En France, comme ailleurs en Europe, l'accès des personnes handicapées aux
services publics et notamment aux établissements qui dispensent des soins médicaux
fait l'objet de l'attention soutenue des pouvoirs publics. La loi du 11 février
2005 prévoit que tous les cabinets médicaux devront être parfaitement
accessibles en 2015 aux handicapés, sauf dérogations particulières accordées
par le préfet sur avis de la commission ad hoc, au prix d'une procédure
administrative complexe et coûteuse lorsqu'il s'agit de faire intervenir un
architecte.
Le Comité interministériel du handicap vient de constater
le retard pris par notre pays dans l'agenda de l’accessibilité programmée. Une
certitude s’impose déjà : de nombreux établissements de santé et de nombreux
cabinets médicaux ne répondront pas aux normes en 2015.
Pour de nombreux médecins généralistes, la mise aux normes
de leur local professionnel, quand elle est possible, peut représenter un coût
prohibitif d'adaptation poussant à envisager un déménagement pur et simple.
Ces questions suscitent dès aujourd'hui une légitime inquiétude
dans les rangs des professionnels de santé de proximité qui sont soucieux de la
pérennité de leur exercice professionnel. Leurs cabinets professionnels
constituent en effet un élément essentiel du maillage territorial des soins
primaires de notre pays.
L'application stricte des textes conduira inévitablement à
une démédicalisation brutale des zones urbaines avec réimplantation des
cabinets en périphérie où l'immobilier est moins couteux, ce qui reviendrait à
imposer aux handicapés un déplacement plus long et plus difficile pour accéder
aux soins.
Pourtant, depuis toujours, les médecins généralistes
prennent en charge leurs patients handicapés en se déplaçant à leur domicile.
Cette facilitation de l'accès aux soins doit être reconnue et prise en compte.
Le syndicat des médecins généralistes MG France propose que
la visite du médecin traitant au domicile de ces patients handicapés soit, de
fait, considérée comme une réponse satisfaisante aux difficultés actuelles
d'accès aux soins de ces personnes.
MG France demande que cette solution soit officiellement
validée sans que chaque médecin ou professionnel de proximité soit obligé de
demander une dérogation à la commission ad hoc.
Dr Claude LEICHER - Dr François
WILTHIEN - Dr Jacques BATTISTONI
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