Infolettre n° 260
mardi 6 juin 2017Contact : Jacques DRAUSSIN jacques.draussin@biensur-sante.com
Retour sur terre
Les médecins qui suivent Thomas Pesquet estiment que les 6 mois passés en apesanteur par notre envoyé spatial équivalent à une vingtaine d’années de vieillissement classique sur le plancher des vaches.
Presque les mêmes effets que provoque, paraît-il, une campagne électorale sur l’organisme d’un candidat à la présidentielle.
Il est vrai que les éléments de comparaison sont troublants et peuvent même être replacés dans une certaine proximité temporelle. S’éloigner des réalités terriennes le 17 novembre dernier, au moment du dernier débat de la primaire de la droite était déjà un signe que certains auraient sans doute dû analyser avec davantage d’attention mais, jour après jour, l’alignement des aventures de notre astronaute sur celles de nos candidats s’est avéré franchement déconcertant.
Des exemples ? L’apesanteur d’abord, provoquant irrémédiablement la sensation que marcher sur la tête constitue la majorité du genre ; la mise sur orbite aussi, permettant d’effectuer le tour du globe, sinon de la question, en moins d’une heure. Une révolution toutes les 45’ : quel rêve mélenchonien... !
Mais, c’est le douloureux retour sur terre qui représente le point commun le plus évident entre deux gaillards de 39 ans partis en pleine possession de leurs moyens, l’un à la conquête de l’espace, l’autre à celle du pouvoir.
Après 200 jours de ce régime contre nature, la redécouverte de la gravité ne va pas de soi. Tous les sens sont troublés et celui de l’équilibre provisoirement mais profondément affecté. On a pris là-haut, au-delà de la stratosphère, plusieurs centimètres sans grandir définitivement ici-bas.
Chaque mouvement redevient pénible et la marche elle-même n’apparaît plus aussi naturelle. Bienvenue sur terre !
Jacques DRAUSSIN
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