LIBRES PROPOS signés Jacques Draussin

1 verre, bonjour les dégâts

Une équipe d'épidémiologistes a publié hier les résultats d'une étude sur les conséquences de la consommation d'alcool en France ; étude qui ne fait pas jaser qu'au comptoir du Café du Commerce.

C'est moins le chiffre de décès dont l'alcool serait responsable annuellement [49.000] que l'étonnante stabilité dans le temps de sa prévalence qui devrait poser question.

Alors que la consommation nationale a diminué de moitié ces 50 dernières années [et que, dans le même temps, la population a bondi de 45 millions à 65 millions], on pouvait s'attendre à une chute de la mortalité en proportion des efforts consentis.

Comparativement, à population constante, cette mortalité aurait donc au contraire explosé.

Pourtant, même parfaitement à jeun, on a peine à croire que 27 grammes d'alcool pur et par jour [soit 2,7 verres, standard bistrot] entraînent en 2013 de plus néfastes conséquences que le double en 1960. Du coup, on ne voit pas trop pourquoi diminuer encore de moitié les doses quotidiennes serait davantage favorable…

Mauvaise foi mise à part, il faut souhaiter bon courage à ceux qui mettront en œuvre la prochaine campagne de prévention de la consommation excessive d'alcool. Pas sûr que le slogan « 1 demi-verre ça va, 1 verre et demi bonjour les dégâts » connaisse le même succès populaire que celui de 1984.

Jacques DRAUSSIN

 

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