Information
L’amiante : le point en
2014 par Michel AUBIER et autres communications
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Communications
Bilan et
perspective d’un suivi à long terme de deux cohortes de salariés fortement
exposés à l’amiante et proposition d’un dépistage actif du cancer bronchique par Alain CHAMOUX (Clermont Université,
Université Clermont 1, UFR Médecine, Institut de Médecine du travail - Service
Santé Travail Environnement, Clermont-Ferrand)
Il existe en
France des programmes organisés de dépistage actif et systématique en
population générale des cancers du sein, du colon et du col de l’utérus. Les
cancers professionnels ne bénéficient pas de tels dispositifs mais d’un suivi
médical dit post-professionnel laissé à l’initiative des anciens salariés. Nous
rapportons l’expérience d’un suivi organisé en collaboration avec les
associations de « victimes » et l’assurance maladie. Le suivi à long
terme avec une périodicité de deux ans de 324 salariés directement et fortement
exposés à l’amiante confirme le risque élevé de survenue de cancer
broncho-pulmonaire, de mésothéliome et d’asbestose avec pour cette dernière une
évolution qui peut être rapide. La découverte précoce de trois cancers
bronchopulmonaires pose la question de l’intérêt pour le patient d’un dépistage
systématique annuel ou biannuel. Alors que les nouvelles techniques d’imagerie
médicale permettent de réduire d’un facteur 8 l’irradiation sans altérer
notablement la capacité diagnostique, le bénéfice médical apporté par la surveillance
annuelle par scanner chez les grands fumeurs est en faveur d’un programme de
détection précoce des cancers broncho-pulmonaires. Il convient de mieux définir
la population cible susceptible de prétendre à un tel dépistage (fumeur actif,
ancien fumeur, porteur de plaques pleurales). Les découvertes fortuites de plus
en plus fréquentes d’affections pulmonaires ou d’anomalies pleurales en dehors
des populations identifiées à risque sont également à prendre en considération.
C’est pourquoi les modalités de dépistage pour les salariés confrontés à des
expositions indirectes ou discontinues devraient être réévaluées (un seul
examen tomodensitométrique à l’âge de 60 ans ou lors du départ à la retraite
pour toutes les professions concernées). Sur ces données, il paraît
indispensable de réviser les recommandations HAS 2010 de surveillance
post-professionnelle des salariés exposés à l’amiante et notamment s’ils
présentent des plaques pleurales. La mise en place d’un dispositif organisé
paraît tout-à-fait justifiée.
L’émergence du virus Ebola chez l’homme : un long processus pas
totalement élucidé par Éric LEROY (Directeur Général du Centre International
de Recherches Médicales de Franceville (CIRMF) au Gabon. eric.leroy@ird.fr)
Le virus Ebola cause régulièrement depuis 1976 des petites épidémies
meurtrières généralement maitrisées en quelques mois. Alors que seule l’Afrique
Centrale en avait été victime jusqu’alors, une épidémie à virus Ebola d’une
ampleur extraordinaire embrase dramatiquement plusieurs pays d’Afrique de
l’Ouest depuis le mois de décembre 2013 principalement en raison des
défaillances majeures dans la mise en œuvre des mesures visant à empêcher les
transmissions interhumaines du virus. Après une période d’incubation d’environ une semaine, la
maladie se manifeste par l’apparition soudaine d’une forte fièvre aboutissant
in fine à des hémorragies multiples puis à la défaillance généralisée des
organes. Plusieurs espèces de
chauves-souris seraient les principaux réservoirs du virus Ebola. La contamination
de l’homme se produirait soit directement auprès des chauves-souris, largement
consommées par les populations locales, soit par l’intermédiaire d’espèces
animales sensibles au virus, telles que les chimpanzés et les gorilles.
À côté de ce « cycle naturel », un
« cycle épidémique » impliquant des espèces animales domestiques
vivant dans les villages tels que les chiens ou les porcs, tend désormais à
être sérieusement avancée. Ainsi, en fonction des animaux impliqués et de la
forme clinique des infections développées, les modalités de la contamination de
l’homme peuvent être multiples et sont donc encore largement méconnues. Dans un tel contexte, tous les efforts qui
pourront être déployés pour percer le mystère de l’émergence du virus Ebola
chez l’homme et clarifier les modalités de la transmission du virus,
permettront peut-être de prédire voire d’anticiper l’apparition des épidémies.
L’objectif de cette revue est de dresser un état des lieux exhaustif de
l’écologie du virus Ebola et de mettre en lumière les évènements qui gouvernent
la transmission du virus à l’homme tout en précisant les points encore nombreux
qui demeurent non élucidés.
Information
Quelles attentes
peut-on avoir aujourd’hui de la pharmacothérapie des troubles liés à l’usage
d’alcool ? par Jean ADÈS (Psychiatrie
Addictologie, Hôpital Louis Mourier, Colombes)
Au cours des
dernières années, de nombreuses molécules ont été proposées dans le traitement
des troubles liés à l’usage d’alcool. À côté de médicaments déjà classiques,
tel l’acamprosate ou la naltrexone, de nouvelles molécules (nalméfène), ou des
molécules déjà anciennes mais proposées dans cette nouvelle indication
(baclofène) sont disponibles, soit comme traitement de substitution de
l’alcool, indiquées quand une abstinence totale est proposée au patient, soit
comme traitement réducteur du « craving » facilitant le retour à une
consommation contrôlée ou le maintien d’une abstinence déjà obtenue. Malgré
l’engouement très médiatisé pour le baclofène, dont les effets en fonction des
doses seront précisés par les résultats de deux études contrôlées en cours, les
médicaments ne sont qu’un des éléments de la prise en charge du trouble
complexe bio-psycho-social qu’est l’alcoolo-dépendance. Diverses formes de
psychothérapies demeurent indispensables dont les médicaments proposés peuvent
être un appoint utile.
Chronique historique
Apports des
travaux de Louis Desliens à l’exploration cardiaque moderne. Résultats du
cathétérisme cardiaque chez le cheval Gérard BRAGANTI (Cardiologue, Luxeuil-Les-Bains)
En 1916, Louis
Desliens, praticien vétérinaire dépose à l’Académie des Sciences une
description d’un nouveau moyen d’exploration du système cardiovasculaire :
le cathétérisme percutané. En 1935, il publie les résultats de trente ans
d’explorations en hémodynamique pour l’essentiel chez le cheval :
physiologie, physiopathologie et pharmacodynamique. Le texte envisage le
caractère très précurseur de ces études.
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