L’AVC n’est pas une fatalité. Même si la VIE POST-AVC est
difficile, à chacun de mettre la chance de son côté en ayant, je l’espère, tiré
le « CÔTÉ PILE »
Après avoir lu le premier volet de cet article (publié le mercredi 16 février),
http://pressentinelle2.blogspot.com/2022/02/tribune-libre-du-dr-francoise-pariente.html
chacun a compris que je fais partie du CLUB des AVC (Accident Vasculaire
Cérébral) mais aussi du CLUB des MIRACULÉS!
-
Le premier reste
TROP OUVERT malgré les efforts pour réduire les nouveaux adhérents (ouverture
de nombreuses nouvelles d’unités spécialisées, les Unités Neuro-Vasculaire (UNV),
Campagne de prévention …) C’est possible grâce à la prévention cardio-
vasculaire (cf les 10 facteurs modifiables dans le précédent volet) mais en y
ajoutant le facteur : DIFFERENCES
SOCIO-ECONOMIQUES (article récent du Dr Philippe Leduc) : il y a plus d’AVC
chez les personnes qui sont défavorisées, c’est maintenant argumenté, est-ce
acceptable ?
-
Le deuxième, le
CLUB ses MIRACLÉS reste encore TROP FERMÉ.
La VIE POST-AVC, difficile pour tous
est néanmoins très inégalitaire.
La solution pour l’élargir, outre la chance
d’avoir eu l’accès rapide à une UNV capable de pratiquer les soins immédiats
les plus appropriés puis les soins à la phase aiguë en service de réanimation
puis de post-réanimation, c’est l’accès à une des structures extraordinaires de
rééducation post-AVC. Combien d’entre nous ont bénéficié d’une de ces structures
à laquelle j’ai eu droit : l’admission dans un service de rééducation
neurologique avec autour du Neurologue rééducateur, « sa garde rapprochée » :
l’orthophoniste, l’ergothérapeute, les kinésithérapeutes, trois professionnels essentiels
au quotidien, le psychiatre (phase difficile !), le psychologue, une
personne clé et quand nécessaire, tous les spécialistes fonction des
complications possibles; Me concernant, celles liées aux paires
crâniennes endommagées autour de la
carotide disséquée et la rencontre de l’infectiologue, du pneumologue pour la pneumonie de déglutition et le
repérage des cordes vocales paralysées d’un côté… Enfin, le neuropsychologue pour
le bilan de récupération quand on quitte cette structure hospitalière avant de
pouvoir accéder à une autre structure dite de « rééducation en hospitalisation
de jour »
La
découverte d’une nouvelle garde rapprochée au service de 3 objectifs :
Rééducation, réadaptation, réinsertion.
Les
3 « R » pour la femme fatiguée qui finit par comprendre qu’elle est
devenue « La femme qui vit au RALENTI », et qu’elle doit accepter de
n’être plus jamais la même ;
Mais
avec Chance - force intérieure - amour familial, on accepte et on gagne.
J’ai tiré le CÔTÉ PILE, je le souhaite à tous.
J’en profite pour remercier tous les soignants
qui m’ont aidée à devenir « LA NOUVELLE FRANÇOISE » après un chemin
incroyablement difficile ; Ils méritent d’être reconnus et que les postes
les plus rudes soient valorisés.
Vous
allez découvrir toutes les facettes de l’AVC et surtout du POST-AVC en poésie, ma
façon de donner des informations utiles sur un mode différent du « scientifique »
que j’espère ne pas avoir pour autant occulté
Grâce
à cet AVC et mon cerveau gauche endommagé (le cerveau des sciences), mon
cerveau droit est venu à son secours grâce à mon polygone de Willis et a révélé
des fonctions cachées en moi, celle de mon cerveau droit (le cerveau des ARTS)
alors surtout lisez jusqu’à la dernière ligne.
Mais
ne nous trompons pas, j’en appelle une nouvelle fois à l’ensemble des candidats
aux prochaines élections présidentielles comme je le ferai plus spécifiquement
en son temps à celui qui prendra la Santé en main : le CURATIF c’est
bien, le PRÉVENTIF en plus c’est mieux et les SOINS POST-AVC, indispensables à
renforcer pour réduire les inégalités sociales. Chacun y a droit, pas
seulement les privilégiés comme moi.
Je
voudrais terminer par une note positive : l’AVC N’EST PAS UNE FATALITÉ
-
Travaillez les 3
questions (cf volet 1) pour repérer un possible AVC et pour venir en aide à une
personne qui le nécessite (d’autant plus qu’elle est défavorisée). Je ne
suis pas sûre que chacun ait bien les 3 questions en tête comme on sait que 2 +
2 = 4.
-
Ne négligez pas
votre PRÉVENTION, en connaissant parfaitement les 10 facteurs modifiables (cf
volet 1) et en les appliquant avec l’aide de votre médecin traitant
-
Et
à nos politiques d’agir pour que la communication parvienne et soit comprise
par tous et particulièrement les personnes défavorisées, sinon on ne réduira
jamais le CLUB des AVC.
Place à la poésie pour
connaitre la VIE POST- AVC et croire en la force de la vie, en rythme et en
vers.
Situation 1 : le jour de l’AVC
Le
"KO"
A
qui parler
Lorsqu’on
est dans l'obscurité
Sans
plus rien savoir
Victime
du désespoir.
L'espace
d'un moment
Mon
passé s’est effacé
Que
s’est-il passé
Je
découvre seulement
Que
je ne vois plus, et j’ai peur.
Comme
propulsée dans la terreur
L’effroi
du survivant
Entourée
de morts m’avoisinants
Dans
ce laps de temps de pure angoisse
Toutes
mes frayeurs s’accroissent
Mes
yeux se ferment pour oublier
Je
décide de tuer mes pensées
Suicide
sensoriel
Le
début de l'enfer corporel
Et
puis, tout a basculé
La
vie a laissé place à l'immobilité
Françoise
Pariente Ichou
Situation 2 : La souffrance psychologique
post AVC
PREMIÈRE ATTAQUE
Sous
l’emprise du désespoir
Cette
nuit, elle broie du noir
Parviendra-t-elle
ce soir
A trouver une échappatoire
Le grondement s'amplifie
Du
fond du conflit
La
révolte s'organise
Et
prend de l'ampleur, ô crise
Tu
fais rage, tu l'assièges
Elle
est prise au piège
Tu
te faufiles par tous ses pores
Et
tu prends d'assaut son corps
Les
vagues déferlantes
Sont
de plus en plus violentes
Elle
se heurte à sa première attaque
Son
cerveau se détraque
Ses
émotions enflent démesurément
Sans
quiconque malheureusement
Pour
calmer cette horrible sensation
Cette
terrible impression
Que
la mort rôde
Qu’elle
va s'abattre noiraude
Personne
à ses côtés pour repousser
Le
dragon démesuré
La
violence est insondable
Folle
et impitoyable
Après
une lutte insensée
L’hydre
préfère fuir
Les
vagues de fond se retirent
Des
pieds à la tête, trempée
Elle
se sent mieux
Elle
va mieux
Ses
larmes, ses rires, le lui prouvent
Elle est en vie, elle se retrouve
`
Françoise
Pariente Ichou
Situation
3 : La récupération au plan moteur et la souffrance de réaliser le
désastre dans sa vie personnelle
SE
RETROUVER POUR SE PERDRE
Le
désir de se rétablir
De
rebâtir
Ce
corps meurtri
Condamné
à la paralysie
Sans
bruit
Sans
cri
Sans
un sourire
Faute
de pouvoir dire
Son
silence intérieur
Dans
les profondeurs
Des
nuits interminables
Puis
sentir admirable
Que
la vie revient fort
Dans
les extrémités de son corps
Un
orteil qui se réveille
Comme
dans un demi-sommeil
Puis
un second et un troisième
Un
bonheur suprême
Enfin
tout
Du
moins presque tout
Et
alors que son corps remue
Se
sentir perdue
Sentir
que l’on n’est plus soi
Que
l’on ne sera plus jamais soi
Est-ce
vivre
Ou
survivre
Mes
larmes sont bien là
Je
vis. Pourquoi ?
Françoise
Pariente Ichou
Situation 4 : Les
prémices de la récupération physique et psychologique
IL
EST TEMPS
A
peine libérée
Les
prémices d’une renaissance
Voire
même d’une naissance
Mon
ombre dissimulée
Cette
ombre, mon double
Jette
le trouble
D’une
parole engagée
« Je m’interroge sur qui tu es
Pas celle que tu es devenue
Pas celle dont tu t’es revêtue
Mais celle restée cachée
Comme moi, avec moi, faufile-toi
Envahi l’espace, installe- toi
Ouvre grand tes bras
N’ai plus peur ici-bas
Va, vite, vole
L’univers est à toi, fonce et vole
Libre tu es de voir le monde grand et haut
Loin
derrière toi ton chaos »
Françoise Pariente Ichou
Situation 5 : le CLUB des MIRACULÉS
AUJOUR’HUI
La
femme que je suis
Aujourd’hui
N’a
plus qu’une envie
Oublier
sa vie au ralenti
Sans
renier son passé
Forte
et solidement armée
Maquiller
les mots chagrins
Les
jours sans lendemain
Les
habiller de l’instant présent
Et
maintenant
Enfouir
le silence
Pour
revêtir la cadence
Défier
le verbe courir
Et
voir venir…
Les
rétroviseurs rabattus
S’enfuir
vers l’inconnu
Françoise Pariente Ichou
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