Nora ANSELL-SALLES

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vendredi 3 janvier 2025

Sur la route de Damas....la Liberté ne se donne pas, elle s’arrache...

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En direct, Syrie : Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française, en visite à Damas, appelle à la destruction des stocks d’armes chimiques
« Ensemble, la France et l’Allemagne se tiennent aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité », a écrit sur X le ministre des affaires étrangères. Jean-Noël Barrot et son homologue allemande ont rencontré, vendredi, Ahmed Al-Charaa, le leader du groupe islamiste HTC au pouvoir.





🇸🇾 Ghith Sadiddin, Doctorant en interculturalité, décrypte pour les lecteurs de "Mine d'Infos",
les derniers événements de Syrie 

 🖋Sur la route de Damas
Un carrefour multi séculaire, multiculturel et multi-ethnique ou se sont côtoyées trente-neuf civilisations issues des mondes mésopotamiens, perse, grec, romain, turc et arabe, a-t-il besoin des compétences extérieures pour comprendre quelles doivent être ses aspirations légitimes, et par quels moyens réaliser ces dernières ? 


Dans un lointain passé les légions romaines conduites par le général Pompé se sont installées dans la région pour venir en aide à des « amis en difficultés », 
et ont fini par transformer la carte de cette région pour en faire une province de l’empire romain.
Depuis jeudi dernier, les aspirations observées sur la route, d’une des plus vieilles villes du monde, nous montre un peuple combattif, ayant refusé la 
résignation, face à un pouvoir tyrannique. Depuis près de cinquante ans, elle a lutté avec acharnement et a remporté une victoire tant méritée. 
Depuis l’étranger, la liesse de la population syrienne est massive dans les différents pays où celle-ci est partie vivre en exile. Au-delà de l’euphorie suscité par le départ de Bachar El Assad, il faut rapidement penser l’après
Bachar El Assad.
Les derniers développements des évènements géopolitiques de la région, et dans le mondeaccentue la nature du bouleversement occasionné par le départ de la dynastie El Assad et les conséquences qui peuvent en découler. 
N’est ce pas Kissinger, secrétaire d’Etat américain, durant le conflit israélo arabe qui aurait prononcé “ pour faire la paix au Moyen-Orient, vous aurez besoin de la Syrie et pour faire la guerre, vous aurez besoin de l’Egypte” ? Dans 
ce contexte géopolitique volatile, il est primordial que la Syrie reprenne sa place de leader qu’elle fut fière de porter depuis qu’elle existe. 
La Syrie est un pays qui a toujours attiré les plus envieux : les appétits ne sont que plus voraces depuis que le Moyen-Orient est devenu le terrain de jeu des grandes puissances. Mais que cette libération tant attendue serve d’exemple, et deviennent un symbole d’espérance à tous les peuples opprimés : la Liberté 
ne se donne pas, elle s’arrache.
Rendu silencieux mais pas muet, le peuple syrien déterminera par lui-même et pour lui-même ces aspirations et ces espoirs. Que l’Occident, qui aime se 
targuer de porter en elle les valeurs des Lumières se remette en question. Son soutient hésitant et ces quelques publications dans ces journaux ne seront pas oubliés. Mais il est temps, après 13 ans de guerre civile, de nous réconcilier et 
faire prélaver la justice et le droit. 
Sur la route de Damas, il y a deux mille ans, un fanatique religieux respirant la menace et le meurtre, déterminé à entraver la liberté de celles et ceux qui ne partageait pas ses convictions religieuses, a été transformé en un instrument 
providentiel de justice et de réconciliation. 
Les différentes composantes de la société syrienne qui ont su au cours de longs siècles vivre les unes avec les autres et les unes à côté les autres devront puiser dans l’expériences et les compétences de leurs ancêtres pour faire advenir justice et réconciliation. 
Le nouveau drapeau brandi par le peuple syrien n’est pas le drapeau de la révolution mais le drapeau de notre indépendance. 78 ans plus tard, et après que la dynastie Assad est tenté de le faire oublier, nous ressortons notre drapeau. Comme notre deuxième indépendance. 
J’aura souhaité cette chute le jour de « Saint Jean de Damas » mais il sera fêté comme il se doit, l’année prochaine. Et tous les ans après cela. 
Car un nouveau jour se lève sur la route de Damas. Une nouvelle page se tourne dans notre histoire. Et même si beaucoup ne sont plus là pour en être témoin, 
je suis sûr que les tombes peuvent entende nos cris de joie.

Propos recueillis  par  Nora  Ansell-Salles Legrand