Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 31 août 2022

📚Mais pourquoi peut-on violer impunément ? Dans son livre, Elodie Zimmermann dénonce une justice trop laxiste

"Violée et après ?" d'Elodie Zimmermann : un livre poignant qui éveille les consciences sur les défaillances de la justice et aide à se reconstruire

Quand la réalité rattrape l’inconcevable
Alors que les violences sexuelles ont augmenté de 33% en 2021 (source), force est de constater que déposer plainte ne suffit pas : seulement 0,6% des viols déclarés font l'objet d'une condamnation (source).
Cette triste réalité, Elodie Zimmermann en a malheureusement fait l'expérience...
Dans son livre "Violée et après ?", elle témoigne du viol qu'elle a subi en 2017 sur son lieu de travail et de ses conséquences. 
Sans langue de bois ni misérabilisme, elle dénonce le laxisme dont la justice peut faire preuve. Elle apporte aussi de précieuses explications sur la situation des victimes, les démarches à suivre et les étapes d'acceptation.
Mais ce livre est avant tout un formidable message d'espoir adressé à toutes les victimes et à leurs proches, car Elodie montre qu'il est possible de se reconstruire après un tel traumatisme.
 
    "La justice se rend autant coupable que les violeurs qu'elle ne condamne pas. L'auteure révèle des vérités d'une implacable réalité."
Avis d'une lectrice sur Amazon
Un livre préfacé par Aline Peugeot
Arrière-petite-fille de l’industriel Henri Peugeot, Aline est conférencière speaker Tedx et formatrice certifiée en développement personnel.
Elle est aussi la maman d'Elodie. Pourtant, elle a beaucoup hésité avant d'accepter de préfacer son livre, ne voulant pas donner une impression de complaisance.
C'est parce qu'elle est convaincue que ce livre peut être utile aux autres "accidentées de la vie" qu'elle a pris la plume.
"À travers ce témoignage portant sur un sujet extrêmement grave et sensible qu’est le viol, on se sent absorbé par une écriture thérapeutique qui nous exhorte à des prises de conscience, des réflexions quant au regard et traitements réservés aux victimes de ces agressions.
Malheureusement et sans surprise nous découvrons une société, un gouvernement, une justice et des individus capables d’un laxisme pitoyable, d'une indifférence macabre, voire d’un sinistre sarcasme.
Des attitudes qui ne font qu’accabler davantage des personnes en grande souffrance errant dans un océan de détresse qui finira par engloutir ceux qui ne trouveront ni la force ni la volonté de sortir la tête hors des abysses de l’inconcevable."
Synopsis
C'est l'histoire d'Élodie, une jeune femme ordinaire d'une vingtaine d'années qui, comme toutes les filles de son âge, possède des rêves plein la tête, affectionne les belles histoires d'amour et aspire à un idéal empli de valeurs et d'épanouissement.
Seulement la vie en décide souvent autrement et vient apporter son lot de confusion, de souffrances qui, tels des tsunamis, laissent derrière eux des existences dévastées dont seule la mort semble être l'unique délivrance.
Le viol fait partie de ces tragédies qui mettent à genoux des cœurs débordant de vitalité et d'espoirs, marquant les mémoires comme les corps d'une profonde cicatrice.
Ce témoignage aurait pu être celui de votre sœur, votre fille, votre mère, des personnes finalement toutes banales, car ces faits n'arrivent pas qu'aux autres... Voilà pourquoi l'auteure tenait à partager son vécu avec toute la pudeur et la justesse d'un ressenti gravé dans chacune de ses cellules.
Sommaire
• Préface
• Chapitre 1 : l’envol dans la vie adulte
• Chapitre 2 : Le calme avant la tempête
• Chapitre 3 : Un fameux vendredi 18 août 2017
• Chapitre 4 : L’effroyable révélation
• Chapitre 5 : Descente aux enfers
• Chapitre 6 : Des bouteilles à la mer
• Chapitre 7 : Éphémères illusions
• Chapitre 8 : Face à face
• Chapitre 9 : L’amour salvateur
• Chapitre 10 : Un mal pour un bien ?
• Chapitre 11 : L’insupportable attente
• Chapitre 12 : Justice laxiste
• Chapitre 13 : Savoir reculer pour mieux sauter
• Chapitre 14 : Prise de conscience
• Chapitre 15 : La reconstruction
• Chapitre 16 : le droit d’être une victime
• Chapitre 17 : Le courage de dénoncer
• Chapitre 18 : Savoir pardonner pour se libérer
• Remerciements
    "L’histoire d’Elodie est à la fois révoltante, bouleversante et porteuse d’espoir. Bravo pour le récit de ce témoignage, de la force dont vous faites preuve et surtout je suis persuadé qu’il aidera des personnes à la recherche d’un phare dans l’obscurité."
Avis d'un lecteur sur Amazon
Extrait
" La porte est là, juste devant moi, si je pouvais seulement l’atteindre… et j’y arrive, mais je ne touche la poignée qu’une seule seconde avant d’être de nouveau projetée en arrière. C’était ma seule chance et je l’ai manquée.
J'aimerais m’enfuir avant que le pire n’arrive, je ne peux pas réaliser ce qu’il se passe. Je supplie encore et encore, je commence à manquer de souffle, mes bras et mes jambes s’épuisent à force que je me débatte comme une folle.
Ses mains passent sous mes vêtements, je n’arrive pas à les retirer. La panique me gagne, j’ai cédé à la peur, le choc commence à me paralyser, je suis épuisée, mais je continue d'essayer de m’enfuir.
J’entends et sens son souffle sur moi.
Je ne veux pas le laisser faire, mais je me sens impuissante, quoi que je fasse, je n’arrive pas à me défaire de son emprise. Il me tient trop fermement. J’ai mal, il le sait, mais s’en moque.
Il finit par atteindre son but. Je ressens une violente douleur tandis que lui exprime sa joie, j’agonise pendant que lui n’a que faire de mes supplications et mes cris de souffrance.
Je me sens anéantie, ma vie va s’écrouler, je n’ai plus de force. Mais, il continue de me retenir contre lui encore, comme si mon calvaire n’était pas assez horrible comme ça. Mon corps entier est endolori, j’ai l’impression d’être en feu.
C’est seulement quand ce monstre décide que je peux partir que j’arrive finalement à ouvrir cette porte sous mes yeux, ma seule issue de sortie, et que je n’ai pas pu franchir à temps pour m’échapper. Maudite porte.
Que faire une fois celle-ci passée ? Je ne sais plus que faire, je ne réalise pas, je ne veux pas réaliser. Je dois encore encaisser. Personne ne doit savoir que je suis détruite, jamais. JAMAIS."


À propos de l'autrice
 
Elodie Zimmermannn, 26 ans, avait le parcours normal d'une jeune femme débutant dans la vie, jusqu'à ce jour fatal qui l'a transformée à jamais.
Elle a écrit "Violée et après ?" pour contribuer à éveiller les consciences sur les défaillances de la justice, mais aussi apporter des outils de reconstruction aux victimes ainsi qu'à leurs proches.

Elle souligne :
    "Les victimes doivent apprendre à se relever sans attendre une réparation aléatoire de la justice ! Car, faute d'avoir un regard de l'intérieur, les personnes en charge de leurs dossiers manquent d'efficacité et d'empathie."
En osant dire la vérité, Elodie souhaite aujourd'hui contribuer à changer notre société.
Informations Pratiques
"Violée, et après ?" d'Elodie Zimmermann
• Éditeur : Bookelis
• ISBN : 979-10-359-6984-4
• Format : 14.8 x 21 cm
• Nombre de pages : 112
• Prix : 9,50 €
Pour en savoir plus
Commander le livre : https://www.bookelis.com/biographies/51918-Violee-et-apres-.html
Sur Amazon : format broché et kindle

lundi 18 juillet 2016

18 juillet 2016 12H minute de silence

Attentat de Nice
En mémoire des victimes de l'attentat qui  s'est produit le jeudi 14 juillet  à Nice et en témoignage de soutien à leurs familles et proches, la MGEFI s'est associée à la minute de silence.

 

 

Attentat de Nice

la MGEFI se mobilise

 

mercredi 13 avril 2016

Indemnisation des victimes d'accidents médicaux


606 du 8 avril 2016
Indemnisation des victimes d'accidents médicaux
Un décret publié mercredi au Journal officiel, signé par Marisol Touraine, impose de nouvelles règles "strictes" pour les propositions d'indemnisation des victimes du Mediator, présentées par les laboratoires Servier. Ces offres devront indiquer le montant accordé pour chaque type de préjudice, et préciser les écarts éventuels avec le baromètre de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam). Si la proposition est trop faible, les victimes pourront donc demander à l'établissement public de se substituer aux laboratoires. A charge pour l'Oniam de se retourner contre eux.
Gérad Bapt, président de la mission parlementaire sur le Mediator, a salué la publication de ce texte dans un communiqué. Le député socialiste souhaite la mise en place d'un fonds d'indemnisation spécifique pour les victimes du Valporate "en raison des retards reconnus par l'enquête Igas en matière de règles de prescription et d'informations des parturientes". Il rappelle qu'un nombre important de familles supportent "le poids des dégâts notamment neurocomportementaux subis par leurs enfants". Et de conclure: "Il serait inacceptable d'attendre l'issue de procédures judiciaires lointaines et aléatoires, à l'image de l'affaire Médiator, avant que ne se manifeste la solidarité nationale".
 
Projet de loi Egalité et Citoyenneté: avis défavorable du CA de la Cnaf
Le projet de loi sur l'Egalité et la Citoyenneté était soumis mardi au Conseil d'administration de la Cnaf.
L'instance (qui avait elle-même demandé à être saisie) a émis un avis défavorable. "Sur le fond les administrateurs trouvaient que la philosophie et l'esprit de la loi étaient plutôt bons", souligne Jean-Louis Deroussen, président de la Cnaf. Mais malgré ces "bonnes intentions" l'aspect " fourre-tout du texte et le manque de moyens" ont été soulevés.
Le champ de ce projet de loi, examiné en Conseil des ministres mercredi prochain, est en effet très large. Son premier titre, "Citoyenneté et émancipation des jeunes", attribue aux régions un rôle moteur en matière de politique de la jeunesse. Egalement prévus : la constitution d'une réserve citoyenne, la diversification du service civique, une meilleure information des 16-23 ans en matière de santé et prévention (couverture, examens et bilan de santé gratuits, ...).
Le deuxième axe porte sur "La mixité sociale et l'égalité des chances dans l'habitat". Avec la possibilité pour le gouvernement d'harmoniser et de simplifier par ordonnance les règles applicables aux aides personnelles au logement en les regroupant dans le code de la construction et de l'habitation. Enfin, le dernier pilier du texte porte sur "l'égalité réelle" (mise en œuvre des politiques publiques dans les quartiers prioritaires, ...).
 
AG de la Fehap: nominations des 7 nouveaux délégués dans les grandes régions
L'assemblée générale 2016 de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap), se tenait mercredi dernier. Le conseil d'administration a nommé les délégués des 7 nouvelles grandes régions (Didier Chesnais en Normandie, Gérard de Bataille en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Daniel Caillaud en Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes, Chistophe Matrat en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Loïc Grall en Bourgogne-France-Comté, Dominique Montégu en Auvergne-Rhône Alpes, et Corinne Darre en Nord-Pas Calais Picarie). Pour Antoine Dubout, son président "la Fehap est désormais en ordre de marche pour aller au-delà des échéances électorales à venir".
Elle prépare un texte qui servira de base pour interpeller les candidats à l'élection présidentielle. Ces propositions seront présentées aux représentants de la Fehap dans les régions, puis à ceux des principaux candidats au CESE, le 12 décembre, veille du Congrès de la fédération. 
 
PUMa: complications pour l'accès à l'assurance maladie des ressortissants étrangers
La Fnars, l'Observatoire du Droit à la Santé des Etrangers (ODSE), et le Secours Catholique ont tiré la sonnette d'alarme à propos de la PUMa (Protection universelle maladie) dénonçant "une régression catastrophique pour la sécurité sociale des personnes étrangères". Les décrets en préparation empêcheraient l'accès et le renouvellement à l'assurance maladie des 700 000 ressortissants étrangers séjournant légalement en France. Selon ces organisations, "la complexité juridique et bureaucratique annoncée va pénaliser les personnes et augmenter inutilement les charges de travail des caisses d'assurance maladie". Concrètement, les projets de textes restreignent la liste des documents de séjour acceptés pour une première affiliation. Les droits seraient désormais calqués sur la durée du titre de séjour, contre un an auparavant.
Pourtant les pouvoirs publics et l'assurance maladie se veulent rassurants. "L'idée générale est de ne pas couper les vannes brutalement. Notre démarche est graduelle et nous allons régler progressivement toutes les situations ", a ainsi indiqué Jean-Claude Barbot, président de l'Adcam (Association des directeurs des caisses de l‘assurance maladie) à Protection sociale Informations
 
315 295 722 € à l'Arrco et 37 715 704 à l'Agirc, montant des sommes dues par le Fonds de solidarité vieillesse (FVS) pour 2016 selon un arrêté paru hier au JO.
Le conditionnement du RSA à 7 heures de bénévolat, décidé récemment par le conseil départemental du Haut-Rhin va être contesté devant la justice administrative par l'Etat.

422 millions de personnes diabétiques dans le monde en 2014 selon un rapport de l'OMS.
Pfizer a annoncé mercredi qu'il renonçait à sa fusion avec Allergan, "d'un commun accord" après l'annonce par le Trésor américain de mesures pour limiter l'exil fiscal des multinationales américaines.
65% des Français n'ont jamais parlé avec leur famille du risque de dépendance, mais 64% craignent une perte d'autonomie de leurs parents ou grands parents. Seuls 22% ont commencé à préparer leur propre perte d'autonomie et 13% celles de leurs ascendants. (étude menée par la Carac en partenariat avec TNS Sofres).
Lettre éditée par Espace social européen - Prix 3 € - Sarl au capital de 120 000 € - RCS PARIS B 480 706 159 (2005B02166)
Principal associé : Pascal Beau / 22 rue Léon Jouhaux, 75010 Paris - Tél. : 01 53 24 13 00 - FAX. : 01 53 24 13 06
Rédaction : Pascal Beau et Émilie Guédé (01 53 24 13 12) - Service Abonnements (tél: 01 53 24 13 18 / mail: abonnements@espace-social.com) - Iconographie : Cocktail Santé (01 53 24 13 02) - Administration : 01 53 24 13 00
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lundi 28 septembre 2015

Lancement d'une émission de radio dédiée aux victimes de violences

Une émission de radio dédiée aux victimes de violences

"Demain ma famille" est la première émission de radio totalement dédiée aux victimes de violences physiques et psychologiques. L'objectif : Lever le voile, briser les tabous mais surtout tenter de proposer des solutions, essayer, à chaque émission, de donner des clefs qui permettront aux victimes de sortir de l'enfer dans lequel elles vivent.

A l'aube de la prochaine journée mondiale contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre 2015, l'émission de radio Demain ma famille a vocation à devenir un véritable acteur dans cette lutte contre les  et morales infligées aux femmes.






Une émission dont les victimes sont les rédacteurs en chef
La première partie présente une histoire vécue, sous couvert d’anonymat. Après le récit de l'histoire de la victime, vient l’heure des questions. Des questions sont posées pour comprendre le cheminent des souffrances vécues.
Ensuite les auditeurs sont invités à dialoguer avec un avocat partenaire de l'émission : charge à elle ou à lui de décrypter le témoignage entendu par le spectre du Droit, tenter de proposer de nouvelles solutions et plus généralement, rappeler quelques fondamentaux afin d’éviter que cela arrive aussi à d’autres. Le site de l'émission permet aux auditeurs de poser leurs questions et de laisser des témoignages (sous couvert d'anonymat) afin que leurs histoires soient décryptées lors d'une prochaine émission.
La web-radio propose 2 émissions de 90 minutes par semaine, les mercredis et vendredis à 18h.

Une émission soutenue et animée par les professionnels de la Justice française

Présentée et animée par François Pineda, spécialiste des relations familiales toxiques, l'émission Demain ma famille accueille chaque fois des experts qui conseillent et orientent les victimes dans leurs démarches auprès de la Justice : des avocats, des commissaires de police, des criminologues ou encore des pédopsychiatres.

Ainsi depuis le 9 septembre 2015, l'émission Demain ma famille a reçu Maître Manon Cligman, avocate au Barreau de Paris, Maître Julia Courvoisier, avocate au Barreau de Paris et Henri-Pierre Ruiz, commissaire honoraire. Les auditeurs ont ainsi reçu les conseils avisés de ses professionnels sur des thèmes fondamentaux : la démonstration des violences psychologiques en Justice, l'autorité parentale, le paiement de la pension alimentaire, comment déposer une main courante, l'ordonnance de protection, la garde alternée etc...

Comment est née l'émission de radio Demain ma famille ?

L'émission de radio découle naturellement du magazine en ligne Souffrances Invisibles dédié aux victimes de violences physiques et/ou psychologiques. Cet e-zine jouit d'un trafic important avec 300 000 pages vues/mois, ce qui légitimise son existence. Sur Facebook, la page Souffrances Invisibles comptabilise plus de 46 000 fans et a su créer une communauté très active. La démarche de l'émission de radio est avant tout pédagogique. Les professionnels de la Justice répondent à des questions courantes et livrent une boîte à outils afin que les victimes soient informées de toutes les démarches à faire en cas de violences. L'objectif est également de donner la parole aux personnes qui souffrent parfois en silence, de rendre visible l'invisible. Personne n’est condamné à être victime à vie et il n’existe pas de souffrances qui, par nature, seront à jamais impunies. En 2 semaines d'existence, la web-radio Demain ma Famille compte déjà 20 000 auditeurs.

mardi 8 septembre 2015

Des arrêts de travail reconnus imputables à l’environnement professionnel à la DGFIP

Libres propos signé Thierry BLANCHARD publiés dans Miroir social et repris avec son aimable autorisation. En savoir plus sur Miroir social:


Miroir social, réseau d'informations sociales

www.miroirsocial.com/
Miroir Social est un média qui entend donner la parole et les moyens d'échanger à l'ensemble des acteurs du dialogue social.



Des arrêts de travail reconnus imputables à l’environnement professionnel à la DGFIP

Deux décisions récentes de tribunaux administratifs ont mis en cause l'environnement professionnel au sein de services déconcentrés de la
DGFIP.

La loi ne définit pas l’accident de service mais en organise la réparation : l’article 34 - 2° de la loi du 11 janvier 1984 institue une obligation statutaire de réparation, indépendamment de toute faute de service : si la maladie provient d’un accident survenu dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, le fonctionnaire conserve l’intégralité de son traitement...

Au fil de précisions voire de revirements, la jurisprudence a progressivement posé les conditions permettant de qualifier l’accident de service. Désormais, elle retient une définition objective : l’apparition soudaine d’une lésion consécutive à un fait précis de service. La lésion peut être une blessure physique ou un trouble psychologique. Le fait précis peut tout aussi bien être une chute dans les locaux, une altercation au sein du service qu’un suicide ou une tentative.

Cette simple obligation de réparation se heurte à l’interprétation tant de l’administration que de l’agent : lorsque l’environnement professionnel est en cause (notamment l’encadrement), l’imputabilité peut être ressentie par l’administration comme une critique de son action, d’où une certaine réticence à reconnaître cette imputabilité et un allongement des délais de traitement des dossiers, et par l’agent comme la reconnaissance d’un statut de victime.

De procédures mal maîtrisées en demandes d’expertises complémentaires pas toujours nécessaires, les procédures s’étalent sur de longs mois voire plusieurs années. Cette longueur (entretenue ?) des procédures nourrit ce malaise.


o    Ainsi, après une longue bataille de procédure, le tribunal administratif de Pau a annulé, dans son jugement du 29 décembre 2014, pour divers vices de procédure la décision du directeur départemental des finances publiques du Gers, refusant de reconnaître une tentative de suicide survenue aux lieux et heures de service comme accident de service. La DGFIP n'a pas fait appel et, au bout de 3 ou 4 mois, a reconnu cette qualification.


o    De même, dans son jugement du 13 mai 2015, le tribunal administratif de Rennes a annulé la décision du directeur régional des finances publiques d'Ille-et-Vilaine refusant de reconnaître l'imputabilité au service d'un arrêt de travail survenu immédiatement après un entretien professionnel ayant particulièrement affecté un agent. Il a enjoint la DRFIP de reconnaître cette imputabilité, ce qui a été fait deux semaines après la notification du jugement.

Dans ces deux dossiers, il est intéressant de noter que les tribunaux n'ont pas recherché si l'administration avait eu une attitude fautive. Ils ont retenu l’élément objectif, le résultat : l'effondrement psychologique provoqué par l'environnement professionnel.

Respectant la lettre de la loi et l’évolution de la doctrine, ces deux décisions pourraient faire jurisprudence pour les dossiers actuellement en cours.