Nul doute que les
résultats de mes recherches sur la diaspora africaine pourrait aider
efficacement à mettre sur pied une réelle politique d’utilisation de cette
diaspora ou de l’or gris du progrès de l'Afrique. En effet, dans le cadre de mes
recherches de plusieurs années sur la diaspora, j'ai développé également un
outil statistique et média métrique permettant de mesurer la visibilité, le
rayonnement ou le dynamisme de la diaspora de chaque pays d'une part, les
meilleures politiques gouvernementales d'utilisation de sa diaspora par un pays
d'origine d'autre part. Cet indicateur s'appelle l'Indice de Visibilité d'un Pays
par sa Diaspora ou l'IVPD. L'IVPD peut
également permettre de faire un classement annuel des Etats du monde en
fonction de leur politique plus ou moins bonne d'utilisation de la diaspora mais
aussi d'évaluer le dynamisme de chaque diaspora au cours d'une
année.
Je montre aussi que
l'IVPD peut être influencé au cours d'une année par ce que j'appelle l'effet
Bathily-Coulibaly ou le paradoxe Bathily-Coulibaly. Le paradoxe
Bathily-Coulibaly montre le manichéisme de la communauté de chaque diaspora et
son influence profonde sur l'image positive ou négative d'un pays d'origine. Ce
paradoxe donne aussi une responsabilité partagée à chaque membre d'une
communauté diasporique et aux dirigeants des pays d'origine de favoriser une
franche collaboration pour faire tomber les murs de l'incompréhension pouvant
conduire aux actions extrémistes qui menacent la paix intérieure des pays
d'origine, d'adoption et du reste du monde.
Le développement du continent
africain est une priorité pour chacun d'entre nous et vous donnez le meilleur de
vous au quotidien pour participer efficacement au progrès de l'Afrique notamment
du Cameroun. Nous savons tous que le développement est un phénomène global.
Ce développement est l'ensemble
des modifications ou des transformations qualitatives qui favorisent
l'amélioration des conditions d'existence aussi bien sur le politique,
économique, social, culturel, sportif, etc. Vous conviendrez également avec moi
que la première richesse du développement est avant tout la ressource humaine.
Cette ressource humaine se trouve aussi bien à l'intérieur des États africains
qu'au sein de la diaspora.
L'histoire du progrès de
l'humanité nous montre que le développement spectaculaire de certains pays du
monde a été possible grâce à l'apport décisif et remarquable de sa diaspora. Le
Global Organization of People of Indian Origin (GOPIO) qui est l'organisation
qui regroupe toutes les personnes d'origine ou d'ascendance indienne du monde
continue par exemple de jouer un rôle majeur dans le développement de la science
et de la technologie en Inde, notamment dans des domaines stratégiques comme la
défense, l'aéronautique et l'aérospatiale. Le GOPIO qui a son siège à New York
et reconnu par l'ONU travaille à la transpiration de ses efforts en étroite
collaboration avec le gouvernement indien depuis sa fondation pour favoriser
l'essor rapide de l'Inde et son influence majeure dans le monde. Le GOPIO est
aussi un puissant lobby au service des intérêts de l'Inde dans le
monde.
Vous savez que lors d'une intervention
d'urgence, la procédure thérapeutique est uniquement déterminée par la situation
de celui à qui l'on porte secours. Il devient donc important de reconnaître à
temps les besoins d'une société et faire le nécessaire parce que la vie punit
toutes celles et ceux qui prennent des décisions trop tard. L'anticipation est
l'une des qualités des grands visionnaires qui ont marqué le monde. Le continent
africain a une importante ressource humaine au sein de sa diaspora qui peut
aider rapidement au take off ou au décollage économique de l'Afrique dans les
prochaines décennies. Mais pour cela, il faut une réelle prise de conscience
individuelle et collective aussi bien des leaders politiques africains que de la
diaspora.
Nous devons aussi savoir que la diaspora
africaine ne peut être utile uniquement en matière de transfert de fonds mais
aussi et surtout en matière de transfert de connaissance. La diaspora africaine
que j'appelle aussi l'or gris du développement a un savoir et un savoir-faire
indispensable mais sous utilisé en Afrique dans la perspective du développement
durable et humain intégral du continent africain. Il n'y a pas un seul domaine
en sciences et technologie à travers le monde où les Africains de la diaspora ne
circulent pas vers les sphères les plus élevées.
C'est assez curieux et surprenant que
pendant que la compagnie aérienne camerounaise Camair-co ne réussit toujours pas
d'atteindre sa vitesse de croisière d'une
compagnie aérienne au niveau africain par exemple, le PDG de CFM International,
le plus grand fabricant mondial de moteurs d'avions civils pour des avionneurs
comme Boeing et Airbus est M. Jean-Paul Ebanga, un francais d'origine
camerounaise formé à l'école nationale supérieure d'électricité et de mécanique
de Nancy dans la région de la Lorraine en France. CFM International a son siège
dans la ville de Cincinnati dans l'Etat de l'Ohio aux Etats-Unis. C'est une
joint venture franco-américaine entre le géant américain General Electric et le
grand groupe industriel et technologique francais Safran, l'un des leaders de
l'aéronautique, l'astronautique, la défense et la sécurité. De même, pendant que
la RDC est un scandale géologique incapable de transformer ses matières
premières dont certaines entrent dans la fabrication de composants dans
l'avionique, le directeur du développement des produits avancés et des
technologies stratégiques du géant canadien et mondial de l'aéronautique et la
construction ferroviaire Bombardier est M. Fassi Kafyeke, un Congolais
d'origine.
Le docteur en mécanique
aéronautique de l'école polytechnique de Montréal est le concepteur en chef des
avions Bombardier et le président de l'institut canadien pour l'aéronautique et
l'aérospatiale. Voilà juste deux exemples parmi tant d'autres à travers le
monde. Quelle perte pour l'Afrique! Pour résoudre cette équation complexe qui va
favoriser une étroite collaboration entre la diaspora africaine et les
dirigeants de nos pays d'origine, il faut des préalables notamment éviter la
suspicion et mettre sur pied au niveau continental des pôles d'excellence en
matière d'enseignement et de recherche mais aussi promouvoir l'idéal humboldtien
de l'unité de l'enseignement et de cette recherche. C'est ainsi qu'on pourra
attirer l'expertise africaine de la diaspora pour participer au développement de
l'Afrique. Ces spécialistes de la diaspora africaine n'exigent pas
automatiquement les mêmes conditions de vie et les salaires confortables de
l'Occident mais les conditions minimales nécessaires pour l'éclosion de la
science et de la technologie afin de rivaliser avec les meilleurs de leur
discipline respective dans le monde. Un chercheur, disait Einstein, est un être
idéal qui radiographie la nature dans une totale neutralité. L'homme de science,
disait Ernest Renan, est un ebionim c'est-à-dire quelqu'un qui méprise les
richesses parce que la science permet la libération matérielle de l'Homme,
condition nécessaire de sa libération spirituelle et morale comme aimait à le
rappeler l'éminent physicien francais Paul Langevin.
Lorsque j'étais un jeune
journaliste au Cameroun dans la vingtaine, je m'intéressais déjà au sujet de la
diaspora africaine et pendant l'année 2000, je légalisais à la Préfecture du
Wouri à Douala, une association dénommée l'Association Africaine et de la
Diaspora-Penser le Développement Durable (ADPD). Grâce à cette association,
j'avais réalisé quelques projets intéressants, notamment un documentaire
historique de 52 mn sur New-Bell qui a pour titre: "
New-Bell: Histoire lointaine et la contraste de la
modernité." Grâce à ce documentaire
qui avait demandé plus de 3 ans de travail de recherche sur le terrain et une
recherche documentaire importante, je présentais une cité culturelle et
historique qui avait aussi l'avantage d'avoir une ressource humaine de qualité
aussi bien au pays qu'au sein de sa diaspora pour aider New-Bell à sortir de la
paupérisation croissante, du développement du sous-développement, du labyrinthe
de la néguentropie, de la souffrance structurelle ou de position pour reprendre
le sociologue francais Pierre Bourdieu.
Ce documentaire permettait de
montrer que la cité périurbaine de New-Bell avait une histoire intéressante à
faire savoir aux autres et des personnalités de grand talent à l'exemple du
Général Jean-Calvin Momha qui était à l'époque le Commandant de la Base aérienne
de Douala. Par ailleurs, au cours de mon enquête sur le terrain à New-Bell,
j'avais constaté que dans chaque famille, on retrouvait au moins un membre de la
famille vivant hors des frontières nationales. Enfant né à New-Bell, New-Bellois
donc dans l'âme et fier de ma newbellité et newbellitude, je mesurais l'énorme
perte pour New-Bell et le Cameroun en général avec au sein de ma propre
famille, trois aînés vivant en Occident donc une soeur et un frère au Canada et
un frère en Grande Bretagne. Chacun était un spécialiste dans un domaine de
sciences et technologie, etc.
En 2006, j'ai effectué une
visite de travail à Ouidah au Bénin, une cité balnéaire, historique, culturelle
et un lieu de souvenir tragique du contact entre l'Afrique et l'Europe avec la
traite négrière. Cette traite négrière avait dépouillé le continent africain de
sa force humaine créatrice de valeurs donc de progrès pendant plusieurs siècles.
Au terme de ce voyage, j'avais jugé qu'il fallait désormais consacrer toute ma
vie aux personnes d'ascendance africaine et à tous les Africains vivant à
l'extérieur pour rapprocher la communauté diasporique à la terre africaine dans
la perspective de son développement. Mon intérêt pour la recherche sur la
diaspora africaine est donc un concours de plusieurs circonstances et non un
hasard même si le hasard ne sert que l'esprit s'y est préparé. Mon esprit était
donc préparé à la recherche sur la diaspora africaine.
Je demeure à votre disposition
pour apporter plus de clarifications au sujet de l'IVPD au moment jugé opportun.
Vous remerciant de l’attention que vous porterez à mes recherches et le
développement de mes idées sur la diaspora africaine,
Veuillez recevoir,
Madame, Monsieur, mes sincères et respectueuses
salutations.
Bien diasporaphilement
Ferdinand MAYEGA
Journaliste-essayiste et chercheur
Journaliste-essayiste et chercheur
Spécialiste de la
diaspora africaine
et son apport au
développement
Chercheur associé au Centre de recherche pluridisciplinaire
Chercheur associé au Centre de recherche pluridisciplinaire
sur les communautés
d'Afrique noire et de
Diasporas-Ottawa
Chroniqueur et
collaborateur de l'émission Afrique Plus-Ici l'Afrique
sur la radio de
l'université d'Ottawa-CHUO 89.1 fm
« Informer, c'est
donner aux lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs des éléments factuels, vérifiés,
et toujours actualisés sur un événement pour lui permettre de savoir, comprendre
et de se faire une opinion »
« Un journaliste a
trois choses à défendre dans l’exercice de sa profession comme dans sa vie :
son nom,son image et sa profession »
Une petite histoire sur le prénom Ferdinand
Ferdinand est un prénom d'origine
germanique qui signifie Fried ou le protecteur. Les Ferdinand sont des gens
solidaires, volontaires, idéalistes, exigeants en amitié comme en amour. Ce sont
des hommes fidèles. Ils sont d'une sympathie profonde et d'une très grandes
vitalité. Des lendemains meilleurs.
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