Nora ANSELL-SALLES

jeudi 1 février 2018

L'épargne en vue de la #retraite

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« L’ÉPARGNE EN VUE DE LA RETRAITE »

Le Cercle des Epargnants

30

janvier

Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) s’est réuni le 24 janvier dernier, cette réunion avait pour objet : « L’épargne en vue de la retraite ». Si le Conseil est connu pour ses calculs à moyen et long terme du solde financier du système de retraite, il examine également des sujets ayant un lien direct ou indirect avec la retraite (Travail des séniors, etc…). On pourrait s’étonner d’une telle préoccupation alors que notre système par répartition semble accorder aux français une grande liberté dans le choix de leur épargne. Le COR a pris soin de justifier cette réunion de la manière suivante : « le niveau de vie relatif des retraités et les taux de remplacement seraient susceptibles de diminuer au fil des générations à l’horizon 2070. Dans quelle mesure les comportements d’épargne des ménages pourraient s’adapter à ces évolutions du système de retraite par répartition ? ».

Les Français épargnent de manière importante, et ils suivent un schéma de vie où l’achat de la résidence principale, et plus largement l’investissement immobilier, occupe une place prépondérante dans la constitution d’une épargne et d’un patrimoine. Une fois le paiement du domicile réalisé, les ménages peuvent orienter leur épargne vers d’autres objectifs. Selon notre enquête annuelle, la Retraite est la troisième motivation d’épargne des ménages. Or celle-ci devrait prendre une importance croissante à côté des dispositifs publics dans le cadre de la préparation à la retraite, où le souci de préserver son pouvoir d’achat se pose avec de plus en plus d’acuité. Il est possible de se tourner vers un produit d’épargne dédié, ce sont les dispositifs d’épargne retraite supplémentaire1, de manière privée et individuelle tel le plan d’épargne retraite populaire (PERP), ou alors par le biais de son entreprise tel le Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO). Les dispositifs d’épargne retraite supplémentaire concernent (fin 2015) 12,2 millions de personnes pour 13 milliards d’euros de cotisation, à titre de comparaison cela correspond à 4,3% des cotisations au titre de la retraite obligatoire ou supplémentaire. Sur cette même année ce sont 2,2 millions de personnes qui ont bénéficié de prestations de retraite supplémentaire, nous parlons de 5,7 milliards d’euros de prestations, ce qui correspond à 1,9% de l’ensemble des prestations versées.

Les chiffres mentionnés ci-dessus restent relativement faibles, en comparaison avec le volume total des prestations de retraite, mais aussi en comparaison internationale. La retraite privée ne se limite pas à de l’épargne retraite supplémentaire, dans certains pays elle prend la forme de systèmes de retraite dit par capitalisation. Selon les travaux de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), les actifs détenus dans les dispositifs de retraite privée et capitalisée de ses pays membres représentent déjà 38 000 milliards de dollars. Sans surprise, ce chiffre est tiré par les États-Unis où les fonds de pension qui pèsent à eux seuls 25 127 milliards de dollars, contre 230 milliards seulement pour la France. En points de PIB, ces actifs représentent 180% du PIB aux Pays-Bas, 135% aux États-Unis, et moins de 10% en France, en Italie, en Belgique et en Allemagne.

Les dispositifs d’épargne retraite supplémentaire apparaissent insuffisants au regard des besoins de financement de notre système de retraite (et de protection sociale) à moyen et long terme. Plus important, ils s’adressent à une partie encore restreinte de la population et ne peuvent, faute d’être démocratisés au plus grand nombre, répondre seuls à la problématique des retraites. Il ne s’agit pas pour autant d’opérer un basculement total de notre système de répartition vers un système par capitalisation. Non seulement les Français sont attachés à leur modèle, mais encore, il assure une répartition et une protection de la retraite pour l’ensemble de la population dont le caractère distributif convient d’être préservé aussi. Il n’empêche, si le tout privé ou le tout public ont bien leur limite, il est peut-être temps de lever les tabous et d’adresser les questions telles que : quelle proportion de capitalisation ces derniers sont-ils susceptibles d’accepter ? Quelle modification faut-il apporter au modèle pour assurer sa pérennité ?

C’est la question que se posent actuellement l’exécutif et le haut-commissaire à la réforme des retraites. Le Président Macron a réaffirmé ce mois-ci l’intention de son gouvernement de finaliser une réforme des retraites « d’ici à l’été 2019 ». Parmi les principes de base énoncés lors de la présidentielle, deux idées priment, l’une est qu’un euro cotisé génère les mêmes droits pour tous les concitoyens, l’autre est l’unification de tous les régimes, ceci devrait selon nous aller jusqu’à inclure désormais clairement le sujet de l’épargne longue des ménages, ses supports et ses risques, sa fiscalité etc. Le débat s’ouvre déjà à travers le texte de loi « plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises2 » (PACTE) que présentera le Ministre de l’Économie et des Finances dans quelques semaines. Puisque parmi les mesures soumises à la récente consultation publique, il y est question de : « Développer et simplifier les produits d’épargne-retraite, pour les faire converger autour de caractéristiques communes ».

 

 

1https://www.cercledesepargnants.com/lepargne-retraite-retraite-supplementaire-etat-lieux/

 

2https://www.cercledesepargnants.com/orienter-lepargne-francais-vers-entreprises-voeu-pieux/

 

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