Le PLFSS rectificatif, qui a été examiné le
18 juin dernier en Conseil des ministres, révise à la baisse d’environ 800
millions d’euros l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM),
à 178,3 milliards d’euros. Il prévoit notamment 9 milliards d’euros
d’allègements de cotisations sociales à la charge des employeurs, la mesure la
plus emblématique étant de supprimer les cotisations patronales de sécurité
sociale pour les salariés payés au SMIC sans aucun engagement en contrepartie,
en particulier sur le plan de la création d’emplois.
Ce qui est certain, c’est
que ce seront 9 milliards de recettes en moins pour la Sécurité sociale… compensés, « c’est promis » mais plus tard,
dans le cadre des lois financières pour 2015…
Chèque en
blanc des assurés sociaux aux entreprises
Ce projet est en fait un
chèque en blanc qui sera directement tiré sur le compte de la Sécurité sociale à
qui l’on demande aimablement son avis consultatif. Ce sera « non » pour la
Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (vote du conseil
du 11 juin 2014).
Rappelons que, selon les
prévisions publiées par la commission des comptes de la Sécurité sociale jeudi
5 juin, le déficit du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV)
devrait atteindre 13,4 milliards d'euros, contre 13 milliards prévus
initialement dans le budget 2014…
Soigner
le mal par le mal
C’est l’option politique
qui sert à nos gouvernements successifs depuis tant d’années… sans que les réformes
de structures, pourtant urgentes et seules à même de répondre effectivement aux
enjeux du financement pérenne du système de santé, ne soient engagées dans le
cadre d’un véritable plan de sauvegarde de la Sécurité sociale et de l’Assurance
maladie en particulier.
La Sécurité
sociale n’est pas la variable d’ajustement de la politique de l’emploi
Le dynamisme économique ne
peut pas reposer, à moyen et long termes, sur le sacrifice de la Sécurité
sociale. Légiférer pour alléger les cotisations sociales, qui sont autant de
recettes pour cette dernière, sans avoir préalablement mis en œuvre un plan de
réformes portant sur l’organisation des soins, le panier de soins
remboursables, l’investissement pour une meilleure prévention des risques de
santé, la lutte contre le non recours aux soins et l’accompagnement des personnes
en perte d’autonomie, c’est condamner les gestionnaires à entrer dans un cercle
vicieux de coupes budgétaires dont les usagers paieront le prix fort.
Notre
système de santé sera chaque année de plus en plus dur à financer fautes de réformes
structurelles dans l'organisation et la coordination des soins. Baisser les
recettes sans réduire les charges : autant aller dans le mur !
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