« La formation et l’accompagnement des enseignants sont des leviers majeurs pour que tous les enfants aient accès à une éducation de qualité. Alors que l’Union africaine a dédié l’année 2024 à l’éducation, les nouvelles actions mises en œuvre par l’UNESCO en République Démocratique du Congo soulignent notre engagement résolu à soutenir tous les Etats du continent dans cette voie », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. « Dans la lignée des engagements pris à Ouagadougou, en 2017 par le Président de la République Française, l’éducation constitue une des priorités de la coopération entre la France et la République démocratique du Congo. Ce programme marque une étape importante dans notre partenariat avec l’UNESCO, il est essentiel de mutualiser les expertises et expériences pour utilement soutenir l’accès à un enseignement en RDC et contribuer à la réduction des inégalités et des vulnérabilités », ajoute Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD. Ces dix dernières années, la RDC a réussi à fortement démocratiser l’accès à l’enseignement primaire. Aujourd’hui, près de 80% des enfants de 6 à 11 ans sont scolarisés. Toutefois, près d’un enfant sur trois n’achève pas le cycle de l’enseignement primaire. Tout en continuant à progresser vers l’accès universel à l’éducation, la RDC s’est engagée dans un autre chantier ambitieux : améliorer la qualité des enseignements. En effet, près de 73% des élèves n’atteignent toujours pas le niveau minimum recommandé en lecture et 82% en mathématiques, avec une différence significative de résultats en défaveur des filles. Des études, conduites avec le soutien de l’Institut de l’UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique, ont démontré que ces difficultés sont dues notamment au manque de formation et d’accompagnement apportés aux enseignants. Des enseignants mieux formés et mieux soutenus Dans ce contexte, l’UNESCO va conduire en RDC un projet d’une durée de quatre ans pour renforcer la formation des enseignants et leur motivation à exercer ce métier. Il consistera à expérimenter un nouveau programme des humanités pédagogiques, qui met davantage l’accent sur les disciplines socles que sont la lecture, l’écriture et les mathématiques, tout en harmonisant la formation initiale et la formation continue autour d’un référentiel commun des compétences professionnelles. Ce projet vise aussi à consolider le rôle des directeurs d’écoles, en tant que premiers encadrants pédagogiques, et à relancer les réseaux d’écoles de proximité qui permettent aux enseignants d’établissements géographiquement proches de partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques. Par ailleurs, un système sera mis en place pour diffuser facilement les contenus de formation sur l’ensemble du territoire et à tous les niveaux. Encourager les femmes à exercer la profession Alors que la profession d’enseignant reste très majoritairement exercée par des hommes, ce projet prévoit aussi de susciter des vocations auprès des femmes. A cette fin, les personnels éducatifs seront formés sur les enjeux liés au genre et des actions spécifiques seront conduites, telles que des campagnes de communication et la réhabilitation des installations sanitaires des écoles. Cette féminisation du métier vise à ce que les salles de classe soient davantage perçues comme des lieux sûrs et accueillants pour les jeunes filles, et à ce que ces dernières puissent côtoyer au quotidien des modèles positifs qui les encouragent à s’investir dans leurs études. Plus de 13 000 enseignants, 1 500 directeurs d’écoles et 600 inspecteurs d’éducation bénéficieront de ces actions de l’UNESCO, financées à hauteur de 9M€ par l’AFD dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation. L’accord de mise en œuvre a été signé mardi 5 mars au siège de l’UNESCO, par Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation, et Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD. |