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LE MARCHÉ DE LA COMPLÉMENTAIRE*
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Le secteur des assurances
en Afrique connaît un essor important depuis deux ans... Pour autant les africains
sont-ils prêts ? Les populations ont-elles aujourd'hui les moyens de prendre
une complémentaire santé ? Quid du programme Pass, d'appui
stratégique des mutuelles françaises aux mutuelles d'Afrique de l'Ouest ?
* Coup de chapeau à Ibrahim El Ali qui a remplacé, au pied levé, Modou Ndiaye victime d'un contre temps de dernière minute. le lien vers l'émission enregistrée le 27 juillet 2016 sera prochainement en ligne sur cette page.
Matthias Savignac et Ibrahim El Ali, croisent leur regard sur la question à l'invitation de Roger Bongos.
En savoir plus sur les intervenants :
Matthias
Savignac - délégué national du Groupe MGEN au développement,
Centres de services, Ambition réseaux, Coopérations internationales, Pdt. du
réseau Éducation et Solidarité et Vice Président AIM - Association
internationale de la Mutualité @msavignac
Ibrahim El Ali - consultant en stratégie
de développement en Afrique /https://youtu.be/60a5TMs56aQ
COUP DE PROJECTEUR
Quelles opportunités d’investissement dans le secteur de l’assurance et des mutuelles en Afrique ?
Si on est passé d’un afro-pessimisme avec des termes qui rappellent la famine, la désertification , la pauvreté et les maladies, à l’afro-optimisme avec des acclamations incessantes sur sa démographie galopante, plus de 2 milliards d’habitants en 2050 , son taux de croissance en marche vers les deux chiffres, une jeunesse diplômée et compétente ; Si ce continent montre tous les signes du nouveau Eldorado, il montre également de puissantes zones de fractures sociales en couveuses.
Comment le secteur des assurances et surtout de la mutualité pourraient accompagner ce développement, et permettre aux populations de ressentir dans leur quotidien les effets de ces points de croissance, à travers l’amélioration de la santé, la sécurisation de la retraite ? Comment lutter contre ces fossés d’inégalités induites par une mondialisation gourmande de profils et contribuer durablement à une fertilisation mutuelle des civilisations ?
Le secteur de l’assurance
Les majors de l’assurance commencent à lorgner du coté de ce continent à fort potentiel.
Quelques chiffres pour avoir une compréhension de ce marché.
Le marché de l’assurance en Afrique est encore fébrile son chiffre de 72 milliards de dollars en 2013 reste inférieur au chiffre d’affaire du groupe Allianz en France.
Le leader Sud Africain le groupe Sanlam a investit prés de 400 millions d’euros pour se positionner sur 11 marchés
Axa a acquis pour 92 millions d’euros 100% du capital de la commercial Life insurance compagny société égyptienne leader en épargne , assurance vie et retraite. En profitant d’un accord de distribution exclusif avec la Commercial international Bank d’Egypte
Actuellement 80 % des parts de marché se situent en Afrique du Sud, 10% dans le Maghreb et 10% sur le reste de l’Afrique.
La conférence interafricaine des marchés d’assurance CIMA organisme communautaire couvrant 14 pays francophones, la guinée Bissau et les Comores représente un chiffre d’affaire de 1, 4 milliard de dollars en croissance de 7,8% annuelle et qui regroupe 163 sociétés d’assurance.
Même si ces chiffres paraissent peu incitatifs le secteur de l’assurance pourrait profiter de deux accélérateurs de croissance
Le numérique et le différentiel générationnel.
Transmutation du secteur de l’assurance par la révolution numérique.
- L’Afrique demeure un vivier de création et d’innovation pour les applications numériques, le nombre d’adhérent en mobile banking a dépassé le nombre de compte bancaire.
- (l’Afrique a un taux de bancarisation de 10 à 15%)
Au Kenya pays modèle pour ce secteur, la société leader M’Pesa compte plus de 17 millions d’abonnés et plus de deux millions de transactions quotidiennes.
Plus de 700 millions d’africains possèdent déjà un téléphone mobile et ce marché n’en est qu’à ses débuts.
- La déclaration de sinistre en Afrique nécessite encore la présence de la police pour dresser les constats, les applications, les photos des sinistres pourraient tout autant être profitables pour le secteur et lui permettant de se connecter avec la dynamique du secteur mobile.
- L’économie de la donnée ( data center ) et la capacité des assurances à collecter ces donnés
- le crowdinsuring (l’assurance collaborative)
En Afrique le modèle de la solidarité intergénérationnelle domine et culturellement le partage et les modèles collectifs et collaboratifs sont au cœur du développement traditionnel et de sa capacité de résilience. Ici aussi L’Afrique pourrait être un vivier d’expérimentation pour des solutions futures.
La capitalisation générationnelle.
Un deuxième levier de croissance consisterait à profiter des capitaux des caisses de retraites des différents corps de métiers , contrairement à l’Europe, où l’on se demande comment payer les retraites du futur , la démographie africaine permet de collecter d’année en année un surplus de cotisations.
Le secteur bancaire également dispos de réserves en liquidité peu utilisées dans le développement des entreprises et l’expérience des assurances et leur sécurisation pourrait rassurer le secteur bancaire. On a vu d’ailleurs des sociétés d’assurances comme le groupe ivoirien NSIA grâce à des opérations de due diligence se convertir en banquier régional.
L’assurance gagnerait à servir de pont entre les différentes diasporas et leur pays respectifs, à l’exemple du Sénégal, l’épargne des migrants représente 19% du PIB.
Elle gagnerait encore plus en renforçant des collaborations avec les banques pour assurer des fonds de soutien aux entreprises locales.
Sans oublier le dynamisme des microcrédits qui pourrait voir le développement des micro-assurances avec la collaboration d’ONG.
La Mutualité Africaine.
Toutes ces innovations et ces accélérateurs de croissance pourraient encore être mieux utilisés par le secteur mutualiste.
Il y a à peine une semaine encore la Côte d’Ivoire devait affronter un mécontentement populaire à cause d’une double facturation d’électricité, Si les gouvernements respectifs chantent tous à l’unisson les vertus de l’émergence, les populations ont du mal à la percevoir dans le panier de la ménagère et sont frustrées d'une qui ne profite qu’aux multinationales et à une élite. Les différents secteurs de la Mutualité pourraient justement permettre en investissant le domaine social, dans les prestations de soins de santé, les prestations de type décès, retraite , apporter ce supplétif de prestations réduisant les inégalités et les injustices sociales.
Pour l’instant le secteur formel, les fonctionnaires, les salariés des entreprises, représentant 15% de la population bénéficient plus facilement de ces prestations. Mais l’informel et la population rurale demeure un vivier important pouvant soutenir les projets comme ce fut le cas pour la téléphonie.
— L’Union Africaine de la Mutualité est une Organisation Internationale dont le siège social est fixé à Rabat au Maroc qui en assure actuellement la présidence
— Les membres adhérents de l’UAM sont les mutuelles, fédérations, unions et réseaux de mutuelles regroupant au moins 10 000 membres participants et originaires de 18 pays :
Les mutuelles africaines ont accumulé assez d’expérience pour accompagner l’essor du développement économique et social, cependant elles ont encore besoin d’être soutenues dans un processus de partenariat constructif et durable.
Quand des initiatives gouvernementales se multiplient pour mettre en place un socle de protection sociale.( même s’il ne couvre que des soins essentiels et des programme de vaccination) , les mutuelles françaises possédant un véritable savoir faire, à travers un programme d’appui technique et financier Pass, contribuent largement à cet partenariat en s’appuyant sur l’Union Africaine de la Mutualité.
Matthias Savignac, délégué national du groupe MGEN dans le cadre d’une émission télévisée, m’avouait que l’Afrique par retour pourrait apporter également énormément pour l’avenir de la Mutualité en France, dans sa capacité d’inventer des modèles de solidarité, d’entraide et dans sa souplesse de fonctionnement.
L’Afrique en renforçant ses mutuelles dans tous les secteurs de l’économie pourrait en se développant sauvegarder les mécanismes de solidarités si chers à son histoire et aux modèles traditionnels garantissant la paix sociale et l’émergence d’une économie moderne et prospère.
Propos recueillis auprès de Ibrahim El Ali, Consultant en Stratégie de développement le 3 août 2016.
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RENCONTRE MGEFI /AMAT-CI, MADGI, MUD-CI
La MGEFI, mutuelle partenaire du Programme PASS, recevra en novembre prochain une délégation de responsables mutualistes ivoiriens des Douanes, Impôts et Trésor. Point d'orgue de ce voyage d'étude, la participation à l'Assemblée générale de la MGEFI de Paris.
Contact presse :
Nora ANSELL-SALLES
nansellsalles@mgefi.fr / 06 70 74 15 42
@pressentinelle2 |
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pass-mut.org/
@programme_pass
AGENDA
Un
colloque international se tiendra le 14 octobre 2016 à Grenoble sur une thématique proche de celle de
l'émission de PRESSTV :
"SYSTÈMES
DE FINANCEMENT DE LA SANTÉ EN AFRIQUE FRANCOPHONE : QUELLES POLITIQUES ET QUELS
PARTENARIATS?"
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