FIL HEBDO Fonction Publique du 16 novembre 2017.
Les sujets abordés sont les suivants :
CAP 2022
Lagazette.fr : Forum de l’action publique : une « mascarade » selon certains syndicats
Acteurspublics.com : La touche “jeunesse” de la transformation de l’action publique
Contractuels
Acteurspublics.com : La majorité des contractuels ne deviennent pas fonctionnaires titulaires
Acteurspublics.com : Sondage exclusif : les contractuels jugés indispensables au bon fonctionnement des organisations
Jour de carence / Absentéisme
Lagazette.fr : Le jour de carence dans la fonction publique de nouveau en débat
Caissedesdepotsdesterritoires.fr :Fonction publique territoriale - Le nombre des agents absents pour maladie est resté stable l'an dernier
Bien cordialement,
Angéline Séguy
Responsable Pôle Influence et Veille
Mutualité Fonction Publique (MFP)
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33 avenue du Maine - BP144
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Tél : 06.84.58.09.99
FIL HEBDO Fonction Publique du 16 novembre 2017
Document réservé à l’usage exclusivement interne de la MFP
CAP 2022
Source : lagazette.fr
Forum de l’action publique : une « mascarade » selon certains syndicats
Claire Boulland | Publié le 14/11/2017
La CGT, FO, Solidaires et CFE-CGC n'ont pas participé, lundi 13 novembre, au dernier groupe de travail visant à organiser le forum de l'action publique, lancé prochainement. Ils protestent contre la démarche "Action publique 2022", dont la seule destinée est, selon eux, de réduire les dépenses publiques et de supprimer 120 000 postes sur le quinquennat. "Le cadre et l’objectif étant ainsi arrêtés d’avance, aucune marge de discussion [n'était] possible dans cet exercice contraint de 'co-construction'."
Dès les premières réunions de préparation du Forum de l’action publique, la CGT, FO, Solidaires et CFE-CGC ont eu le sentiment que ce dernier ne serait « qu’une mascarade permettant au gouvernement d’afficher un prétendu dialogue social ». Preuve en est, selon eux : « Sans attendre le résultat d’aucune “concertation” ni “consultation” […] le comité d’action publique 2022 [a été] chargé d’identifier des ‘réformes structurelles et des économies significatives et durables’ sur l’ensemble du champ des administrations publiques. » Et « c’est dans ce but que le comité est invité à proposer des transferts au secteur privé, voire des abandons de missions », regrettent les trois organisations syndicales. Qui font la traduction suivante : « Une politique inacceptable de privatisation des services publics est donc déjà en préparation ! »
Le reste des organisations syndicales (OS) représentant la fonction publique – estimant que leurs remarques avaient jusque là été prises en compte et que cette consultation des usagers et des agents était « utile » – s’est, lui, rendu à la direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP) pour discuter du contenu final de la future plateforme « forum-action-publique.gouv.fr ». Laquelle serait lancée, de manière concomitante avec les rencontres sur le territoire, « fin novembre », ont entendu certains syndicats, « autour du 21 novembre », croient savoir d’autres OS.
Quelle organisation en régions ?
Comme indiqué lors du lancement d’Action publique 2022, treize « forums régionaux de l’action publique », seront chacun animés par un ministre autour de la transformation des services publics dont ils ont la charge. Les élus – locaux ou parlementaires – sont invités par le gouvernement à organiser des débats via un kit d’animation qui sera mis à leur disposition. Et pour travailler plus directement sur le plan de transformation de la fonction publique, des ateliers de co-construction associeront les agents des trois versants et les élèves d’écoles du service public autour des problématiques RH.
« Rien n’a encore été précisé s’agissant du calendrier ou de la logistique prévus pour cette consultation de terrain », relève Mylène Jacquot (CFDT). Les collectivités organiseront-elles ces événements à leurs propres frais ? « En tout cas, nous espérons que les employeurs seront porteurs de la dynamique », fait savoir Bruno Collignon (FA-FP). D’autant que la consultation numérique « pourrait exclure de fait les 15% de Français non connectés à internet et parmi eux, les personnes âgées », fortement dépendantes des services publics, soulève Luc Farré (Unsa).
CFDT, Unsa et FA-FP assurent rester vigilantes sur la façon dont sera orchestrée cette consultation des usagers et des agents jusqu’à fin février/début mars, ainsi que sur l’utilisation qui sera faite de sa restitution.
Source : acteurspublics.com
La touche “jeunesse” de la transformation de l’action publique
14 nov. 2017, PAR Sylvain Henry
À la demande de Matignon, un “comité jeunes” planche sur des propositions de réformes en parallèle du plan “Action publique2022”. En privilégiant l’approche du point de vue des usagers des services publics.
Ils s’appellent Joanna, Antoine ou Pierre, ont entre 19 et 31 ans, sont jeunes actifs ou étudiants en écoles du service public. Et ils planchent sur la transformation de l’action publique à la demande du Premier ministre, Édouard Philippe, à qui ils rendront un rapport début mars. Lancé mi-octobre à Matignon, le plan Action publique 2022, qui vise, selon l’exécutif, “à interroger en profondeur les missions exercées par la puissance publique”, s’accompagne du travail d’un comité d’experts indépendants chargé de mener une revue de 21 missions publiques.
En parallèle, un “comités jeunes” a été constitué pour être, selon Matignon, “la caisse de résonance des aspirations et des propositions des jeunes générations dans ce chantier de transformation des politiques publiques”. Soit 24 jeunes – 14 femmes et 10 hommes – retenus par les équipes de Matignon aux quatre coins de France : infirmiers, futur magistrat, start-uppers, responsable de l’Association nationale des apprentis de France, enseignant, interne d’un hôpital parisien, élève sous-officier pilote de chasse…
4 groupes de travail
Réunis en même temps que le comité d’experts pour la journée de lancement, mi-octobre, en présence d’Édouard Philippe, ils ont choisi de s’investir dans 4 groupes de travail consacrés aux politiques publiques de santé, d’éducation, de sécurité et justice et d’emploi et formation professionnelle. “Nous sommes concernés et impliqués dans le fonctionnement des services publics, explique Pierre Renaud, infirmier, qui œuvre dans le groupe « Santé ». Nous faisons parfois face, dans notre quotidien, à des dysfonctionnements ou trouvons des pistes d’amélioration. Nous sommes donc force de proposition pour envisager des solutions concrètes.” “Nos échanges porteront sur l’organisation des services publics, confirme Joanna Gomes, elle aussi infirmière. Nous allons rencontrer des usagers pour partager leurs attentes.” “Notre engagement vise à améliorer l’utilisation des services publics”, prolonge Antoine Gaudin, ingénieur en BTP.
Des avancées concrètes, au-delà des grands discours généraux, qui ont été initiées lundi 7 novembre rue de Varenne. Les membres du “comité jeunes” se sont réunis là-même où se retrouve le comité d’experts, notamment piloté par Véronique Bédague-Hamilius et Frédéric Mion. Le patron de Sciences Po Paris a d’ailleurs accepté d’être le parrain du comité jeunes. “La démarche est celle du design de services, explique Jeanne Deperrois, qui accompagne le comité jeunes au secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP). La méthode est centrée sur le terrain et les usagers : les situations sont vécues sans a-priori de manière identique à ce que vivent les usagers.”
“Regard différent et complémentaire”
L’objectif : proposer des solutions opérationnelles qui pourront être “prototypées” et généralisées. “Il ne s’agit pas de dresser une liste au Père Noël de nouveaux services et nouveaux usages, souligne Clément Lacouette-Fougère, lui aussi chef de projet au SGMAP, mais de travailler sur des défis concrets. Les jeunes ont été invités par le Premier ministre à être créatifs, innovants et à sortir des cadres imposés.”
“Lâchez-vous”, leur a en substance glissé Édouard Philippe. Il était trop tôt, le 7 novembre, pour esquisser les orientations qui pourraient être retenues. Une caution jeunesse, glisseront peut-être les contempteurs des réformes gouvernementales, destinées à accompagner des mesures qui s’inscriront dans une tendance de baisse des dépenses publiques. “Notre travail s’inscrit dans une logique « usagers » et « utilisateurs des services publics », répond Antoine Gaudin. L’idée est d’apporter un regard différent et complémentaire des travaux menés par le comité d’experts.”
Concrètement, les 24 du comité jeunes se retrouveront régulièrement – une fois par mois tous ensemble, plus fréquemment en groupes dédiés aux 4 politiques publiques décryptées – jusqu’en mars, avant une remise du rapport dans un format original, promettent-ils, de leurs propositions à Édouard Philippe.
Contractuels
Source : acteurspublics.com
La majorité des contractuels ne deviennent pas fonctionnaires titulaires
14 nov. 2017, PAR Bastien Scordia
Selon le dernier “Rapport annuel sur l’état de la fonction publique”, plus de la moitié des agents contractuels recrutés en 2011 n’étaient plus dans la fonction publique deux ans après. En revanche, 20 % d’entre eux bénéficiaient du statut de fonctionnaire au 31 décembre 2015.
La fonction publique peine à retenir ses contractuels. Selon une étude annexée à l’édition 2017 du “Rapport sur l’état de la fonction publique”, la majorité de ces agents quitteraient rapidement le secteur public et peu d’entre eux accéderaient donc au statut de fonctionnaire. Ainsi, parmi l’ensemble des contractuels entrés dans la fonction publique en 2011 (hors contrats d’apprentissage et contrats aidés), plus de la moitié n’y étaient plus deux ans après. En revanche, 13 % d’entre eux sont devenus fonctionnaires dans cette intervalle et 20 % au 31 décembre 2015.
“Inédite”, selon les termes de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), l’analyse en question retrace les parcours professionnels des 300 000 contractuels qui ont intégré la fonction publique en 2011, et ce jusqu’en 2015. “L’importance des flux d’entrée et de sortie des contractuels [260 900 entrées et 188 200 sorties en 2015, ndlr] conduit à s’interroger sur la précarité dans la fonction publique”, souligne la DGAFP, qui identifie 7 “groupes de trajectoire”.
Sont ainsi recensées les classes des “contrats courts”, des “contrats longs non renouvelés”, des “contrats renouvelés ou en CDI”, ainsi que 3 groupes correspondant aux titularisations respectivement comme fonctionnaire de catégories A, B et C et un dernier réunissant des contractuels qui poursuivent leur activité dans la fonction publique sous un autre statut, différent de celui de fonctionnaire (contrat aidé, par exemple).
Contrats courts prédominants
Comme le précise l’étude, en 2015, plus d’un agent sur 5 travaillant tout ou partie de l’année dans les trois fonctions publiques était contractuel. Ils étaient au total au nombre de 1 280 925, dont 495 100 dans la fonction publique d’État (19,2 % de ses effectifs totaux), 516 217 dans la fonction publique territoriale (24,8 %) et 269 608 dans l’hospitalière (21,4 %). Des parts relativement stables par rapport à 2011, leur nombre ayant augmenté en moyenne de 0,2 % par an sur la période 2011-2015.
Tous versants confondus, la classe des “contrats courts” (en moyenne trois trimestres actifs) est la plus importante. Dans la territoriale, elle réunit ainsi près de la moitié des entrants en 2011 (48 %), alors que dans la fonction publique d’État et dans l’hospitalière, cette proportion atteint 40 %.
Mais c’est surtout au cœur même de ces versants que la part des contractuels effectuant des contrats courts diffère le plus. Ainsi, 61 % des entrants au ministère de l’Écologie appartenaient à cette classe contre 27 % pour le ministère de l’Intérieur. Dans la territoriale, c’est au sein de la filière sportive que la part des contrats courts est la plus forte (67 % contre 38 % pour la filière médico-sociale). Même constat dans l’hospitalière, où cette proportion atteint 47 % dans la filière “technique ouvrière” contre 25 % dans la filière “médicotechnique”.
Au final, quel que soit le versant, la part des agents contractuels de la classe des contrats courts encore présents au 31 décembre 2015 est faible (12 % dans l’hospitalière, 7 % dans la territoriale et 10 % dans la fonction publique d’État).
Titularisations majoritairement dans l’hospitalière
Les titularisations des agents contractuels comme fonctionnaires ont, elles, majoritairement lieu dans la fonction publique hospitalière. Ainsi, 30 % de ces agents l’ayant intégrée en 2011 sont devenus fonctionnaires sur la période étudiée (dont 19 % au bout de deux ans), contre 23 % dans la territoriale (12 % après deux ans) et “seulement” 14 % dans la fonction publique d’État (9 % après deux ans).
Dans le détail, alors que 19 % des agents contractuels entrant dans la territoriale deviennent fonctionnaires de catégorie C, ils sont 17 % dans l’hospitalière et seulement 3 % dans la fonction publique d’État. Côté État en effet, le parcours avec changement de statut le plus fréquent est celui qui mène les contractuels à devenir fonctionnaires de catégorie A (7 % des entrants, contre 8 % dans l’hospitalière et 2 % dans la territoriale). Quant à la part des contractuels devenus fonctionnaires de catégorie B, celle-ci atteint 5 % dans l’hospitalière, 3 % dans la fonction publique d’État et 2 % au sein des collectivités. Des structures de titularisation en quelque sorte à l’image des répartitions d’emploi par catégories au sein de chaque versant.
Source : acteurspublics.com
Sondage exclusif : les contractuels jugés indispensables au bon fonctionnement des organisations
14 nov. 2017, PAR Acteurs Publics
L’administration ne peut se passer d’agents contractuels, estiment 75 % des cadres et professionnels RH interrogés par l’Ifop pour l’Indicateur national de l’emploi contractuel Acteurs publics/Études et Monster.
Pour les professionnels des ressources humaines, recourir à des agents contractuels est l’un des éléments essentiels d’une gestion RH pertinente. Tel est l’enseignement phare de l’Indicateur national de l’emploi contractuel Acteurs publics/Études-Monster. À l’heure où le gouvernement lance, dans le cadre du programme « Action publique 2022 », une rénovation en profondeur du cadre de gestion des agents publics et des politiques de ressources humaines au sein de l’État – dont l’un des chantiers porte sur une refonte du cadre statutaire –, le recours aux contractuels est ainsi jugé « nécessaire à l’efficacité (des) services » par 70 % des personnes interrogées, 75 % d’entre elles affirmant que leur administration ne peut tout simplement pas se passer de personnels sous contrat. Un constat qui risque de froisser les organisations syndicales, unanimes pour dénoncer la précarisation de l’emploi public induite par le recours aux non-titulaires.
Leur nombre – un agent sur 5 selon les derniers chiffres de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) – reste stable malgré des plans réguliers de titularisation menés ces dernières années. Les raisons principalement avancées pour recourir aux contractuels tiennent davantage à un besoin de qualification spécifique non disponible et à l’absence de candidats titulaires, particulièrement sur les métiers en tension, qu’à une réponse à un besoin spécifique et ponctuel. Recourir à des contractuels sur des besoins pérennes des administrations : voilà bien un constat contraire aux principes mêmes de la fonction publique, qui stipulent que le secteur public ne doit employer que des fonctionnaires, l’exception étant le recrutement d’agents contractuels pour un temps limité et dans des cas précis, tel le remplacement ponctuel ou la réponse à un accroissement temporaire d’activité. Mais certaines administrations n’ont d’autre choix que de recourir franchement, voire massivement aux contractuels pour pourvoir certains postes.
Cela se vérifie, relève notre indicateur, sur les métiers techniques, d’ingénierie, de communication ou du digital. Le recours aux contractuels permet ainsi, pour 73 % des personnes interrogées, de solliciter des compétences « plus adaptées » aux besoins du service. Par ailleurs, autre chiffre très marquant, elles sont 81 % à estimer que les non-titulaires permettent « d’ouvrir l’organisation à de nouveaux profils ». Une manière en substance de relever les limites de la gestion RH actuelle. Autant d’enseignements très éclairants pour l’exécutif, à l’heure de mener sa réforme de la gestion des ressources humaines du secteur public.
S. H.
Le bon profil au bon moment
Gilles Cavallari, directeur général Monster France, Espagne et Benelux
Le premier Indicateur national de l’emploi contractuel Acteurs publics/Monster a, entre autres mérites, celui de chiffrer pour la première fois la façon dont les professionnels des ressources humaines perçoivent la contribution des contractuels de la fonction publique. S’il est d’abord vu comme une nécessité par 75 % des managers publics, le recours à des contractuels est aussi considéré comme une véritable opportunité pour accélérer leur transformation. Et pour les trouver, les sites de recrutement sont plébiscités, arrivant en tête des sources utilisées. Ainsi, en s’ouvrant à de nouveaux profils et en s’attachant des compétences dont les agents titulaires ne disposent pas toujours, la fonction publique se donne les moyens d’être au rendez-vous de sa mission : une qualité de service améliorée à l’attention des usagers.
Métiers techniques, ingénierie, communication, digital… Voilà les expertises que souhaitent prioritairement s’attacher les décideurs publics lorsqu’ils font appel à des agents contractuels. Mais les talents qui justifient de telles compétences sont très recherchés sur le marché et les entreprises du secteur privé, qui placent l’innovation au cœur de leur action, sortent les grands moyens et rivalisent d’efforts et d’ingéniosité pour attirer ces profils stratégiques au sein de leurs équipes. Une souplesse et une latitude d’action qui font parfois défaut aux structures publiques. Dans cette course aux talents qui peut paraître déséquilibrée entre employeurs privés et publics, ces derniers possèdent pourtant quelques sérieux atouts dans leur manche.
Les missions qu’ils proposent, au service du public, portent ainsi ce « supplément d’âme » qu’il leur faut savoir valoriser, notamment auprès de la génération Y, en quête d’un quotidien professionnel porteur de plus de sens. Un autre atout majeur consiste enfin à s’entourer de prestataires RH maîtrisant les enjeux du recrutement public et rompus aux meilleures techniques d’identification et d’attraction des talents, où qu’ils se trouvent, qu’ils soient en recherche active ou à l’écoute d’opportunités. C’est la mission qui nous anime au quotidien : faire bénéficier nos partenaires du savoir-faire et de l’expertise technologique d’un leader mondial du recrutement pour qu’ils recrutent le bon profil au bon moment.
Jour de carence / Absentéisme
Source : lagazette.fr
Le jour de carence dans la fonction publique de nouveau en débat
Claire Boulland | Publié le 15/11/2017
Le rétablissement du jour de carence sera discuté cette semaine en séance publique à l'Assemblée nationale. Une étude récente de l'Insee sur ses effets dans la fonction publique d’État et l'opinion de la députée LREM Emilie Chalas sur le sujet devraient nourrir les débats.
Alors que l’article du projet de loi de finances pour 2018 rétablissant le jour de carence dans la fonction publique était en examen en commissions à l’Assemblée nationale, l’Insee a publié, le 10 novembre dernier, son analyse sur ses effets dans la fonction publique d’État entre 2012 et 2014.
Constat de l’institut : globalement, sa mise en place n’a pas « significativement modifié » la proportion d’agents absents pour raison de santé.
Absences pour raisons de santé dans la Fonction publique d’Etat
En revanche, les absences pour raison de santé de deux jours auraient diminué de plus de 50 % en raison de la mesure, tandis que celles d’une semaine à trois mois ont connu un bond entre 2012 et 2013 (1,44% à 1,59% des agents).
Absences pour raison de santé d'une semaine à trois mois.
Par ailleurs, les absences courtes ont davantage baissé chez les femmes, chez les jeunes et chez les employés travaillant peu de jours par semaine.
Des arguments suffisants pour faire fléchir le gouvernement ? Députés GDR et de la France insoumise ont proposé en commission des amendements pour que soit supprimé l’article rétablissant le jour de carence. Les Républicains et les Constructifs, eux, réclamaient l’instauration de deux à trois jours de carence dans la fonction publique « afin de faire converger les délais de carence dans la fonction publique et dans le secteur privé ». Non soutenues ou rejetées, ces idées ne sont pas venues modifier le projet initial du gouvernement.
Exonérer les femmes
Mais la députée avis sur le texte, réalisé au nom de la commission des lois, afin d’introduire un délai de carence de trois jours dans la fonction publique tout en exonérant des retenues sur salaires les deux premiers arrêts de maladie ordinaires dont pourrait avoir besoin l’agent pour se soigner. A partir du troisième arrêt de maladie ordinaire dans l’année, il se verrait prélever jusqu’à trois journées de salaire.
Avec un deuxième amendement, la députée entend exonérer les femmes enceintes de ce dispositif dans la mesure où elles ne peuvent prendre aucun médicament et se trouvent dans un état de fatigue physique plus prononcé que les autres agents publics qui tombent malade. Il ne s’agit de ne pas désavantager davantage les femmes du secteur public, déjà « victimes de nombreuses discriminations au cours de leur carrière ».
L’Association des DRH des grandes collectivités territoriales, favorable au rétablissement du jour de carence, espère que cette dernière proposition sera adoptée par le Parlement, au nom de l’égalité femmes-hommes. « Le salaire des femmes est déjà de 9,3% plus faible que celui des hommes dans la fonction publique, du fait notamment des interruptions de carrières qui pèsent sur leurs trajectoires salariales », rappelle Johan Theuret, le président de l’association.
Les deux amendements de la députée devraient être discutés au cours de la séance publique qui débute le jeudi 16 novembre dès 9h.
Source :caissedesdepotsdesterritoires.fr
Fonction publique territoriale - Le nombre des agents absents pour maladie est resté stable l'an dernier
Publié le 15/11/2017 Thomas Beurey / Projets publics
Selon une étude de la société Sofaxis, 44% des agents titulaires des collectivités territoriales ont été absents au moins une fois en 2016. Si la proportion d'agents en arrêt de travail est restée stable, en revanche, la durée des arrêts, en augmentation, est à l'origine d'une nouvelle hausse de l'absentéisme des agents.
La progression de l'absentéisme des agents territoriaux s'est poursuivie en 2016, avec un taux de 9,5% (maternité comprise) contre 9,3% en 2015, selon la société Sofaxis, spécialisée dans l'assurance de ce type de risque auprès des collectivités territoriales et des établissements hospitaliers. Cela signifie que dans une structure de 100 personnes, plus de 9 d'entre elles ont été absentes tout au long de l'année, toutes natures d'absences confondues, explique Sofaxis dans le Panorama 2017 des absences au travail pour raison de santé dans les collectivités territoriales qu'elle a présenté ce 15 novembre à la presse (voir ci-dessous).
Depuis 2007, le taux d'absentéisme a progressé de 28%, indique cette étude annuelle. En neuf ans, les absences pour maladie ordinaire ont crû de 44% et les absences pour congé de longue maladie de 15%. Le taux d'absentéisme a été surtout tiré vers le haut par la durée des absences liées aux accidents du travail (+53%).
En 2016, la majorité des agents n'ont jamais été absents
44% des agents territoriaux ont été absents au moins une fois en 2016, contre 56% qui ne l'ont pas été. Par rapport à 2015, le nombre des agents absents a été stable. Ce résultat intervient alors que l'an dernier, de nombreuses structures ont connu des évolutions en raison de la mise en œuvre de la réforme territoriale. Bien que conduisant à "une dégradation du climat social" dans les collectivités et groupements concernés, la réforme n'a donc pas entraîné de progression du nombre des agents absents pour raison de santé, a indiqué Pierre Souchon, directeur du département ingénierie services de Sofaxis. Si l'absentéisme a augmenté l'an dernier, c'est avant tout parce que la durée des absences a été plus longue, a-t-il souligné.
Les arrêts de maladie ordinaire sont le premier facteur d'absence au travail pour raison de santé : ils représentent à eux seuls plus de 8 absences sur 10 et les trois quarts des agents absents. Ces arrêts sont majoritairement courts : l'an dernier, 22% ont eu une durée limitée à un ou deux jours et 59% n'ont pas dépassé 7 jours.
Selon le panorama, les agents des grandes collectivités sont plus souvent dans une situation d'arrêt de travail du fait de la maladie ordinaire que les agents des petites collectivités. Mais lorsque ces derniers sont en arrêt de maladie ordinaire, ils le sont pour une durée plus longue.
Un coût de 2.100 euros par agent
Si les arrêts maladie de moins de 15 jours sont les plus fréquents, ils représentent pour les employeurs territoriaux seulement 3,5% du coût total des arrêts de maladie ordinaire (indemnités journalières). Toutefois, "par les effets perturbants et désorganisateurs qu'ils induisent, les arrêts courts et répétitifs peuvent être générateurs de coûts indirects", constate le panorama.
En 2016, chaque agent territorial titulaire a coûté à son employeur près de 2.100 euros en indemnités journalières.
L'augmentation continue de l'absentéisme peut être expliquée par "un faisceau d'indices", selon Sofaxis : la progression de l'âge moyen des agents territoriaux titulaires (près de 47 ans en 2015), la nature des activités exercées majoritairement par les agents (métiers techniques et pénibles), de même que les contraintes budgétaires freinant les possibilités de recrutement.
Pour aller plus loin
"L'influence des absences pour raison de santé sur l'employabilité durable des agents territoriaux" (Panorama 2017 publié par Sofaxis)
https://www.sofaxis.com/sites/default/files/publications/pdfs/panorama2017.pdf
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