Quoi de neuf chez Roger&Gallet ?

Gingembre

Rajasthan, déjà

Parue il y a une dizaine d’années, Gingembre fut la première

création de Roger&Gallet vers l’intensité des matières premières,

vers ce profond dépaysement des sens.

 

L’inspiration en naquit alors quelque part entre Rajasthan et Pondichéry, en

ces jardins moghols créés pour le rafraîchissement des sens et l’apaisement du

regard. Ombres et lumières, fleurs et feuilles.

 

Le gingembre ? Naturellement !

Fougueux en tête, provocant en cœur, envoûtant en fond. Quelques effluves

d’agrumes vivifiants, du benjoin en touche enveloppante et un final en musc

majeur apportent toute la sensualité requise à cette eau fraîche et mixte de

haute volée.

Gingembre Rouge

Et, bien sûr, Zanzibar !

D’abord, paupières fermées, on voit, on touche les couleurs écrasées

de soleil, le ciel bleu d’ultramarin, la poudre de latérite rouge

le long des pistes, la mer tout autour. Et les odeurs, épicées, indolentes,

mystérieuses. Puis, nez ouvert, on comprend que la sensation réelle

de cette terre à la fois aux confins, aux prémices et au carrefour

des continents, seul un parfum peut nous la faire ressentir.

 

Aujourd’hui, Gingembre Rouge, remontant l’Océan Indien dans le sens de la

mousson, aborde, sur les côtes africaines, la fameuse « île aux épices ».

Lorsqu’elles furent découvertes, en même temps que les pays d’Eden où elles

prospéraient sauvages, les épices devinrent la grande affaire des armateurs,

des princes et des aventuriers. Certaines venaient des Mollusques, d’autres de

Chine ou de Perse. Mais toutes, peu ou prou, transitaient par l’archipel de

Zanzibar. Beaucoup s’y implantèrent, encouragées par le climat, équatorial

plus encore que tropical.

 

Par exemple le gingembre, originaire du Sud-est asiatique, s’y est vite trouvé

chez lui. La preuve ? Énoncez-le avec un cheveu sur la langue : le voici devenu

zinzembre. Se confondant, à une inversion de voyelle et un zozotement près,

au nom même de cette île que les marchands arabes appelaient Zanzibar, « la

terre des Noirs ». Facile pour un rhizome !

 

C’est Alberto Morillas, parfumeur émérite, signataire d’un nombre

impressionnant de succès internationaux, et Amandine Clerc-Marie, jeune

compositeur au talent déjà confirmé, qui ont écrit Gingembre Rouge.

Difficile de prendre la suite d’Arthur Rimbaud, Henri de Monfreid ou

Joseph Kessel, eux aussi fortement inspirés par cette terre qu’ils n’atteignirent

pourtant jamais ?

 

“ Zanzibar ! Quelle puissance d’évocation. Ce nom

résonne ! De n’y avoir jamais mis les pieds laissant le

champ libre à toute interprétation, je me suis figurée

des couchers de soleil inouïs avec la mer pour seule

frontière, un endroit où la luxuriance est reine et où,

forcément, les odeurs qui ne peuvent s’en échapper

sont très concentrées.

 

Alberto et moi, nous nous sommes répartis les tâches :

à lui, auteur du premier Gingembre, le travail de

filiation entre les deux versions et la finale autour

des muscs. À moi les couleurs et la tonalité générale,

nettement plus féminine. Une fois qu’il a été décidé

d’omettre les essences typées “eugénol”, très épicées

mais aussi à mon avis assez datées, j’ai pensé aux baies roses : elles apportent

une facette à la fois florale et très naturelle à l’accord général, pétillant et sensuel.

Ensuite quelques notes de fruits rouges sont venues pour la rondeur : de la pulpe de

grenade, éclatante et moderne, fleur de litchi pour mettre l’eau à la bouche, goutte

de mandarine et de fleur d’oranger en tête. ”

Amendine Clerc-Marie

parfumeur

 

Le gingembre frais de Zanzibar n’est pas tout à

fait le même que celui employé dans l’interprétation

précédente. Il est plus fruité, plus citronné, plus

riche en sève. À la fois exotique, exubérant et très

texturé. Nous avons aussi employé une extraction

de sa fleur (alias hedychium zingiberaceae),

au parfum proche… du lys ; et donc féminin à

souhait. Très importante aussi, l’idée de contraste :

par définition, une île, c’est la terre et l’eau. Deux

éléments radicalement différents. Amandine a

travaillé cela en ajoutant au bouquet cramoisi du

cœur quelque chose qui rappelle la tige, les feuilles,

bref : le végétal. Elle a ainsi obtenu un effet un peu

crissant, nerveux, qui réveille l’ensemble et l’empêche de s’endormir dans la

torpeur tropicale…

Tout cela, enfin, s’appuie sur une base que nous avons voulue la plus addictive

possible. Il y a un accord de bois de cèdre, un accord de gingembre confit,

beaucoup plus rémanent que le frais, et des muscs blancs, poudrés, chauds

et langoureux. Même s’il s’agit d’une eau fraîche, Gingembre Rouge est un

authentique parfum de séduction. ”

Alberti Morillas

Maître parfumeur

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Roger&Gallet allie plus que jamais ses deux métiers

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