Pour le G4[1],
une politique volontariste en imagerie
est une condition du succès
L'annonce par le
Président de la République, François Hollande, d'un troisième Plan Cancer coïncide
avec la mise en valeur de l'imagerie oncologique pour la première journée
internationale de la radiologie, qui s'est déroulée le 8 novembre 2012 ;
l'imagerie oncologique sera ainsi à l'honneur tout au long de l'année 2013 pour
les radiologues du monde entier.
Les médecins radiologues interviennent à chacune des 5 étapes
du Plan Cancer III, définies comme prioritaires par le Président de la République
: la prévention, la recherche, la prise en charge des patients, la formation
des soignants, le suivi des patients.
Pour répondre à ces missions, les équipes de radiologie
doivent être en nombre suffisant pour bien recevoir et suivre les patients,
participer également aux multiples réunions de concertation multidisciplinaires
au sein des établissements. Ils doivent disposer d'équipements adaptés au
respect des bonnes pratiques, suffisamment nombreux, et équipés des techniques
d'imagerie fonctionnelle, et intégrés à des plateaux d'imagerie diversifiés,
complets, rapprochés des lieux de soins et de recherche. Si les médecins
radiologues en ont les moyens, ils proposeront aux patients un large accès aux
techniques mini-invasives de radiologie interventionnelle oncologique, si
possible dans des centres d'ablation tumorale : partout en France, il faut
pouvoir à la fois prélever et analyser les tissus tumoraux, détruire les
tumeurs et traiter la douleur cancéreuse.
La mutation annoncée par le Président de la République,
pour le Plan Cancer III est une formidable occasion d'améliorer la prise en
charge des patients atteints de cancer grâce à l'imagerie médicale qui
intervient à chaque étape de la maladie : dépistage, diagnostic et annonce aux
patients, adaptation des traitements en fonction des paramètres d'imagerie
fonctionnelle et métabolique, recherche, ablation tumorale.
Les innovations technologiques et médicales issues de la
recherche en imagerie, imposent aussi la mise en œuvre d'innovations
organisationnelles :
Le décret autorisant l'expérimentation de plateaux
d'imagerie mutualisés regroupant des médecins radiologues de tous secteurs
autour d'un projet médical (art 33 de la loi du 10 août 2011), est toujours
bloqué depuis 1 an maintenant.
Le retard français chronique en équipements d'imagerie en
coupes doit être enfin comblé (IRM, scanners).
La radiologie interventionnelle et thérapeutique en
oncologie a grand besoin d'être financée si on veut qu'elle puisse se diffuser
; or beaucoup d'actes ne sont toujours pas pris en charge ni remboursés par la
sécurité sociale.
Le ministère de l'enseignement supérieur doit rapprocher
les spécialités de radiologie et de médecine nucléaire ; dès à présent, ce rapprochement
pourrait, dans les CHU, optimiser le parcours des patients.
Lors d'un examen diagnostic, le médecin radiologue doit
avoir le temps de voir ses patients et participer à la pré-annonce qu'ils
attendent de lui ; lors d'un examen de radiologie interventionnelle, le
principe de la consultation radiologique avant et après l'acte doit être réalité
; le radiologue doit aussi avoir du temps pour accéder au « dossier image »
archivé pour relectures et comparaisons : c'est la qualité des soins qui est en
jeu.
En résumé, les plateaux d'imagerie pilotés par les médecins
radiologues et les médecins nucléaires doivent être regardés non seulement
comme une source de progrès au même titre que la chimiothérapie et la radiothérapie
mais aussi comme un investissement pour l'avenir, et comme un outil majeur
d'une organisation des soins optimisée.
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