Nora ANSELL-SALLES

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dimanche 6 août 2023

INTERVIEWS/ PORTRAITS D'AMBASSADEURS : Théodore Comlanvi Loko 1er ambassadeur résident* du Bénin près le Saint-Siège.


AVANT PROPOS

La rédaction  de  "Mine  d'Infos" tient  à  remercier l'ambassadeur Théodore  Comlanvi Loko qui a accepté d'ouvrir cette série de portraits  d'ambassadeurs du monde.

🔴 Ndlr : Interview libre de droit sous réserve  de le sourcer. Nora ANSELL-SALLES 

Ayant eu très tôt la chance de suivre les enseignements primaire (École primaire catholique de Sainte Cécile) et secondaire (Collège Père Aupiais) chez les Pères missionnaires à Cotonou, capitale administrative du Bénin, ma devise a toujours été « Le service adossé à la prière » (Ora et labora : prie et travaille).

En conséquence, sans grande ambition, il a toujours été question pour moi de servir partout où besoin sera, chaque occasion étant une opportunité providentielle pour le témoignage de la foi.



LES SIX ÉTAPES  D'UN PARCOURS  ATYPIQUE 


Le ministère des Affaires étrangères du Bénin (1981-1987)

Pendant que je ne voyais que le service, il semblait que mes collègues ne voyaient que la compétition.
Après une spécialisation en diplomatie multilatérale à l’Institut de Hautes Études Internationales à Genève (1985-1986) destinée à faire de moi un spécialiste en la matière, la hiérarchie a décidé plutôt de me maintenir dans ma position antérieure, contrairement aux prévisions de départ. D’où ma décision de quitter le ministère et de mettre mes connaissances au profit de la jeunesse à l’université.


L’Université d’Abomey-Calavi (1987-2002)

Avec un grand amour j’ai accepté ma nouvelle position d’assistant stagiaire à l’Université dans l’espoir de faire ma thèse en Droit pour prétendre à une vraie carrière d’enseignant. Mais là aussi, très tôt il y a eu des barrières.

D’abord, les assistants stagiaires recrutés avant moi m’ont empêché de bénéficier des bourses allemandes disponibles au profit de ceux qui comprennent et parlent allemand sous prétexte qu’il fallait plutôt leur donner une formation en langue allemande pour respecter l’ordre d’arrivée à l’université. Ils ont même rencontré à cet effet l’organisation qui offre les bourses.

Ensuite, j’ai eu le malheur d’avoir reçu au préalable une formation diplomatique qui me permettait d’avoir la maîtrise des questions internationales quel que soit leur angle d’analyse (public ou privé) dans une faculté de Droit où les enseignants sont soit privatistes, soit publicistes.

Dans cette veine, le Conseil des professeurs a déchargé deux enseignants et m’a confié la charge de leurs matières en Droit privé alors que je suis publiciste.
Encore là, avec un grand amour (et sans le doctorat), j’ai dispensé ces deux enseignements à la plus grande satisfaction des étudiants et des autorités d’alors mais c’était sans compter avec les représailles : avec tous les blocages possibles, je n’ai pu faire ma thèse qu’en 2010, pendant que j’étais déjà nommé ambassadeur à Rome près le Saint-Siège, soit 23 ans après.

Mon retour au ministère des Affaires étrangères en 2002

Pendant que j’attendais d’être convoqué pour la soutenance de ma thèse, j’ai été contacté en 2002 par le ministre des Affaires étrangères qui envisageait de faire nommer un juriste de haut niveau à la tête de la Direction des Affaires juridiques de son département, ce qui fut vite fait. Mais j’ai découvert, dès le lendemain, que le milieu n’a pas tellement changé. C’était l’adversité tous les jours à toutes les occasions et seuls le travail et la prière (encore ORA ET LABORA) m’avaient permis de tenir la route.

Mais Dieu est grand. Si je pouvais le savoir… de 2002 à 2016, c’était promotion sur promotion malgré toutes formes d’adversité (rien qu’à m’en souvenir, je me demande parfois si les gens ont le temps de penser à eux-mêmes et de travailler véritablement) :

- Directeur des Affaires juridiques : 2002-2004
- Ambassadeur itinérant et Secrétaire permanent de la Cellule d’Analyse Stratégique : 2004-2010
- Ambassadeur près le Saint Siège avec résidence à Rome : 2010-2016.


Mon reclassement en qualité d’enseignant-chercheur

Avec la soutenance de ma thèse enfin en 2010, j’ai été reclassé enseignant-chercheur des universités nationales du Bénin, pratiquement en fin de carrière au ministère des Affaires étrangères pendant que j’étais ministre plénipotentiaire (1981-2011), et donc avec une petite rallonge pour entamer et finir une autre carrière.

Pour mon inscription au CAMES, on m’a dit (J’étais encore à Rome) au téléphone que les règles ont changé et que je devrais être sur place au Bénin pour remplir les conditions de présence physique à certaines activités.

Mais je ne regrette rien pour deux raisons :

- Dieu m’a donné la preuve que je pouvais valablement mieux faire que des docteurs alors que j’étais sans doctorat.
- Nos Professeurs Pères missionnaires nous disaient au Collège qu’ils nous formaient pour bien servir quel que soit le niveau, pas forcément en tant que savants : bons instituteurs si instituteurs, bons infirmiers si infirmiers, etc.

Le plus important à mes yeux aujourd’hui, c’est de faire le lien entre mon profil humain, spirituel et intellectuel à partir de mes publications (Trois livres publiés entre 2013 et 2019 et un quatrième en route), mes expériences professionnelles (aux Nations-Unies notamment en tant que négociateur du Bénin avec la remarque que ce qu’une certaine hiérarchie n’a pas voulu me permettre de faire en 1986 au sortir de ma spécialisation en diplomatie multilatérale, la providence m’a permis de le faire amplement en d’autres temps en ma qualité d’ambassadeur itinérant en 2004.
 Par ailleurs, les Nations Unies m’ont invité en 2018 en tant que personne ressource à la 70ème session de la Commission du Droit international) et de mes enseignements à l’université (en Droit international et en Sciences politiques).

La militance
Après la publication de mon livre intitulé « Capital Social Chrétien » 

(Pour la pastorale de socialisation politique) en 2019, j’ai contribué à la création d’une association catholique qui a la même dénomination, laquelle a pour vocation de rendre perceptible dans nos pays la raison d’être de l’enseignement social chrétien.
Elle travaille en partenariat avec les universités de la place et les institutions de la République en vue de l’effectivité :

- de la fraternité humaine et
- de l’économie sociale et solidaire.


La musique classique religieuse

Pendant de nombreuses années, j’ai été l’organiste de la Cathédrale à Cotonou.

Toujours la providence : J’étais à la messe le dimanche sur une nouvelle paroisse après un déménagement. Il n’y avait pas d’organiste et la chorale chantait A capela.

J’ai dû me souvenir de mes leçons de musique au Collège pour aider cette chorale les premiers mois, après quoi, j’ai dû faire appel à des techniques éprouvées. J’ai dû acquérir à domicile un véritable orgue d’Église avec pédalier. Finalement, comme je le fais en toute chose, je me suis remis sérieusement au clavier (piano et orgue) et ai publié dès mon retour de Rome un guide pour aider les organistes de l’Église à jouer techniquement et musicalement bien.

Ce guide a été d’abord distribué gratis et ensuite mis à la vente à la Librairie Notre Dame de Cotonou.

Le seul effort que je dois faire aujourd’hui et qui me préoccupe en tous temps, c’est la maitrise en tous temps des pièces classiques immortelles de l’Église. 

LA FAMILLE
Un point d'ancrage essentiel...


CONCLUSION

Ce qui compte pour moi, c’est le service, quel qu’il soit : la diplomatie, l’enseignement, la militance, la musique, etc.


IL N'Y A PAS QU'UNE VIE DANS  LA VIE...



Autre hobby, en dehors de la musique...

L'ambassadeur adore le sport automobile. Il est titulaire du diplôme de Vallee Lungua en Italie.


Propos recueillis  par  Nora  Ansell-Salles  auprès de Mr. l'ambassadeur Théodore Comlanvi Loko 

Monsieur Théodore Comlanvi Loko fut le premier ambassadeur du Bénin près le Saint-Siège à résider à Rome.
Ses prédécesseurs
résidaient hors de Rome (Bruxelles, Bonn et Bruxelles).


Merci  à  Mr Mawugnon Jolidon  Noumavo pour son précieux concours 

vendredi 1 mars 2013

C'est à lire : « Coutumes et droit héraldiques de l’église» de Bruno Bernard Heim


Quand les blasons en disent beaucoup sur l'Église.


Tout savoir sur le "marketing pontifical". La Montagne du 26 février 2013

L'image du pape, ce sont ses armoiries. Le pape ne choisit pas son portrait, ni ses vêtements liturgiques, très codifiés. Il choisit en revanche son blason, dans les premières heures de son pontificat. Jean-Paul II avait des armoiries polonaises (couleurs, et disposition) et mariales (le M de Marie au pied de la croix décentrée). Benoît XVI a des armoiries à la fois bavaroises (ours de saint Corbinien et tête de Maure de l'archevêché de Munich-Freising) et augustiniennes (coquille avec laquelle l'enfant essaie de mettre la mer dans un trou : projet aussi immense que d'essayer de connaître Dieu).

 Les observateurs seront attentifs aux armoiries choisies par le prochain pape en mars 2013 : timbrées d'une mitre ou d'une tiare, elles seront le programme, la "marque" de son pontificat. Mais il faut des clefs pour comprendre ce code. Or les éditions Beauchesne viennent de republier un ouvrage devenu classique mais introuvable, "Coutumes et droit héraldiques de l'Église", dû à la plume Mgr Bruno Bernard Heim. Après une éclipse (au moins en France) depuis la fin des années 1960, le blason ecclésiastique connaît un regain d’intérêt logique dans une société où l’image et la marque revêtent une grande importance. À la fois canoniste et artiste, Mgr Heim se fait ici à la fois descriptif et prescriptif ; l’ouvrage s’adresse donc aux historiens, aux amateurs de blason, d’art et d’histoire ecclésiastiques comme aux clercs de toutes confessions chrétiennes désireux d’imaginer des armoiries adaptées aux besoins de communication du XXIe siècle, mais composées dans les règles de l’art.


Cette réédition est précédée d'un texte d'Édouard Bouyé, spécialiste de l'héraldique ecclésiastique, intitulé "L'Église en armes". Ce texte donne des clefs pour décrypter l'héraldique actuelle des papes et des cardinaux, vrai "marketing pontifical".

 

Mgr Bruno-Bernard HEIM, né en Suisse en 1911, soutint à Rome en 1947 une thèse de droit canon sur les coutumes héraldiques dans l’Église catholique. Publié en français en 1949, ce classique a fait de ce diplomate du Saint-Siège, mort en 2003, le spécialiste du blason ecclésiastique dans la seconde moitié du XXe siècle.