Mardi 22 octobre à
L’entrepôt – Paris 14ème
20h00 à 24h00
Salle de cinéma « l’Entrepôt » : 7 rue Francis de Pressensé 75014 Paris
Manifestation gratuite ouverte au public – Préinscription recommandée –
Projection du film
(salle de cinéma) :
• 20h00 – 21h30 :
« Harcelé à en perdre la Raison » 90’, 2012, de Daniel
KUPFERSTEIN
Moment convivial, dédicaces et débat (espace bar) :
PROJECTION
du FILM « Harceler à en perdre la raison » :
Ce documentaire de Daniel
Kupferstein retrace la lente « descente aux enfers » de Jean-Michel Rieux,
employé communal dans le service Parcs et Jardins de la ville de Béziers.
Au-delà de ce drame terrible, qui s’est déroulé en 2003, c’est toute la
mécanique du harcèlement dans le travail qui est décortiquée grâce aux
témoignages des membres de la famille, des amis et des collègues de travail. Alors
que l’actualité nous renvoie régulièrement à des suicides et des cas de
souffrance au travail, il est utile de montrer qu’un processus de harcèlement
peut amener au pire...
Daniel KUPFERSTEIN est réalisateur de films
documentaires, et auteur et réalisateur de films de fiction depuis 1998. M.
Kupferstein était également formateur de 2004 à 2008 à l’Ecole Internationale
de Création Audiovisuelle et de Réalisation (EICAR) sur l’écriture et
l’initiation aux films documentaires et de 2007 à 2012 envers les
bibliothécaires et les collégiens de Seine-et-Marne dans le cadre d’une
sensibilisation aux films documentaires.
Sur son dernier film, « Harcelé à en perdre
la raison », il nous raconte :
« D’après l’INRS, les cas de suicides sur les
lieux du travail ont commencé à être rapportés par les médecins du travail vers
la fin des années 1990. Entre janvier 2008 et juin 2009, la Caisse nationale
d’assurance-maladie (CNAM) a reconnu 28 suicides comme accidents du travail.
Pour autant, il n’existe pas de données nationales permettant de suivre
l’évolution du nombre des suicides sur le lieu du travail et a fortiori liés au
travail. Une chose est sûre, toutefois, quels que soient les chiffres: quand
une vingtaine de salariés d’une même entreprise mettent fin à leurs jours sur
le lieu de leur travail -y revenant parfois dans ce seul but- ou laissant un
mot indiquant un lien clair avec les conditions de travail, c’est que ça va mal
dans l’entreprise. Et France Télécom n’est pas la seule à voir s’accumuler les
morts volontaires. Mais, là encore, le sujet est à manier avec précaution. Tous
les salariés qui vont mal ne se suicident pas. En revanche, certains salariés
confrontés à certaines situations, dans leur vie personnelle ou au travail,
passent à l’acte. Quelles sont-elles dans le milieu professionnel (quelles
organisations du travail, quel management, etc.) ? C’est tout ce champ de
recherche qu’il reste à approfondir.
Pour mieux saisir la complexité de ces drames, voici un film, celui de
Jean-Michel Rieux, harcelé dans son travail à en perdre la raison. »
Dr Marie-Hélène DELHON, médecin du travail (retraitée)
C’est dans le cadre de sa fonction de médecin
du travail salarié du Service de Médecine du Travail de Béziers que, durant
vingt-quatre ans, Marie-Hélène DELHON assure la surveillance médicale des
agents de la Mairie.
En février 2003 survient un drame hors du
commun qu’elle a été impuissante à prévenir malgré toutes ses alertes : le
suicide de Jean-Michel Rieux, agent municipal, qui met fin aux jours de son
épouse, Akima, et de leurs deux enfants, Amandine et Charles, avant de se
supprimer lui-même. Jean-Michel Rieux dénonçait depuis plusieurs années un
harcèlement moral professionnel qu’après le drame, les responsables municipaux
puis la Justice se sont employés à nier.
Victime elle-même d’un harcèlement moral
aujourd’hui reconnu par le Conseil des Prud’hommes, Marie-Hélène DELHON doit
quitter son travail à la Mairie en 2004 puis son employeur, le Service de
Médecine du Travail, en 2008 pour aller terminer sa carrière ailleurs. Elle
consacre les premiers mois de sa retraite à rassembler tous les événements
professionnels concernant Jean-Michel Rieux. Dans son livre intitulé « Du
désastre professionnel au parti-pris judiciaire », elle démontre
l’enchaînement qui a entraîné le terrible dénouement ; puis, elle met en
parallèle la réalité des faits avec ce qu’en a retenu la Justice dont le
parti-pris permet aujourd’hui à l’employeur d’éviter toute remise en cause. Ce
livre est un appel à tous acteurs du monde professionnel, salariés, employeurs,
syndicats, médecins, inspecteurs du travail, législateurs, juges, afin que
chacun, à son niveau, devienne conscient de sa propre responsabilité et agisse
pour que de pareils drames ne se reproduisent pas.
Une représentante de la Fédération CGT de la Santé et de
l’action sociale parlera de son vécu dans le
domaine.
LES INTERVENANTS – 10ème Journée Européenne de la
Dépression à PARIS :
Pr. Jean-Pierre OLIÉ est Professeur de Psychiatrie à
la Faculté de Médecine Paris-Descartes, Médecin consultant, ancien chef de
service à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, Médecin expert près la Cour d’Appel de
Paris, agréé par la Cour de Cassation et Membre de l’Académie Nationale de Médecine
Il est également, Président de la Fondation Pierre Deniker reconnue d’utilité
publique pour la Formation et la Recherche en Santé Mentale Président de Ligne
de Vie, association pour la réinsertion des anciens toxicomanes Président du
Congrès de l’Encéphale, réunion annuelles des psychiatres francophones
Auteur de plus de 300 publications
scientifiques et de 20 ouvrages professionnels ou grand public. Il a récemment
publié
Guérir la
souffrance psychique, 2009, éditions Odile Jacob
Cas cliniques en psychiatrie,…. Flammarion
Elle est aussi responsable pédagogique du
certificat de spécialisation en psychopathologie du travail qu’a lancé
Christophe DEJOURS en novembre 2008 au CNAM et Membre Fondateur du Groupe
pluridisciplinaire de Réflexion sur la Maltraitance au Travail.
Elle a participé en 2002 au groupe de travail
sur « le harcèlement moral dans les établissements sanitaires, sociaux et
médico-sociaux publics », DHOS, Ministère de la santé, de la famille et des
personnes handicapées. En 2005, à la commission « violence, travail, emploi,
santé » présidée par le Professeur DEJOURS, dans le cadre de la loi
relative à la politique de santé publique du 9 août 2004, Ministère des
solidarités, de la santé et de la famille. En 2009 à la Commission
Parlementaire UMP sur la souffrance au travail, à la Commission sénatoriale sur
le mieux-être au travail.
Elle a ouvert sa consultation à de nombreux
documentaristes : Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés de Sophie
Bruneau et Marc-Antoine Roudil, J’ai très mal au travail de Jean-Michel Carré,
La mise à mort du travail de Jean-Robert Vialet et Christopher Nick, prix
Albert Londres 2010.
1) Le deuxième
corps, La Dispute, Paris, 2002.
2) Ils ne
mouraient pas tous mais tous étaient frappés, Pearson, 2008, Flammarion,
collection champs 2010
3) Travailler à armes égales avec Rachel Saada
et Nicolas Sandret, Pearson, 2011
Réseau de Consultations Souffrance et
Travail
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