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Cryoablation de l’endométriose pariétale :
geler les nodules pour en finir avec la maladie
L’équipe du CHRU de Strasbourg, pionnière de cette technique, présente ses retours d’expérience
Plus rare et moins connue que l’endométriose pelvienne, l’endométriose pariétale, qui survient quelques mois ou années après une intervention obstétricale ou chirurgicale, est tout aussi douloureuse. Alors que son diagnostic semble plus simple - à condition d’y penser - son traitement le devient aussi, grâce à la cryoablation percutanée. Depuis que le CHRU de Strasbourg, pionnier en Europe de cette prise en charge, a ouvert la voie, plusieurs équipes la proposent en France. Jusque-là réservée aux tumeurs difficiles d’accès chirurgical, cette technique de radiologie interventionnelle permet une guérison rapide et durable de l’endométriose pariétale. Moins délabrante que l’option chirurgicale, cette intervention mini- invasive guidée par l’imagerie pourrait devenir la référence, lorsque le traitement hormonal ne suffit pas à rendre la maladie supportable.
L’idée de proposer l’ablation des nodules pariétaux par cryothérapie a germé en 2017 à Strasbourg. « Puisqu’on voit la tumeur, qu’elle est bénigne, pourquoi ne pas essayer cette méthode plutôt que la chirurgie ? La technique avait déjà été utilisée dans l’endométriose pariétale, avec succès à la Mayo Clinic, aux Etats-Unis, mais nous avons réfléchi au moyen de la standardiser, pour qu’elle soit exportable et reproductible dans d’autres centres » raconte le Pr Gangi. « Il fallait d’abord clairement choisir les indications, puis l’expérimenter. Pour des raisons logistiques, nous ne l’avons d’abord proposé que de façon exceptionnelle. »
Progressivement et depuis 4 ans, la cryothérapie percutanée est devenue le traitement de référence au CHRU de Strasbourg. L’intervention n’est en principe accessible, selon les recommandations, qu’en deuxième intention après échec du traitement hormonal. Mais les gynécologues présentent désormais toujours cette option aux patientes, et adressent systématiquement les cas d’endométriose pariétale éligibles à un traitement par cryothérapie aux équipes de radiologie interventionnelle. Critère essentiel de sélection : la douleur des patientes, « quelle que soit la taille des nodules » précise le Dr Host. L’intervention par cryoablation n’est contre-indiquée que dans de rares cas précise le Pr Gangi : lorsque le nodule d’endométriose pariétale envahit la peau et pour les patientes sous traitement anticoagulant, chez qui l’on ne pourrait arrêter un saignement éventuel.
L’intégralité du dossier de presse est téléchargeable au bas de cette page.
Le dossier comporte le témoignage d’Eugenia, une patiente souffrant d’endométriose pariétale traitée par cryoablation, dont voici un extrait :
« Certains jours, je n’arrivais pas à marcher. Ou si mal que tout mon corps finissait par souffrir de ma mauvaise posture, m’obligeant à multiplier les séances de kiné. Si je n’avais pas été amie avec l’épouse du Dr Cazzato et dînant un soir chez eux, ne leur avais demandé un cachet d’ibuprofène pour me soulager en expliquant pourquoi, je n’aurais peut-être jamais su qu’une telle technique existait et je souffrirais toujours. Aucun médecin ne m’en avait parlé jusque-là » raconte Eugenia.
Trois semaines plus tard, l’IRM ayant confirmé en quelques minutes la présence de nodule d’endométriose pariétale, elle bénéficiait d’une cryoablation. « La préparation était un peu longue, mais l’opération en soi n’a guère duré plus de 30 mn. Entrée le matin à 7 heures à l’hôpital, j’en suis ressortie à 14 heures. Les deux semaines suivantes, j’étais un peu enflée au point d’intervention et préférais porter des habits un peu larges. Mais rien d’insupportable ». Dix-huit mois après, « je n’ai plus jamais souffert, ni dû prendre de médicament lors de mes règles » se réjouit-elle.
Télécharger le dossier de presse
Visionner le témoignage vidéo d'Eugenia
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