac, l’alcool, la contraception et le sida (entre 88 et 93
% se disent « bien » ou « très bien » informés), thèmes ayant fait l’objet de
nombreuses campagnes d’information du CFES puis de l’Inpes, ainsi que sur le
cannabis, sujet sur lequel 75% des jeunes se sentent bien informés. Soulignons
également la hausse très significative du sentiment d’information sur la
dépression (+9 points depuis 2005), même si cela reste à un niveau nettement
inférieur à celui observé parmi les plus âgés (-13 points par rapport aux 31-75
ans). Par contre, ils accusent un déficit d’information plus net que les 31-75
ans sur les maladies professionnelles et le cancer (–9 points pour chacun) et
la maladie d’Alzheimer (respectivement –13 et –14 points).
Les
jeunes, une population au cœur des actions de prévention de l’Inpes
L’Inpes a pour mission de donner
à chacun les moyens d’agir en faveur de sa propre santé, en particulier les jeunes.
C’est, en effet, à ces âges que les inégalités de santé se créent, voire se
renforcent, et peuvent perdurer au fil
des années si aucune action n’est menée.
La santé des jeunes sera ainsi à
l’honneur des Journées de la Prévention les 5, 6 et 7 juin. Autour de
sessions et d’ateliers, les
participants pourront échanger, en particulier, sur les stratégies de
communication pour sensibiliser les adolescents à la prévention, la promotion
de la santé en milieu scolaire ou encore les comportements à risque (risques
auditifs liés à la musique amplifiée).
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