Congrès 2014 de l’Association dentaire française du 25 au 29 novembre 2014
« La bouche, l’expression de notre santé »
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L’Association dentaire française : le « Parlement » de la profession dentaire
L’Association dentaire française (ADF) est la principale force représentative de la profession dentaire.
Cet organisme fédère plus de 30 000 chirurgiens-dentistes en exercice au travers des 25
organisations qui la composent : syndicats, sociétés savantes et associations.
Véritable « Parlement » de la profession, l’ADF est l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et
des organismes sociaux. Moteur de la formation médicale continue, reconnue pour ses publications
et travaux scientifiques et techniques, l’ADF est également, avec son Congrès annuel (le plus
important Congrès européen d’odontologie), le point de rencontre et d’échanges de tous les acteurs
de la médecine bucco-dentaire.
Les temps forts du Congrès 2014 : débats « C’est ma santé », cabinet dentaire de
demain, espace des technologies innovantes, espace développement durable…
Economiques, juridiques, politiques, sociaux, scientifiques, déontologiques,… tous les sujets
d’actualité sont au coeur des débats du Congrès de l’ADF qui se tient du 25 au 29 novembre 2014. Un
nouveau rendez-vous quotidien de 12 à 13h y est d’ailleurs inauguré : « C’est ma santé » conçu
comme une véritable émission de télévision et portant sur 3 thèmes clés :
· « Quel dentiste demain ? Fin du numerus clausus : la métamorphose du métier de
chirurgien-dentiste » mercredi 26 novembre
· « Comment financer demain les soins dentaires ? Des dentistes pour les riches ou pour
tous ? » jeudi 27 novembre
· « Filière dentaire : une révolution médicale et technologique » vendredi 28 novembre
Le Congrès de l’ADF : le point d’orgue de l’innovation…
- Quel aspect aura le cabinet dentaire de demain ? L’ADF anticipe la médecine bucco-dentaire des
années à venir et présente le « Cabinet dentaire de demain ».
- Quels sont les matériaux et les techniques de soins les plus innovants? L’exposition des dernières
innovations permet d’expliquer l’intérêt des nouveaux outils technologiques comme : la fluorescence
laser, les ultras sons, les caméras optiques intrabuccales, la prise d’empreinte en 3D… pour un
dépistage plus précoce des maladies de la sphère bucco-dentaire, des soins de qualité, plus sûrs et
encore moins douloureux.
A noter : Au Congrès 2014, des travaux concernant la reconstitution du tissu dentaire avec les
cellules souches seront présentés en avant-première.
Le Congrès en quelques chiffres …
· Une exposition sur 40 000 m2
· 402 exposants qui présentent produits et techniques de pointe
· Plus de 7 000 chirurgiens-dentistes qui viennent se perfectionner grâce aux conférences,
ateliers, démonstrations télévisées en direct sur patient… et enrichir leurs connaissances sur
les innovations issues de la recherche.
« La bouche, l’expression de notre santé » : thème du Congrès 2014
La bouche est-elle l’expression de notre santé ? Que peut-on y voir ? Comment la
maintenir en bonne santé et à quel prix ?
La bouche est un organe interne et privé. Mais il ne faut pas oublier qu’elle est un lieu de dépistage
privilégié pour de nombreuses maladies graves comme le diabète, le cancer buccal, les maladies
cardio-vasculaires, …. Une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut en effet aggraver un diabète,
provoquer un accouchement prématuré,…« Une mauvaise santé générale se voit dans la bouche. A
l’inverse, une mauvaise santé buccale peut avoir des répercussions sur la santé générale. Or, le public
n’est pas suffisamment conscient des retentissements pathologiques d’un mauvais état buccodentaire
sur la santé en général » précise le Dr Joël Trouillet, secrétaire général de l’ADF.
Garder sa bouche en bonne santé permet donc d’éviter des problèmes de santé généraux. Cela passe
par une alimentation équilibrée, une hygiène en continu et une visite régulière chez le chirurgiendentiste.
« La plupart des personnes vont consulter le chirurgien-dentiste lorsqu’ils ont un problème,
le plus souvent quand ils ont mal, ce qui laisse présager que c’est une pathologie relativement
avancée. Il est donc préférable d’intervenir d’une manière précoce. Car plus on attend, plus on a mal,
et plus le coût des soins va être important et la réalisation difficile » regrette pour sa part le Dr Jean-
Patrick Druo également secrétaire général de l’ADF.
La qualité du service médical rendu par les médecins de la bouche se traduit donc par un important
travail d’observation et de prévention. L’éducation thérapeutique et le soin préservent non
seulement la santé bucco-dentaire des patients mais également leur bonne santé générale. Le
chirurgien-dentiste, professionnel de santé à part entière, est un maillon clé de la chaîne dédiée à la
santé.
Les gencives, les dents, la langue, les lèvres, l’haleine,… sont autant de révélateurs de bonne santé.
L’observation de chacun de ces éléments de la sphère buccale est une nécessité.
On peut voir en effet beaucoup de choses dans la bouche ! Que savent les
Français ?
Pour évaluer la conscience que peuvent avoir les Français sur le lien entre santé bucco-dentaire et
santé générale, l’ADF a initié une enquête conduite par OpinionWay.
Résultats :
® Seul un tiers (36%) des Français sont conscients que les problèmes bucco-dentaires
peuvent avoir une incidence sur leur état de santé général. Les femmes et les 50/64 ans, qui
ont une démarche plus préventive en matière de santé, sont plus nombreux à faire le lien
entre problèmes bucco-dentaires et état de santé général, alors qu’à l’inverse les plus jeunes
(18/24 ans) en sous-estiment l’importance (seulement 29% en sont conscients).
® Quand on leur demande quels sont les symptômes bucco-dentaires qui pourraient avoir des
conséquences sur l’état de santé général, ce sont des troubles visibles et directement liés à
la bouche qui sont cités par les Français, tels que …
o Des dents qui se déchaussent (37%)
o Une boule dans la bouche qui ne disparaît pas après 3 semaines (37%)
o Une plaie dans la bouche qui ne cicatrise pas (36%)
La mauvaise haleine (27%), les douleurs dentaires (26%), des saignements de gencive (18%), une
langue colorée (15%) ou des dents colorées (6%), qui constituent des signes d’alerte à prendre
en compte, sont à tort, peu cités par les Français.
® La proportion de Français qui se déclarent conscients des conséquences d’une mauvaise
hygiène-buccodentaire sur différentes pathologies est faible (au maximum 15%). A peine
plus d’1 Français sur 10 pense en effet qu’une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut
augmenter les risques de cancer de la bouche ou les risques de maladies cardiovasculaires.
Et moins d’1 sur 10 qu’elle peut aggraver les effets d’un diabète !
Les femmes sont plus au courant de ces risques que les hommes (notamment à propos du
cancer de la bouche et du diabète). Parmi elles, les 25/34 ans savent qu’une mauvaise
hygiène bucco-dentaire peut augmenter les risques d’accouchement prématuré.
® Les comportements des Français en matière d’hygiène bucco-dentaire sont encore
insatisfaisants : seulement 54% des Français déclarent aller au moins une fois par an chez
le chirurgien-dentiste, une proportion en baisse par rapport aux enquêtes précédentes
(58% selon une étude menée pour l’ADF en 2012). Pour protéger leurs dents, moins de
20% font des efforts pour modérer la prise de boissons sucrées et /ou alcoolisées,
arrêtent ou essaient d’arrêter de fumer ! Une minorité (19%) utilise du fil dentaire, 13%
font un auto-examen régulier de la bouche.
Les femmes ainsi que les séniors sont à nouveau plus nombreux à prêter attention à leur
hygiène bucco-dentaire notamment dans le brossage des dents et la visite régulière du
chirurgien-dentiste.
La bouche, révélatrice de l’état de santé général - Quelles sont les maladies
dépistées ?
D’après un entretien avec le Professeur Jean-Christophe Fricain, Spécialiste qualifié en
chirurgie orale, responsable de la consultation de pathologies de la muqueuse buccale au
CHU de Bordeaux.
Bien que la bouche soit une partie intégrante de l’organisme, qu’elle soit la porte d’entrée du tube
digestif, la conscience de l’importance du lien entre la cavité buccale et l’état de santé général a varié
au cours du temps.
Hormis quelques exemples marquants comme : l’examen de la bouche des esclaves pour juger de
leur état de santé, la théorie de l’infection focale qui a conduit à édenter de nombreuses personnes
au début du vingtième siècle, le médecin qui fait tirer la langue à ses patients, la bouche et les dents
sont peu étudiées en médecine générale. La dichotomie ancestrale qui existe entre études de
médecine et études odontologiques en est sûrement la cause. Ce n’est que très récemment avec la
médicalisation des études d’odontologie, que la bouche est perçue comme un miroir de l’état de
santé général, plaçant par là même le chirurgien-dentiste en acteur privilégié du diagnostic de
pathologies générales aigues ou chroniques.
« On sait aujourd’hui que des infections bucco-dentaires peuvent déséquilibrer un diabète, être un
facteur de risque des maladies inflammatoires, des maladies cardiovasculaires, de prématurité chez
la femme enceinte, qu’elles sont un facteur aggravant en rhumatologie. Des hémopathies malignes
peuvent être diagnostiquées sur des signes buccaux, par exemple des leucémies pouvant se
manifester au niveau de la muqueuse buccale ou de la gencive. On sait qu’il faut surveiller le défaut
salivaire qui peut être dû à une destruction auto-immune des glandes salivaires concourant à un
risque accru de lymphome. Une contraction anormale de la mâchoire peut être un premier signe de
tétanos ! », explique le Professeur Fricain.
Aujourd’hui, il est donc possible de diagnostiquer des maladies générales à partir de lésions buccales. Les anomalies dentaires, parodontales, osseuses maxillaires, muqueuses, salivaires sont
en effet révélatrices de désordres sur la santé générale. Le chirurgien- dentiste est ainsi un maillon essentiel de la « chaine du diagnostic ».
Les anomalies de la dent
Le phénotype dentaire peut parfois être à l’origine de la découverte d’une maladie rare et permettre
la mise en place d’un protocole de surveillance ou d’un traitement adapté. 900 maladies rares
touchent les dents. Ces maladies rares concernent 3 à 4 millions de personnes en France et 25
millions en Europe. L’explication repose sur le fait que les gênes qui gouvernent le développement
des dents concernent aussi d’autres organes. On peut citer par exemple parmi les signaux d’alerte, la
perte prématurée des dents de lait chez le jeune enfant. Cela devra faire suspecter une
hypophosphatasie1. Un autre exemple concerne les anomalies de l’émail associées à des rétentions
1 L'hypophosphatasie est une maladie héréditaire rare caractérisée par un déficit de la minéralisation osseuse et dentaire et un déficit de l'activité de la phosphatase alcaline du sérum. Sa prévalence est de l'ordre de 1/100
dentaires qui doivent faire suspecter une amélogenèse2 imparfaite compliquée d’une atteinte rénale
appelée néphrocalcinose3.
Les anomalies du parodonte
Le parodonte est le tissu de soutien des dents qui comprend principalement la gencive et l’os
alvéolaire qui entoure les dents. La gencive peut être le siège de pathologies tumorales malignes.
Une hypertrophie gingivale avec une coloration violacée de la gencive ou une nécrose gingivale
doivent faire évoquer une hémopathie maligne4 ou une immunodépression sévère. Le dentiste
prescrit alors une prise de sang qui peut permettre le diagnostic et sauver la vie du patient. Une
parodontite agressive doit faire évoquer le diagnostic de diabète, surtout si l’hygiène buccale est
correcte. Le dentiste pourra rechercher à l’interrogatoire les signes cardinaux du diabète : polyurie,
polydipsie, polyphagie. Un saignement spontané abondant des gencives ou après la perte d’une dent
de lait ou d’une extraction, peut faire évoquer une maladie de l’hémostase. Il n’est pas rare de
découvrir une hémophilie à l’occasion d’un geste dentaire ou de la perte d’une dent de lait.
Les anomalies osseuses maxillaires
Des kystes multiples sans origine dentaire doivent évoquer une maladie de Gorlin5. Cette pathologie
se complique de nombreux cancers de la peau (carcinomes basocellulaires). Des tumeurs osseuses
multiples appelées ostéomes doivent évoquer un syndrome de Gardner ou polypose adénomateuse
familiale qui dégénère en cancer mortel. Un diagnostic précoce sauvera la vie des patients et
permettra de mettre en place une surveillance accrue auprès de la descendance.
Les anomalies de la muqueuse buccale
Les pathologies de la muqueuse buccale peuvent être révélatrices de pathologies générales de
nature infectieuse, tumorale, inflammatoire, carentielles. La tuberculose, la syphilis et le SIDA sont
des maladies infectieuses qui peuvent être diagnostiquées à partir de lésions buccales primitives
dans le cas de la syphilis et souvent secondaires pour la tuberculose et le SIDA. Les leucémies
peuvent être diagnostiquées à partir d’ulcérations persistantes et un lymphome à partir d’une
tuméfaction pérenne de la muqueuse. Des maladies inflammatoires ou auto immunes graves comme
000 pour les formes les plus sévères. La maladie présente une variabilité clinique très importante allant de la
forme létale à la naissance sans minéralisation osseuse à la chute prématurée des dents sans atteinte osseuse.
2 L'amélogenèse imparfaite (AI) constitue un groupe d'anomalies du développement affectant la structure et
l'apparence clinique de l'émail de toutes ou de quasiment toutes les dents, de façon plus ou moins identique.
L'AI peut être associée à d'autres anomalies morphologiques ou biochimiques. La prévalence varie de 1/700 à
1/14 000, en fonction des populations étudiées.
3 La néphrocalcinose est un trouble dans lequel il y a un excès de dépôts calcaires microscopiques disséminées
dans le rein (parenchyme rénal).
4 Parmi les hémopathies malignes : les leucémies, les lymphomes, la Maladie de Kahler (cancer hématologique
de la moelle osseuse)
5 La maladie de Gorlin est héréditaire. Elle se caractérise par un ensemble d'anomalies du développement et
par une prédisposition à développer différents cancers. La prévalence est estimée entre 1/57 000 et 1/256 000,
avec un ratio garçons/filles de 1.1. Les manifestations cliniques incluent la présence de nombreux carcinomes
baso-cellulaires (CBC), de kératokystes odontogéniques des mâchoires, d'une hyperkératose palmo-plantaire,
des anomalies du squelette, des calcifications ectopiques intracrâniennes et une dysmorphie faciale
(macrocéphalie, fente palato-labiale et anomalies oculaires sévères).
la maladie de Behcet6 ou le Pemphigus7 se manifestent par des ulcérations et des érosions de la
muqueuse buccale. Des ulcérations aphtoides associées à une tuméfaction labiale amènent souvent
au diagnostic de maladie de Crohn. Un érythème de la muqueuse buccale persistant au niveau de la
langue doit faire évoquer une carence en vitamines B9 et B12. Ces carences se compliquent d’anémie
et sont responsables de neuropathies périphériques irréversibles. Le dentiste doit pouvoir les
diagnostiquer précocement pour éviter les complications. Des perlèches8 chroniques peuvent aussi
être révélatrices d’une anémie.
Les anomalies salivaires
La xérostomie ou sensation de bouche sèche concerne 65% des patients après 65 ans. Les principales
causes de la xérostomie sont : la prise de médicaments, la radiothérapie cervico faciale et le
syndrome de Gougerot-Sjögren9. La recherche de ce syndrome qui associe principalement une
xérostomie, une xérophtalmie et des douleurs articulaires est importante car il peut se compliquer
de cancers lymphatiques (lymphomes).
Les dosages salivaires renseignent sur la consommation de drogues ou la présence de certaines
maladies (SIDA par exemple). Plus facile à prélever que le sang, de nombreuses recherches sont
aujourd’hui menées sur la salive comme outil diagnostic des cancers, du diabète, de la maladie
d’Alzheimer, de Parkinson…
6 La maladie de Behçet est une maladie chronique récidivante qui affecte principalement les
muqueuses (aphtes au niveau de la bouche et des organes génitaux), les yeux, la peau, les articulations et le
système nerveux.
7 Le pemphigus est une maladie auto-immune rare qui se caractérise par l'apparition de petites bulles sur la
peau et surtout sur les muqueuses : bouche (notamment les gencives), nez, gorge, oesophage, organes
génitaux
8 La perlèche est une lésion cutanée inflammatoire située sur les commissures des lèvres. Elle est souvent
d'origine infectieuse. Elle est principalement rencontrée dans les infections mycosiques à Candida albicans (un
champignon microscopique), peut avoir pour origine un virus comme dans la perlèche herpétique, une bactérie
comme dans la syphilis, ou une infection à streptocoque. Une cause nutritionnelle peut également être
possible. En dehors des formes dues au Candida, particulièrement chez les personnes âgées ou chez les
patients immunodéprimés, c'est-à-dire dont les défenses sont diminuées, la perlèche apparaît habituellement
chez l'enfant où elle est souvent secondaire à une impétiginisation, qui est une surinfection d'une lésion due au
streptocoque
9 Le syndrome de Gougerot-Sjögren, aussi appelé syndrome sec, est une affection chronique d’origine autoimmune.
Il est classé dans les maladies arthritiques. Ce syndrome atteint les glandes qui, normalement,
produisent les fluides de lubrification. Les glandes salivaires de la bouche et les glandes lacrymales des yeux
sont les plus communément touchées : elles cessent alors de fonctionner. Il en résulte une sécheresse
anormale des yeux et de la bouche. Plusieurs autres glandes du corps peuvent être atteintes (celles qui
sécrètent la sueur, la salive ou le sébum, les glandes de l’estomac, etc.). Le syndrome peut même causer des
lésions permanentes à des nerfs ou à des organes (yeux, foie, glande thyroïde, reins, pancréas, poumons).
Quels sont les dangers d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire sur la santé générale?
D’après un entretien avec le Docteur Corinne Lallam, chirurgien-dentiste et enseignante à la
Faculté de chirurgie dentaire de l’Université René Descartes-Paris V
« La plupart du temps, lors de mes consultations, je constate que cette « mauvaise hygiène » est
liée au fait que les personnes ne savent pas s’y prendre (mauvais matériel, mauvais réflexes,
mauvaise éducation…). Mes patients me disent : mais docteur je ne comprends pas, je me brosse
les dents pourtant !
Il faut faire attention à la psychologie des patients : ne pas leur dire qu’ils ont une mauvaise
hygiène, car ils vont être dans la culpabilité. Il faut plutôt leur expliquer qu’ils contrôlent mal leur
plaque dentaire. Dans cette plaque, il y a des bactéries qui vont s’attaquer aux dents et aux
gencives et qu’il faut combattre … », introduit le Dr Lallam.
On le voit, prendre soin de sa bouche et de ses dents n’est pas une évidence pour tous ! L’éducation
thérapeutique et la prévention participent à améliorer les comportements des patients notamment
sur la fréquence du brossage. Mais les soins dentaires sont parfois freinés par la peur « du dentiste »
et l’impact financier qu’ils représentent. Ainsi, certains patients négligent leur bouche et cela n’est
pas sans conséquence pour leur santé générale et bucco-dentaire.
L’accumulation de plaque dentaire, de tartre et donc de bactéries provoque deux maladies
principales : les caries et/ou une inflammation parodontale qui va de la gingivite à la parodontite,
que les patients appellent « déchaussement ». Sans hygiène et soins adaptés, ces pathologies
peuvent conduire à la perte des dents. 50% des adultes présentent une gingivite et presque 30 % des
35-65 ans une perte osseuse moyenne à sévère ! Il s’agit donc d’un vrai problème de santé publique
« Ces foyers infectieux ont des répercussions importantes et sous-estimées sur la santé générale. Ils
sont un risque pour le coeur, pour le diabète, …. », explique le Dr Lallam.
L’impact d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire sur les maladies cardiovasculaires, pulmonaires,
diabétiques entre autre est aujourd’hui scientifiquement prouvé. Ainsi, au-delà de la peur de perdre
ses dents, le patient doit prendre conscience des complications systémiques sur sa santé générale s’il
n’assure pas des soins personnels et professionnels corrects « Beaucoup de patients ne savent pas
qu’un détartrage c’est tous les ans, voir 2 fois par an ! Il ne faut pas attendre d’avoir mal pour
consulter !», ajoute le Dr Lallam.
Une bonne hygiène bucco-dentaire englobe à la fois le contrôle de la plaque dentaire par le brossage
et ses adjuvants (bains de bouche, brossettes interdentaires,…) mais aussi les rendez- vous de
contrôle chez le chirurgien-dentiste. A cela s’ajoutent les habitudes de vie…
60% des jeunes ne vont pas régulièrement chez le chirurgien-dentiste. Cette tranche d’âge est
caractérisée par des comportements alimentaires nocifs (junk food) : forte consommation de
boissons acides, de sucres, de gras, d’alcool …, mais aussi par un tabagisme important associés à un
brossage souvent aléatoire. Tout cela a des conséquences néfastes pour la santé bucco-dentaire et
générale.
« Des contrôles plus fréquents au moins 2 fois par an, des prescriptions adaptées comme des
dentifrices ou bains de bouche fluorés, un brossage au moins deux fois par jour seraient nécessaires
pour ces jeunes. Nous sommes souvent loin du compte et les caries et gingivites se développent ! »,
continue le Dr Lallam.
Avec le temps, si les habitudes ne se modifient pas, ces pathologies s’aggravent et la morbidité
dentaire augmente. Cela concerne tout le monde, mais il y a des tranches d’âges plus vulnérables.
Par exemple, l’adolescence est un âge à risque. D’après des études de la Sécurité sociale, on trouve
un relâchement également chez les 20-35ans. En effet, jusqu’ à 18/20 ans, les patients sont
généralement encadrés par leurs parents. Mais après, ils ne vont plus voir de chirurgien-dentiste !
La prévention, la communication, l’information permettent à tout âge d’améliorer les pratiques. Avec
les campagnes de publicité, les patients sont sensés savoir que, sans 2 brossages quotidiens au
moins, la flore bactérienne s’installe et se transforme pour commencer à léser les dents et le
parodonte. Mais il faut aussi assurer un dépistage et des soins suffisamment précoces pour limiter
les dégâts tissulaires et surtout ne pas avoir d’impact sur la santé générale.
Au-delà des soins bucco-dentaires, les chirurgiens-dentistes sont souvent les premiers à dépister des
maladies générales ou des lésions dermatologiques potentiellement graves. Grâce à cette
surveillance et au diagnostic qui en découle de nombreux patients évitent des complications parfois
lourdes.
« Les frais de santé impactent le budget mais l’absence de soins coûte encore plus à la collectivité.
Une brosse à dents reste moins chère qu’un implant ou qu’une hospitalisation pour une maladie
cardiovasculaire ! » conclut le Docteur Corinne Lallam.
Comment maintenir sa bouche en bonne santé et à quel prix ?
D’après un entretien avec le Docteur Thierry Soulié, Secrétaire-général
de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD)
Pour maintenir sa bouche en bonne santé il faut une bonne hygiène bucco-dentaire, une
alimentation saine et équilibrée et des visites régulières chez le chirurgien-dentiste. Pour que cette
formule « magique », ait du sens, il faut que les messages de prévention soient entendus, et bien
faire comprendre que les soins précoces conservateurs et chirurgicaux bucco-dentaires sont
accessibles à tous puisqu’ils sont bien remboursés par l’Assurance maladie obligatoire et sans
dépassements d’honoraires.
Prévention et dépistage : les deux facteurs clés d’une bonne santé dentaire
La prévention bucco-dentaire a démontré son efficacité. Le nombre de caries a été divisé par 3 en 30
ans ! Mais il faut pouvoir poursuivre les efforts réalisés. Or en France, nos gouvernants ne sont pas
dans une logique préventive pour preuve, une grande partie des budgets alloués à la campagne
« M’Tdents » a été supprimée ! Cette campagne incitait pourtant à un contact précoce avec le
chirurgien-dentiste et des rendez-vous réguliers pour les enfants à des âges cibles (6, 9, 12, 15 et 18
ans), pour diminuer le risque carieux. Ces examens bucco-dentaires incluent la prise en charge à
100% de l’examen de prévention et des soins consécutifs. Ce programme incluait également une
phase de sensibilisation collective à l’école et une prévention personnalisée en cabinet dentaire. La
suppression du budget d’accompagnement fera baisser la garde et aura inévitablement des
conséquences dommageables à court ou moyen terme pour la santé bucco-dentaire des Français. Ce
déni des effets positifs de la prévention bucco-dentaire est une erreur non seulement sur le plan
médical mais aussi sur l’aspect comptable, car le coût induit d’une mauvaise santé dentaire sera bien
supérieur à celui occasionné par des actions de prévention.
Le travail de prévention et de dépistage est néanmoins poursuivi auprès des enfants, des
adolescents, des femmes enceintes. Il devrait être étendu aux personnes vulnérables et à risques
telles que les personnes âgées lors de leur entrée en EHPAD par exemple et les personnes
handicapées. Une vraie volonté au plus haut niveau doit s’afficher pour favoriser la mise en oeuvre
d’un travail réfléchi, concerté, coordonné entre tous les acteurs impliqués. Pour l’instant, aucune
action d’envergure dans ces domaines dans la loi de santé n’est prévue. Tous les experts de l’ADF
déplorent cet état de fait et alertent sur les effets négatifs à moyens et longs termes sur la santé
générale des Français.
Le prix des soins dentaires
Les soins conservateurs et chirurgicaux au tarif "opposable"
La convention nationale des chirurgiens-dentistes distingue deux catégories d’actes. Les soins
conservateurs et chirurgicaux opposables pris en charge par la sécurité sociale et les soins
prothétiques et orthodontiques pour lesquels les honoraires sont libres. Tous les actes
« opposables » sont caractérisés par des bases de remboursement totalement obsolètes en raison de
l’insuffisance de leur revalorisation depuis la dernière grande réforme dentaire qui date de 1978.
75% des actes des chirurgiens-dentistes sont pris en charge par la collectivité. Ce sont les soins des
caries, les extractions. Leurs coûts sont, contrairement aux idées reçues, les plus bas d’Europe. Le
prix d’une extraction est de 33,44 € ; celui d’une restauration (« plombage ») sur une dent est de
19,28 € ; une consultation est à 23€. Pour le praticien, le coût de sa structure incluant l’équipement
et le personnel soignant est évalué au minimum à 150€ de l’heure. On comprend vite que les soins
pris en charge par la sécurité sociale ne suffisent pas au bon fonctionnement du cabinet dentaire.
C’est la raison pour laquelle les chirurgiens-dentistes sollicitent une révision à la hausse des tarifs
des soins dentaires remboursables afin de préserver la pratique et la qualité requises pour les
effectuer.
« Les tarifs n’ont pas été réévalués depuis 25 ans ! Alors que la consommation des soins dentaires
n’augmente pas et on s’en félicite. Pour que les chirurgiens-dentistes puissent investir dans des
plateaux techniques performants leur permettant d’assurer des soins de qualité en toute sécurité, il
faut revaloriser le coût des soins d’autant que la consommation globale des soins bucco-dentaires
(remboursables et non remboursables) représente très peu par rapport aux dépenses de santé (de
10,2 milliards d’€ en totalité, 3,6Mds € étant pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire,
4,8 Mds € étant assurés par les complémentaires santé, la différence représentant le reste à charge
des patients) ».
Les soins prothétiques et orthodontiques
Les soins les plus coûteux ne sont pas ou peu pris en charge par l’assurance maladie. Il s’agit des
soins prothétiques, orthodontiques et implantaires.
Le prix moyen d’une couronne métallique se situe entre 250 et 350€. Celui d’une couronne
esthétique entre 500 et 750€. Pour un implant il faut compter entre 700 et 10 00€ (sans la prothèse).
Les honoraires d’un acte prothétique sont très transparents et ventilés selon trois paramètres définis
légalement et inscrits sur le devis conventionnel :
- le prix vente du Dispositif Médical Sur Mesure (DMSM) réalisé sur les prescriptions du
chirurgien-dentiste par le prothésiste,
- les charges de structures du cabinet
- l’origine de la prothèse est mentionnée sur le devis
Etapes conduisant à la réalisation d’une prothèse :
- Elaboration d’un plan de traitement, en fonction du cas thérapeutique
- Proposition d’un ou plusieurs devis conventionnels (les 3 éléments cités ci-dessus en tenant
compte des alternatives thérapeutiques) en fonction du cas clinique,
- Acceptation du patient après réflexion et consultation de son organisme d’assurance
complémentaire ; obtention du consentement éclairé.
- Préparation (taille) des dents avec des instruments rotatifs tournant à très haute vitesse (400 000
tours/minute) dans la bouche du patient. Ces préparations nécessitent connaissances, haute
dextérité et temps de réalisation ; sans elles, la réalisation de la prothèse est impossible.
- Réalisation de dents transitoires en direct au fauteuil. Scellement.
- Empreinte des dents préparées, désinfection de celles-ci et envoi au prothésiste
- Le prothésiste traite l’empreinte.
- Prise de l’occlusion par le praticien et détermination de la teinte des dents.
- Fabrication de la prothèse par le prothésiste.
- Descellement des transitoires, désinfection de la prothèse, essayage, contrôle de la teinte et de la
mise en place correcte de la prothèse, ajustage de l’occlusion et des points de contact, scellement,
nouveau contrôle de l’occlusion.
A noter : Les chirurgiens-dentistes ne « revendent » pas les prothèses. Ils délèguent simplement au
prothésiste une des étapes du traitement. Ils assument d’ailleurs seuls la responsabilité de
l’intégralité du traitement prothétique.
Un certificat de conformité est remis au patient en même temps que la note d’honoraire qui doit
être conforme au devis accepté.
« Pour permettre à un cabinet dentaire de vivre des seuls soins conservateurs et chirurgicaux
(opposables), il faudrait doubler leur valeur, ce qui nécessiterait 2 milliards d’euros. C’est
incontournable si l’on veut maintenir la médecine bucco-dentaire à un haut niveau de qualité et de
sécurité. Il est bien évident qu’une fois ce problème réglé, les honoraires des prothèses dentaires
pourraient être eux aussi régulés et non l’inverse comme on tente de le laisser croire » conclut Thierry
Soulié.
Comment travaillera le chirurgien-dentiste demain ?
D’après un entretien avec le Docteur Paul Cattanéo, référent pour les nouvelles technologies
auprès de l’ADF, chirurgien-dentiste, Paris
L’innovation est au coeur de la pratique quotidienne de la médecine bucco-dentaire qui s’illustre
actuellement par le développement du numérique. Le praticien combine dès à présent imagerie,
numérisation orale, conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO) ou impression 3D.
® Le numérique en médecine bucco-dentaire
Le numérique révolutionne l’exercice dentaire. Fini les empreintes traditionnelles qui donne la
nausée! L’empreinte de la dent est réalisée avec une caméra numérique. Les informations recueillies
permettent d’élaborer la couronne de manière plus fiable, plus précise et en un temps plus court.
Les bénéfices du numériques sont :
· la précision du geste du praticien
· L’amélioration de l’information délivrée au patient grâce aux images virtuelles pouvant lui
être montrées en cas de prothèses,
· La communication et l’adhésion du patient au traitement
· La réduction de l’exposition aux rayons X
· L’optimisation du confort du patient au fauteuil
Quelques exemples :
Voyager en 3D au sein des structures osseuses pour créer des implants sur mesure
La planification 3D et la chirurgie guidée par ordinateur en implantologie permettent au chirurgiendentiste
de visualiser dynamiquement les sites à implanter. A l’aide d’une imagerie radiologique en
3D (scanner ou cône beam), le chirurgien-dentiste peut faire un véritable voyage au sein des
structures osseuses et anatomiques. Nerf dentaire, trou mentonnier à la mandibule, sinus maxillaire,
canal palatin antérieur au maxillaire se révèlent dans leurs moindres détails. Le praticien peut alors
optimiser le choix des implants en fonction de la situation clinique. L’élaboration d’un guide
chirurgical apporte une assurance et une sécurité accrues dans le geste chirurgical.
Choisir la bonne nuance de couleur grâce à la prise de teinte optique
L’empreinte optique intra-buccale, vient de se doter d'une fonction de prise de teinte numérique qui
permet d’élaborer une prothèse aussi vraie que nature. Pendant la numérisation, la caméra affiche,
avec fiabilité et cohérence, les différentes nuances de couleur des dents. Le praticien a accès à une
analyse détaillée des dents directement concernées et des indications plus précises peuvent être
fournies au laboratoire de prothèse.
La « Photo HD », permet au praticien de prendre des photos intra-orales en haute définition. Celles-ci
peuvent se placer automatiquement sur le modèle 3D et apportent des précisions supplémentaires
sur l’aspect visuel des dents adjacentes.
Optimiser le confort et l’esthétique des prothèses avec les nouveaux articulateurs virtuels
L’occlusion est un facteur essentiel à prendre en compte lors des constructions prothétiques chez les
patients. Des articulateurs virtuels couplés à des scanners optiques permettent de numériser le
visage du patient pour optimiser la conception des prothèses et les rendre ainsi plus confortables et
esthétiques.
Travailler avec un articulateur virtuel permet au chirurgien-dentiste d’obtenir une précision
d’ajustement maximale des prothèses dentaires et de minimiser les finitions manuelles. Le temps
passé par le praticien dans la bouche du patient pour effectuer les corrections nécessaires se trouve
ainsi réduit au minimum.
De plus, avec ces articulateurs virtuels et le développement de la technologie, il est aujourd’hui
possible de créer des couronnes sans modèle !
Imprimer la mâchoire en 3D pour réaliser des couronnes minutes
L'impression 3D permet de réaliser des répliques en trois dimensions de la mâchoire d'un patient.
Ces modèles reproduisent l'anatomie exacte du patient (intégrant le nerf dentaire, les artères et les
sinus) et permettent au chirurgien-dentiste de tester et sécuriser ses différentes stratégies
opératoires.
Dans un certain nombre de cabinets dentaires, les couronnes et prothèses dentaires ne sont déjà
plus fabriquées à partir d'une empreinte en matériau souple et déformable, souvent à l'origine de
problèmes d'adaptation de la couronne à la dent. Demain, elles seront directement « imprimées » à
partir d'une empreinte optique numérisée ultra-précise garante d'une adaptation au centième de
millimètre près.
® Le biologique en médecine bucco-dentaire
Reconstruire des dents devient aujourd’hui possible grâce à la recherche en biologie.
Présentation des derniers travaux riches en perspectives :
Des cellules souches ont été implantées dans une dent de rat abîmée. Celles-ci ont permis de
reconstruite la pulpe de la dent. Cette innovation permettra à terme d’éviter de procéder à la
dévitalisation des dents cariées. La douleur liée à ce soin ne sera plus qu'un mauvais souvenir !
En associant les cellules souches à un rayon laser à faible énergie produisant une lumière
infrarouge, il est maintenant possible de reconstruire une dent endommagée chez les rongeurs et
recréer de la dentine, un tissu qui est la principale substance de la dent.
La cellule qui génère l'émail disparaît lors de l'éruption de la dent. Aujourd’hui, on sait
retrouver ces cellules originelles, soit via la moelle osseuse, soit via les 3èmes molaires (les dents de
sagesse). En activant ces cellules, celles-ci pourraient "ressusciter". Le rêve final étant la dent
biologique qu'on pourrait réimplanter. Si cela reste encore du domaine de la science-fiction, il est
aujourd'hui possible de régénérer in vitro de la pulpe à partir de cellules extraites de la 3ème molaire.
Cela représente un grand pas dans la biologie buccale et pourrait à terme avoir de nombreuses
applications comme recréer de l'os.
® Focus sur l’espace innovation au Congrès de l’ADF
Le Prix de l’innovation est la reconnaissance unique des fabricants et industriels du monde buccodentaire.
Il récompense depuis dix ans lors du Congrès annuel de la profession, les plus grandes
avancées technologiques de ce domaine qui permettent d’optimiser l’acte du chirurgien-dentiste. La
bouche, l’expression de notre santé, message à l’affiche du Congrès 2014, reste toujours synonyme
de découvertes technologiques nécessaires à la qualité des soins apportés par le chirurgien-dentiste.
Les innovations en compétition sont celles développées entre le 1er septembre 2013 et le 1er octobre
2014. Une pré-sélection des 10 innovations les plus marquantes est effectuée par un jury composé
de représentants de l’ADF et du Comident ainsi que des journalistes de la presse professionnelle
dentaire.
Cette sélection est présentée, pour la première fois, sous forme holographique au sein d’un espace
d’exposition dédié, au coeur du Congrès au niveau 1.
Les professionnels de santé présents sont invités à se rendre sur cet espace afin de voir les produits
et de voter pour celui qui illustre le mieux la créativité de leur métier.
La remise du prix aura lieu le samedi 29 novembre 2014 à 14 heures.
Pour aider le praticien à dépister les pathologies buccales comme les lésions pré-cancéreuses
Des lunettes pour visualiser les lésions pré-cancéreuses dans la bouche : ces lunettes
permettent d’identifier les premières lésions tumorales de la muqueuse orale et en déterminer le
stade afin de pouvoir procéder à une prise en charge thérapeutique précoce. En effet,
malheureusement dans la plupart des cas (précisément 70% en France), les cancers de la cavité
buccale sont diagnostiqués à un stade déjà trop avancé.
Pour optimiser la technique de soin
Système permettant de transformer la dent en matériau de comblement osseux autologue :
ce dispositif utilise les dents fraichement extraites pour les transformer en particules de dentine
désinfectées. La dent nettoyée est placée dans une chambre de broyage stérile qui la concasse en 3
secondes. Ces particules de dentine sont alors plongées dans une solution décontaminante puis
rincées dans une solution saline. Elles sont alors prêtes pour la greffe dans les alvéoles d’extraction
ou des défauts osseux. La greffe de dentine autologue ne provoque pas de réaction immunitaire de
défense ou de rejet puisque le tissu provient du patient.
Série de 5 forets pilotes et 5 guides non forants : appelés analogues ou dents virtuelles, ces
forets permettent de visualiser le profil des futures reconstitutions prothétiques dans la bouche du
patient et d’optimiser le positionnement des implants.
Dispositif assurant une irrigation optimale des canaux radiculaires : ce dispositif assure une
irrigation optimale des canaux radiculaires au cours du traitement dentaire. Cet appareil est simple,
fonctionne dans toutes les positions et garde toute son efficacité quelle que soit la dent traitée. Il
limite les infections post-opératoires.
Pour améliorer la vision du praticien :
Loupe binoculaire à 3 grossissements : Le praticien peut adapter et choisir le grossissement
adéquat en fonction du type de soin à exécuter et de la prescription nécessaire.
Système d’éclairage LED monté sur turbine : ce dispositif met en évidence les matériaux de
restauration précédemment utilisés sur la dent en vue de les éliminer avant d’entreprendre une
nouvelle reconstruction. Ce système peut également être utilisé pour mieux éclairer les zones
habituellement peu accessibles au chirurgien-dentiste.
Luminaire LED délivrant une lumière du jour : ce luminaire permet une prise de teinte fiable
à 100%. Il évite ainsi les métamérismes (déformation des couleurs) et préserve la santé visuelle de
l’équipe dentaire.
Pour limiter le risque carieux
Dentifrice anti-caries avec neutralisateur d'acides de sucre : la technologie Neutralisateur
d'Acides de Sucre est la première technologie qui combat les acides de sucre sur la plaque dentaire,
avant qu'ils attaquent le tissu dentaire pour former des caries.
Vernis à base de calcium, phosphate et fluor bio-disponibles : ce vernis, en associant au fluor
les éléments constituants de l’émail, fournit à la dent de grandes quantités de calcium et de
phosphate, reminéralise l’émail et diminue la profondeur de certaines lésions carieuses. Il atténue
également les hypersensibilités des patients.
Pour assurer la stérilisation des outils
Contrôle à distance du stérilisateur : Cet appareil permet le contrôle permanent à distance
du stérilisateur avec des alertes préventives ainsi que l'archivage externalisé et sécurisé sur des
serveurs. Le chirurgien-dentiste peut interroger le stérilisateur à distance.
Coup de projecteur sur le cabinet dentaire du futur
L’ADF met à la disposition des visiteurs du Congrès un cabinet virtuel permettant de découvrir à
quoi pourra ressembler l’environnement de travail de demain du chirurgien-dentiste. Au moyen de
lunettes immersives, il sera possible de visiter virtuellement, pièce par pièce, matériel après
matériel, les nouveautés et les extrapolations des recherches actuelles. « Grâce à l’animation
virtuelle, les visiteurs peuvent découvrir le visage du cabinet dentaire de demain, comme s’ils y
étaient déjà », se réjouit le Dr Didier Pichelin, président du Comité technique de l’ADF
NDLR: MGEFI et prévention dentaire